21/12/2016

[Vidéo] Ocean Grove : "Intimate Alien" (Paroles / Lyrics)

Ce qu'il y a de bien avec l'Australie, c'est qu'il y flotte comme un air d'auto-dérision dans la musique Métal et tous ses sous-genres. Ocean Grove s'est déjà fait remarquer avec deux EPs et des vidéos bien barrées comme leurs compères de chez Twelve Foot Ninja savent aussi le faire.

Cette fois, la bande originaire de Melbourne nous parle de musique et en profite pour faire référence à son rhapsody manifesto qui sera sans doute le sujet principal de son premier album The Rhapsody Tapes qui sortira le 3 février 2017 via UNFD Records. Et ça promet du lourd !


Slumped into the couch now. / Tell me what am I to do? I don't know a thing, man. / I think my brain is made of glue. Working on my patience by humming some sweet show tune. A lucid vacation is something I hoped I'd find in you. Take my hand and please help me understand. We'll take a futuristic journey through a digital land. And if I can't explain the doctrines, leave our differences forgotten. There will be much for us to discuss. Now you're looking at the guy with the ice cold stare. I see you looking at me with the ice cold stare. Was it curiosity that brought you here? We haven't changed that much in a thousand years. I see you looking at me with the ice cold stare. Opposing machines placed up in the air. Revolting kids you know are vanishing and hiding scared. Dead slow movement makes clarity that much more scarce. Have you heard about the machines floating up in the air ? WHAT AM I ? Another break in the program. WHAT AM I ? A mental blueprint, your mind map ? WHAT AM I ? A fragile structure to collapse. WHAT AM I ? Transcendent visual for all to enhance. [Refrain] And so I peel off the walls around me, saying softly "I know what's above me" [Refrain]
To discuss... To discuss !

20/12/2016

[Best Of] Sélection de l'année 2016

Voilà, l'année 2016 touche à sa fin. Des sorties, il y en aura encore plein. Alors, en attendant d'écouter toutes les nouveautés que nous réserve 2017, revenons sur l'année passée en quelques albums, clips et prestations scéniques.
Cette liste est évidemment subjective et n'engage que la rédaction de BoataMusiK. Il s'agit là d'un prétexte à réécouter certains artistes et à visionner (à nouveau) quelques clips sortis en cours d'année.
Bonnes Fêtes de fin d'année à tous et que 2017 soit riche en découvertes !




■ MEILLEURS ALBUMS

Bak Trak : Hidden Trouble
Genre : Electro Rock Noise / Pays : France
Le trio originaire de la Roche-Sur-Yon a sorti cette année son premier album, deux ans après un premier EP bien foutu. Entre Rock Noise, Electro Dub et Trip-Hop, cette galette offre une belle palettes de sonorités et met en relief les capacités musicales de Bak Trak. (Voir la chronique de cet album)

► Long Distance Calling : Trips
Genre : Post-Rock, Prog Rock / Pays : Allemagne
Que ce soit l'objet en lui-même ou la musique qu'il contient, cet album est sans aucun doute l'un des plus beaux de cette année 2016, en tout cas dans le genre Post-Rock. Avec ce cinquième album, les allemands affirment leur statut de référence incontournable. (Voir la chronique de cet album)

► Landmvrks : Hollow
Genre : Métalcore Mélodique introspectif et nerveux / Pays : France
C'est LA révélation Métalcore française de l'année. Bien que les sudistes aient balancé pas mal de vidéos ces deux dernières années pour se faire connaître, c'est avec un album balancé directement en tant que premier effort que Landmvrks a su se faire une place et un nom très rapidement, s'assurant les louanges d'un public au-delà des frontières de l'hexagone. (Voir la chronique de cet album)

► F.O.E.S. : The Summit Lies Skyward
Genre : Rock Progressif lourd et atmosphérique / Pays : Royaume-Uni
Avec un disque servi dans un très joli packaging semblable à celui de l'album de Long Distance Calling, Fall Of Every Sparrow a confirmé son orientation musicale présentée sur deux EPs sortis les années précédentes. Le résultat est classe, propre, et s'écoute sans encombre. Un très bel objet à la fois heavy et poétique. (Ecouter l'album sur BandCamp)


► Russian Circles : Guidance
Genre : Post-Métal Instrumental / Pays : USA
Il n'y a plus besoin de présenter le trio américain, véritable monument du Métal instrumental. Trois ans après un album relativement sombre, Russian Circles a proposé cette année un disque puisant sa force dans tous les points forts de sa discographie pour un résultat dense et de qualité. (Voir la chronique de cet album)




■ ALBUM LE PLUS DÉCEVANT

► Deftones : Gore
Genre : Métal Alternatif / Pays : USA
Chaque album de Deftones est un événement et après la petite pépite qu'était Koi No Yokan en 2012, on pouvait légitimement penser que le prochain opus serait dans la même veine. C'était sans compter sur l'étrange volonté du groupe à sans cesse vouloir se renouveler et essayer de nouvelles choses, parfois sans réel succès. Ce dernier album de Deftones expérimente dans beaucoup de directions mais s'avère difficile à écouter en plus de ne pas proposer de morceau qui pourrait faire office de tube. Tristesse.

■ LA BONNE SURPRISE

Pethrol : Figures
Genre : Electro Pop sombre et lunaire / Pays : France
Après plusieurs années à pondre des EPs par ci et par là, le duo lyonnais a enfin délivré son premier album durant l'automne 2016. Dans un style minimaliste et très personnel, ce premier effort en version longue réussit l'impensable : faire apprécier l'Electro-Pop, même aux plus réticents du genre. Envoûtant et fort. (Voir les clips de "Railroad Dream" et "As Far As I Know")



■ MEILLEURS CLIPS

► OK Go : "Upside Down & Inside Out"
Une préparation de fou, un centre spatial en Russie, une équipe dans un avion lancé en chute libre : un clip entièrement tourné en apesanteur. Tous les clips de Ok Go sont connus pour être des performances exceptionnelles : celui-ci est juste complètement dingue.


► Bring Me The Horizon : "Follow You"
Quand on dit que "l'amour rend aveugle", BMTH prend le dicton à la lettre avec un clip aux gros moyens, violent et gore. Et pour un morceau qui nous parle d'amour et qui est sans aucun doute le plus sucré de l'album That's The Spirit, c'est un véritable contre-pied. Surprenant et chouette.

► Ibrahim Maalouf : "Red & Black Light"
Peut-être le morceau le plus éloigné du Jazz qu'Ibrahim Maalouf ait proposé dans l'album du même nom. Puissant, planant et aux frontières du Trip-Hop, ce titre est servi avec un clip tout simplement magnifique, dépaysant et aux images somptueuses. Un régal !

► Casseurs Flowters : "Inachevés"
Extrait de la bande originale du film Comment C'est Loin, ce morceau introspectif conclut le film avec une sensibilité propre à Orelsan et Gringe. Pour le clip, les deux compères balancent un plan séquence de qualité pourtant bricolé avec peu de moyens. C'est bien foutu et tout laisse à penser que la route est encore longue pour le duo.

► Smokey Joe & The Kid : "So Sexy"
Un clip animé qui fait honneur à l'art classique mais aussi au graffiti tout en camouflant subtilement (ou pas) les fantasmes sexuels de deux potes se battant pour attirer l'attention d'une inconnue. Sur le papier, ça paraît complètement tordu mais le résultat est très chouette, le tout pour servir un morceau de Hip-Hop jazzy et surtout bien cool.


■ CLIP COUP DE ♥

► Novelists : "Souvenirs"
Publié depuis le mois de février 2014 sur la plateforme BandCamp, ce morceau est sans aucun doute le plus emblématique du groupe de Djent français. Donnant son nom au premier effort de la bande originaire de Paris (paru en novembre 2015), ce morceau ne profitera cependant d'un clip qu'au mois de février 2016, soit deux ans après sa publication. Un clip de plus de six minutes à la photographie ultra-léchée dans un décor post-apocalyptique grandiose !

■ PRESTATION LIVE 2016

Russian Circles pour les Nuits Sonores (Feyzin / Mai 2016)
Surprenante affiche que cette programmation dans le cadre des Nuits Sonores, le Métal étant rarement mis à l'honneur dans un festival de musiques électroniques. Le trio américain a livré ce soir-là une prestation d'une grand qualité, dans une salle relativement grande et à l'acoustique de bonne facture. Des conditions parfaites pour un concert de cet acabit, quelques mois seulement avant la sortie du dernier album en date du groupe qui a quand même réussi à placer deux extraits de ce dernier pendant ce set. (Live Report de cette soirée)




■ SOIREÉ CONCERT 2016

Rise Of The Northstar / Hightower / Landmvrks (Nevers / Mai 2016)
Trois groupes et trois styles totalement différents pour une soirée Punk/Hardcore/Métalcore où le Café Charbon de Nevers affichait complet. Un public de qualité pour une ambiance ultra bouillante et festive et des groupes impressionnés par l'accueil réservé par la bourgade nivernaise. C'était fort et seules ces petites salles peuvent se vanter d'offrir une telle proximité entre les artistes et leur public, ce qui fait d'ailleurs tout l'intérêt d'aller à des concerts en ce genre de lieu. (Live Report de cette soirée)




■ DÉCOUVERTES SCÉNIQUES 2016

The One Hundred (Chronique / Live Report)
Un Rap Métal ultra nerveux servi à grands renforts de sonorités électroniques. Un groupe britannique à l'énergie dévastatrice sur scène qui va sans doute faire beaucoup de bruit en 2017 avec probablement un premier album.
Landmvrks (Chronique / Live Report)
Même si le Métalcore mélodique de la formation marseillaise est peu fourni en gang vocals, la lourdeur des riffs et la présence scénique de la bande met rapidement le public en ébullition. Un groupe à savourer en Live pour reprendre d'une seule voix ses textes introspectifs.
Blood Youth (les clips de "Closure", "Failure", "Mood Swing" / Live Report)
Voilà un jeune groupe britannique de plus qui arrive à démontrer qu'il est encore possible de se démarquer en faisant du Hardcore. Avec des riffs à l'efficacité incroyable et des refrains très catchy, Blood Youth propose tout simplement un show de qualité à l'énergie communicative. Un groupe qui devrait prochainement sortir un premier album et qui est donc à suivre.

18/12/2016

[Vidéo] Code orange : "Kill The Creator"

Violent, oppressant, dérangeant... mais ô combien captivant. Les adjectifs ne manquent pas pour qualifier le dernier clip de Code Orange pour "Kill The Creator", un titre qui vient confirmer ce qu'on avait cru comprendre dans le clip de "Forever" quelques semaines plus tôt : la formation fait table rase du passé en détruisant littéralement le "créateur".

Une animation 3D au montage épileptique, des couleurs agressives et des allusions à un énigmatique rite noir, tels sont les ingrédients de cette vidéo torturée réalisée par Brandon Allen Bolmer. L'album Forever promet d'être violent et sortira le 13 janvier 2017 chez Roadrunner Records.

15/12/2016

[Live Report] While She Sleeps + Blood Youth (Warmaudio - Décines/Lyon)

Retour sur la soirée Métalcore du lundi 31 octobre 2016 au Warmaudio. Et c'est avec une étrange impression que les souvenirs de ce concerts remontent. Des souvenirs partagés entre plaisir intense et goût amer, ce goût si particulier d'une soirée inachevée.

Les britanniques de While She Sleeps étaient en pleine tournée européenne et après avoir joué un peu partout en France et fait quelques dates en Espagne, la bande originaire de Sheffield faisait une dernière escale dans l'Hexagone, à Lyon, avant de se diriger vers l'Europe de l'Est. Un bien beau cadeau pour les amateurs de Métalcore puisque la première partie était en plus assurée par Blood Youth, formation émergente qui était déjà venue à Lyon pour le LongLive RockFest en mai 2016. Deux groupes et un Warmaudio quasiment plein : tout s'annonçait bien pour passer une excellente soirée.

Kaya Tarsus © Lukas Guidet
Blood Youth, c'est un peu l'exemple parfait de cette nouvelle vague de Hardcore moderne avec ce petit quelque chose de particulier qu'on suppose être la "sauce britannique". Avec un son et des riffs qui rappellent facilement des groupes comme Beartooth (un exemple parmi tant d'autres), le quatuor originaire d'Harrogate a su se faire remarquer avec deux EPs foutrement bien produits qui passent comme une lettre à la poste (chez Rude Records, un label où on retrouve des noms comme Attack! Attack!, Cancer Bats ou Senses Fail, entre autres). Avec une gueule d'ange et une voix maîtrisée, le chanteur Kaya Tarsus n'a évidemment pas mis longtemps à faire remuer la fosse du Warmaudio. Malgré une allure un peu différente, j'ai comme l'étrange impression de découvrir la version Hardcore de Josh Friend, l'un des deux frangins à la tête du groupe Modestep. En ce qui concerne la verve et l'énergie dégagée par la musique de Blood Youth ainsi que la présence scénique des gaillards, c'est davantage à un autre jeune groupe britannique que mes pensées se tournent : The One Hundred, qui évolue dans un genre très électronique et qui vient tout juste de signer chez Spinefarm Records en cette fin d'année 2016. Bref. Les quatre compères de Blood Youth mettent le feu en déballant tous les tubes de leurs EPs : une ouverture sur "Mood Swing", puis des titres comme "24/7" et "Cold Sweat" avec en conclusion "Closure" et "Failure", deux titres qui profitent d'ailleurs de clips.

Chris Pretchard © Lukas Guidet
Le set est très bien exécuté, l'énergie est communicative et on regrette de ne pas être au taquet concernant les textes car la hargne et certains refrains ultra catchy balancés par les quatre gus sont un vrai régal en Live. Sur scène, le spectacle vaut donc le coup d’œil et mérite clairement un public à la hauteur de ce Hardcore Mélodique très moderne, chose que la populace présente ce soir-là a su offrir du mieux qu'elle pouvait. La fosse a été très réceptive même si la descente de Kaya au milieu du public aurait sans doute mérité un accueil encore plus chalheureux avec un porté en slam pour couronner sa prise d'initiative, par-exemple. Il faut toutefois reconnaître que Blood Youth reste une formation relativement jeune et que la grande majorité du public ce soir-là s'était déplacée pour voir While She Sleeps. Malgré un Warmaudio déjà bien plein pour cette première partie, c'était comme toujours un peu délicat de mettre là fosse à feu et à sang dès le début de soirée. Qu'à cela ne tienne, c'était bien cool et on n'espère plus qu'une chose, c'est que Blood Youth soit de retour bientôt en France pour que le public balance à ce groupe toute la reconnaissance qu'il mérite.

Seul petit bémol : le sampling de nombreuses lignes solo à la guitare, ces dernières ne pouvant pas être jouées à cause de l'absence d'un second guitariste (Sam Bowden ayant quitté le navire en 2015 pour rejoindre les rangs de Neck Deep).


Sont ensuite montés sur scène les cinq mecs de While She Sleeps, poids lourd du Métalcore britannique et groupe désormais incontournable de la scène mondiale après dix ans de carrière. C'est avec un unique EP que la formation a débuté son aventure pour ensuite pondre deux albums au son et à la composition d'une efficacité redoutable. Autant dire qu'avec les tubes accumulés sur ces deux galettes, la soirée promettait d'être violente et d'une ambiance bouillante.

Loz (While She Sleeps) © Lukas Guidet
C'est avec un t-shirt bien kitchounet présentant une énorme tête de loup que Loz se présente sur scène accompagné de ses quatre compères musiciens. La bande donne l'impression d'être au taquet et entame son set avec le très engagé "Brainwhashed" qui donne son nom au dernier album en date du groupe sorti en 2015. Il n'en faut pas davantage pour retourner l'ensemble de la salle du Warmaudio qui se montre plus que réceptive, comme si ces gars-là étaient venus donner la messe Métalcore en cette soirée d'Halloween. Brainwashed s'avère être un album concentrant des textes dits "conscients" où il est question de politique, religion et autres problèmes économiques ou sociaux. L'auditeur y est appelé à réfléchir, penser par lui-même et passer à l'action. C'est revendicateur et surtout fédérateur : la salle reprend en chœur les textes avec une ferveur qui donne la chair de poule. Et c'est exactement ce qui fait la force de ces concerts à l'esprit Punk Hardcore : des textes enregistrés bien souvent à grands renforts de gang vocals facilement repris par le public lors des prestations scéniques. Un truc qui donne à cette musique toute sa force en Live et surtout son réel intérêt. C'est fraternel et tout le monde communie autour d'artistes venus jouer leur musique et faire passer un message, qu'il soit sérieux ou davantage festif. While She Sleeps ne lésinera pas sur ce genre de pièces : "Death Toll" et son intro puissante, "This Is The Six" qui honore les fans du groupe et ravit surtout les fans de la première heure, "Trophies Of Violence" et son énergie dévastatrice, et un "Four Walls" bien placé en clôture. Comme extrait de son nouvel album prévu pour début 2017, While She Sleeps jouera "Civil Isolation", seul morceau à avoir été présenté au public (sur Youtube) au moment de cette soirée.

Loz fait participer le public © Lukas Guidet
Alors, évidemment, il n'y a pas grand chose à reprocher à ces mecs-là sur la qualité de la prestation : tout est carré, les lignes solo sont placées comme il faut et ça joue de façon impeccable. Chaque membre laisse transparaître une véritable joie d'être sur scène et de jouer sa musique. C'est très plaisant à voir et Loz a beau montrer quelques signes de faiblesse, le bonhomme donne tout ce qu'il a pour que la fosse passe la meilleure soirée possible, laissant le public reprendre ses textes, faisant passer le micro de bouche en bouche et se mettant à genoux ou se roulant par-terre en hurlant. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le show est vivant. Les titres s'enchaînent de façon assez rapide - un peu trop d'ailleurs -, mais ça n'empêche pas le groupe d'improviser un concours de déguisements d'Halloween entre deux morceaux, certaines personnes dans le public s'étant déplacées en costume pour l'occasion. Loz se jettera même dans la fosse quelques instants plus tard sur "Seven Hills" avant d'inviter Kaya à chanter en duo sur "Crows", rappelant que les deux formations se sont rapprochées de façon évidente lors de cette tournée (Blood Youth ne manquant pas de remercier les membres de While She Sleeps pour leur bienveillance sur les réseaux sociaux, souvent avec humour). La fin du set se déroule dans un débordement d'énergie dévastatrice qui envahit la fosse, "Four Walls" chauffant définitivement la salle à blanc.

Oui mais voilà, comme on dit souvent, les bonnes choses ont une fin. Et il en faut parfois peu pour faire littéralement chuter l’ascenseur émotionnel. Car c'est avec une cruelle absence de rappel que s'achève cette soirée, plongeant la salle du Warmaudio dans l'incompréhension. On apprendra plus tard que Loz souffrait de problèmes de santé ce soir-là, ou tout simplement peut-être de fatigue à cause de la tournée. Dans tous les cas, cette date sur Lyon semble avoir été un peu passée à la trappe par les membres des deux formations, notamment sur les réseaux sociaux où n'apparaissent pas (ou quasiment pas) de clichés ou vidéos de cette soirée. Peut-être a-t-on payé le prix d'avoir été les derniers servis dans l'hexagone ? Ou les gars avaient-ils un peu trop forcé les jours précédents ? Tant sur les festivités que sur scène ? Difficile à dire. Mais une chose est sûre : c'était franchement cool de voir ces deux groupes en Live. Toutefois, lorsque qu'un concert pareil ne repose sur les épaules que de deux formations seulement, un rappel pour la tête d'affiche semble légitime pour faire durer un peu le plaisir. On n'aura donc pas eu droit à quelques autre morceaux supplémentaires qui auraient pourtant été accueillis avec grand plaisir. Pas de "Dead Behind The Eyes", "Until The Death" ou encore "Method In Madness". Immense tristesse.


Mais consolons-nous quand même en nous rappelant d'avoir eu la chance de voir passer ces deux groupes dans le coin pour cette tournée. Merci à School's Out Production pour l'organisation de cette soirée qui a quand même été un putain de plaisir : une bonne suée, quelques courbatures le lendemain et une extinction de voix, c'était tout ce qu'on pouvait attendre de ce concert. Et c'est ce qu'on a eu, ou du moins, ce qu'on pouvait avoir. Nickel.

Remerciements particuliers à l'asso, à la salle du Warmaudio, à Fabien pour m'avoir accompagné à cette soirée. Les crédits photo vont tous à Lukas Guidet (merci à lui) et vous pouvez aller voir le reste de l'album de cette soirée via sa page Wix.

13/12/2016

[Vidéo] At The Drive-In : "Governed By Contagions" (Paroles / Lyrics)

Quand un groupe considéré comme l'un des pionniers du Post-Hardcore et ayant influencé multitude de groupes dans les années 1990s refait surface après de nombreuses années d'absence, la communauté de fans n'en revient tout simplement pas.

Le parcours de At The Drive-In étant plutôt chaotique (le groupe s'est séparé plusieurs fois et n'a pas sorti de nouvel album depuis l'an 2000), c'est une véritable surprise que de voir la formation faire son retour après seize années d'absence.

"Governed By Contagion" est donc la nouvelle carte de visite du groupe qui semble avoir signé chez Rise Records. Heureusement, le label ne semble pas avoir eu trop d'influence sur la direction musicale de la bande qui propose ce titre avec une lyrics video et qui sonne un peu comme un message d'alerte suite à l'élection de Trump à la tête des USA... Affaire à suivre.

08/12/2016

[Vidéo] A Tribe Called Quest : "We The People..." (Paroles / Lyrics)

Quand les mecs d'A Tribe Called Quest sortent un album après presque dix huit années sans pondre un nouveau disque, forcément, ça fait couler de l'encre. Et quand les mecs qui rappaient "Can I Kick It ?" en 1990 pondent un clip, forcément, les compteurs s'affolent. "We The People..." comptabilise presque deux millions de vues en moins d'un mois et dans un climat politique et social tendu suite à l'élection de Donald Trump comme Président des USA, on comprend pourquoi.

Avec un message très fort ("All you black folks/mexicans/poor folks/muslims and gays, you must go"), ce titre met en relief tous les éléments conservateurs et racistes sur lesquels Donald Trump a basé sa campagne électorale. Le clip est en plus un hommage à Phife Dawg qui rappe le second couplet et qui est décédé le 22 mars 2016 des suites de complications de son diabète. Le MC désormais absent d'A Tribe Called Quest est ainsi représenté sur une fresque murale dans le clip et semble reprendre vie pendant un instant.

"We The People..." est extrait de We Got It From Here... Thank You 4 Your Service sorti le 11 novembre 2016, ce dernier étant présenté comme le dernier album du groupe.


We don't believe you 'cause we the people 
I'll still be in the rear, yo, we don't need you 
You ain't a killer nor good, young nigga, move 
When we get hungry we eat the same fucking food 
The ramen noodle 
Your simple voodoo is so maniacal, reliable to pull a juju 
The irony is that this bad bitch in my lap 
She don't love me, she make bunnies, she gon' study that 
She gon' give it to me, ain't gon' tell me run it back 
She gon' take the brain or weather plain, she spit on that 
The doors are signed with, don't try to rhyme with 
VH1 has a show that you could waste your time with 
Guilty pleasures take the edge off reality 
And for a salary I'd probably do that shit sporadically 
The OG Gucci wasn't spittin' with iguanas 
The IRS piranha see a nigga gettin' commas 
Niggas in the hood living in a fishbowl 
Gentrify here, now it's not a shit hole 
Trendsetter, I know, my shit's cold 
I ain't said it yet because I ain't so bold but hey yo
All you Black folks, you must go 
All you Mexicans, you must go 
And all you poor folks, you must go 
Muslims and gays, boy, we hate your ways 
So all you bad folks, you must go 
The fog in the smog of new media that logs 
False narratives of guys that came up against the odds 
We not just nigga rappers with the bars 
It's kismet that we cosmic with the stars 
You bastards overlooking street art 
Better yet, street smarts but you keep us off the charts 
So motherfuck your numbers and your statisticians 
Fuck you know about true competition? 
Just like the AL pitcher that talking about he hittin' 
The only ones who's hitting are the ones that currently spittin' 
We got your missie smitten rubbing on a little kitten 
Dreaming of a world that's equal for women with no division 
Boy, I tell you that's vision 
Like Tony Romo when he hitting Witten 
The Tribe be the best in they division 
Shaheed Muhammad cut it with precision 
Who can come back years later, still hit the shot? 
Still y'all tryna move me off the fucking block 
Babylon, bloodclot 
Two pon yo headtop, yeah 
All you Black folks, you must go 
All you Mexicans, you must go 
And all you poor folks, you must go 
Muslims and gays, boy, we hate your ways 
So all you bad folks, you must go

07/12/2016

[Album] Good Tiger : "A Head Full Of Moonlight"

Artiste : Good Tiger
Album : A Head Full Of Moonlight
Premier Album
Sortie : 2015
Genre : Rock Progressif survitaminé au Groove
Label : Autoproduction
Morceaux à écouter : Where Are The Birds, Enjoy The Rain, All Her Own Teeth
♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <

De qui on parle ? Du super-groupe formé par des mecs issus d'autres formations ayant déjà acquis une certaine notoriété sur la scène mondiale. Avec Elliot Coleman au chant (le bonhomme qui avait chanté pour Tesseract sur l'EP Perspective), Derya Nagle et Joaquin Ardiles à la guitare (deux ex-guitaristes de The Safety Fire), Alex Rüdinger à la batterie (ancien batteur de The Faceless) et enfin Morgan Sinclair à la basse (qui avait tourné avec Architects en tant que guitariste en 2013 et 2014), il n'en fallait pas davantage pour convaincre le public de mettre la main à la poche pour financer le premier album que voilà.

Financement participatif. Le choix d'un financement par le public pourrait sembler casse-gueule pour un premier album mais c'était sans compter sur la fine équipe qui a su jouer la carte de la confiance : les formations d'origine de chacun des membres ont su charrier une fan-base suffisamment solide pour que Good Tiger puisse convaincre sans grande difficulté les curieux et autres aficionados intrigués par le projet. C'est dans une vidéo sobrement intitulé "We Are Good Tiger" que le groupe se présente au public en expliquant son objectif et en dévoilant quelques extraits de l'album que voilà. Accompagnée d'une cagnotte IndieGogo, cette vidéo avait pour but de récolter les seize-mille dollars demandés par le quintet pour financer son album. La somme paraît énorme mais le groupe avait bien pris soin de détailler ses dépenses pour les justifier. Il n'en a pas fallu davantage pour convaincre le public enthousiaste et alléché par le projet : les seize-mille dollars ont donc été levés... en moins de vingt-quatre heures ! Un véritable exploit qui mettait surtout en relief l'attente et l'engouement des fans.

Coleman au micro. Malgré un très bref passage au sein de la bande de Tesseract pour l'enregistrement de l'EP Perspective en tant que remplaçant de Daniel Tompkins, Elliot a su marquer les esprits puisque l'annonce de sa participation à un nouveau projet musical a rapidement fait du bruit. Il explique avoir tout simplement été contacté par les autres membres via Facebook pour participer à leur projet. N'ayant pas été dans un groupe depuis longtemps, le bonhomme a tout de suite accepté. Le résultat de cette collaboration, c'est ce Head Full Of Moonlight que voilà et il faut dire que l'idée était bonne : combiner la voix claire et légère d'Elliot à un Rock nerveux et technique offre une identité sonore suffisamment forte à Good Tiger pour se faire remarquer. Et même si certains riffs sont un peu plus nerveux et que le bonhomme est obligé de sortir de sa zone de confort en hurlant lors de brefs passages, le résultat aurait pu être bien plus dégueulasse.

Du groove comme s'il en pleuvait. Mais ce qui scotche l'auditeur à son casque ou ses enceintes dès les premières secondes de la plupart des pièces de cet album, c'est ce groove, cette énergie et cette dynamique instrumentale qui insufflent un véritable élan et une fraîcheur toute particulière à l'ensemble du projet. Pour le non-initié, ça paraît tout de suite un peu brutal. Pour l'habitué du Métal, du Rock progressif, du Math-Rock et de tous les dérivés du Djent, c'est un poil gentillet à l'oreille, mais charmeur, la voix de Coleman arrondissant évidemment les angles de par sa légèreté et sa douceur. Malgré quelques cris trahissant les faiblesses d'un chant dans un genre plus Métal, ces derniers apportent une diversité non négligeable qui permet d'appuyer certains riffs frôlant le Post-Hardcore parfois. L'alchimie opère malgré cette décoction assez surprenante et on se laisse guider par le flot des instruments et le chant. Un pari pourtant risqué mais qui fait tout de suite mouche si on y est un tantinet sensible. Enfin, ce qui fait aussi et surtout la force de cet album, c'est la qualité du mixage et du mastering qui offre à chaque instrument la possibilité de s'exprimer tout en restant audible. Que ce soit la ligne de basse de "Where Are The Birds", la poésie dégagée par les guitares sur "Latchkey Kids" ou cette batterie totalement excitée sur "All Her Own Teeth" (et ultra-précise sur chacune des pièces de cet album d'ailleurs), la richesse instrumentale s'entend et s'écoute tout autant que les textes de Coleman. Un vrai régal.

Des faiblesses ? Il y en a peu, certes. Mais difficile de passer à côté de la plus notable et il s'agit bien évidemment de la durée de cet album : moins de trente-cinq minutes en boîte et seulement neuf morceaux au compteur, ça fait peu. Trop peu. Même si la diversité musicale des titres ne permet pas de s'ennuyer une seule seconde, on aurait aimé en entendre bien davantage tant la capacité du groupe à pondre du riff charmeur est impressionnante. Niveau texte, Good Tiger ne semble pas vouloir revendiquer grand chose si ce n'est un appel à la rêverie, la contemplation et l'amour ("Aspirations"). Les sentiments sont parfois un peu (trop ?) sucrés mais le chant et l'univers onirique parfois développés par Elliot apportent une touche de légèreté qui contraste avec une musique beaucoup plus lourde par moments (voir "I Paint What I See" par-exemple). Quoiqu'il en soit, il est objectivement très difficile de reprocher beaucoup de choses à cet album qui s'avère être plutôt solide. Il est davantage question de goût ici : on accroche rapidement ou on n'aime pas du tout, que ce soit le chant clair très efféminé ou le côté trop - ou pas assez - nerveux des instruments selon l'auditeur.

Un premier album réussi. Good Tiger a fait une entrée plutôt fracassante sur la scène Rock/Métal avec ce (petit) premier album qui pèse suffisamment dans la balance pour attiser la curiosité et retenir l'attention. On espère simplement une suite pour en découvrir davantage sur les capacités des membres du groupe à travailler ensemble. Il est en tout cas difficile de coller une étiquette à Good Tiger, la preuve étant que la bande a tourné avec d'autres formations évoluant dans des genres musicaux parfois assez éloignés (avec Veil Of Maya et Periphery par-exemple : wtf ?!), ce qui soulignerait peut-être la difficulté à trouver des groupes du même acabit. On espère en tout cas voir une suite à ce Head Full Of Moonlight.

06/12/2016

[Vidéo] Shake Shake Go : "Teach Me To Fly" (Paroles / Lyrics)

C'est en noir et blanc que Shake Shake Go, le groupe d'Indie Pop Folk emmené par la chanteuse Poppy Jones, fait son retour. C'est pour le titre "Teach Me To Fly" que le groupe présente cette fois une vidéo où les textes sont magnifiquement illustrés par la relation parfois difficile qui unit un cavalier et sa monture.

De belles images qui donnent une interprétation particulière de textes dont le sens est pourtant très ouvert. Après "England Skies" et "We Are Now", Shake Shake Go livre une nouvelle fois un très joli clip.



Kept on running and running, all for what ? 
'Cause what I was chasing wasn't love 
It's just easy moving along with someone else 
In the arms of another, far too long 
My mind, it got smothered 
Now I'm lost 
I don't know what it's like to be made with no one there 
Somebody teach me to fly 
I'm falling, I'm falling 
Give me the wings and I'll try 
To come back strong enough for you 
Leave me around with the walls 
I'm not scared, I'm not scared 
Not while there's something to prove 
I'll come back when I'm ready to 
Left me to stand on my own before 
I stand with somebody else there by my side 
I've been leaning on you for so long 
Put this moment on hold 
And wait for me here 
I promised I won't just disappear 
Think it's time that we both stopped
[Refrain]
So I stand on the edge now 
And I wait for the wind to pull me in 
I keep giving this love out 
When I don't even know who I am 
[Refrain]

05/12/2016

[Vidéo] Tisiphone : "Heureux je suis"

"Mais que prennent-ils comme drogues ?!" serait une question légitime suite au visionnage de cette vidéo de Tisiphone pour le titre "Heureux Je Suis". Une vidéo tournée par Shoot !t lors d'une session Live qui délivre sans aucun autre artifice que la prestation du trio toute la folie que peut procurer la joie. Ces images arrivent d'ailleurs pile quatre mois après le court métrage pour "Blind".

Accords stridents, basse qui martèle, percussions assourdissantes et chants énigmatiques : Tisiphone propose ici une véritable performance qui laisse pantois : est-ce un spectacle dérangeant, une bouffonnerie ou du génie ? Dans tous les cas, il est difficile de rester indifférent ! Et c'est sans doute ça l'effet recherché...

02/12/2016

[Vidéo] Alea Jacta Est : "Tell Them" (Paroles / Lyrics)

Les toulousains d'Alea Jacta Est sont (encore) chaud bouillant et continuent de fêter la sortie de leur troisième album marquant leurs dix années de carrière.

Après la vidéo d'une pool party déjantée pour "Decem" qui ouvre cet album baptisé Dies Irae, c'est au tour de "Tell Them" de bénéficier d'images montées à partir d'un Live qui semble avoir été mémorable. "Tell Them" n'a pas la prétention de repousser les limites de l'écriture mais simplement de rappeler qu'il faut profiter des bons moments en compagnie de ses amis et de sa famille et ne pas hésiter à leur dire ce qu'on a sur le cœur... Tout ça avec la grosse mandale sonore qui va avec. Voilà.


Tell them
Show them
How much they mean
To those you love
Your friends your family

These faces pass through my mind
Lost and left behind
These eyes I saw for the last time
Thinking they'd forever be mine 
I should have done
I should have said
What was burning inside
Loveless, heartless and running away
Turning my back was always easier
No matter how loud I shout 
No matter how loud I cry
So close yet so far
They won't hear me anymore
So close yet so far
[Refrain]
A broken heart from thoughtful words left unspoken
Deeds left undone
Time is running fast
Blood won't run forever
Better late than never
The page has turned
But the book remains open.
last words last gifts
[Refrain]

01/12/2016

[Album] PVRIS : "White Noise"

Artiste : PVRIS
Album : White Noise
Premier Album
Sortie : 2014
Genre : Rock Electro Alternatif
Label : Rise Records
Morceaux à écouter : My House, Eyelids, Mirrors
♥♥♥(♥)
> Ecouter l'album sur Youtube <

De qui on parle ? Comme beaucoup de groupes, Pvris a un passé et la formation originaire de Lowell dans le Massachusetts n'avait pas grand chose à voir avec ce qu'elle est maintenant, tant musicalement parlant que dans le line-up. Baptisé Operation Guillotine à ses débuts en 2012, le groupe proposait un Métalcore à base de chant crié, au style nerveux, et comptait cinq membres. C'est au début de l'année 2014 que Pvris est finalement devenu un trio. Après une première signature chez Tragic Hero, la bande formée par Lyndsey Gunnulfsen, Alex Babinski et Brian MacDonald signe plus tard avec Rise Records et devient le premier groupe du label à avoir une chanteuse en tant que leader.

Orientation musicale. Du Métalcore, Pvris n'a pas gardé beaucoup d'ingrédients. Pratiquement aucun, même. C'est au fil du temps passé en studio que le groupe a commencé à incorporer des sonorités électroniques et Pop pour finalement arriver à ce style particulier résumé par le terme bâtard "Alternatif". C'est notamment grâce au travail de Blake Harnage (de chez Versa) que le trio apprend à travailler la production électronique et à assumer sa nouvelle orientation musicale. Une décision qui s'est avérée payante puisque le succès a été au rendez-vous dès la présentation du titre "St. Patrick" en début d'année 2014, bien avant la sortie de l'album.

La poule aux œufs d'or de Rise. Le label Rise Records est bien connu pour ses signatures démocratisant le genre Métalcore en le rendant plutôt accessible au grand public (voir des groupes comme Fire From The Gods, Of Mice & Men ou Exotype). Mais c'est le Huffington Post qui souligne le coup de chapeau opéré par le label dès l'été 2014 en expliquant que "Rise a peut-être fait son acquisition la plus intelligente à cette date en signant un groupe emmené par une femme dont la voix douce tranche avec le reste des groupes du label" (grosso merdo). Le journal a plutôt eu du flair puisque l'album a atteint de très bonnes positions dans les charts à travers le monde et que Rise n'a pas lésiné sur les moyens : en effet, White Noise est un album qui compte un clip pour chacun de ses morceaux, chose dont peu d'autres groupes peuvent se vanter ! (voir la playlist Youtube de l'album)

Une identité sonore et visuelle. Pas besoin d'avoir un bac avec mention pour réaliser que l'identité visuelle du groupe a été soignée : le packaging de l'album, le miroir en tant que symbole apparaissant de façon récurrente, la monochromie dans les vidéos (avec de rares apparitions de la couleur) sont autant de témoins qui montrent que rien n'a été laissé au hasard pour façonner l'image du groupe et coller au titre White Noise de ce premier album. En ce qui concerne le "bruit blanc" justement, on peut admettre que chaque titre de l'album possède une nappe de synthé en toile de fond qui semble rappeler l'essence même de cette réalisation sonore atypique mais il s'agirait plutôt d'une sorte de métaphore développée par Lynn Gunn au cours de l'écriture de ce premier effort. Dans une interview (en anglais), elle parle de son état psychologique au moment de l'élaboration de l'album et il semblerait que c'est dans une phase passagère de solitude et de dépression que la chanteuse-guitariste-parolière s'est sentie comme "possédée" ou "accompagnée" d'une présence surnaturelle. Voilà qui explique énormément de choses quant à certains titres de l'album comme "Ghosts", "Holy" (où elle parle d'une ancienne connaissance à elle très portée sur la religion) ou la référence au film Poltergeist dans le clip de "White Noise". Le personnage de l'artiste ne semble donc pas créé de toute pièce mais littéralement influencé par sa vie, Lynn admettant avoir travaillé à Guitar Center et avoir plutôt mal vécu les premières années de la vie du groupe avant la sortie de ce premier album qui l'a véritablement aidée à prendre confiance en elle. Tous ces éléments se retrouvent dispersés dans cette galette beaucoup plus riche qu'on pourrait le penser, la frontwoman avouant se considérer parfois comme une "gothique joyeuse".

Plaisir coupable. C'est un fait : on se laisse facilement charmer par la voix de Lynn Gunn et les ambiances vaporeuses de cet album, les synthés lumineux ou encore les beats électroniques parfois marqués. Pourtant, il y aurait de quoi grincer des dents, notamment parce que la grande majorité des titres de cet effort sont très radio friendly. Il serait bien facile de reprocher beaucoup de choses à ce White Noise pour le démonter et même arriver à le détester mais voilà, ça tient la route et on peut arriver à aimer ce que fait Pvris, qu'on soit davantage orienté Métal ou au contraire, plutôt Pop et Electro. Les influences se retrouvent ici exploitées avec intelligence et efficacité et on peut facilement y trouver son compte. Certains morceaux sont davantage orientés Rock avec une guitare omniprésente sur le refrain, une batterie bien traitée et une énergie communicative ("My House" ou "Fire" par-exemple). D'autres ont quant à eux une touche Electro bien plus accentuée ("White Noise" en particulier) où les synthés se font vibrant ("St Patrick") ou d'une épaisseur palpable ("Mirrors") pour créer des ambiances qui donnent toute leur identité aux différents morceaux de l'album. Enfin, il faut reconnaître à Lynn Gunn une capacité à faire évoluer sa voix dans divers répertoires pour apporter l'émotion, l'énergie et la sensibilité dont ce White Noise regorge ("Smoke" ouvre d'ailleurs la galette de la meilleure des façons en présentant toutes les capacités vocales de la chanteuse).

Rien qui déborde. White Noise est un bloc qui passe sans aucune difficulté, avec une identité sonore marquée et des arrangements d'une propreté quasi-irréprochable. C'est léger, porté par une voix enchanteresse, parfois très Rock ou au contraire davantage Electro sans jamais s'éloigner de la ligne directrice que le groupe s'est créée mais c'est peut-être tout ça qui le limitera à l'avenir... Le trio a pourtant les capacités pour développer davantage son univers. Reste à savoir si Rise Records prendra le risque de laisser la formation expérimenter d'autres choses ou lui imposera de rester sur le sentier que ce White Noise a clairement défriché. Affaire à suivre.