22/12/2011

[Album] God Is An Astronaut : "The End of the Beginning"

Artiste : God Is An Astronaut
Album : The End of the Beginning
Premier Album
Sortie : 2002
Genres : Post Rock, Rock Atmosphérique, Instrumental, Progressif, Downtempo, Electro
Label : Revive Records
Morceaux à écouter : The End of the Beginning, Remembrance, Route 666
♥♥♥
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Question musique, lorsqu'on parle de l'Irlande, on pense bien évidemment à la cornemuse, au violon ou à la flûte. Comme partout, il n'y a pas que la musique folklorique, même en terre du Nord. Citer un groupe originaire de cette fameuse île se résume souvent à parler de U2, des Cranberries ou encore de Thin Lizzy. Comme le Post Rock n'est pas le genre de chose qu'on voit bien souvent à la télévision ou qu'on entend à la radio, et qu'il ne compte que peu d'adeptes (surtout lorsque celui-ci est instrumental), il apparaît presque normal que God Is An Astronaut soit resté anonyme alors qu'un quatuor emmené par un certain Bono vende des millions de disques... Pourtant, ce trio formé en 2002 a su se faire une place dans le monde de la musique instrumentale.

Apparemment, le groupe tiendrait le nom de cet album d'un discours de Winston Churchill au sujet de la seconde bataille d'El Alamein (en Egypte, durant la Seconde Guerre Mondiale, en 1942) : "Now this is not the end, it is not even the beginning of the end. But it is, perhaps, the end of the beginning."

N'allez pas me demander comment je suis tombé dans cet univers musical étrange, organique et à la fois spectral : je ne m'en souviens que trop peu. Sans doute une personne avisée qui un jour m'a balancé un lot de mp3 à écouter, juste par curiosité. Et ce n'était pas un mal. Notamment parce que la musique de ce groupe est accessible mais aussi parce qu'elle peut s'écouter à toutes les sauces. Il y a comme quelque chose de troublant dans la musique de GIAA : un brin de mélancolie, de nostalgie mais d'où émane une sorte de douce énergie positive.

Ce premier album, paru la même année que la création du groupe, a été enregistré dans la foulée. Les deux jumeaux Kinsella, musiciens quelque peu éclectiques et manipulant les synthétiseurs, composent les premiers morceaux de cette galette avant d'être rejoints par Noel Healy, batteur, qui enregistrera ses lignes dans la foulée. Autant dire que ce premier album pouvait, en toute logique, être produit sans batteur. On a donc des rythmiques simples, habillant un flot de sons Electro distillant des ambiances spatiales et spectrales donc. Par dessus viennent s'inviter une guitare et une basse qui, aussi légères que le reste, viennent apporter leurs petites lignes séduisantes. Enfin, des notes de piano qui ponctuent l'ensemble en étant bien mises en évidence.

Il en résulte une musique difficile à qualifier. Entre Post Rock léger et Trip Hop aux ambiances Electro ("Lost Symphony"), on se perd un peu dans cet espace musical qui donne l'impression d'être un vaste univers (post apocalyptique ?) d'où s'extirpent les autres instruments peu à peu ("The End of the Beginning"). Mais le plus dérangeant, ce sont sans doute ces passages de voix qui ressemblent davantage à un souffle glacial, une brise spectrale qui nous traverse ("Coda"). L'ensemble paraît épuré mais il n'en est rien ("From Dust to the Beyond").

Le groupe offre donc une musique très personnelle (et seule l'auto-production permet cette opportunité) en développant un univers qui lui est propre, oscillant entre Post Rock psychédélique et Electro atmosphérique mais ce qui fait sa force devient aussi son point faible. En effet, le gros problème réside dans la ressemblance entre toutes les pistes de l'album. Ce qui marque la différence entre tel ou tel morceau, ce sont généralement les notes de piano ou de guitare, les sons d'ambiance en fond étant pratiquement tous les mêmes ("Point Pleasant"). Il faut une oreille vraiment très attentive pour différencier les notes offertes et les mélodies que chaque morceau présente.

En bref, un bon premier album où le groupe met en place son univers de façon évidente et efficace mais une écoute prolongée plonge l'auditeur dans une valse presque uniforme qui ne permet pas d'apprécier facilement chaque morceau à sa juste valeur. Un disque étrange où les pistes sont à la fois faciles d'accès et pourtant difficilement identifiables. Malgré tout, ça s'écoute et les amateurs du genre apprécieront cette touche (irlandaise ?) personnelle apportée au genre.

21/12/2011

Rap, Hip Hop, Fusion

Biga Ranx #2 "Good Morning Midnight"
Casseurs Flowters #1 "Orelsan et Gringe sont les Casseurs Flowters"
Chinese Man #2 "The Groove Sessions Volume 2"
Deuce #1 "Nine Lives"
Drapht #1 "Pale Rider"
Flobots #1 "Fight With Tools"
Flobots #2 "Survival Story"
Fort Minor #1 "The Rising Tied"
Fumuj #2 "The Robot and The Chinese Schrimp"
Fumuj #3 "Drop A Three"
Gavlyn #1 "From The Art"
Hacktivist #EP "Hacktivist"
Hollywood Undead #1 "Swan Songs"
Hollywood Undead #2 "American Tragedy"
Hollywood Undead #3 "Notes From The Underground"
Le Peuple de l'Herbe #6 "A Matter Of Time"
Limp Bizkit #2 "Significant Other"
Linkin Park #Compilation/Remixes "Reanimation"
Maniacx #1 "Maniacx"
Maniacx #2 "Crazy Sounds With The Aliens"
Maniacx #EP "Vision"
Mattafix #1 "Signs Of A Struggle"
Mattafix #2 "Rhythm & Hymns"
Orelsan #1 "Perdu d'Avance"
Orelsan #2 "Le Chant des Sirènes"
Puppetmastaz #1 "Creature Funk"
Puppetmastaz #2 "Creature Shock Radio"
Sirah #Mixtape "C.U.L.T."
Sirah #Mixtape "C.U.L.T. Too Young Too Die"
Sirah #EP "Inhale"
Stupeflip #3 "The Hypnoflip Invasion"
Svinkels #1 "Tapis Rouge"

[Album] Fumuj : "The Robot and the Chinese Schrimp"

Artiste : Fumuj
Album : The Robot and the Chinese Schrimp
Deuxième Album
Sortie : 2008
Genres : Electro Rock, Electro Dub, Hip Hop, Instrumental
Label : Jarring Effects
Morceaux à écouter : We Live In, 17 or 18 I Guess, Fuck
♥♥♥♥
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Après un premier album instrumental concocté à trois et sorti en 2005, Fumuj propose cette seconde galette en 2008, trois ans plus tard donc. Nouvellement signés chez Jarring Effects et profitant de plusieurs concerts en première partie de Ez3kiel, les tourangeaux se font épauler par deux nouvelles recrues qui sont en partie responsables des nouvelles directions prises sur cet album. En effet, c'est un bon gros tournant que Fumuj prend avec cet opus : davantage orienté Hip Hop et, de ce fait, abandonnant son côté instrumental en favorisant le chant Rap (anglophone et de bonne qualité) de MC Miscellaneous.

Ceci dit, ceux qui ont aimé "Monstrueuse Normalité" seront-ils déçus ? Je sais, certains s'offusqueront en voyant mon appréciation pour ce premier album mais même si mon intérêt était grand pour le Dub Electro qui y était proposé, quelques problèmes sonores m'avaient contraint à pousser quelques grimaces. Intéressant mais chargé, voilà ce sur quoi je suis parti pour aborder "The Robot and The Chinese Schrimp". Quel plaisir de pouvoir dire que Fumuj a pu me redonner le sourire avec ce deuxième album en me faisant oublier les points négatifs de leur première galette.

Il ne faut pas beaucoup de temps pour se rendre compte que le cocktail est préparé soigneusement, toujours avec cette même attention sur le moindre petit son "acoustico-électro" ou sample venant enrichir l'ensemble ("Gimme a cigaret", "Hangdog Expression"). Un ensemble qui profite justement des deux nouveaux venus dans la bande pour se tourner vers le Hip Hop sur fond d'Electro Rock que savait déjà préparer le groupe sans pour autant oublier ses origines Dub. En résulte de véritables perles Fusion qui piochent dans tous ces genres sans s'en affranchir vraiment et ainsi créer une surprise ô combien délectable ("Fuck").

On pourrait prendre peur en écoutant l'album pour première fois : il y aura bien un morceau où le chant Rap ne passera pas, où l'ensemble va se casser la gueule. Mais il n'en est rien. Bien que les ambiances sonores partent à droite, puis à gauche, esquissant un sourire narquois à la sauce expérimentale, Fumuj reste constant et efficace au fil des pistes préparées ici. On touche du doigt le Funk Electro, un poil rétro ("Play My Funking Shit"), puis on revient à un Hip Hop plus conventionnel mais toujours teinté de tous ces genres que sait s'approprier le groupe ("We Live In"). Une touche particulière qui rappellerait un certain Eminem dans la façon d'appréhender ces différents univers musicaux. Jouissif, surtout lorsque le flow est maîtrisé.

Bien heureusement, pour ceux à qui ce tournant laissera un air dubitatif, le groupe offre quelques pistes instrumentales sur fond de Reggae Dub ("Killshot"), comme au "bon vieux temps" on a envie de dire, surtout lorsqu'on retrouve ce son de cordes frottées si caractéristique du premier opus, accompagné de cuivres chaleureux et de samples bien trouvés ("Cell", "17 or 18 I Guess").

Un deuxième album qui marque un tournant décisif pour Fumuj mais qui permet au groupe de véritablement s'affirmer et développer son propre univers musical. Le groupe s'épanouit pleinement dans cette fusion Electro Dub/Rock et Hip Hop, ça s'entend rien qu'en se repassant cette galette, et sur scène, ça se vérifie. Intéressant, plaisant à écouter, et quand c'est français, c'est encore mieux. Un très bon album.

12/12/2011

[Album] Chunk! No, Captain Chunk! : "Something For Nothing"

Artiste : Chunk! No, Captain Chunk!
Album : Something For Nothing
Premier Album
Sortie : 2010
Genre : Pop Punk, Easycore, Métalcore, Post Hardcore, Electronicore
Labels : InVogue Records / Fearless Records (réédition)
Morceaux à écouter : In Friends We Trust, We Fell Fast, Captain Blood
♥♥♥
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Il y a un moment décisif dans la vie de tout adolescent qui se respecte où les choix effectués quant à la musique écoutée aura sans nul doute une influence sur les années à venir : la façon de s'habiller pour appartenir à tel ou tel "groupe" de personnes mais aussi les critères de sélections en ce qui concerne les groupes (médiatisées ou non). On a donc (sans détailler) ceux qui préfèreront écouter du Rap ou du Hip Hop, la casquette vissée sur le crâne, les autres qui se tourneront davantage vers les guitares saturées du Métal et tous ses genres dérivés ou encore ceux qui resteront à écouter leur poste de radio et se tourneront vers ce qu'on appelle plus habituellement la "musique commerciale" (pardon pour ce terme assez barbare mais comme la musique qui passe à la radio m'est pratiquement étrangère depuis une dizaine d'années, je ne chercherai pas à développer  pour défendre mes propos qui sont loin d'être objectifs sur ce point).

Ayant grandi durant les années 1990, je me souviens de ces groupes de Punk (Californiens pour la plupart) tels que Pennywise, Blink 182, NOFX ou encore The Offspring, souvent méconnus des jeunes d'aujourd'hui. J'avoue ne pas avoir été tellement emballé par la musique que proposaient ces pointures du genre à l'époque quoique "Americana" m'ait pas mal marqué. Quoiqu'il en soit, c'est avec méfiance que je me suis tourné vers Chunk! No, Captain Chunk!, quintet français formé en 2007 lorsque j'ai vu l'appellation "Easycore / Pop Punk" de leur musique. Il faut avouer qu'il faut quand même bien fouiller pour en entendre parler chez nous, le groupe ayant bien davantage de fans outre-Atlantique, notamment parce que nous avons la fâcheuse tendance chez nous à diffuser "autre chose" à la radio ou la télévision (aussi triste que cela puisse être...). C'est sans doute pour ça que ce genre de formation préfère signer chez des labels américains, comme Fearless Records dans le cas présent.

Enfin voilà, on me fait découvrir lors d'une soirée un morceau du groupe et la curiosité me pousse ensuite à écouter le reste. Qu'en est-il alors ? Comme dit plus haut, ce n'est pas le son du Punk ni le chant de mecs comme Tom Delonge qui ont le don de me faire vibrer... Alors pourquoi ça a accroché avec CNCC ? Sans doute à cause du son justement. On peut reconnaître une production hyper musclée qui n'a pratiquement rien à voir avec ce qui se faisait dans les années 1990 : des guitares ultra épaisses et saturées soutenues par une batterie qui dégaine de la double pédale à la vitesse de l'éclair. Si ce n'était que ça ! Là-dessus a été rajouté un effet de reverb' qui donne une consistance appréciable à l'ensemble et lui évite de rester trop "à plat". En gros, ça fait péter les basses et la caisse claire comme la grosse caisse sonnent comme des coups de feu dans les oreilles en reproduisant (en quelques sortes) le son obtenu dans une salle de concert avec un mur d'enceintes. Un bon gros coup dans la gueule donc et il suffit du premier morceau, "Born For Adversity", pour aborder le vif du sujet.

La suite de l'album ne mollit pas. Des accompagnements Electro qui, bien qu'il ne soient pas nécessaires, viennent apporter une touche "contemporaine" à l'ensemble. On a d'ailleurs un morceau à base de ces sons si particuliers de lucioles et étincelles sur fond de clavier avec "Alex Kidd In Miracle World". On retrouvera d'ailleurs pas mal de morceaux avec des passages de synthés derrière les instruments ("In Friends We Trust", "Skin Or Swim").

En ce qui concerne la voix, là aussi, il est assez plaisant de se retrouver avec une petite palette variée de chants, Bert pouvant alterner entre ce ton adolescent caractéristique du Punk Californien et des cris gutturaux pratiquement gerbés dans le micro (même si ses prestations live sont parfois critiquables). Là-dessus viennent s'ajouter des textes repris en choeurs empruntés au Hardcore. Le parfait exemple de cette alchimie est sans conteste "We Fell Fast", véritable pépite de plus de quatre minutes trente.

Seul petite ombre au tableau, la basse qui restera bien en retrait derrière les deux guitares qui se complètent parfaitement bien avec des lignes qui évitent de tomber dans le trop simple ou le convenu en abordant un son Métalcore qui fait parfois penser à du "Bullet For My Valentine" ou autre groupe du genre (même si les puristes me jetteront la pierre en me rappelant qu'ils n'ont rien à voir). Au milieu de tout ça vient pointer le bout de son nez une guitare acoustique sur "For All We Know" : un peu dépaysant et surprenant mais très en vogue chez les groupes de Pop Punk jouant leurs productions en versions acoustiques.

Le tout est une sorte d'exutoire pendant presque quarante cinq minutes. Entre candeur adolescente et maturité musicale dans le travail de composition, c'est un véritable souffle dans ce genre déjà pratiqué en long et en large par de nombreux groupes. Tandis que certains ne pourront pas se faire au ton Pop et Punk leur rappelant une époque de leur vie déjà loin derrière eux, d'autres trouveront dans cette galette une vraie fraîcheur et une énergie qui défoule en plus d'un sujet maîtrisé et d'un bon travail. En gros, comme souvent, on n'aime pas ou on adore.

Dernièrement, le groupe a participé au quatrième volume de la compilation "Punk Goes Pop" avec une reprise du titre "We R Who We R" très dancefloor de Ke$ha. En résulte une reprise explosive et agréablement architecturée ! Vraiment du bon travail.

07/12/2011

[Album] Breaking Benjamin : "We Are Not Alone"

Artiste : Breaking Benjamin
Album : We Are Not Alone
Deuxième Album
Sortie : 2004
Genres : Rock Alternatif, Métal Alternatif, Post Grunge
Label :  Hollywood Records
Morceaux à écouter : So Cold, Breakdown, Believe
♥♥
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Après un premier album qui se perdait entre Rock mielleux et Métal Alternatif un peu plus dur, Breaking Benjamin nous livre un deuxième album deux ans plus tard. Avec le (petit mais bien réel) potentiel du groupe, on pouvait s'attendre à quelque chose de plus poussé que le premier opus qu'était "Saturate". Le groupe signe de nouveau chez Hollywood Records mais change de producteur. Alors le résultat est-il meilleur ? Pas évident de répondre à cette question.

En effet, premier constat lorsqu'on regarde le disque "de l'extérieur", une pochette sobre avec toujours le nom du groupe et le titre du disque bien apparents (avec une grosse faute de goût au niveau de la typo très impersonnelle, enfin ce n'est que mon avis). Ensuite, la tracklist : pratiquement le même nombre de pistes (ça ne veut rien dire vous me direz mais j'y viens) pour à peine quarante minutes d'écoute. Un peu maigre. Voilà pour ce qui est de l'architecture dirons-nous.

Passons à l'écoute. Point positif avec "So Cold" en ouverture, on se dit que le groupe a approfondi son sujet, a davantage donné de contenu à ses productions. On a même droit à un petit solo bien placé qui réjouit les oreilles. Autre point positif, le son est meilleur, plus propre et le travail de Benjamin Burnley sur sa voix est audible. En gros, ce premier morceau annonce une couleur qui donne envie d'écouter la suite mais malheureusement, notre engouement est vite dissipé.

Premièrement parce qu'on retrouve ce côté hésitant entre Rock mielleux pour les pucelles de collège (pardonnez-moi pour le vocabulaire) et la volonté pourtant de vouloir faire du plus gras, plus brut. Il en résulte un son de guitare bien saturée et épaisse doublée d'une guitare acoustique omniprésente, notamment sur un morceau où celle-ci devient le seul instrument. Un morceau qui crée un air de déjà vu : une sorte de balade qui rappelle étrangement "Forever" sur le premier album... Et s'il n'y avait que ça ! Même "Forget It", pièce centrale du disque, semble tout droit venue de ce même premier album, comparable à "Next To Nothing", elle aussi sixième piste de la tracklist. Coïncidence ? Aucune idée mais cette architecture donne tout simplement l'impression d'être un copié/collé et c'est bien dommage.

Niveau compositions, davantage de subtilités, il faut l'avouer. Davantage de travail aussi. Mais ça ne suffit pas. La batterie reste assez plate malgré quelques brefs petits sursauts (double pédale ou roulements en conclusion de "Firefly"). Et la basse reste toujours aussi inaudible derrière les guitares bien mises en avant. Ces mêmes guitares qui ont pourtant le mérite de se compléter assez bien parfois, nous offrant aussi quelques effets sympatoches ("Polyamorous"). Insuffisant pourtant pour rattraper le tout. Autre petit détail qui en fera sourire plus d'un : Burnley ne peut toujours pas retenir ses mimiques faciales lorsqu'il chante, même dans les clips du groupe ("Sooner Or Later").

Bref, un deuxième disque moyen, fidèle aux directions qu'avait déjà pris le groupe avec "Saturate". Accessible, il s'écoute tout de même assez bien mais ne marque pas les esprits. Seuls les vrais fans seront ravis de retrouver ce qu'ils avaient aimé dans le premier opus. On notera la triste absence sur ce disque d'un titre comme "Blow Me Away" (qui existe en deux versions dont une en featuring avec Valora) qui figurera sur la bande originale du jeu Halo 2.

06/12/2011

Electro, Drum and Bass, Dubstep, Breakbeat, Sampling, Turntabling...

As The Stars Fall #EP "Tempus Fugit"
As The Stars Fall #EP "Redux"
Beats and Sounds #Compilation "Beats and Sounds #1"
Black Sun Empire #1 "Driving Insane"
C2C #1 "Tetra"
C2C #EP "Down the Road
Calyx & Teebee #1 "Anatomy"
Calyx & Teebee #2 "All Or Nothing"
Caravan Palace #1 "Caravan Palace"
Chinese Man #1 "The Groove Sessions Volume 1"
Chinese Man #2 "The Groove Sessions Volume 2"
Dub FX #1 "Everythinks A Ripple"
Erode #1 "Horizon"
Excision #1 "X Rated"
Fumuj #1 "Monstrueuse Normalité"
Hecq #7 "Avenger
Icicle #1 "Under the Ice"
J. Sigsworth
J Sigsworth #1 "So Far"
Koan Sound #EP "Max Out"
Koan Sound #EP "Funk Blaster"
Koan Sound #EP "The Adventures of Mr. Fox"
Koan Sound & Asa #EP "Sanctuary"
Korn #10 "The Path Of Totality"
Le Peuple de l'Herbe #1 "Triple Zéro"
Le Peuple de l'Herbe #6 "A Matter Of Time"
Maniacx #1 "Maniacx"
Maniacx #2 "Crazy Sounds With the Aliens"
Maniacx #EP "Vision"
Modestep #1 "Evolution Theory"
Mt Eden #EP "MEDS"
Mt Eden #EP "Walking On Air"
Nero #1 "Welcome Reality"
Noisia #1 "Split The Atom"
Noisia #EP "Motorstorm Apocalypse"
OST - "SSX : Deadly Descents"
Pendulum #1 "Hold Your Colour"
Pendulum #2 "In Silico"
Pendulum #3 "Immersion"
Pethrol #EP "Black Gold"
Puppetmastaz #1 "Creature Funk"
Puppetmastaz #2 "Creature Shock Radio"
Ratatat #1 "Ratatat"
Sirah #Mixtape "C.U.L.T."
Sirah #Mixtape "C.U.L.T. Too Young Too Die"
Sirah #EP "Inhale"
Skrillex #EP "My Name Is Skrillex"
Skrillex #EP "Scary Monsters and Nice Sprites"
Skrillex #EP "More Monsters and Sprites"
Skrillex #EP "Bangarang"
Skrillex #EP "Leaving"
Skrillex #1 "Recess"
Sonny Moore #EP "Gypsyhook"
State Of Mind #1 "Take Control"
State Of Mind #2 "Faster Than Light"
State Of Mind #3 "Nil By Ear"
State Of Mind #Live "Live!2012" Wellington
Teen Talk #EP "EP1"
The Algorithm #EP "The Doppler Effect"
The Glitch Mob #1 "Drink The Sea"
The Qemists #1 "Join The Q"
The Qemists #2 "Spirit In The System"
The Qemists #Compilation/Remixes "Soundsystem"
Yosh #1 "Big Trouble"

[Album] Noisia : "Split The Atom"

Artiste : Noisia
Album : Split The Atom
Premier Album
Sortie : 2010
Genres : Electro, Drum and Bass, Dubstep, Neurofunk, Breakbeat, House
Label : Vision/Division
Morceaux à écouter : Machine Gun, Alpha Centauri, Diplodocus, Stigma
♥♥♥♥
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Demander à un digne représentant du commun des mortels si il connaît un ou plusieurs groupes néerlandais reviendrait à aller à la chasse et à revenir "broucouille" (comme on dit dans le Bouchonois). Certains considèrent cette terre comme un lieu de recyclage (musicalement parlant) dans le sens où chaque genre est remanié et retravaillé pour donner naissance à un hybride qui souvent sort du lot. Comme partout, il y a du bon et du moins bon. En ce qui concerne la Drum and Bass, on ne peut oublier Black Sun Empire qui offrit avec son premier album un côté plutôt obscur du genre. Noisia voit le jour bien plus tard, en 2002, composé de trois DJs et producteurs.

Alors que s'est-il passé entre 2002 et 2010 ? Le groupe n'a pas chômé, c'est le moins qu'on puisse dire. Une foule de featurings et de remixes où figurent les noms de KRS One, Pendulum, ou encore Prodigy. Mais avant d'être un nom, Noisia, c'est avant tout un son : très particulier, reconnaissable, où les basses sont torturées, vibrantes. Un truc qui prend aux tripes et ne laisse pas indemne. Alors qu'en est-il de ce premier véritable album ? Dix-neuf titres, pas moins, pour presque une heure d'écoute. De quoi faire, donc.

On pose donc le casque sur ses oreilles et on écoute. On s'attendrait à trouver une petite introduction à cette galette, histoire de se plonger dans une ambiance, un univers. Pas du tout ! L'ouverture se fait sur "Machine Gun", LE morceau qui sans nulle doute apparaît comme le plus "bourrin" de l'album. Le son "made in Noisia", tel une massue, vient s'écraser sur nos tympans. Des basses agressives qui martèlent les oreilles et détruisent tout sur leur passage, portées par un beat à deux temps inarrêtable, comme un tank en mode assaut (le clip en animation est d'ailleurs en totale adéquation avec le son et reflète toute la violence de la musique).

Après le lavage d'oreilles, que nous reste-t-il ? Quelques featurings donnant lieu à des morceaux chantés qui vont du "planant" ("My World") au Hip Hop le plus underground et sombre qui soit ("Soul Purge"). Plutôt que de tomber dans le convenu du genre, le groupe s'approprie divers styles et les remanie à sa sauce. En résulte des "tubes" plutôt axés Dancefloor, distillant un côté House ("Red Heat") ou davantage Drum and Bass plus conventionnelle ("Stigma"). Au milieu de tout ça viennent pointer le bout de leurs nez quelques morceaux ressemblant davantage à de l'expérimentation sonore qu'à de véritables mélodies ("Leakage", "Headknot", "Dystopia" et "Square Feet"). Une sorte de Dubstep bien bien noir, organique, qui met mal à l'aise. Pour certains, tout ça tient du génie. Les autres n'y trouveront sans doute par leur compte...

Enfin, petite perle de cette galette, il faut bien le dire, le très charmant "Diplodocus" qui vient nous faire vibrer avec ses sons 8bits sur un rythme alliant Dubstep et Drum. Un petit régal.

Alors que faut-il en retenir ? Malgré les canyons qui semblent séparer certains morceaux de cette galette, il faut bien voir que le sujet est maîtrisé, que le travail est propre et que les machines sont dominées. Que ça plaise ou non, on ne peut que reconnaître le talent de ces gars-là. Oui mais voilà, ça ne suffit pas. Même si l'originalité du son fait son travail, que quelques pièces viennent nous faire bouger la tête et le reste du corps, ce disque n'en reste pas moins difficile d'accès et très élitiste malgré tout. Pas évident de s'écouter la totalité de l'album comme on se passerait un disque de Pendulum, ça c'est sûr. Et comme actuellement le(s) genre(s) qu'on retrouve sur "Split The Atom" subissent une importante évolution (voir Skrillex, ou encore Borgore, sans oublier Amon Tobin qui livre ici un sympathique featuring avec "Sunhammer"), pas sûr que cet album reste incontournable de nombreuses années... L'avenir seul nous le dira.

En gros, musicalement, ça "casse effectivement les atomes", ça s'écoute, ça se respecte, mais l'intégralité de l'album est loin d'être accessible et pas sûr que tout le monde aime ça.

05/12/2011

[Album] Reveille : "Laced"

Artiste : Reveille
Album : Laced
Premier Album
Sortie : 1999
Genres : Néo Métal, Rap Métal
Label : Elektra
Morceaux à écouter : Butterfly, The Phoenix, Splitt (Comin' Out Swingin')
♥♥
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Comme il y a des peintres qui restent totalement inconnus pendant leurs vies d'artistes et se font connaître bien après leur mort, il y a des groupes qui ont marqué (un peu) un temps et une génération sans pour autant faire parler d'eux à une époque où le marché de la musique était étranglé par une grande quantité de mastodontes devenus "incontournables". Notons que ces propos se vérifient surtout en terre états-unienne où le Néo Métal a connu une multitude de groupes naissants à la fin des années 1990. Reveille, qui sera fondé en 1998, fait partie de ces groupes qui étaient tout à fait dans l'air du temps, distillant des guitares saturées et un chant alternant entre le Rap et le hurlement bestial. Oui mais voilà, certains ont mieux fonctionné que d'autres, et ce n'est pas le cas de ce dernier... (Vous noterez l'emploi des verbes au passé : le groupe est en effet mort peu de temps après sa création)

Il faut bien se replonger dans l'ambiance de l'époque pour appréhender correctement ce disque : le Néo Métal est en plein bouleversement. Porté par (toujours les mêmes) Korn, Deftones ou encore Limp Bizkit, le genre est à la veille d'être renouvelé avec les "p'tits jeunes" qui viendront pointer leur nez au début des années 2000. Reveille était donc bien placé pour marquer son temps : deux guitares qui offraient quelques combinaisons bien placées, une batterie carrée mais pas inintéressante par moment ("Permanent") et une basse bien audible ("Perfect World") qui aura malheureusement tendance à suivre les guitares ("Butterfly"). Mais, comme dans la plupart des groupes du genre, le gros du travail revenait au chanteur/frontman qui devait poser une voix correspondant aux attentes d'un public majoritairement lycéen, en bermuda, skateboard sous le bras.

Certes, Drew Simollardes s'en sort plutôt bien, pouvant passer du chant rappé au cri pleurant ("Untied") sans pour autant dénaturer un morceau. Les textes ne sont pas folichons mais passent sans gros problème (même si ils sont parfois incompréhensibles quand on maîtrise peu l'anglais). Le tout fonctionne bien et reste efficace mais hormis quelques pièces à part telles que "The Phoenix" qui se démarque du reste ou encore "Splitt" où B-Real de Cypress Hill vient prêter sa voix pour un duo percutant et entraînant, le disque reste plat et uniforme. Une sorte de copié-collé d'un morceau à l'autre de la sauce énergique que sait préparer le groupe mais qui devient répétitive au fil du disque. Dommage car le potentiel du groupe est pourtant perceptible au milieu de tout ça. Il n'aurait sans doute fallu qu'une étincelle pour que cette galette soit restée dans les anales.

Malgré un manque d'originalité, ce disque a au moins le mérite d'être efficace mais, et c'est là son point fort finalement, reste surtout méconnu sur le Vieux Continent et les curieux ou autres nostalgiques de cette époque y trouveront sans doute ce petit quelque chose qui fonctionnait et les fera frissonner. Sans intérêt majeur, mais pas désagréable.