31/05/2012

[Album] Chinese Man : "The Groove Sessions Volume 1"

Artiste : Chinese Man
Album : The Groove Sessions Volume 1
Premier Album
Sortie : 2007
Genres : Trip Hop, Electro, Hip Hop, Sampling, Turntablisme
Label : Chinese Man Records
Morceaux à écouter :  Beaucoup valent le détour. Washington Square, I've Got That Tune, Skank In The Air, Artichaut...
♥♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<

Pour certains, pas la peine d'un long discours pour présenter les gaillards du crew Chinese Man. Pour les autres, ce nom ne veut peut-être rien dire et ne rappelle aucunement une de leurs productions en particulier. Pourtant, il y a fort à parier que la majorité d'entre nous se souvient de cette fameuse publicité pour Mercedes et son modèle Classe A passée en boucle courant l'année 2006. Le morceau en question, "I've Got That Tune", devient le premier grand succès du collectif cette année-là. Certains diront "Peuh ! Je l'savais !", et d'autres "Ahhh ! C'est ça !".

Mais ne limitons pas ce premier album à ce simple morceau. Une galette qui pourrait d'ailleurs être davantage considérée comme une compilation car elle regroupe en fait trois maxi vinyls sortant respectivement en 2005, 2006 et 2007 et intitulés "The Pandi Groove", "The Bunni Groove" et "The Indi Groove" (avec des clips faits maison déjantés). Le groupe (collectif) s'étant formé en 2004, ce premier album sort donc trois ans plus tard mais ne fait que regrouper des morceaux déjà édités, ce qui ne gâche pourtant pas son intérêt, loin de là ! On retrouve un Trip Hop frais et sympathique qui dépoussière le Jazz, le Funk, le Dub et le Reggae sur fond de Hip Hop bien senti.

Une zénitude transpire de chaque titre, incitant à la rêverie, au hochement de tête et lézardage au soleil. Un vrai disque de vacances qui nous fait voyager dans le temps (de nombreux samples sont extraits de titres de groupes cultes et "anciens" tels que The Washboard Rythm Kings, Led Zeppelin ou encore A Tribe Called Quest) et dans l'espace (on retrouve des sonorités singulières et de différentes origines géographiques telles que des percussions à main sur "Eight Y Cinco" par-exemple). Les samples d'instruments sont tellement nombreux qu'il est difficile de s'ennuyer sur cette galette : pas de redondance, pas de répétitions ennuyeuses. Chaque titre est un univers à part entière qui développe une atmosphère propre.

Ainsi, le Jazz retrouve un second souffle sur "Artichaut" aux sons de trompettes et contrebasse, ce grain si particulier des vieux gramophones pointe le bout de ses parasites sur "I've Got That Tune", tandis que le clavier chargé d'effets marque la ligne principale de "More" en seconde moitié du morceau. Enfin, le Dub se joint à l'harmonica sur "Skank In The Air". Un vrai régal de tonalités et de couleurs.

Restent ces beats marqués qui imposent ce rythme Hip Hop caractéristique de toutes les pistes de cette galette. Comme une ligne directrice ou une marque de fabrique, ce détail offre une certaine puissance à l'ensemble et surtout permet à l'ensemble des samples de s'inscrire dans une musique contemporaine. Du beau travail qui passe très bien au casque.

Bref, Chinese Man démontrait avec ce premier album que le Trip Hop pouvait être français et en même temps très bon. une galette vraiment réussie et agréable qui s'écoute dans n'importe quelle circonstance.

22/05/2012

[Vidéos] Tenacious D : "Rize Of The Fenix"

Depuis la sortie de leur troisième album "Rize Of The Fenix" le 15 mai 2012 dernier, les deux compères Jack Black et Kyle Gass ont largué sur la toile plusieurs "magnifiques" vidéos mettant en scène leurs différents "talents". Au menu, toujours le même humour décalé, parfois très gras, et la même auto-dérision. En résulte des trucs flirtant avec le kitsch à souhait et la super production hollywoodienne comme dans le clip du morceau baptisé du même nom que l'album. (cliquez pour voir la vidéo de "Rock Is Dead")

20/05/2012

[Album] Korn : "The Path Of Totality"

Artiste : Korn
Album : The Path Of Totality
Dixième Album
Sortie : 2011
Genres : Néo Métal, Dubstep, Métal Alternatif
Label : Roadrunner
Morceaux à écouter : Chaos Lives In Everything, Narcissistic Cannibal, Get Up!
♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<

Autant être franc d'entrée de jeu : je n'ai pas écouté Korn depuis "Take A Look In The Mirror" sorti en 2003. Ah, si : j'ai quand même tendu l'oreille sur le fameux album "non titré" qui était sorti en 2007 parce que "Evolution" m'avait plus ou moins plu à l'époque, mais ce que je veux dire, c'est que Korn ne fait plus partie de mes groupes de chevet depuis pas mal d'années maintenant. C'est donc une forme de (re)découverte du groupe qu'a été l'écoute de ce disque.

C'est un fait, le Dubstep est un peu partout maintenant : que ce soit sur les Dancefloors (Skrillex excelle d'ailleurs dans ce domaine), mais chez d'autres groupes tels qu'Enter Shikari qui saupoudre de plus en plus sa musique de passages purement Electro/Dubstep ou chez d'autres plus ou moins en marge comme Exotype. Bref, phénomène de mode, intérêt commercial pour le genre ou réelle inspiration musicale, il faut souvent peser le pour et le contre et prendre certaines productions avec des pincettes avant d'émettre un jugement.

Sur le papier, cette dixième galette du groupe de Bakersfield a de quoi faire quelque peu rêver. En effet, on retrouve à la production certains noms bien connus du genre musical à base de "wub wub wub" : Skrillex justement, mais aussi Noisia, Excision et d'autres encore. Korn a pondu bien des merveilles pendant les années 1990 puis s'est un peu planté par la suite mais on est obligé d'avouer que ce sont des poids lourds dans leur genre. Il en est de même pour Skrillex, Noisia et les autres. La question est donc de savoir si mélanger les deux peut faire des merveilles (comme le chocolat dans les pétales de blé, et paf !... bref vous avez compris).

Cette question trouve rapidement sa réponse : oui, mais pas souvent. Notons que cet album était avant tout annoncé comme un simple EP. Sans doute la tracklist devait-elle se limiter à quelques morceaux exploitant la recette mais il est finalement advenu que le disque serait bien un album, le dixième album de Korn. Le problème, c'est que faire cohabiter des musiciens (talentueux, il faut le reconnaître) et du gros son Electro n'est pas une tâche facile. On pourra reconnaître que la voix de Jonathan Davis se marie plutôt pas mal avec les ambiances développées sur cette galette (j'y ai même retrouvé certaines mélodies et sonorités qui m'ont rappelé le très bon "Untouchables" de 2002, notamment sur "Narcissistic Cannibal" ou "Sanctuary"). Malgré cela, les instruments ont du mal à trouver leur place au milieu de tous les arrangements et synthés venus pointer le bout de leurs nez.

Certes, il y avait une certaine prise de risques en pondant ce disque qui tente d'innover et d'explorer (quoique...) mais le réel souci est "peut-on vraiment dire que cet album est un album de Korn" ? Difficile de répondre tant la basse de Reginald "Fieldy" Arvizu reste en retrait (pas de slaps si caractéristiques), que la guitare de James "Munky" Shaffer ne se fait que trop peu entendre et ne pond pas ces lignes si inspirées et identifiables comme à l'habitude. Il ne reste que Ray Luzier qui s'en tire plutôt pas mal en donnant dans la batterie complétée aux pads à effets et Jonathan Davis qui donne de la voix. En bref, l'intérêt qui fait tout Korn se noie vraiment trop au milieu de cette sauce Dubstep qui épuise parfois, laissant les musiciens bien en retrait ("My Wall").

En résulte un album charmant par son côté hybride mais qui aurait pu être bien plus intéressant si une véritable recherche artistique avait été entreprise, permettant aux instruments et à l'Electro de se compléter plutôt que de faire dans le "on se couvre mutuellement". Une galette pas si désagréable à écouter mais qui manque de profondeur et d'inspiration. Dommage, car maintenant que celle-ci a été pondue, si une prochaine du même acabit mais plus travaillée vient à voir le jour, elle passera sans aucun doute pour une copie. Il y avait un truc à exploiter mais il y a sans nul doute eu de la précipitation. Les fans purs et durs crieront au génie ou vomiront sur ce disque, les autres pourront tout de même y jeter une oreille pour découvrir et peut-être apprécier cette petite curiosité.

19/05/2012

[EP] C2C : "Down The Road"

Artiste : C2C
EP : Down The Road
Sortie : 2012
Genres : Electro, Hip Hop, Turntablism, Djing, Sampling
Label : On and On Records
♥♥♥♥
>C2C sur MySpace<
>On and On Records, Site Officiel<

Si vous faites partie de ceux qui découvrent C2C seulement maintenant et que vous le faites savoir, sachez que vous prenez le risque de vous attirer les foudres de beaucoup de monde. Même si pour votre défense, cet EP est le premier produit par la bande des quatre Nantais que sont 20syl, Greem, Atom et Pfel, deux options se présentent : soit vos oreilles sont déjà tombées sur un de leurs sons sans le savoir, soit elles découvrent alors qu'il leur manquait jusque-là un petit truc qui se trouve dans la musique du quatuor français. Les gaillards n'en sont pas à leur premier coup : anciennement baptisé "Coups de Cross" et fondé en 1998, le groupe a quand même collectionné une bonne série de prix internationaux depuis 2003. On retiendra en particulier la session de 2005 qui a fait le tour du net et reste une référence des plus accessibles dans le genre. De plus, il faut souligner le travail de 20Syl et Greem au sein d'Hocus Pocus (extrait) et celui d'Atom et Pfel pour Beat Torrent (extrait) qui permet à chacun des compères d'oeuvrer dans d'autres styles.

Tout ça pour dire que le groupe est déjà bien connu, reconnu, et établi. Pas grand chose à prouver du coup, sauf cette capacité à toujours pondre de pures petites merveilles Electro à base de samples piochés ça et là dans des genres parfois relégués à une certaine "élite" musicale (Jazz, Blues, Soul...) et du scratch qui sait se faire remarquer sans pour autant devenir trop présent. Un talent qui se ressent partout où on peut les entendre.

Alors cet EP ? Bah, comme toujours, C2C fait l'unanimité : du groove, du rythme, du son qui met de bonne humeur. Toujours le talent et le savoir faire de quatre des meilleurs DJs du monde. Du sampling terriblement efficace qui vient remettre au goût du jour des sonorités Blues avec de l'harmonica, cuivres et guitares délicieusement funky ("Down The Road"). On ajoute à tout ça des synthés un poil rétro et toujours ces touches de scratch qui font mouche à chaque fois. Les mots pour faire l'éloge de l'intégralité de cet EP ne suffisent plus : l'histoire se passe dans le casque.

Mais ce qui fait le charme de cet EP, au delà des sonorités et mélodies, ce sont les samples de voix. Eclectiques et riches, ils apportent une vraie fraîcheur à l'ensemble ("Arcades") et une chaleur qui n'est pas sans rappeler certains trucs Rythm & Blues d'une époque aujourd'hui (presque) révolue ("Someday", "The Beat").

Quand à "F.U.Y.A.", petit ovni de l'ensemble, une ambiance plus théâtrale et orchestrale qui met en avant le savoir-faire de la bande pour des productions plus spatiales. Chapeau.

Que dire à part le fait que ces six titres s'écoutent d'une seule traite sans broncher, chacun nous déployant dans les oreilles ses traits caractéristiques, ses ambiances et ses charmes ? Même le remix de "Down The Road" ne paraît pas redondant en pratiquant une approche plus Disco.

Un EP qui n'a qu'un point négatif au final, celui d'être trop court !

16/05/2012

[EP] Ace Out : "Hot Coals"

Artiste : Ace Out
EP : Hot Coals
Sortie : 2012
Genres : Rock, Electro, Pop
Label : KSK Records
♥♥

Tant d'années à attendre une suite à un premier album vraiment délicieux pour enfin voir cet EP de cinq titres pointer le bout de son nez ! Un premier album qui mettait le feu aux poudres avec un Rock bien pêchu et une petite touche Electro bien agréable. Un truc qui savait taper dans le gras des fois sans jamais dépasser les limites du "trop gras" justement. Bref, une galette qui mêlait efficacité, énergie et surtout maîtrise du genre.

J'avais gardé la "flamme" allumée depuis "Sweet Sweat Songs From The Basement" et je comptais sur ces cinq titres pour la raviver. Malheureusement, j'ai été déçu, je ne m'en cache pas. Certes, le sujet est une nouvelle fois maîtrisé, le talent est lui aussi mis à contribution. On retrouve le quatuor évoluant dans un Rock de plus en plus teinté d'Electro qui s'éloigne pourtant de plus en plus de ses débuts : comme beaucoup de groupes, Ace Out évolue. Pour sûr, cela plaira à un public aimant danser et se trémousser sur les fameux airs  Funky que savent élaborer les Lillois.

Malgré tout, plusieurs points ne m'ont pas accrochés (oui je sais, c'est faire la fine bouche lorsqu'un groupe français arrive à se démarquer ainsi !). Même si je reconnais qu'Ace Out reste efficace, a l'art et la manière de s'adapter à un public de plus en plus mordu d'Electro tout en conservant ce petit quelque chose qui fait toute son identité, j'ai eu beaucoup de mal à trouver une justification à certains synthés bien trop présents, notamment sur le final de "We Should Be Dancing" par-exemple. J'aimais les riffs incisifs et épais d'il y a quatre ans, sans aucune concession, mais ils ont tout bonnement disparu. Bien évidemment, cela permet à cet EP d'être accessible à un public n'ayant pas trop d'atomes crochus avec le Rock pur et dur et préférant les Dancefloors et les sonorités plus sucrées.

La basse reste audible, la batterie s'arrondit pour davantage coller au genre ici exploité et Pierre ne chante pratiquement plus qu'en voix de tête. Un véritable tournant qui passe du Rock Electro à pratiquement de l'Electro Rock j'oserai dire, même si ces termes restent un tantinet obscurs à mes yeux (et oreilles).

Bref, ça passe évidemment bien, mais pas dans les mêmes circonstances. Ace Out évolue tout en gardant ce qui fait sa force (quand on est habitué, on reconnaît tout de suite la marque de fabrique des Lillois). Cependant, la "flamme" s'est quelque peu éteinte à mes yeux, peut-être étouffée par tous ces arrangements Electro, laissant la place à ces "charbons ardents" qui ne méritent qu'un petit coup de souffle pour reprendre feu. Affaire à suivre, donc...

INFO : Depuis la rédaction de cette chronique, le groupe a annoncé sa séparation (sans doute pour manque de temps et de moyens pour continuer) en octobre 2012.

15/05/2012

[Vidéos] Sage Francis / P.O.D.

Dernière vidéos postées par Sage Francis et P.O.D (pour la sortie de leur nouvel album "Murdered Love" qui sortira le 10 Juillet 2012).

13/05/2012

[Album] Mr Roux : "Un Eté Caniculaire"

Artiste : Mr Roux
Album : Un Eté Caniculaire
Deuxième Album
Sortie : 2009
Genres : Chanson Française, Rock, Blues, Autre
Label : Mercury
Morceaux à écouter :  Tant de Chiens, Un Eté Caniculaire, Fais-moi Peur
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<

On l'avait compris avec leur premier album, Erwan Roux et sa bande ne sont pas des gars "grands et beaux", ils ont quelques petits problèmes avec la religion et apprécient dépeindre toutes sortes de problèmes de société avec humour noir et dérision. Un premier album qui valait vraiment son pesant de cacahuètes alors une question se posait : le deuxième volet du portrait de la société française et ses petits recoins allait-il avoir la même saveur ? Une chose est certaine, l'élection de Nicolas Sarkozy comme Président de la République en 2007 a (énormément) inspiré cette bande de troubadours modernes.

Qu'avons-nous donc au menu ? Treize titres pour quarante-cinq minutes de musique environ : respectable, voire honorable. Erwan Roux et sa bande ne se foutent pas de notre gueule mais ils s'en donnent à coeur joie sur le Président en mandat. En effet, l'ouverture sur "Le Vote Utile" rappelle le problème récurant du vote par intérêt plutôt que par conviction. Un traumatisme qui réapparaît tous les cinq ans à chaque élection présidentielle pour un grand nombre d'entre nous. On retrouve une guitare accompagnée du banjo et de l'harmonica, instruments présents eux aussi sur le premier opus de la petite troupe. Une petite troupe qui s'est agrandie depuis l'arrivée d'un batteur en la personne de Norman Beatman (Matthieu Lesiard). Cette même batterie omniprésente sur cet album qui marque un tournant musical, d'une certaine façon.

Car le ton est plus grave, plus acide. Le second morceau se moque sans retenue du nouveau Président de l'époque à coup de scènes tout droit sorties d'un western moderne, ce même western que chacun aura pu suivre dans les journaux et tabloïds de l'époque. On sent que la pilule est mal passée et on pourrait aisément mettre Erwan Roux et ses potes dans la case des gauchots et autres communistes de comptoir mais, heureusement pour eux, la poésie leur permet de s'écarter de cette étiquette un peu trop facile. En résulte un troisième morceau là encore très orienté où il est question d'un roquet très humanisé. Chacun l'interprètera à sa sauce mais il y a fort à parier qu'il est là encore question de politique...

Heureusement pour nous (et pour eux), les troubadours nous amusent avec d'autres sujets pourtant tout aussi grinçants. Ainsi, la canicule et la prise en charge des personnes âgées ("Un Eté Caniculaire"), le choc des générations ("C'était mieux avant"), les médias ("Fais moi Peur") : presque tout y passe. On aborde même des histoires d'un glauque dérangeant mais toujours amenées avec cette délicatesse musicale et la maîtrise de la poésie ("Marie-Chantal"). On se surprend à sourire malgré la gravité des textes et c'est avec entrain qu'on chantonne en reprenant les paroles. Bref, le tout est efficace, il n'y a aucun doute.

Un deuxième album tout aussi charmant que le premier même si musicalement, il y a moins de gaieté, moins d'entrain ("Monsieur Berger"). Plus intimiste, plus grave, cette galette sent le Blues et la Chanson Française des jours de pluie. Pourtant, la sauce spéciale Mr Roux, telle un rayon de soleil, vient apporter ce petit quelque chose qui colore des thèmes souvent bien tristes et pâles. Une musique efficace et travaillée, des textes toujours aussi "rentre-dedans" et un humour corrosif : Erwan Roux et sa bande ne sont pas morts et il est évident que malgré l'élection de François Hollande dernièrement (qui a sans doute dû soulager la troupe), ces mecs-là trouveront encore bien des choses à raconter...

08/05/2012

[Album] Limp Bizkit : "Three Dollar Bill, Yall$"

Artiste : Limp Bizkit
Album : Three Dollar Bill, Yall$
Premier Album
Sortie : 1997
Genres : Néo Métal, Rap Métal, Rapcore
Labels : Flip Records, Interscope Records
Morceaux à écouter : Pollution, Counterfeit, Stalemate et Everything
♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <

Ah ! Quelle belle époque c'était ! Les années 1990 ont vu naître une flopée de groupes, notamment aux Etats-Unis où le Néo Métal, ainsi que le Rap Métal ont littéralement explosé. Les "Biscuits Mous" font partie de ces bandes devenues des références car porte-étendard d'une nouvelle vague musicale où le Hip Hop se mêlait sans complexe aux guitares saturées à souhait. Le groupe voit le jour en 1994 et pond donc ce premier opus trois ans plus tard (tout de même !).

Mais quelle galette ! Tout y est. Témoin d'une époque révolue où la rage et la fougue passaient avant une certaine forme de violence et où le son aussi "crade" soit-il communiquait une énergie folle. Pour faire les choses bien, une petite intro qui met dans le bain : un humour décalé et des allusions bizarres à la religion qui nous emmènent directement sur un "Pollution" qui, il faut le dire, décrasse les oreilles. Une guitare qui fait grésiller quelques notes avant une explosion où tous les instruments viennent composer une sorte de bombe sonore.

Puis, la voix de Fred Durst. Un flow Hip Hop maîtrisé, une voix qui laisserait à penser qu'il s'agit là d'un adolescent torturé (rappellant Simollardes de chez Reveille) qui passe du cri pleuré aux petites ritournelles vocales comme si tout ça n'était qu'une blague et un rôle à jouer finalement. C'est fun, ça braille, ça rappe ("Indigo Flow"). Bref, ça touche un peu à tout quoique les limites vocales de Durst se font quelque peu ressentir ("Nobody Loves Me"). Mais ces (petites) lacunes sont bien rattrapées par le reste de la bande, Wes Borland (qui réalise d'ailleurs la pochette gribouillée au stylo noir) agrémentant l'ensemble de sa guitare qui lui inspire des intros reconnaissables dès les premières notes ("Stalemate"). La basse se fait elle aussi plaisir avec des lignes vraiment sympathiques, notamment sur les couplets où elle prend la part belle, alors qu'elle pourrait se contenter de suivre la six cordes de Borland justement ("Sour" qui profite d'un clip, "Stink Finger").

Ce qui ressort de tout ça ? Une fougue et un enthousiasme qui se ressent, qui communique. Un truc frais et efficace comme il ne s'en refera que trop peu dès les années qui suivront. C'est sale, gras, mais on aime quand même, sans compter qu'il y a là un véritable attrait pour la musique, l'album étant clôturé par seize minutes d'un morceau instrumental beaucoup plus calme que le reste ("Everything"). Témoin d'une époque, cet album reste LE pilier de la discographie de Limp Bizkit qui deviendra beaucoup plus "mou" par la suite. Après, comme toujours, seuls les fans ou les intéressés apprécieront. Pour les autres, comme d'habitude, la pilule passera difficilement ou pas du tout.

07/05/2012

[Artiste] Jon. Sigsworth

Artiste : Jon. Sigsworth
Label : Non Signé
Genres : Electro, Electro-acoustique, Ambient
Origine : UK (Comté de Yorkshire)
Note : Impossible de noter car pas d'album à ce jour (2012) mais on aime beaucoup !
>J. Sigsworth sur MySpace<
>J. Sigsworth sur Facebook<
>J. Sigsworth sur Soundcloud<

Artiste découvert totalement par hasard sur une vidéo amateur de ski tournée avec la fameuse caméra GoPro, je ne peux que remercier ses réalisateurs d'avoir fait figurer le nom de la musique utilisée ("Artica") car je ne serais sans doute jamais allé fouiner du côté de son producteur dans le cas contraire. Bien que la vidéo n'ait pas un grand intérêt, la musique m'a pourtant marqué : spatiale, aérienne, glaciale aussi. Un Electro très léger aux basses sourdes et estompées et des samples de voix cristalline qui viennent se perdre au milieu de l'ensemble : instant magique. Bref, un truc très intimiste qui donne des frissons.

Je suis donc allé chercher davantage d'infos sur l'homme en question mais pratiquement rien. Pourtant, toutes ses productions sont en téléchargement gratuit sur Soundcloud, et également depuis sa page MySpace, mais il n'y avait pas assez d'infos à mon goût sur l'artiste. Puis, tout récemment, la page Facebook a fait son apparition. J'ai ainsi contacté J Sigsworth et lui ai posé quelques questions toutes bêtes auxquelles il a bien voulu répondre.

Grande surprise, il n'a que dix sept ans. Si on sent une certaine maturité dans ses productions musicales, c'est sans doute parce qu'il a commencé à en faire vers l'âge de quatorze ans tout en ayant eu une formation musicale dans le Classique et le Jazz (que l'on retrouve d'ailleurs sur des morceaux comme "Nothing To Doubt" où les violons se mêlent à la trompette et le piano). Produisant actuellement sous son vrai nom, il compte bien employer un nouveau nom d'artiste prochainement pour produire de nouveaux morceaux. Le garçon n'a encore jamais signé sur un label mais il participera sans doute à un album à venir sur iTunes.

Plus sérieusement, J Sigsworth a collaboré avec Field Productions, notamment sur le film "Side By Side", et plus récemment sur le trailer de "Being There" qui sortira cet automne 2012. Mais ça ne s'arrête pas là ! Car le libre téléchargement de ses productions couplé à l'efficacité et la qualité de son travail ont poussé Nike et Suzuki à utiliser certains de ses morceaux pour des spots publicitaires.

Pour sûr, d'autres morceaux viendront avec le temps sur Soundcloud mais le garçon avoue éprouver de plus en plus de mal à continuer à produire gratuitement. Il avoue être partagé entre le fait que si les gens aiment une musique ou un artiste, ils devraient acheter ses productions mais reste très attaché à la diffusion gratuite. L'avenir nous dira donc quelle voie a pu s'ouvrir pour lui.

Dans tous les cas, la musique de J Sigsworth invite à la contemplation de belles images, notamment de sports extrêmes ou de paysages sauvages ("Eyes Shut"). Un voyage auditif onirique et chargé d'émotions où viennent se perdre quelques samples de voix très légers au milieu de synthés et de ligne d'instruments classiques. Un travail parfois orchestral qui bien que manquant encore d'ajustements révèle un fort potentiel ("Borderlands").

En attendant de savoir ce que l'avenir réserve au jeune homme, on peut déjà s'écouter en boucle plusieurs dizaines de morceaux téléchargeables gratuitement. Un petit bonheur dont on aurait tort de se priver !

05/05/2012

[Album] Ill Niño : "Confession"

Artiste : Ill Niño
Album : Confession
Deuxième Album
Sortie : 2003
Genres : Métal Alternatif, Néo Métal, Métal Latino
Label : Roadrunner
Morceaux à écouter : How Can I Live, Cleansing, Lifeless...Life...
♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<

Après un premier album fort sympathique qui sentait bon la hargne et les airs latino, on pouvait s'attendre à quelque chose de mieux de la part d'Ill Niño pour un deuxième effort. Mais le résultat est là : ça sent bon le Néo Métal "qui fonctionne" du début des années 2000. Derrière une pochette dans le même ton que la précédente (même typo, même gamme colorée), on sent pointer comme un double sens religieux dans cet album. Quoiqu'il en soit, Ill Niño revenait avec un deuxième opus qui n'a pas trop mal fonctionné à l'époque mais qui s'avère être bien en deçà de ce qui avait déjà été proposé deux ans plus tôt.

Pourtant le contenu était agréable : une cinquantaine de minutes d'écoute pour quatorze titres aux sonorités Métal "gras" et aux chants beaucoup plus mélo. C'est sans doute là que ça ne passe pas. Car certaines pièces perdent leur sens et surtout leur intérêt en développant un Néo Métal tout ce qu'il y a de plus basique. Malgré quelques arrangements édulcorés, on se perd dans une certaine forme de platitude ("Have You Ever Felt ?") où rien ne décolle, ni la voix de Machado, ni les instruments même si on retrouve les guitares flamenco et les airs latino sur des solos charmants qui font tout le charme du groupe ("Numb").

Le tout reste un peu trop gentillet et ne s'accorde plus les envolées violentes et hargneuse du premier album. Comme si une page était tournée et que la cible avait changé. "Commercial" dites-vous ? Peut-être un peu.

Pourtant tout commençait plutôt bien. Avec un "Te Amo... I Hate You" en ouverture, on pouvait supposer que la sauce serait badigeonnée sur l'intégralité de cette galette, un peu comme un un bon plat pourtant très épicé. Des cris hurlés, presque vomis, suivis d'envolées lyriques au chant clair avec des percussions sur fond de double pédale sauvage. Mais dès le second morceau, un nouveau côté Mélodique incroyablement sucré fait son apparition (un clip avec une jolie femme en détresse, des effets spéciaux douteux : on est bien dans le ton du Néo Métal pour teenagers en mal de vivre !). Bien évidemment, tout n'est pas à jeter : il y a là-dedans quelque chose d'efficace qui aura eu le mérite d'être accessible au plus grand nombre. Mais cette nouvelle direction devient regrettable au fil de l'album où on se perd de plus en plus dans un Néo Métal beaucoup moins intéressant.

Bon évidemment, c'est facile de critiquer car les refrains deviendraient presque entêtant, facile à chantonner et on se surprend à fredonner quelques phrases d' "Unframed" par-exemple. Quelques tentatives d'expérimentations sont faites avec l'étonnant "Re-Birth" au rythme soutenu mais ce sera bien la seule surprise de cet album pas désagréable mais très convenu.

Facile d'accès et efficace car calibré pour faire mouche, ce deuxième album est réservé aux "grands" fans de Néo Métal. Les autres écouteront par curiosité parce que ça se laisse écouter. Les autres passeront juste leur chemin. Dommage car le potentiel du groupe (qui avait été clairement démontré dans leur premier album) est loin d'être mis en avant ici. Si telle est la "Confession", ou pourra alors tenter de leur pardonner...

02/05/2012

[New] Noisia : "Containment" & "Imperial"

Il est là, il est beau, tout frais tout chaud : le dernier Noisia. En attendant l'EP "The Imperial" prévu pour le 14 mai avec divers featurings dont "Dustup" avec The Upbeats et "Imperial" avec PHACE, sans oublier un certain "Tryhard", morceau original de Noisia. On ne peut que saliver !

01/05/2012

[Album] Fumuj : "Drop A Three"

Artiste : Fumuj
Album : Drop A Three
Troisième Album
Sortie : 2010
Genres : Electro Rock, Hip Hop, Fusion
Label : Clean8
Morceaux à écouter : Liar, Toast !!!, Against
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<

Depuis 2003, Fumuj produit, et Fumuj évolue. Après un deuxième album inspiré et culotté offrant de nouvelles perspectives au groupe et permettant ainsi de sortir des sentiers battus de l'Electro Dub français, c'est deux ans plus tard que ce "Drop A Three" voit le jour. Fumuj en "jète donc un troisième" dans nos oreilles. Et quel jet ! Pour diverses raisons, ce troisième opus vient nous décrasser les tympans (mais pas que !) et on ne s'en plaindra pas. Une pochette au graphisme vraiment sympa reprenant une direction artistique choisie pour le live (effets visuels et vidéos en temps réel) et un troisième oeil pointant le bout de son nez comme pour signifier que l'expérience est pluri-sensorielle...

... Car Fumuj a beaucoup travaillé, s'est donné du mal, a fait des efforts. Au delà du son à proprement parler, le groupe a misé sur une expérience scénique originale qui permet aux sourds et malentendants de profiter de leurs concerts et de "ressentir" la musique. C'est grâce à un système tout simple (des ballons gonflables et des cheminées géantes en plastique) et en pratiquant le langage des signes que le handicap auditif de certains spectateurs est contourné, permettant ainsi à ces derniers de profiter des vibrations du son. De plus, l'expérience devient aussi visuelle, un écran géant présentant une vidéo en temps réel du son et des rythmes produits ainsi qu'une batterie lumineuse. Le handicap est aussi abordé dans le clip de "Play Or Die". Du beau boulot altruiste qui mérite d'être souligné.

Passons maintenant au contenu de cette galette. Ce qui est sûr, c'est que Fumuj délaisse de plus en plus son côté Dub très développé dans le premier album. Le côté Fusion (Hip Hop, Electro, Rock) a été approfondi depuis l'album précédent et Fumuj marque de plus en plus son identité, produisant ce qui lui correspond le mieux ("Play Or Die"). Le travail s'éloigne des ordinateurs pour vraiment prendre la direction du travail en équipe et de la production "live". En résulte un album énergique, où le Rock trouve ça place au milieu de l'Electro et du Hip Hop dans des pièces parfois puissantes, un peu "borderline" ("Liar"). Personnellement, j'y retrouve un côté Shaka Ponk de la première heure, sur leur premier album, le chant de Frah en moins ("Against").

Le flow de Miscellaneous a été travaillé, offrant des pièces profondément Hip Hop à la touche bien US qui rappellerait du Maniacx ("Toast !!!"). Les pièces instrumentales sont elles aussi (presque toutes) passées aux oubliettes : "Hurts & Hugs" clôture les quelques quarante minutes d'écoute sans paroles mais on est là aussi bien loin des pièces du premier opus.

L'ensemble reste généreux, le groupe tapant dans un Rock plus gras et un Electro qui est pourtant redondant sur l'ensemble de la galette. Personnellement, j'y trouve un peu moins d'inspiration et de petites trouvailles fraîches et sympas que dans l'album précédent. Cependant, on ne peut nier l'énergie qui s'en dégage et l'envie de balancer la tête. Fumuj est enfin Fumuj et ça se sent.