30/04/2013

[EP] Noisia : "Motorstorm Apocalypse OST"

Artiste : Noisia
EP : Motorstorm Apocalypse
Sortie : 2011
Genres : Electro, Drum and Bass, Drumstep
Label : Pas de la Label / Autoproduction
♥♥♥
> Ecouter et Télécharger l'EP sur SoundCloud <

Entendre de l'Electro dans un jeu de course, ce n'est pas nouveau. Voir un groupe (relativement) connu figurer sur la bande originale d'un jeu, ce n'est pas nouveau non plus, surtout quand il s'agit d'un jeu de course. En ce qui concerne Noisia, on peut noter plusieurs apparitions dans le monde vidéo-ludique, notamment sur SSX (celui de 2012). Il n'est donc pas surprenant de voir le groupe hollandais officier sur une énième bande originale.

Le Jeu : Quatrième jeu de course de la franchise Motorstorm, Apocalypse entraîne le joueur dans des environnements urbains en ruines suite à une catastrophe naturelle où il est question de modifier le parcours des circuits au fil des courses en déclenchant explosions et effondrements diverses.

Comme je n'est pas joué au jeu et que je m'intéressais davantage à la musique de Noisia, je ne me permettrai aucun jugement de valeur face à ce jeu.

La Bande Originale : Bien évidemment, il n'y a pas que Noisia qui a participé à la réalisation de cette OST. Le groupe a pourtant fourni huit titres parmi les vingt-huit au total et les a gracieusement offerts au public via son site et SoundCloud. Plutôt sympa. Pour ceux qui ont l'habitude de jouer aux jeux vidéo, et notamment aux jeux de course, ils s'accorderont à dire que la musique a davantage un effet implicite sur le joueur. J'entends par là que ce type de jeu a pour but de mettre le joueur dans la peau d'un pilote et qu'il demande, par conséquent, une concentration relativement importante. La musique fait alors office de stimulant dans l'action, en suivant le rythme de la vitesse bien souvent élevée dans ce genre de jeux. Elle a aussi un impact sur l'identité d'un circuit. Inconsciemment, le joueur reconnaît rapidement l'environnement de jeu dès le début d'un morceau, mais comme je n'y ait pas joué, je ne peux affirmer qu'il y ait ici un morceau par circuit (et j'en doute fort également). On va donc éviter de débattre sur ce sujet.

Noisia livre donc ici huit pistes à forte influence Drum and Bass, un genre musical que le groupe maîtrise largement. Tempos rapides et ambiances aux basses "made in Noisia", donc. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les hollandais ne se sont pas limités à des morceaux répétant des boucles de façon incessante mais se sont bien investis en produisant huit vrais titres de Drum and Bass qui passent aussi bien au casque pour tout amateur du genre que dans un jeu de course. On peut donc leur reconnaître cet effort. Les ambiances sont travaillées et les intros suffisamment intéressantes pour plonger l'auditeur dans huit environnements sonores différents. On retrouve ces basses "gastriques" propres à la musique du groupe et des synthés mixant assez bien le côté épique et industriel de l'esprit du jeu. Cependant, la comparaison directe avec les autres productions du groupe révèlent tout de même un côté bien plus banal dans ces huit morceaux en comparaison de ce que les gaillards sont capables de faire sortir de leurs machines habituellement.

Il en résulte un EP loin d'être désagréable mais en deçà des capacités réelles du groupe. Cependant, huit titres balancés gratuitement sur la toile, on ne va pas cracher dessus ! Pour les fans du groupe ou du genre, ou tout simplement pour les joueurs de Motorstorm Apocalypse désireux de s'écouter la musique de leur jeu en dehors du contexte salon/console/télé.

28/04/2013

[Album] Monuments : "Gnosis"

Artiste : Monuments
Album : Gnosis
Premier Album
Sortie : 2012
Genres : Métal Progressif, Djent, Groove Métal, Mathcore
Label : Century Media
Morceaux à écouter : Degenerate, The Uncollective, Regenerate
♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <

Je ne vais pas le cacher : je n'ai jamais eu pour habitude d'écouter Meshuggah, et donc du Djent, mais ça, je l'avais déjà mentionné lorsque j'ai parlé de l'EP trois titres de Monuments. Pourtant, et c'est plutôt une bonne chose, il m'arrive encore de faire de belles découvertes et cet album fait partie de celles faites en 2012.

Mais revenons-en à nos moutons. Monuments, à la base formé par deux anciens de Fellsilent (groupe sur lequel il faudrait que mes oreilles s'attardent un peu plus) en 2010, et dont la sortie de l'EP "We Are The Foundation" a suivi peu de temps après, offre donc son premier album en début d'automne 2012. Un neuf titres reprenant deux des trois proposés sur le premier effort du groupe qui laissait présager peu de nouveautés. Et pourtant...

La particularité du groupe se trouvait en plusieurs points : une polyrythmie à en faire s'arracher les cheveux un chef d'orchestre, deux chanteurs aux voix écorchées et des musiciens talentueux et inspirés (voir la vidéo pour "Memoirs"). Un cocktail parfait pour réussir son entrée sur la scène internationale qui dernièrement voit revenir en force ce genre musical réservé aux acharnés, plus proche des mathématiques que de la musique à proprement parler. Mais (car il y a toujours un mais), un petit différend au sein de la formation vient troubler ce glorieux avenir à quelques mois seulement de la sortie de ce premier album. En effet, ce sont les deux chanteurs Neema Askari et Greg Pope qui sont évincés de la bande pour "divergences musicales" (il est vrai qu'à y faire bien attention, on pourrait supposer que les deux compères auraient eu tendance à tirer davantage le groupe vers un Métalcore Mélodique...). J'en arrive donc à la façon dont je suis tombé (complètement par hasard) sur ce groupe : en cherchant des infos sur Matt Rose lors d'une énième écoute du deuxième album de The Qemists auquel il a largement contribué vocalement en 2010. C'est donc ce type-là qui est chargé de remplacer les deux anciens gaillards au micro. Un tache difficile qui s'avère être un vrai tour de force au vu du peu de temps alloué à l'enregistrement des pistes de l'album avant sa sortie.

Les fans de la première heure ont crié au scandale, pleurant le départ des anciens chanteurs et se pressant de critiquer la prestation vocale de Matt Rose qui, finalement, aurait pu s'en tirer plus mal.

Mais parlons de l'album en temps qu’œuvre artistique. Un artwork franchement beau et un nom qui laisse présager un message réfléchi : "Gnosis". La gnose, ce concept si noble mais pourtant si difficile à concevoir et appliquer dans une société actuelle où il est souvent difficile de prendre du recul sur nos actions et leurs répercutions. Un thème assez compliqué à développer dans une dissertation de philosophie mais pourtant si simple à illustrer par l'exemple. Les textes de l'album sont une parfaite illustration du courant de pensée qu'on trouve de plus en plus chez les groupes britanniques (je fais ici directement allusion à Enter Shikari et à Hacktivist, entre-autres) : une contestation du système et une remise en question de nous-même. Tout un programme, naïf diront certains, mais intelligent et bien pensé selon moi.

Musicalement, pas grand chose à dire. Mike Malyan s'en tire à merveille derrière les fûts, offrant même parfois une petite leçon de caisse claire par ci par là, du contre-temps jouissif et maîtrisé et de la double pédale intelligemment placée. Les guitares de John Browne et Olly Steele se complètent tout aussi bien que sur l'EP et se permettent des passages aériens ô combien plaisants tandis que la basse sourde et épaisse d'Adam Swan vient arrondir le tout d'une façon souvent bien pensée. Le tout est bien évidemment orchestré par Browne qui compose pratiquement tout et écrit en partie les textes, épaulé par Matt Rose si on en croit les crédits de l'album. Il est d'ailleurs étonnant de ne voir ni Askari ni Pope cités dans ces mêmes crédits ou même les remerciements...

Ce qu'il faut donc souligner dans tout ça, c'est la prestation de Matt Rose. Une prestation qui divise les foules (impossible que tout le monde soit content, comme d'habitude). Il est évidemment difficile de chanter de la même manière qu'une autre personne, mais il est encore plus difficile de remplacer deux gaillards qui avaient eu tout le temps nécessaire pour s'adapter aux compositions. Matt aurait pu se casser royalement la gueule mais il faut reconnaître que même si certains passages restent critiquables (notamment parce qu'ils sont pratiquement inchantables en Live), le garçon aurait pu offrir une prestation bien en deçà de ce qu'il en est finalement. On peut donc lui tirer notre chapeau, sa voix lui permettant de brailler (voire vomir) dans le micro pour ensuite enchaîner sur des passages aériens où on découvre une étrange clarté dans celle-ci ("Doxa", ce même morceau où on subi quelques mauvais côtés de la huit cordes, le mixage laissant place à des sortes de wobbles assourdissants. Dommage).

Un album qui vaut franchement le détour, carré, intelligent et remarquable techniquement. Reste une prestation vocale qui ne plaira pas à tout le monde mais qui pour moi passe largement bien. Une belle découverte qui envoie la purée, même si il faut peut-être plusieurs écoutes pour en apprécier toute la saveur. Très bon, même si mon seul regret est de ne pas voir figurer la version 3.0 de "Memoirs" interprétée par Matt Rose pour un album complet de dix titres...

27/04/2013

[Album] Jem : "Down To Earth"

Artiste : Jem
Album : Down To Earth
Deuxième Album
Sortie : 2008
Genres : Electro, Trip-Hop, Pop, New Wave
Label : ATO
Morceaux à écouter : Down To Earth, Crazy, Aciiid!
♥♥
> Ecouter l'album sur Grooveshark <

Allez, un peu de douceur ! Il est vrai que j'ai un penchant certain pour les guitares saturées ou autres batteries lourdes, mais je ne rechigne pas sur quelques petites légèretés musicales. Et Jem en fait partie. Il faut avouer que la galloise possède une voix dont il serait facile de tomber amoureux, et je ne parle pas du personnage qui est loin d'être repoussant ! La chanteuse présentait donc un deuxième album quatre ans après un premier recueil plutôt sympathique et fort agréable à l'oreille.

Personnellement, ce qui me frappe tout de suite, c'est cette présentation totalement "mainstream" (je sais que le sens de ce mot n'a pas vraiment grand chose à voir avec le sens que je lui donne ici) exposant la chanteuse sur un fond neutre : on croirait avoir à faire à n'importe quelle chanteuse sortie tout droit d'un télé crochet telle que nos Jenifer ou Lorie locales... Pas très alléchant. Mais j'ai tendance à oublier les "autres", celles dont le travail est plus respectable on va dire, à l'instar de Dido par-exemple. Et finalement, la différence entre Jem et cette dernière, tant vocalement que musicalement, est bien mince.

Voici donc un deuxième album proposant quelques douze titres dont il n'y a pas grand chose à dire au final. Musicalement, ça ne crève pas les plafonds : des beats Electro façon Hip Hop agrémentés de divers instruments tels que la guitare Folk ("Down To Earth"), le banjo ("Crazy"), des cuivres et autres guitares aux airs latinos ("I Want You To..."), le piano ("It's Amazing", "You Will Make It") et autres synthés ou instruments à cordes. Mais cette diversité permet toutefois de varier plus ou moins les genres au fil de l'album et ainsi ne pas lasser. Il n'empêche que, de part cette multitude, la demoiselle a été contrainte de faire appel à un certain nombre de musiciens extérieurs. En d'autres termes, Jem a beau écrire ses textes, il faut avouer que la réussite musicale de l'album ne tient pas vraiment à elle...

Parlons des textes. Un brin de poésie, d'émotion et de sentiments, mais aussi un ton parfois plus décalé et aux aspects "féministe assumée" ("Crazy"). Jem se permet quelques petites envolées délirantes qui lui évitent de trop tomber dans le sucré si ennuyeux qu'on connaît à beaucoup d'artistes. Ce léger culot lui vaut de s'extirper de cette étiquette d'artiste trop "plan-plan", enfin ce n'est que mon point de vue. J'ai d'ailleurs eu cette impression étrange d'entendre une toute autre personne sur "Aciiid!", le titre le plus surprenant de l'album à mon goût. Un Electro aux basses sourdes qui semble tout droit sorti d'une boîte de nuit souterraine à l'ambiance bien chaude. Jem est une femme et ne s'est jamais privée de le faire valoir (il suffit de voir le clip de "They", extrait du premier album, où elle apparaît littéralement nue) et d'en jouer dans ses textes, sans pour autant tomber dans la démonstration de dévergondage ("I Always Knew").

Voilà donc un deuxième album un peu passe-partout, parfois facile mais efficace, sans pour autant innover dans le(s) genre(s). Jem propose tout simplement sa voix et ses textes sur des intrus qui sont loin d'être déplaisantes, et, après tout, c'est ça le principal. Un truc à écouter en toutes circonstances.

24/04/2013

[Vidéo] Les K-NarDs BoiteuX : "Z'Dingo"

J'ai déjà parlé de FTX, mais la Nièvre, ma chère terre natale, compte un certains nombre de groupes locaux à tendances plutôt brutes et pêchues. Parmi ceux-ci, on peut citer Les Tambours du Bronx, Bensoussan (composé de membres des Tambours et de FTX), Pangora ou encore Back To Reality. Une scène locale s'étalant sur plusieurs générations, donc, et qui ne cesse de bouillonner. La bande des K-NarDs vient tout juste de présenter son premier clip à l'occasion de son premier album sorti tout fraîchement. Une réalisation super propre et un son qui révèle une production musclée. Ce premier clip pour "Z'Dingo", tourné "entre potes", s'inscrit dans le cadre du milieu hospitalier et psychiatrique. Une photographie franchement sympa pour un délire à la fois propre dans la réalisation et au contraire dégueu sur certaines images. C'est fun, ça envoie la sauce, et c'est franchement bon !

> Les K-NarDs BoiteuX sur Facebook / et sur MySpace <


23/04/2013

[Album] Walls Of Jericho : "The Bound Feed The Gagged"

Artiste : Walls Of Jericho
Album : The Bound Feed The Gagged
Premier Album
Sortie : 1999
Genres : Métal Hardcore, Métalcore
Label : Trustkill Records
Morceaux à écouter : Changing Times, Full Disclosure, Why Father
♥♥♥
> Ecouter l'album sur Grooveshark <

Alors qu'en 1999, chez nous en France, Eths voyait le jour, Walls of Jericho sortait son premier album. Un nom de groupe aux connotations proprement bibliques qui se ressent plus ou moins dans les textes, que ces allusions soient pro ou anti d'ailleurs. Le groupe voit le jour en 1998 avec à sa tête Candace Kucsulain, frontgirl charismatique qui n'y est pas pour rien dans la renommée du groupe.

Une première galette sortie pratiquement un an après un premier EP où étaient proposés quelques sept morceaux dont seul le titre "Why Father" (version de l'EP) apparaîtra sur l'album. Un titre qui justement témoigne de la dureté et violence des textes que Candace développe dans l'album. On tombe d'ailleurs dans le même registre que ce que Candice fera pour Eths quelques temps plus tard (d'ailleurs, bien que les deux demoiselles aient une certaine capacité à brailler dans un micro mais que leur voix respectives soient singulièrement différentes, on notera la similitude dans leurs prénoms...).

S'il fallait résumer ce premier album, je dirais tout simplement qu'il est le témoin d'une époque où Métal et Hardcore n'étaient pas encore aseptisés à la même sauce de cette production surboostée qu'on entend un peu partout aujourd'hui. Un son brut de décoffrage, dur, gras, sale parfois, et sans fioritures. Ma culture étant là aussi limitée, je ne me permettrais qu'une petite allusion au premier album de Raised Fist bien que la bande suédoise se soit cantonnée au Punk Hardcore pur et dur à cette période. Walls Of Jericho évolue davantage dans un style Métalcore qui présente quelques légères différences avec le genre cité plus haut mais on est bien face à des albums témoignant d'une époque aujourd'hui (pratiquement) révolue, notamment au niveau du son et de la production.

The Bound Feed The Gagged (comprenez plus ou moins "la borne nourrit le bâillonné", où une allusion subtile aux frontières entre les peuples, qu'elles soient physiques ou spirituelles) est un album où il est souvent question de division, de séparation ou de conflit entre des individus bien souvent considérés comme des victimes malgré eux. Dans ce sens, les textes de Candace sont souvent un appel à l'unification ou une contestation des différences, souvent imputées aux religions, ces thèmes étant étrangement récurrents dans presque chaque titre de cette galette.

Musicalement, pas grand chose à redire. Les musiciens frappent fort, enchaînent les riffs et moshparts, les guitares sont grasses à souhait et la batterie ne lésine pas sur les breaks et la double-pédale. C'est nerveux et ça va droit à l'essentiel. Concernant la voix de Candace, on sent encore quelques faiblesses qui donnent parfois l'impression d'une bouillie vocale ("Home Is Where The Heart Is") largement rattrapée par une maîtrise d'autres passages diablement efficaces, parfois portés par des (rares) gangvocals nerveux. La miss (si j'hésite quand même à la désigner ainsi) profite quand même de quelques variations de chant qui permettent de ne pas tomber dans le répétitif et lassant. Ainsi on voit apparaître quelques passages carrément parlés ("Misanthropy") avec même une voix aérienne en trame de fond. On a droit à une façon de chanter alternative sur "Changing Time" où on en vient à se demander s'il s'agit bien de la même chanteuse. Enfin, on ne peut terminer l'écoute de cet album sans relever la présence d'un titre entièrement acoustique avec "Angel" où là aussi, on est un peu sur le cul. Pas déplaisant cela dit car il permet de révéler une autre facette de la musique du groupe.

Un premier album vraiment bon qui se suffit à lui-même et ravira (et ravit déjà) les amateurs du genre, et plus particulièrement les nostaliques d'une époque où ce genre de groupe se préoccupait guère des arrangements en prod et post-prod. Bourrin, mais fort sympa, souvenir de l'avènement d'un groupe avec à sa tête une gonzesse sacrément burnée !

20/04/2013

[Vidéo] Sirah : "Motel Bible"

Alors que Sirah présentait la vidéo pour "My City" il y a tout juste... deux mois, voilà que la jeune MC a posté il y a tout juste une semaine une nouvelle vidéo pour "Motel Bible", un titre lui aussi extrait de sa mixtape "C.U.L.T.". Rien de bien fou, mais on peut souligner le travail de post-prod.


18/04/2013

[Album] Puppetmastaz : "Creature Shock Radio"

Artiste : Puppetmastaz
Album : Creature Shock Radio
Deuxième Album
Sortie : 2005
Genres : Hip Hop, Electro, Hip Hop Concept
Label : Louisville Records
Morceaux à écouter : Pratiquement tous. Midi Mighty Moe, Do The Swamp, Puppetmad, Spitwalk, Mastaplan...
♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Grooveshark <

Les puppets avaient fait une entrée fracassante sur la planisphère pour redresser le genre humain et lui botter les fesses avec un premier album frais et inspiré. Ils étaient de retour une paire d'années plus tard pour en remettre une couche. Et quelle couche ! Le concept de faire chanter des marionnettes était culotté mais a tout de suite fait mouche et cette deuxième galette est un véritable petit bijou de créativité tant au niveau des instrus qu'au niveau des flows permettant d'identifier les différents membres de l'armée de ces créatures de cire, tissu et latex. Retour sur une bombe atomique qui n'aura pas laissé le genre humain indifférent.

La pochette annonce la couleur : les puppets sont motivés et en ont après nous, quitte à nous piquer nos gonzesses ! Une introduction tout aussi explicite avec "We Back", comme un avertissement : l'album va remuer, et c'est peu de le dire. Car la troupe a un "Mastaplan" pour ça et il faut dire que la mixture musicale proposée est loin d'être ratée. Un savoureux mélange de beats et de synthés aussi cartoonesques qu'étranges. Le premier album nous avait pourtant préparé, mais le tout est ici exploité avec brio.

Difficile de trouver un point négatif à cet album. Pourtant, il n'est pas étonnant que cela ne plaise pas à tout le monde. Les différents personnages s'expriment chacun avec leur identité qui, à défaut d'être visuelle sur l'album (voir les marionnettes en version Live), passe par le flow, ou la voix d'une façon plus générale. Un travail à la fois comique et remarquable sur la diction où le moindre petit détail permet d'identifier assez rapidement qui s'exprime (cheveux sur la langue, chant grave ou étouffé, souffle par le nez...). Chaque morceau est donc prétexte à voir intervenir des personnages différents qui donnent cette couleur si particulière à l'ensemble ("Bigger the Better", "Do The Swamp") et même à introduire et parler d'autres puppets ("Midi Mighty Moe").

Au niveau des intrus, la palette est tout aussi large que celle des marionnettes qui composent le crew Puppetmastaz. Des synthés décalés, étranges parfois ("J.R. Blenda") apportant cette touche cartoon, mais quelques sonorités d'instruments plus conventionnels pour garder les pieds sur Terre. Ainsi, on retrouve aussi des airs de soleil, de farniente (car les Puppets ont tout leur temps pour mettre leur plan à exécution...) avec "Jukebox", ou encore "Feel Bad", et la bonne humeur qui va avec ("Puppetmad", "Pretending Early Morning"). Le reste est une démonstration de l'univers déjanté de ces créatures aussi attachantes que dérangeantes ("Martian Juice").

En bref, un album vraiment sympathique, édulcoré et qui sort des sentiers battus du Hip Hop traditionnel. Une curiosité qui passe toujours aussi bien et qui donne tout son intérêt au concept des Puppetmastaz. Les marionnettes ont véritablement débuté leur invasion, bombant le torse et jouant des épaules pour nous remettre dans le droit chemin ("Spitwalk") et impossible de les arrêter ou d'infiltrer leur rangs ! ("Telephone Audition") Les berlinois livraient là une petite merveille de créativité. Simplement jouissif.

16/04/2013

[Album] God Is An Astronaut : "Far From Refuge"

Artiste : God Is An Astronaut
Album : Far From Refuge
Troisième Album
Sortie : 2007
Genres : Post Rock, Rock Atmosphérique, Instrumental
Label : Revive Records
Morceaux à écouter : Radau, Grace Descending, Beyond The Dying Light
♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <

Il aura fallu deux albums seulement au groupe irlandais pour assumer son Post Rock aérien et poétique teinté de chœurs spectraux pour s'installer définitivement sur la scène mondiale. Une identité forte, reconnaissable parmi toute la tripotée d'autres groupes du genre, qui ne laisse pas indifférent.

Ce troisième effort arrive deux ans après un excellent "All Is Violent, All Is Bright" parfaitement maîtrisé et d'une redoutable efficacité. On commençait à connaître la chanson et la crainte commençait à se faire sentir : le groupe pourrait-il se renouveler ? La réponse est oui, mais reste toutefois mitigée. Suite à l'écoute de ce troisième album, il m'est clairement apparu que la musique de GIAA restait dans la même ligne directrice que l'opus précédent mais qu'il en ressortait une bien plus grande nostalgie, voire même de la tristesse. Ces sentiments ressentis sont appuyés par une pochette en totale opposition avec l'album précédent, qui était lumineux et clair aussi bien musicalement que par le visuel présenté, par un titre peu optimiste, mais aussi par des morceaux au calme surprenant qui sortent clairement du style Post Rock parfois (instrumental au piano avec "Darkfall", ou encore une expérimentation glauque sur "Lateral Noise") et dont les titres eux-mêmes ne poussent pas non plus à l'optimisme ou à la joie ("New Years End", "Beyond The Dying Light").

Musicalement, donc, on retrouve tout ce qui fait la force de God Is An Astronaut, à savoir un clavier/piano fortement présent ("Grace Descending"), des voix soufflées, glaciales et spectrales ("Beyond The Dying Light"), le tout servi par une batterie largement mise en retrait et des guitares aux multiples effets qui, quant à elles, sont bien souvent mises en avant ("Tempus Horizon"). La trame Electro en fond de la plupart des titres reste suffisamment intéressante pour garder son intérêt mais il faut bien avouer que celle-ci n'apporte en rien de la chaleur à l'ensemble. Elle vient même stériliser l'intégralité de l'album de toute émotion joviale ou positive, comme si la musique était teintée d'un état dépressif récurent venant contrer la moindre envolée de puissance.

Car de la puissance, il y en a. Cette même puissance qui faisait tout l'intérêt de "All Is Violent, All Is Bright" lors de longue montée pour certaines conclusion explosive. Ici, ce sont davantage des titres en dents de scie qui s'offrent à nous, proposant de délicieux passages aériens et purement Rock qui retombent rapidement dans une funeste mélancolie. Un peu déstabilisant et surtout peu propice à l'explosion de joie.

Cet album est donc un hybride. Un mélange complexe d'une énergie directement issue de l'effort précédent qui reste cloisonnée et enfermée dans de lancinants passages sombres et froids. Un bon album, assumé et qui a tout son intérêt, mais qui ne s'écoute pas avec autant de facilité que les deux premiers et qui souffre tout naturellement de la comparaison directe avec son prédécesseur à mon goût. Touchant, enivrant mais à ne pas mettre entre toutes les oreilles selon moi, bien que l'ensemble soit parfaitement maîtrisé.

14/04/2013

[News] Adieu, Chi Cheng.

Voilà, on est déjà dimanche soir et malgré un weekend fort agréable, ensoleillé et doux, il y a fort à parier que c'est avec une certaine tristesse que tous les fans de Métal ont encaissé la nouvelle : Chi Cheng, le charismatique et fort sympathique bassiste du groupe Deftones est décédé. Depuis son grave accident de voiture en 2008, le bonhomme était passé par une longue phase de coma mais s'était réveillé en 2010. Son état n'était cependant pas très encourageant mais il y avait, au fil des mois et des années, des améliorations. Il a cependant été hospitalisé une nouvelle fois à cause d'une pneumonie en juin 2012 et se remettait de cette nouvelle opération chez lui. Il n'y a pour le moment eu aucune information sur les causes officielles de son décès mais ce dimanche aura été l'occasion de lui rendre hommage en se repassant plusieurs morceaux de Deftones. Comme disent les américains : "R.I.P. Chi Cheng".


Les chroniques des albums de Deftones avec Chi Cheng :


Quelques titres en hommage à Chi Cheng

13/04/2013

[News / Vidéos] Le vrac du mois d'Avril

Pas mal de nouveautés ces derniers temps et certaines de ces news ne sont plus vraiment fraîches mais plus ça va et plus j'ai du mal à suivre le mouvement tant il y a du nouveau tous les jours. Voilà donc une petite sélection des infos tombées ces deux ou trois dernières semaines.

Tout d'abord, Enter Shikari, qui était rentré en studio pour quelques enregistrements, a présenté un nouveau (court) morceau accompagné de sa vidéo au début du mois. Une manière de faire patienter les fans en vue d'un prochaine album, peut-être pour l'an prochain. En attendant, il reste encore deux titres en boîte qui eux seront balancés plus tard dans l'année.

> Enter Shikari - Les Chroniques : Premier Album, Deuxième Album, Troisième Album <


Puisqu'on vient de parler d'Enter Shikari, c'est plutôt parfait pour parler d'Hacktivist qui tournera avec le groupe pendant les mois d'avril et mai 2013. Le groupe, qui officie dans une sorte de Rap Métal Mathcoreux/Djent a présenté sa dernière vidéo au début du mois, histoire de faire monter la sauce en vue d'un premier album prochainement. On peut d'ailleurs noter le port d'un bonnet estampillé du triangle inversé d'Enter Shikari dans le clip...


Pour continuer avec les news British, reparlons de Monuments qui a récemment balancé un nouveau titre instrumental sur la toile ainsi qu'un appel d'offre pour une place de nouveau chanteur du groupe. Il faut croire que la bande se soit séparée de Matt Rose... ce qui laisse le champ libre à toute personne susceptible d'avoir les cordes vocales suffisamment balèzes pour tenir le poste de frontman du groupe.

> Monuments - Chronique du premier EP (2010) <

En parlant de changement de line-up, et plus précisément de chanteur/chanteuse, Eths a annoncé avoir trouvé une remplaçante à Candice (qui donnait sa voix au groupe depuis ses débuts en 1999) en la personne de Rachel Aspe qui n'est pas inconnue des téléspectateurs de "La France a un Incroyable Talent". La demoiselle y avait fait un passage remarqué (voir la vidéo) et il faut avouer que ses premières prestations Live sont d'une très bonne qualité, même si on la sent encore peu à l'aise sur scène. Affaire à suivre donc.

On avait déjà parlé du deuxième album de Chunk! No, Captain Chunk ! prévu pour le 30 avril 2013. Il se trouve que le groupe a réalisé une petite vidéo pour officialiser cette annonce...

> Chunk! No, Captain Chunk ! - Chronique du premier album <