29/04/2015

[Vidéo] This Patch Of Sky : "Time Destroys Everything, But Our Foundation Remains"

Poétique mais très étrange. C'est ce qui pourrait définir au mieux ce clip animé qui colle des images sur "Time Destroy Everything, But Our Foundation Remains", un morceau de This Patch Of Sky, groupe de Post Rock instrumental qui nous vient d'Eugene en Oregon. Un titre qui nous aide à mieux comprendre ce que Sergio Pastore a voulu raconter avec ce clip animé qui nous rappelle que malgré le temps qui passe, ce qui fait notre identité ne peut être détruit. En gros. Voici donc sa vision de la chose : une allégorie où de petits êtres lumineux et bienveillants s'activent à l'unisson pour réveiller et redresser des colosses prostrés. On peut l'interpréter comme on le veut mais y voir les petits êtres comme la représentation d'une mémoire enfouie et les colosses qui seraient des corps ou esprits affligés par des évènements éprouvants pourrait sans doute être une façon de comprendre ce que le réalisateur a voulu faire passer comme message. On assiste ici à une sorte de renaissance. Si vous voulez vous plonger davantage dans l'univers graphique de Sergio Pastore, allez faire un tour sur son site : http://www.karmanoid.com/

28/04/2015

[Album] Skrillex : "Recess"

Artiste : Skrillex
Album : Recess
Premier Album
Sortie : 2014
Genres : Electro, Dubstep, Ragga, EDM
Label : Owsla Records
Morceaux à écouter : Dirty Vibe, Ease My Mind, Fire Away
♥♥(♥)
> Ecouter l'album sur Youtube <

Quand même, il était temps ! Après un nombre imposant d'EPs, Skrillex s'est enfin décidé à sortir un album en 2014, soit près de cinq ans après ses débuts en solo. Des débuts marqués par un EP sorti sous son nom, Sonny Moore, pour un résultat médiocre mais nécessaire pour se frotter au monde de la production de musique électronique. Aujourd'hui, plus grand chose à dire : tout le monde sait qui est Skrillex et Sonny Moore n'est plus qu'un lointain souvenir.

Voici donc le premier album de celui qui a reçu trois Grammy Awards en 2012 pour Scary Monsters And Nice Sprites. Une chose rendue possible depuis la direction prise par les producteurs de Dubstep (et plus particulièrement Brostep) au milieu des années 2000 et qui ont fait passer ces sonorités si particulières des soirées garages ou réservées au genre aux soirées dansantes et autres festivals Electro grand public.

Autant ce premier album de Skrillex se faisait attendre, autant il pouvait susciter quelques craintes : allait-on se farcir un album entier de ce qui avait fait toute l'identité de Skrillex, c'est-a-dire un recueils de titres ressemblant à "Scary Monsters and Nice Sprites" ? Heureusement, non. Et c'était finalement à prévoir vu les nouvelles directions prises avec son dernier EP Leaving en 2013. Et avec onze titres en boîte, il valait mieux tenter certaines choses plutôt que se cantonner à du vu et revu (entendu et réentendu devrait-on plutôt dire).

On retrouve pourtant le basique du basique avec des pièces profondément Ragga en featuring avec les vétérans de Ragga Twins ("All Is Fair In Love And Brostep" et "Ragga Bomb"), sans parler de "Try It Out" qui se rapproche sans doute le plus de ce qu'on avait l'habitude d'entendre chez Skrillex. Un morceau en featuring avec Alvin Risk. Oui, car des feaurings, il y en a beaucoup sur cet album. De quoi nous rappeler que le monde de l'Electro est tout petit et que les collaborations ne manquent pas (voir le premier album d'Excision par-exemple). On note d'ailleurs qu'il n'y a sur cet album que deux morceaux uniquement écrits et produits par Skrillex. Autant dire "pas beaucoup". Pour le reste, le gaillard s'est entouré de Diplo ou encore Kill The Noise, sans parler des personnes venues prêter leurs voix comme Chance The Rapper ("Coast Is Clear") ou, plus surprenant, le chanteur Folk Rock Kid Harpoon ("Fire Away"), entre autres. On en voit donc de toutes les couleurs et c'est un joli plus pour cet album dont le visuel sobre pouvait laisser penser le contraire. Et quand on parle de visuel, il suffit de voir le nombre de titres profitant d'un clip ici pour être convaincu de "la longueur de bras" qu'ont ces gens-là niveau production.

On a du bon, c'est sûr, et d'autres petites choses plus discutables. Notamment "Recess", qui donne son nom à l'album, qui malgré de bonnes intentions, un côté ultra-dansant, semble plutôt fait pour la scène. Retrouver des enregistrements de foule répondant aux appels d'un MC sur un album studio qu'on écoute forcément dans des conditions différentes que celles d'un concert, c'est un peu... too much. Mais ces quelques petits détails ont du mal à décridibiliser l'ensemble qui se veut clairement festif et accessible. Ainsi "Dirty Vibe", "Stranger" ou encore "Fuck That" profitent de sonorités différentes sans pour autant perdre leur aspect dansant. Le tout est très bien produit et même si Skrillex n'est pas seul responsable du résultat final, sa patte est quand même audible, qu'elle soit dans les beats, les basses ou les synthés.

S'il ne fallait retenir qu'une seule chose de ce premier album, ce sont sans doute les morceaux qui sortent du lot, qui changent un peu de ce qu'on a eu l'habitude d'entendre sur les EPs de Skrillex. On peut donc reconnaître que "Doompy Poomp" et ses faux airs de Trip-Hop, les passages chantés de "Ease My Mind" et "Fire Away" sont un peu des surprises et vont même jusqu'à nous faire voyager parfois.

Un premier album qui ne crève pas les plafonds mais qui mérite quand même quelques écoutes pour cerner davantage l'univers de Skrillex qui sait faire autre chose que le Dubstep qu'on lui connaît si bien, même si parfois, le résultat dépend aussi des autres personnes ayant participé à ce projet. Pas génialissime mais pas désagréable non plus à écouter.

27/04/2015

[Vidéo] KIZ : Génériques Télé

Toujours autant d'humour et de créativité pour KIZ qui après nous avoir offert quelques reprises de génériques de séries télé avec toute l'imagination qu'on connaît au duo (voir aussi les clips de "Cours" et "Est-ce que tu sang ?"), c'est au tour des émissions de télévision de passer "à la casserole". De l'autodérision, un peu de moquerie aussi, mais surtout des sonorités improbables pour un résultat toujours aussi plaisant à écouter et à regarder. Fun !

24/04/2015

[Vidéos] "Megalizer" & "Megalizer 2"

Ahhhhh l'animation ! Rien de mieux pour colorer la musique ! Et ce ne sont pas les deux clips Megalizer et Megalizer II qui feront dire le contraire ! Deux vidéos compètement folles mettant en scène des personnages sur fond noir pour des chorégraphies surréalistes.

C'est sur une idée d'animation chaînée lancée par Mohamed Fadera et Vic Chhun (allez voir leurs blogs !) que plusieurs animateurs se sont joints pour réaliser deux vidéos sur des musiques de B'Zwax (pour Megalizer, qui est en fait le nom du morceau et dont la vidéo date de 2011) et edIT (l'un des trois membres de The Gitch Mob) avec le morceau "If You Crump Stand Up".

Autant de styles que d'animateurs pour autant de couleurs et de chorégraphies, mais aussi d'influences et références. Un travail super frais qui demande beaucoup de talent technique mais aussi de l'organisation pour un résultat clairement réussi, chaque personne étant chargée de réaliser 15 secondes d'animation.

On retrouve ainsi un éléphant se trémoussant sur de l'Electro, une Wonder Woman faisant bouncer sa poitrine ou encore quelques pas de danse empruntés à un autre court métrage d'animation complètement dingue : Orgesticulanismus. Et en plus c'est made in France. Un grand bravo à toute l'équipe !


22/04/2015

[Vidéo] Chunk! No, Captain Chunk! : "The Other Line"

Nos représentants français du Pop Punk/Easycore à l'étranger sont de retour. Chunk! No, Captain Chunk! sortira bientôt un troisième album intitulé Get Lost, Find Yourself prévu pour le 19 mai 2015, toujours chez Fearless Records. Un clip peu intéressant vu qu'il ne s'y passe rien : on ne voit que les membres du groupe jouant le morceau. Il faut aussi noter que Bert ne lâche son M. Hyde que quelques secondes seulement, les refrains étant chantés en chant clair. Un morceau qui semble donc un peu différent de ce que le groupe avait l'habitude de faire jusque là, le titre "Playing Dead", déjà disponible, s'apparentant bien davantage aux deux premier albums. Mais on a droit ici a un petit solo loin d'être déplaisant. Ce troisième opus sera donc peut-être une bonne surprise. Réponse au mois de mai.

[EP] Long Distance Calling : "Nighthawk"

Artiste : Long Distance Calling
EP : Nighthawk
Sortie : 2014
Genres : Rock Progressif, Post Rock, Ambient Rock, Expérimental, Instrumental
Label : Avoid The Light Records
♥♥♥♥
> Découvrir l'EP avec le morceau "NH0549" sur Youtube <

Il est désormais inutile de présenter les allemands de Long Distance Calling. Ces mecs-là ont réussi à se faire un nom dans le paysage du Post-Rock mondial en moins de temps qu'il en faut pour dire "ouf". Un premier album passé pratiquement inaperçu mais le second les a littéralement propulsé sur le devant de la scène, comme pour bien marquer le coup. Et que dire des deux suivants qui furent la consécration ? Mais l'aventure ne s'arrête pas là.

C'est au début de l'année 2014 que les membres du groupe se lancent un défi : produire un EP alors qu'ils sont en pleine composition de leur cinquième album. Pourquoi ? Tout simplement parce que ces mecs ont une imagination débordante et pas assez de liberté (comprenez "pas assez de temps") pour en faire profiter tout le monde. Ils décident alors de créer leur propre label indépendant : Avoid The Light Records, un nom qui fait directement écho à leur deuxième album paru en 2009, et de financer ce fameux EP grâce au crowdfunding via PledgeMusic. Mais alors, pourquoi ne pas attendre de sortir ces titres sur un autre album ? Parce que le défi est particulier.

En effet, en plus de s'engager à enregistrer quelques titres pour une édition limitée (500 vinyls et 1000 CDs), le groupe propose surtout deux jours d'enregistrement seulement pour la bonne et simple raison que ce qui sera enregistré est en fait un Live Jam sans préparation ni pré-production. Le but est de retrouver une spontanéité propre aux improvisations auxquelles s'adonnent les musiciens. De plus, cet EP sera entièrement instrumental, la nouvelle recrue Martin Fischer (au chant sur The Flood Inside) s'occupant des sonorités Electro et synthés. Voilà la preuve que le groupe est à l'écoute de son public qui avait critiqué la présence de morceaux chantés sur l'album de 2013.

Alors le résultat est-il à la hauteur de ce qui est annoncé ? La réponse est évidemment oui. Car les allemands de Long Distance Calling sont des musiciens talentueux et inspirés et quoi de mieux que le prouver grâce à des pièces totalement improvisées mettant en relief l'alchimie qui existe entre eux. D'ailleurs, les sept morceaux présentés ici ne sont pas baptisés et portent le nom "NH" suivi de quatre chiffres, ce qui correspond en fait à "Nighthawk" et la durée des dites improvisations. Ainsi, le premier morceau "NH0223" est supposé durer deux minutes et vingt-trois secondes (une durée qui varie de quelques secondes en fonction des formats et types d'encodage des fichiers qu'on peut trouver en numérique).

C'est d'ailleurs dès ce premier morceau qu'on nous présente l'univers qui sera développé sur cet EP : beaucoup plus posé que les albums, plus psychédélique (les sonorités Electro de Fischer n'y étant pas pour rien) et donc beaucoup plus planant. Une véritable plongée dans le processus créatif des musiciens qui sont obligés de se suivre, s'écouter (et se regarder, sans aucun doute) et se compléter pour une improvisation réussie, chose confirmée dès la seconde piste s'étalant sur onze minutes : une longue montée en puissance où chaque instrument fait son apparition à tour de rôle pour ensuite prendre ses aises et s'accorder des libertés sans pour autant prendre le pas sur les autres. C'est balèze et parfaitement exécuté.

Mais comme si ça ne suffisait pas, le groupe enchaîne les expérimentations dans les compositions suivantes, allant du très Rock'n Roll "NH0549" au poétique "NH0319" en passant par le plus psyché "NH0218" et le beaucoup plus Métal "NH0713" (le morceau qui sans doute se rapproche le plus du reste de la discographie du groupe). On a même droit à du plus funky sur "NH0423" qui clôture l'EP, un morceau dont le solo lumineux vient conclure plus de trente-six minutes de Post-Rock inspiré et superbement bien orchestré.

Un EP couillu, donc, et qui sans paraître trop risqué pour ces mecs dont le talent n'est plus à démontrer ne tombe pas dans la démonstration pompeuse et prétentieuse. On ne s'ennuie pas et on ne peut que s'incliner devant la complicité qui s'exprime entre les membres du groupe. Très fort.

20/04/2015

[Vidéo] David Hasselhoff : "True Survivor"

J'ai hésité. Longtemps. Mais partager cette vidéo était presque un devoir. Non, David Hasselhoff n'est pas mort... et c'est même un "true survivor". L'acteur emblématique de séries comme K2000 et Alerte à Malibu est de retour avec un clip des plus what the fuck où se retrouvent Lamborghini Countach, armes à feu en pagaille, tyrannosaure, nazis et d'autres surprises qui méritent tout simplement un visionnage. Alors, évidemment, depuis sa sortie, difficile de passer à côté d'une telle vidéo déjà culte et qui crée le buzz : tout Internet l'a partagée, relayée et surtout appréciée, preuve que les 80's sont encore dans toutes les mémoires. Une époque marquée par ses films d'action, ses séries policières, ses voitures de collection, ses effets spéciaux parfois kitch à souhait ou qui au contraire n'ont jamais vieilli. Un clip qui fait donc hommage à cette époque révolue. Ou presque. Car ce n'est pas pour uniquement faire le buzz que David Hasselhoff sort un tel clip. L'acteur, du haut de ses presque 63 ans vient en effet de se voir confier la production de la bande originale de Kung Fury, un moyen métrage financé de façon participative via Kickstarter. Le film, réalisé par un suédois, David Sandberg, sortira sur Youtube le 28 mai 2015. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il est attendu de pied ferme ! Presque 5 millions de vues pour le clip de "True Survivor" à l'heure où ces lignes sont écrites (ce qui fait plus d'un million de vues par jour depuis sa sortie, quand même) mais surtout une campagne Kickstarter qui a obtenu bien plus que ses objectifs : 630 019 $ obtenus alors que seuls 200 000 $ étaient visés. Autant dire que les nostalgiques de Kung-Fu, gros flingues et bandits à la gloire des années 80 sont nombreux ! Affaire à suivre, donc.

[Live Report] Split The Atom + The Amsterdam Red-Light District + Confusion + Raised Fist (Warmaudio - Décines-Charpieu)

Une éternité. C'est à peu près le temps depuis lequel je n'avais pas fait de vrai concert Punk Hardcore, le dernier remontant (si ma mémoire est bonne et sauf erreur de ma part) à 2005 avec Comeback Kid, Bane et les japonais de FC Five au Café Charbon de Nevers (58), ville méconnue mais où le Hardcore trouve un public toujours présent. C'est d'ailleurs dans cette bourgade chère à mon coeur que Raised Fist avait posé ses valises la veille de cette soirée au Warmaudio, tout près de Lyon. C'était le 4 avril 2015 et bordel, ce fut sportif, violent, et surtout jouissif.

Il faut dire qu'en plus de n'avoir encore jamais eu la chance de voir Raised Fist de mes propres yeux, en Live, les suédois ont sorti un album en ce début d'année 2015 qui vient mettre un terme à six ans d'absence, six ans sans pondre une galette. Inutile de préciser, donc,  qu'Alexander et sa bande étaient plus qu'attendus, que ce soit en France ou ailleurs !

Mais un set de Hardcore, c'est aussi une épreuve pour le groupe qui généralement se donne à fond et c'est donc une courte performance (tout est relatif). Il aurait donc été un peu dommage de se contenter de (seulement) Raised Fist pour cette soirée. Heureusement, pour nous qui y étions, l'asso Lyon Hardcore proposait trois groupes en guise de "première partie" avec Split The Atom (Lyon), The Amsterdam Red-Light District (Lyon) et Confusion (Lille). Que du bon, et surtout différents styles de Punk Hardcore pour une soirée complète.

Split The Atom (Page Facebook/BandCamp) ouvre le bal avec de bonnes intentions mais devant une fosse encore loin d'être pleine et très timide. Difficile dans ce genre de conditions d'entamer la soirée avec ferveur. Pourtant le groupe offrira son Hardcore un poil Oldschool avec sincérité et toute la force que cela incombe. Le son est très bon, assuré une fois de plus par Fabrice Boy (cet homme est décidemment partout !), ce qui permettra au groupe de s'exprimer au mieux, proposant une première partie réussie qui fera honneur aux grands groupes du genre dont on retrouve des traces d'influences chez Split The Atom (je pense notamment à Bane, entre autres). Le groupe présentait d'ailleurs son premier album sorti en ce début d'année 2015, un album en écoute sur BandCamp. La soirée commençait donc très bien même si le public n'avait pas encore eu le temps de s'échauffer et avait sans doute trop peu de bières dans le gosier.

C'est ensuite au tour des gars de The Amsterdam Red-Light District (Page Facebook/BandCamp) de monter sur scène. Les lyonnais balancent leur son mais surtout leur énergie pour continuer de chauffer cette fosse encore timide mais qui commence à montrer des signes d'agitation. Le groupe, qui pratique un cocktail subtil et alternatif entre Punk Rock et Hardcore, évolue dans un style beaucoup moins gueulard mais non moins explosif. De quoi continuer cette soirée dans les meilleures conditions, l'énergie déployée par les membres du groupe étant communicative et commençant à faire ses effets. Il faut dire que la température commence réellement à monter dans le Warmaudio qui commence à se remplir même si la fosse encore loin d'être pleine permet aux gars de descendre de scène et prendre leur pied au milieu du public l'espace de quelques instants. Le set est de qualité, rien à dire, chaque membre étant habité par sa musique à sa façon, Elio (au chant) finissant notamment à genoux sur scène. C'est donc avec joie qu'on attend la suite, le début de cette soirée ayant été des plus prometteurs.

Arrivent ensuite les Lillois de Confusion (Page Facebook/BandCamp) pour une part de bon vieux Hardcore beaucoup plus Oldschool que celle des lyonnais passés avant eux. Le quatuor n'est pas là pour rigoler et ce ne sont pas ses compos qui diront le contraire : ça va vite, ça tape fort et ça crie fort. Ce n'est pas pour rien que le groupe qualifie lui-même sa musique de "Fast & Direct Punk Hardcore". C'est comme un coup de poing en pleine gueule et le découpage en deux sections bien distinctes de la plupart des morceaux (deux temps rapides et mosh parts plus lentes) n'offre que peu de répit. On sent d'ailleurs un investissement certain de la part de Mika dans ses textes et derrière un relatif petit gabarit se cachent des cordes vocales en béton armé. Confusion n'est donc pas venu à Lyon pour faire dans la dentelle (même si on aurait peut-être aimé que les lillois gardent leur météo pluvieuse chez eux - oui, il pleuvait ce soir-là). Le set est bien envoyé, avec ferveur, et l'impact sur la fosse est bien réel (voir la vidéo du Live). C'est "banco" pour le quatuor nordiste. La salle est désormais bien échauffée et tout le monde est chaud bouillant pour accueillir les suédois de Raised Fist.

C'est enfin au tour de ceux que tout le monde attend de monter sur scène. La fosse - la salle du Warmaudio en réalité - est cette fois-ci bourrée à craquer. Ils n'avaient pas sorti d'album depuis très (trop ?) longtemps, ne s'étaient pas produits en France depuis tout autant de temps et les voilà de retour avec une nouvelle galette, quelques rides en plus, et tout autant de pêche. Raised Fist n'a plus grand chose à prouver, à part démontrer qu'ils sont toujours les patrons du Hardcore européen (et peut-être plus encore). En ce qui me concerne, cette soirée aura été un vrai dépucelage car n'ayant encore jamais eu la chance de voir ces gars-là sur scène, c'est une étrange sensation que de les voir débouler à quelques centimètres de ma face. Ale n'a plus une once de gras sur le corps et, malgré le poids des années, tient encore la route comme aux premiers jours, sa voix n'ayant (presque) pas bougé depuis ses débuts. Il s'adonnera à une (habituelle) petite "improvisation" en français pour dire combien ils sont heureux d'être de retour en France (voir vidéo). Ces gars-là le savent, ils sont attendus et il ne leur faudra pas longtemps pour entamer le set final de cette soirée sur un "Sound Of The Republic" devenu une sorte d'hymne depuis la sortie de l'album du même nom. La suite ne sera pas avare en bonnes surprises, le groupe faisant le choix d'alterner entre nouveaux morceaux et d'autres plus anciens pour le plus grand plaisir de... tout le monde, en fait. La fosse est excitée, comme folle et en mouvement d'allées et venues incessant. Une vraie marée humaine qui reprendra en choeurs la plupart des titres comme "Flow", "Killing It" ou encore "Man & Earth". Toutefois, les suédois ne sont pas non plus venus pour faire du tricot (dentelle, tricot... vous l'avez ?) et enchaînent les titres bien plus bourrins (et plus vieux). Une violence qui n'aura pourtant pas un effet néfaste sur la fosse, les pogos et slams s'exécutant avec courtoisie, ce qui m'avait manqué dans beaucoup d'autres concerts de Métal ou Post-Hardcore au public plus jeune et irrespectueux. C'est chaleureux, on sue, on saute, c'est la fête. Les suédois feront mine de quitter la scène sans un mot pour un rappel convenu mais très apprécié avec deux morceaux supplémentaires : "Perfectly Broken" et l'incontournable "Friends & Traitors" qui, à ce qu'on m'avait dit, faisait normalement office d'ouverture. Puis c'est la fin. Le vide. Le calme et le repos après la guerre. Raised Fist aura mis tellement d'énergie et de violence dans son set qu'il sera passé vite, trop vite, sans doute à cause de cet espace-temps comprimé par l'euphorie du moment. Je n'ai par-exemple même pas reconnu certains morceaux pendant le concert alors que je les connaissais pourtant très bien, la discographie du groupe ayant tourné maintes et maintes fois dans mes oreilles au cours de ces dix dernières années. Mais on ne sort pas déçu du Warmaudio. Même si ce n'était "qu'un concert de Hardcore", c'était quand même là une grande et bonne soirée, riche musicalement, riche aussi en émotions. La satisfaction d'avoir vu les légendes (on peut le dire ?) de Raised Fist en chair et en os. C'était bien, c'était fort, c'était cool. Et c'était surtout un grand plaisir de retrouver un public venu pour le plaisir de la musique et des artistes, mais aussi communier en pogos et slams dans le respect de chacun. Top !

Une soirée qui n'aurait pas eu lieu sans l'organisation de Lyon Hardcore et le Warmaudio qu'on peut remercier bien fort. Un grand merci aussi à Nicolas Rival pour ses photographies géniales que vous pouvez retrouver via sa Page Facebook ou directement dans l'album photo de cette soirée. Allez y jeter un oeil.

17/04/2015

[Vidéo] The Prodigy featuring Sleaford Mods : "Ibiza"

The Prodigy enchaîne entre concerts et sorties de clips pour supporter le dernier album The Day Is My Enemy sorti le 30 mars 2015. Cette fois, c'est en compagnie du duo Sleaford Mods (Facebook/Site Officiel) que le groupe propose un clip pour "Ibiza", un titre où il est tout bonnement question de... musique Electro à Ibiza. Les quatres compères passent une commande plus que complète et détaillée auprès de Benedict qui, devant son ordi, n'en mène pas large ! Dans cette liste, on retrouve "a smash sex course", "six pack slash drum edge", un "personnal flyer" ou encore un "private jet", le tout avec un fort et délectable accent british. La base ! Et si vous avez loupé les clips précédents, courez voir ceux pour "Wild Frontier" et "Nasty".

[Vidéo] Muzak : "How Could We Ever"

Il y a du convenu... et des choses beaucoup plus rares, surprenantes et donc un peu à part. Muzak en fait partie et ce n'est pas le dernier clip des suisses qui ferait dire le contraire. Le groupe, encore méconnu, a déjà sorti un EP en 2013 et s'apprête à sortir un album en juin 2015 et qui portera le nom d'Oxymoron. Le clip dont il est question ici illustre le titre "How Could We Ever" et s'apparente à une performance artistique tant le travail sur les costumes et le décor est remarquable. Une allégorie visuelle où on voit la transformation de deux êtres "piégés" dans une sorte de chrysalide blanche. Dérangeant et à la fois poétique, il met très bien en valeur ce morceau de plus de sept minutes porté par la voix envoûtante de la chanteuse Lena Greber. Très joli travail.

16/04/2015

[EP] Part-Time Friends : "Art Counter"

Artiste : Part-Time Friends
EP : Art Counter
Sortie : 2014
Genres : Pop, Folk
Label : Un Plan Simple
♥♥♥
> Ecouter l'EP sur SoundCloud <

Ils sont deux, ils sont super copains mais ils ont parfois envie de se taper sur la gueule et ils se font appeler Part-Time Friends. Voilà le duo français formé par Pauline Lopez De Ayora et Florent Biolchini et qui dit de lui-même qu'il pratique une "Pop de l'Amérique de la côte Ouest" mélangée à de la Folk écossaise. Un duo découvert lors de la sortie du clip du morceau "Art Counter" extrait de cet EP et réalisé par Théo Gosselin et Lucas Hauchard.

Je ne suis pourtant pas fan des trucs mous du genou et sucrés à souhait mais la curiosité me pousse parfois à écouter des choses aux antipodes de mes habitudes musicales. Et Part-Time Friends en fait dorénavant partie, surtout qu'au lieu de m'ennuyer, le duo a même réussi à me faire aimer sa Pop qui, pour le coup, est sucrée, mais loin d'être innocente, camouflée derrière un semblant de naïveté dans les textes et mélodies. Autant dire qu'il fallait le faire ! Et c'est réussi.

L'EP s'ouvre sur le fameux "Art Counter" qu'on connaissait déjà et finalement, c'est peut-être le morceau le moins intéressant de ce quatre titres. C'est donc avec joie qu'on découvre "Home" appuyé par une basse et batterie sur un rythme enjoué et la voix envoûtante de Pauline que Florent accompagne parfois. Un morceau entêtant et au refrain catchy à souhait qu'on se surprend à reprendre au bout de quelques écoutes. Le pari est donc réussi est ça passe comme une lettre à la poste.

Arrive ensuite "Johnny Johnny", beaucoup plus intimiste, mais au refrain toujours aussi efficace, tendre et doux comme une caresse. On est ici entre la comptine et la "déclaration de flamme", la poésie cachant en réalité des instants plus sombres mais abordés avec légèreté. C'est fin et presque distingué même si on sent une approche décalée. Encore un bon point.

Arrive enfin "Keep On Walking" et une véritable participation vocale de la part de Florent qui répond à Pauline dans la langue de Shakespeare avec un accent impeccable. Un dialogue aux textes simples, même pour celui qui aurait raté plusieurs cours d'anglais au lycée, qui permet de prendre part à cette relation (platonique) qui unit les deux artistes avec tant d'intensité malgré certaines prises de becs dues à leurs caractères respectifs.

Un EP presque autobiographique, donc. Une douceur qui communique et vise juste pour nous inviter à mieux comprendre la relation qui unit ces deux personnages. Sans pour autant tomber dans le sucré mielleux, il est question ici "d'amour, de distance et de confiance", des sujets universels qui, sur des airs Pop et Folk aux arrangements très légers qui ne gâchent pas la base même de leur musique, permet de se faire écouter et apprécier par tous. Et le tout a été enregistré au Pays de Galles, dans la tradition british justement, au studio Monnow Valley (celui-là même où Monuments a enregistré son deuxième album en 2014) Super sympa. Et un album serait à venir.

15/04/2015

[Vidéo] The Prestige : "Bête Noire"

Les français de The Prestige vont bientôt sortir un nouvel album. Amer (c'est son nom) sera disponible le 20 avril 2015. Afin d'assurer la promo de ce nouvel opus, les parisiens proposent un clip en noir et blanc pour "Bête Noire", un titre ambitieux pour du Hardcore car s'étalant sur presque quatre minutes. Et le résultat est saisissant, alternant entre prises de vues du groupe et une promenade nocturne dans Paris en suivant un chien qui semble errant. Une très belle photographie pour une musique dure, forte et qui prend aux tripes. Le quatuor pratique un Hardcore alternatif des plus efficaces oscillant entre Punk et Métal pour un résultat qui ne laisse pas indifférent.

14/04/2015

[Album] Animals As Leaders : "Animals As Leaders"

Artiste(s) : Animals As Leaders (Tosin Abasi & Misha Mansoor)
Album : Animals As Leaders
Premier Album
Sortie : 2009
Genres : Métal Progressif, Djent, Expérimental, Instrumental
Label : Prosthetic Records
Morceaux à écouter : Thoroughly At Home, On Impulse, Point To Point, CAFO
♥♥♥♥(♥)
> Ecouter l'album sur Youtube <

La branlette de manche n'a jamais été ma tasse de thé. Certes, il est facile de se laisser aller à regarder les prouesses de guitaristes remarquables, et admettre le talent de certains, voire le génie. Il n'empêche que des artistes comme Joe Satriani, Slash ou encore d'autres à la "suce-moi l'noeud" (humour) comme chez Dragon Force, ça ne m'a jamais botté. C'est balèze, c'est tricky, mais ça m'ennuie. Ce n'est qu'une question de goûts, évidemment. mes choix auditifs s'étant davantage portés sur des mecs comme Tom Morello, Mike Einziger ou à la rigueur, Buckethead. Il faudra désormais ajouter à cette liste (déjà longue comme le bras) un certain Tosin Abasi, véritable génie de la huit cordes.

Animals As Leaders est désormais un groupe mais ce projet musical a pourtant vu le jour en étant porté par un seul homme, ce fameux Tosin. Seul ? Pas vraiment car finalement, ce premier album éponyme ne serait pas ce qu'il est sans le travail de Misha Mansoor à la production, notamment des lignes de batteries programmées sur son ordinateur. Un travail en duo qui a débuté suite à la séparation de quatre mecs qui formaient le groupe Reflux. Peu connu, il y a pourtant une anecdote croustillante derrière ce détail : le travail d'Abasi à la guitare est déjà audible chez Reflux et les quatre compères du groupe sont depuis restés très proches. En effet, le chanteur Ash est le créateur du label Sumerian Records (chez qui est désormais signé AAL), le bassiste Evan Brewer a ensuite officié pour The Faceless (un groupe signé lui aussi chez Sumerian), et le batteur est apparemment affilié à Sumerian, lui aussi.

Bref. Animals As Leaders voit le jour en 2007 et Tosin Abasi mettra la barre très haut dès le début en démontrant avec ce premier album qu'il est une brute. Mais une brute inspirée. Plus de cinquante minutes en boîte et pas une minute qui soit d'un ennui profond. Au contraire même : la technique d'Abasi est tellement folle qu'il peut se permettre le luxe de jouer de tout, à toutes les vitesses, et à toutes les sauces. On a même droit à des expérimentations et exercices d'arpège qui feraient pâlir le premier prof de conservatoire venu ("Tessitura"), et ce avec des influences classiques et jazzy très reconnaissables ("Point To Point"). Cependant, aucun solo interminable ou de passage prétentieux, ce qui est fort agréable. Pour le reste, c'est évidemment très Métal et on pourrait même aller jusqu'à dire qu'AAL est sans doute l'un des meilleurs exemples pour illustrer le genre Djent : un Métal technique mêlant différents genres de jeux comme le picking en tremolo couplé à du double tapping ou même du slap (et si vous voulez prendre une leçon, elle est donnée par monsieur Tosin en personne). Une richesse technique qui offre des sonorités et mélodies particulières qui font l'identité de la musique d'Abasi.

Mais ce qui fait le pouvoir de la musique d'AAL, c'est qu'elle est universelle car instrumentale. Ainsi, chacun mettra ses propres images sur la musique de Tosin Abasi qui nous livre des pièces à la fois sensibles, mélodiques, parfois aériennes, ou au contraire beaucoup plus épiques, boostées par des accords lourds à la huit cordes, le meilleur exemple restant incontestablement "CAFO", pièce maîtresse de cet album.

Même si on ne peut que s'incliner devant la maîtrise de la guitare dont Abasi fait preuve, il y a tout de même des chances d'être blasé par tant de technique, sans parler du fait que le genre musical n'est pas accessible à tout le monde. Et on est vite tenté de lancer des réflexions du genre "Ouais, mais en live c'est pas faisable de toutes façons". Des réflexions justifiées si on se réfère à d'autres "marathons guitaristiques" comme chez Dragon Force où la prouesse est bien rarement exécutée sans faute lors de prestations Live. Pourtant, assister à un Live d'AAL est une expérience unique (voir Live Report du concert de 2014), Abasi semblant presque s'ennuyer (façon de parler) en jouant ses propres compos. C'est impeccable, et rien que pour ça, on se doit d'applaudir, qu'on aime ou pas.

Un premier album riche, complet, technique et beau à la fois. Un truc gonflé et très ambitieux qui passe pourtant très bien, sans paraître pompeux malgré un talent qui n'est vraiment pas loin du génie. Un Djent personnel signé Tosin Abasi qui mettait Animals As Leaders sur les rails pour une belle destinée. Ultra balèze !

09/04/2015

[Vidéo] Beartooth : "In Between"

Beartooth, le nouveau groupe de Caleb Shomo (anciennement Attack Attack!), présente un clip pour "In Between", un titre qui dit plus ou moins que la vie est une chienne et qu'il faut essayer de s'en sortir coûte que coûte... En résumé. Et comme il est question de regarder le monde "du haut d'une montagne", Red Bull Records essaie de nous faire croire qu'ils sont allés tourner le clip en altitude, dans le bon air montagnard. Un titre accessible mais pas désagréable avec du chant clair qui bien qu'efficace, est difficile à reproduire sur scène pour Caleb...

[Vidéo] Plèvre : "Morsure"

Plèvre. Rien que le nom fait frissonner. Et lorsqu'il s'agit de la musique, ce sont les poils qui se hérissent. Après un EP qui n'aura laissé personne indifférent, les lyonnais sont de retours avec des images pour le titre "Morsure". Du noir et blanc, une nature aux aspects mortifères et quelques prises de vues faites lors des concerts de son Winter Tour 2015 à travers l'Europe avec Anna Sage. C'est sale, c'est glauque, mais on fait avec, surtout que les images sont de qualité. Un truc poisseux qui nous rappelle que nous ne sommes que des larves au milieu de la boue et des feuilles mortes que l'hiver dégrade, doucement (et qui rappelle un peu le clip de Code Orange pour "Flowermouth"). Et comme on ne voudrait pas en rater une miette, on pourra profiter du (joyeux) morceaux que voilà avec les textes que voici :



"Dans une logique où on affame pour ne pas que la merde ne s'amoncèle dans ce chenil entassés par milliers,
C'est pas une fois que la violence sera devenue légitime qu'il faudra venir chialer
Après s'être fait gnaquer les mains potelées dont ils se servaient pour cogner.
Rassasiés par les majeurs dans l'estomac,
Le mieux sera d'attendre l'intraveineuse qui délivrera de tout asservissement, 
Quant à eux, d'espérer qu'il y ait suffisamment d'euthanasiants.
Si t'as la dalle alors chope-les ! Bouffe-les ! Graille !"

08/04/2015

[EP] Koan Sound & Asa : "Sanctuary"

Artistes : Koan Sound & Asa
EP : Sanctuary
Sortie : 2013
Genres : Electro, Glitch Hop, Dubstep, EDM, Ambient
Label : OWSLA
♥♥♥♥
> Ecouter l'EP sur Youtube <

Avec trois EPs déjà en boîte, il apparaît presque normal de dire qu'on est préparé à la musique que Koan Sound peut servir avec un n-ième opus. Mais dire qu'on connaît le sujet n'implique pas nécessairement de ne plus être surpris. Et pour mettre toutes les chances de son côté, le duo britannique avait misé en 2013 sur une collaboration avec Asa, artiste à l'univers singulier, pour pondre un EP répondant au nom mystérieux et presque religieux de Sanctuary. Cinq titres servis derrière un visuel doux : un portrait lumineux rappelant un lien évident entre le spirituel et la nature, le vert étant une couleur bien présente sur l'image, mais aussi dans la musique de cet EP.

"Du vert dans la musique ?!" Oui. Car ce n'est pas rare de retrouver des effets synesthésiques dans la musique Electro, l'ajout de sonorités en tout genre pouvant aisément faire appel à notre mémoire (à notre vue, par extension) et notre imagination. Sauf que là, c'est encore plus évident lorsqu'Asa vient enrichir le Glitch Hop de Koan Sound avec des ambiances organiques à coups de chants d'oiseaux et de clapotis d'eau. Sans parler d'instruments à cordes pour des lignes légères et aériennes. "Sanctuary" introduit l'EP, lui donne son nom et représente à lui seul tout ce que les artistes ont voulu faire passer comme émotions dans cet ouvrage. C'est beau, poétique, voire relaxant. Un voyage au pays des fées pour une expérience qui ne fait que commencer... et qui n'a pas fini de nous surprendre.

Avec ses trois EPs précédents, Koan Sound avait démontré un certain talent pour le Glitch Hop cartonnesque blindé d'énergie positive, qui donne envie de hocher la tête, voire même de se trémousser. Un Electro dansant sur une base Dubstep très bien exécutée. Autant dire que le travail sur Sanctuary est vraiment différent de ce à quoi le duo nous avait habitués, et c'est tant mieux ! Qui aurait pu croire que les lignes aux beats marqués et les wobbles parfois étranges et torturés qu'on avait appréciés sur Funk Blaster pouvaient se marier parfaitement avec les ambiances plus éthérées d'Asa, appuyées par du piano ou autres instruments classiques ? Le pari pouvait sembler fou mais le résultat est là : Koan Sound se fait plus petit et propose une autre facette de l'Electro qu'on lui connaît si bien, ce qui donne une petite perle comme "Starlite".

Encore une fois, on aurait vite fait de raccourcir cet EP à ces deux titres car on va de surprise en surprise. Arrive enfin une voix qu'on met immédiatement et de façon inconsciente sur ce fameux portrait féminin imageant l'EP. C'est comme une évidence : la fée existe bien et vient nous bercer telle une sirène avec "This Time Around", un morceau en featuring avec Koo, une chanteuse britannique originaire du Leicestershire et habituée à la musique qui fait "boom boom" (voir le clip de "Sail Away").

Arrive ensuite "Fuego", le titre sur lequel on retrouve le plus l'univers décalé de Koan Sound et qui rappelle fortement ce qui avait été fait sur The Adventures of Mr. Fox : des percussions et des synthés (parfois rétro) symptomatiques de ce que le duo aime produire. Puis, la conclusion sur "Testsuo's Redemption" à l'intro prophétique, avec toujours ces chants d'oiseaux qui nous plongent dans une ambience forestière asiatique. Un voyage chaotique parsemé de basses gargouillantes qui contrastent fortement avec les lignes planantes d'instruments difficiles à identifier mais qui rappellent sans problème l'Asie, ce continent si mystérieux.

Un EP magique qui nous transporte le temps de cinq morceaux (plus de vingt-cinq minutes tout de même) dans l'univers coloré, étrange et pourtant chalheureux qu'ont su créer Koan Sound et Asa. Un voyage parfaitement clair, la ligne directrice de l'EP étant maîtrisée et tenue tout au long de l'expérience. Une collaboration très forte et réussie qui vient marier deux personnalités Electro singulières. Du très joli travail.

07/04/2015

[Vidéo] Sulphat'Ketamine : "Jackass Boogie"

Non, vous ne rêvez pas : ils sont bien en train de jouer en tenues d'aluminium, sur des surfs, avec un chat, et en toile de fond un volcan en éruption... C'est ce qu'on peut voir dans le clip des Sulphat'Ketamine pour le titre "Jackass Boogie" (présent sur l'EP Alive and Runk) et l'esprit Runk, aussi wtf! soit-il, a un goût certain pour la fête comme le témoignent les images filmées lors d'une soirée chez les compères, dans les environs de Lyon. "Jackass Boogie" figurera sur l'album Giant Runk (premier album des Sulphat') financé de façon participative (voir le lien) avec six autres titres pour plus de quarante-cinq minutes de Runk en boîte. Un affaire à suivre, donc.

02/04/2015

[EP] Fossil Eyes : "Demo 2012"

Artiste : Fossil Eyes
EP : Demo 2012
Sortie : 2012
Genres : Post Hardcore, Emocore
Label : Autoproduction
♥♥(♥)
> Ecouter / Télécharger l'EP sur BandCamp <

Fossil Eyes : derrière un nom à connotation préhistorique se cache une formation de Kalamazoo dans le Michigan, petite bourgade coincée entre Chicago et Detroit. Une formation qui a subi quelques changements de line-up depuis cette première démo sortie en 2012 avec intialement deux frangins à la guitare et à la batterie, une fille à la basse, un second guitariste répondant au nom d'Alex McClain et un chanteur en la personne de Jared Koons. Ces deux derniers sont, à l'heure où j'écris ces lignes, les deux seuls à être encore présents au sein de la formation (2015).

Un visuel symétrique et mystérieux, trois titres et un téléchargement gratuit : on sent que la musique n'a pas pour objectif d'être une source de revenu pour les artistes mais qu'elle est bel et bien un partage. Chose qu'on voit relativement souvent chez les groupes non signés qui désirent se faire connaître. Et on ne va pas s'en plaindre !

"Malevo" démarre et ses larsens maîtrisés semblent introduire un truc un poil crade, peut-être Noise sur les bords. Pourtant, on est assez loin du compte car si on oublie tout de suite la voix de Jared, on se rend très rapidement compte qu'il y a une volonté musicale derrière tout ça, notamment lors de passages instrumentaux mélodiques ou de riffs bien sentis à la sauce (Post) Hardcore. C'est finalement très agréable et on se focalise davantage sur la voix de Jared, pleurante et déchirée. Un rapide coup d'oeil sur les textes et il n'y a plus vraiment de doute : on est en plein Emocore avec des sentiments à fleur de peau et quelques souffrances psychologiques.

Mais le récit de ce qui semble être une déception amoureuse ne s'éternise pas : ce premier titre dure moins de deux minutes et trente secondes et on passe rapidement à "Affection, Addiction, Anymous" et son intro poétique. Une légèreté qui est rapidement coupée par un dur retour à la réalité : Fossil Eyes n'est pas là pour nous chanter les jolies choses de la vie mais plutôt l'inverse. C'est avec une voix encore plus écorchée qu'on a droit à un "I thought you'd be there standing tall, but you weren't and I wasn't at all what you expected me to be" plein de culpabilité, tel une demande de rédemption. Rien de bien joyeux, mais la guitare solo et les riffs font passer la pilule sans aucun problème. Il y a véritablement quelque chose qui se passe musicalement, et c'est plutôt agréable à écouter finalement.

Arrive enfin le troisième et dernier titre de cette démo. "Written In Failure" déboule avec sa rythmique plus rapide, presque endiablée, comme si une once d'espoir venait de pointer à l'horizon et qu'il fallait courir pour ne pas rater le coche. Les deux guitares se complètent à la perfection et Jared hurle sa détresse sur un "Hope for the best" qui en dit long sur ce qui est raconté dans les deux précédents titres, directement suivi par une montée en puissance qui clôturera cet EP avec toute la puissance qu'on pouvait espérer.

Moins de neuf minutes en boîte : ça passe vite. Très vite. Et bien que la production laisse à désirer (même si elle tient parfaitement la route pour une autoproduction et un enregistrement en seulement deux jours) et que la voix de Jared puisse surprendre si on n'est pas vraiment habitué au genre Emo, il y a véritablement de belles promesses dans ce trois titres, surtout musicalement. Des promesses qui seront tenues un an plus tard avec un nouvel EP en 2013. Trois titres qui faisaient office d'introduction à la musique d'un groupe qui allait gagner en maturité au fil des années.

01/04/2015

[Vidéo] Murdock : "Erk"

Si on m'avait dit un jour que j'entendrais ça chez Basick Records, je ne l'aurais sans doute pas cru ! Pourtant, c'est bien sur le label qui rime avec Djent et Progressif à mes oreilles que Murdock est allé signer. Avec son Hardcore bien bourrin teinté de Chaotique et de Noise, le trio irlandais donne avec "Erk" ce qui pourrait s'appeler une bonne leçon dans le genre. Ce titre est extrait du premier album du groupe prévu pour le 13 avril 2015 et baptisé Dead Lung. Un clip qui ne raconte rien mais qui présente les musiciens avec une bonne dose d'énergie et une ambiance "garage" qui sent bon la sueur et l'alcool. En somme, que du bon. Et ce bridge à 2min30, bordel !