27/02/2013

[Album] Metric : "Old World Underground, Where Are You Now ?"

Artiste : Metric
Album : Old World Underground, Where Are You Now ?
Premier Album
Sortie : 2003
Genres : Rock Indépendant, Rock Electro, Rock Alternatif, New Wave
Label : Last Gang Records
Morceaux à écouter : IOU, On A Slow Night, Dead Disco
♥♥
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Pas facile d'aborder le sujet "Metric" car la discographie du groupe est sujette à un petit problème de chronologie. En effet, le groupe formé par les canadiens Emily Haines et Jimmy Shaw en 1998 avait enregistré un premier album en 2001 qui n'est sorti qu'en 2007 suite à un conflit avec Restless Records, la maison de disque de l'époque. "Old World Underground, Where Are You Now ?" est donc le premier album du groupe a être sorti mais, musicalement parlant, il s'agit en fait du deuxième.

Précisons qu'Emily et Jimmy sont rejoints par deux musiciens américains dans le courant de l'année 2001 pour former le groupe tel qu'il est aujourd'hui, obligeant la troupe à régulièrement naviguer entre les deux pays.

Ma culture en Rock Indé étant plutôt limitée, on me pardonnera mon manque de vocabulaire ou de références pour aborder le sujet avec précision. Ce qui est sûr, c'est que l'écoute de ce disque laisse des traces. Tout d'abord, il se dégage du tout une ambiance particulière partagée entre Rock saupoudré d'Electro (Emily étant claviériste, on a droit à des arrangements sympathiques et éclectiques qui viennent embellir l'ensemble) et la voix étrangement suave d'Emily. D'une douceur et d'une légèreté assez déconcertantes, son chant glisse dans nos oreilles comme le murmure d'une muse. C'est d'ailleurs son charisme qui fait toute la puissance et l'identité du groupe. Cette figure féminine ne renie d'ailleurs en rien tout son côté séducteur et on serait même tenté de dire qu'elle en use et en abuse ("Succexy").

Musicalement, il n'y a pas de grande prouesse mais on reconnaîtra que l'ensemble est efficace et évite de tomber dans un style répétitif, arrivant même à se renouveler. Ainsi on passe d'un "Combat Baby" à l'énergie communicative à un ultra-intimiste "Calculation Theme" porté uniquement par le clavier et la voix d'Emily ("Love Is A Place" est d'ailleurs un morceau dans la même veine, Emily étant uniquement accompagnée d'une guitare). Et il en est de même pour les tempos qui sont eux aussi changeants. La fracture se ressent d'ailleurs très bien entre "Wet Blanket" et "On A Slow Night" (qui porte bien son nom d'ailleurs).

Je ne vois pas grand chose d'autre à en dire. Bien que n'ayant que relativement apprécié cet album à cause de sa légèreté et la "mollesse" des instruments (tout simplement parce que j'aime davantage les trucs pêchus), je reconnais que c'est une très bonne galette que nous avons là, accessible et maîtrisée, qui ravira un bon paquet de monde, d'autant plus que Metric fait partie de ces groupes qui gagne largement en intérêt en Live. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, c'est à découvrir. Pour les autres ou tout simplement les amateurs du genre, c'est à savourer en toutes circonstances.

23/02/2013

[Vidéos] Skunk Anansie & Shaka Ponk / Monuments

Il y a parfois des featurings qui semblent évidents et qui pourtant ne viendraient à l'esprit de personne avant d'exister. C'est exactement le cas de la dernière vidéo de Skunk Anansie où on voit Frah et Sam chanter aux côtés de Skin. Il y a fort à parier qu'étant donné le jeune âge de la majorité des fans de Shaka Ponk, ces derniers n'avaient jamais entendu parler de Skunk Anansie auparavant. Le groupe, qui ne date pas d'hier, s'était séparé il y a quelques temps, ce qui n'aide évidemment pas à se faire connaître auprès du jeune public français lors d'une reformation soudaine en 2009, année de la sortie du deuxième album de Shaka Ponk justement. Un featuring qui coule de source car la musique des deux groupes est très proche, quoiqu'un peu moins portée sur l'Electro chez Skunk Anansie. Enfin bref, tout ça pour dire que le morceau en question , "Spit You Out", ne casse pas des briques mais est suffisamment pêchu pour faire mouche et ne manquera pas de ravir la tripotée de fans de Shaka Ponk.

Deuxième point, c'est Monuments qui livre une vidéo pour "Regenerate" avec des images d'un live qui, on peut le constater, montre que le groupe n'en est pas encore à remplir des salles immenses. 

> Skunk Anansie : Wikipedia / Site Officiel <

Les chroniques de "The Geeks and the Jerckin' Socks" de Shaka Ponk et de "Gnosis", le premier album de Monuments, sont à venir...

21/02/2013

[Album] Sum 41 : "All Killer, No Filler"

Artiste : Sum 41
Album : All Killer, No Filler
Premier Album
Sortie : 2001
Genres : Punk Rock, Pop Punk, Skate Punk
Labels : Aquarius, Island
Morceaux à écouter : Fat Lip, In To Deep, Handle This
♥♥♥♥
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Attention, sortez les mouchoirs car ça fait déjà plus de dix ans que nous découvrions "Fat Lip" en suivant les pérégrinations estivales de la bande d'American Pie dans le second volet de la fameuse série de teen movies. Réécouter cet album, c'est un peu comme se replonger dans une période sombre de nos vies (je parle pour les gens du même âge que moi) : début de la vraie adolescence et découverte de "groupes aux guitares saturées" (sans parler des filles). Personnellement, c'est sur la fameuse compilation "Wired Up" sortie en 2002 que j'ai entendu Sum 41 pour la première fois, une époque où les trucs un peu plus costaux ne me branchaient guère et où le Punk Rock à la sauce Californienne ou le Néo Métal commençaient tout juste à m'émoustiller.

Mais les années ont passé et il faut bien reconnaître que l'effet qu'a pu avoir Sum 41 sur moi s'est depuis le temps fortement dissipé ! Pourtant, il n'y a pas grand chose à redire de ce premier album fort sympathique aux riffs qui nous sont restés en tête pendant toutes ces années, entre mélodies et refrains impossible à oublier. Et cerise sur le gâteau, quelques petits solos agréables ajoutant un petit plus non négligeable à l'ensemble. Il faut le reconnaître, les canadiens avaient bien joué leurs cartes avec cette galette qui leur a rapidement permis de tourner et se faire connaître.

Pourtant, la scène Punk Rock de l'époque ne manquait pas de candidats avec les Blink-182 ou d'autres Billy Talent et Zebrahead mais il faut croire que le style de Sum 41 avait tout pour faire mouche et surtout toucher un public relativement jeune (comme moi à l'époque quoi). Une bande d'ados qui se déchaîne, parle de ne pas se réveiller le matin ("Never Wake Up") ou qui avoue bien se marrer en voyant tomber un vieux dans la rue ("Fat Lip"). Bref, un brin d'esprit rebelle (vous avez dit Punk ?) et naïf parfois qui porte clairement une certaine fraîcheur. Pas de prise de tête, vraiment festif, parfois mélancolique ("Rhythms"), cet album s'écoute sans broncher, il n'y a pas à discuter. Force est de l'admettre, c'est donc un bon premier album.

Cependant, avec du recul, bien qu'il y ait un réel intérêt musical dans tout ça, la magie n'opère plus vraiment de la même façon aujourd'hui. Et puis, la demie heure de l'album passe vraiment très vite. Si on me demandait dans quelles circonstances il faudrait ressortir cette galette, pas de doute qu'il y aurait une piscine dans l'histoire, du soleil et quelques bières. Histoire de se remémorer cette insouciante période de nos vies où les seules responsabilités et préoccupations qu'on avait étaient de bien faire nos exos de maths et de bien avoir révisé notre vocabulaire d'anglais pour le lendemain : "easy" ! Pas de doute, cet album aura marqué un paquet de monde : le solo sur "In To Deep", les intros de "Summer" et "Handle This", le  refrain de "All She's Got", sans oublier l'épique et incontournable hommage aux groupes cultes de Heavy Métal des années 80 et 90 avec "Pain For Pleasure" où les gaillards n'hésitent pas à échanger leurs postes de guitaristes/batteur/bassiste.

Un album qui sonne un peu "mou" à mes oreilles maintenant mais qui fait toujours son petit effet. Pas sûr que les jeunes d'aujourd'hui accrochent autant que nous à sa sortie mais, de toutes façons, il y aura toujours des fans pour se passer et se repasser cette galette devenue plus ou moins culte. Juste marrant et qui peu rendre nostalgique.

17/02/2013

[Album] Calyx & Teebee : "All Or Nothing"

Artistes : Calyx & Teebee
Album : All Or Nothing
Deuxième Album
Sortie : 2012
Genres : Electro, Drum and Bass, Breakbeat, Techstep, Drumstep, Down Tempo
Label : RAM Records
Morceaux à écouter : Skank, We Become One, You'll never Take Me Alive
♥♥♥♥
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Il aura fallu pas moins de cinq ans au duo pour pondre un deuxième album qui commençait à se faire attendre. N'ayant cessé de tourner depuis la sortie d'une première collaboration répondant au doux nom de "Anatomy" en 2007, Calyx et Teebee ont enfin livré leur second opus en 2012. Malgré quelques enregistrements présentés dans le courant de l'année, dont l'EP "Scavenger / Stepping Stones" ou les singles "Elevate This Sound" et "Pure Gold", la patience des fans a été mise à rude épreuve (notamment la mienne, même si je ne me considère pas vraiment comme un fan pur et dur). On en venait à se demander si le duo sortirait un second album un jour, jusqu'au jour de l'annonce officielle de la sortie de ce "All Or Nothing" qui porte plutôt pas mal son nom. Un bel objet, caché derrière un joli visuel (en comparaison de celui de "Anatomy") qui, dans le choix des formes géométriques présentées, me rappelle étrangement le "Welcome Reality" de Nero.

Après tant d'attente, c'était donc "tout ou rien" et les deux DJs n'avaient pas vraiment le droit à l'erreur, même si ils n'ont désormais plus grand chose à prouver dans le genre Drum and Bass et qu'il aurait été difficile pour eux de se planter. "All Or Nothing" se devait donc d'être un album complet présentant au mieux le savoir-faire des deux comparses. Et il faut admettre qu'il y a là de la matière : douze titres mais surtout de l'inspiration et des pièces à l'identité bien plus forte que celles présentées sur la première galette. Calyx et Teebee l'ont bien compris, le genre Drum and Bass a tellement explosé ces dix dernières années qu'il était difficilement possible de ce cantonner à faire de la Drum uniquement. On a donc droit à de nouvelles facettes de leur travail, notamment des morceaux chantés mais aussi d'autres sous genres musicaux qui donnent une autre dimension au travail des deux DJs.

L'ouverture se fait avec un "Heroes & Villains" à l'intro planante : parfait pour bien débuter l'écoute de ce disque avec une douce montée en puissance pour un démarrage des plus conventionnels en Drum and Bass. Oui mais voilà, ce qui fait la différence, c'est le travail du son dans la suite du morceau. La fameuse patte "Calyx & Teebee" est perceptible dès les premières secondes avec des basses et infras sourdes et profondes et des sonorités à la fois gastriques et synthétiques, le tout porté par une trame de fond tout en légèreté. C'est puissant et pourtant, on plane. Ce premier titre est un très bon clin d'oeil à ce que sait faire de mieux le duo : de la Drum and Bass, tout en instru, comme à l'époque de leur premier effort. Dans la même veine, on trouve aussi "Scavenger", "Nothing I Can Say" ou encore le plus léger "Starstruck". Basique, bien que l'attention portée sur la qualité et le traitement du son soient de haut niveau, mais surtout efficace et ravageur.

Mais venons en plutôt à ce qui fait davantage l'intérêt de cette galette, à savoir les morceaux chantés et ceux à l'architecture davantage orientée Drumstep ou Down Tempo. Bien évidemment, le nom Foreign Beggars ne passe pas inaperçu et, en même temps, devient presque anecdotique tant les gaillards ont l'habitude de poser leurs voix sur du son de la même veine (voir leurs featurings avec Noisia, entre autres, sur "Contact" ou encore "Shellshock"). On notera aussi la présence de Beardyman sur "You'll Never Take Me Alive", bien qu'on soit davantage habitué aux frasques "beatboxiennes" du bonhomme, ça ne l'empêche pas de donner de la voix. Quant à "Pure Gold", c'est le MC londonnien Kemo qui vient prêter sa voix étrangement grave pour des couplets au rap presque parlé. Enfin, dernier détail notable, mais pas des moindres, c'est Calyx lui-même qui pose sa voix sur "Elevate This Sound" pour l'un des morceaux les plus planants de l'album, un morceau faisant presque penser au travail d'Icicle sur certaines de ses productions.

Pour conclure, nous ne mâcherons pas nos mots : cet album est une réussite. Bien que s'adaptant aux tendances actuelles qui poussent les producteurs de Drum à s'enticher d'autres genres musicaux, ce "All Or Nothing" est tout de même d'une très bonne qualité et offre une assez large palette de styles qui, couplés à un travail vraiment propre, donnent une fraîcheur à l'ensemble. L'intégralité de cette galette s'écoute avec joie et a au moins le mérite de surprendre, parfois. Du bon et beau boulot.

12/02/2013

[News] Grammy Awards : Skrillex & Sirah


L'info n'aura certainement pas échappé à ceux qui suivent de près ou de loin Skrillex (Sonny Moore) : le bonhomme a remporté pas moins de trois Grammy lors de cette cérémonie 2013, volant la vedette à son compère Deadmau5 lui aussi nominé pour le meilleur album dance, le meilleur single dance et le meilleur remix. Le producteur canadien n'a cependant rien regretté et félicité Skrillex. Cependant, l'homme à tête de souris ne manquant pas d'humour, il s'est gentiment vengé de son compère américain en arborant un t-shirt avec le numéro de téléphone de celui-ci lors de la cérémonie. Skrillex a évidemment pris la plaisanterie avec le sourire mais a reconnu qu'il devrait désormais se séparer de ce téléphone...

Mais ce qui nous intéresse plus particulièrement, c'est le trophée remporté avec Sirah pour le titre "Bangarang" extrait de l'EP du même nom. Bien que je ne sois pas fan de la musique de Skrillex, je reconnais que le titre en question est assez sympathique. Notons qu'à l'heure où j'écris ces lignes, Sirah compte un peu moins de 25 000 followers sur sa page Facebook, mais il y a fort à parier que ce nombre va augmenter prochainement...


09/02/2013

[Album] A Skylit Drive : "Identity On Fire"

Artiste : A Skylit Drive
Album : Identity On Fire
Troisième Album
Sortie : 2011
Genres : Post Hardcore, Métalcore Mélodique
Labels : Fearless, Hassle
Morceaux à écouter : The Cali Buds, Tempt Me Temptation, Identity On Fire
♥♥
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C'est derrière un visuel respirant bien la classe que le groupe originaire de Lodi en Californie et emmené par son chanteur aux allures androgynes sortait son troisième effort toujours chez Fearless. A Skylit Drive prenait là une toute autre direction quant à la présentation d'un album : exit la photographie alléchante et léchée et apparition d'un logo étrange (un "X" dans un "O"), ce même logo faisant directement référence à un titre de cette galette ("XO Skeleton").

Je ne pense pas être très bien placé pour pouvoir parler du Post Hardcore que propose le combo tant le contraste entre la voix de Jagmin et la musique est fort et tant ma culture dans le domaine laisse encore à désirer. Le second album m'avait laissé perplexe et, il faut l'avouer, ne m'avait pas vraiment convaincu. Là, force est de constater que ce n'est guère mieux. Pourtant l'objet en lui-même est beau, classieux, et la tracklist laisse apparaître douze morceaux (quatorze pour la version Deluxe) pour un peu plus de quarante minutes en boîte. Honorable. Mais bien que, parfois, l'habit fasse le moine, on a souvent de mauvaises surprises.

Pour débuter, une (habituelle) petite intro ("Carry The Broken") aux allures épiques si on est sensible aux gang vocals. Le problème, c'est qu'on est vite dans un tout autre registre dès la seconde moitié de cette intro avec un Electro étrange où Jagmin annonce tout de suite la couleur : non, il n'a pas changé sa façon de chanter, ni la tonalité sur laquelle s'expriment ses cordes vocales. Il y a donc fort à parier qu'il n'y aura pas de grande surprise ici... et cette supposition est bien vite confirmée. Le second titre de l'album reprend tout ce qui fait l'identité du groupe depuis sa signature chez Fearless même si on sent un nouvel esprit Punk qu'on ne connaissait pas au groupe notamment grâce à ces fameux gang vocals justement ("Too Little Too Late"). J'entends par là que j'ai eu le même ressenti que pour "Adelphia" à l'écoute de ce troisième album, malgré quelques passages un peu plus "prenants", mais avec un petit plus non négligeable. Impossible cela dit d'être aussi touché que pour "Wires... and The Concept of Breathing", ce qui m'amène à me demander si ce n'est pas simplement dû au fait que ce premier album avait tout bonnement la saveur de la découverte, toute belle toute fraîche, ou alors que je ne fais pas partie du public visé ici.

Quoiqu'il en soit, malgré une petite facilité dans l'écriture, je reconnais qu'il y a de l'énergie, de l'entrain, parfois de la puissance, mais il n'y a pas ce petit truc qui fait que je serai atteint par la musique d'ASD dans cet album. Il n'y a pas de bon ou de mauvais morceaux ici mais plutôt du bon disséminé dans un flot de langoureux Métalcore Mélodique (excepté dans le très plat "Conscience Is A Killer"). C'est dans ces moments là que je pense ne pas faire partie du public visé tant on tombe dans le Pop Punk sucré et mou parfois ("500 Days Of Bummer") et encore, je ne parle pas du titre à la guitare acoustique présent sur la version Deluxe... ("Black And Blue"). Heureusement que les bassiste et batteur mettent un peu de couleur dans tout ça à coup de cris vengeurs et death growls ("Your Mistake"), sans oublier les quelques gang vocals bien placés ("Identity On Fire", le morceau le plus intéressant et pêchu de cette galette pour moi).

Cet "Identity On Fire" est donc difficile à juger : ni bon, ni mauvais. J'arrive quand même à prendre mon pied sur quelques rares titres plus "puissants" ("Identity On Fire", "Tempt Me, Temptation" et ce malgré les irritants "ho hoo !"). Dommage qu'il n'y ait pas davantage de morceaux qui soient, musicalement parlant, dans la même veine. La faute à Fearless ? La faute au groupe, tout simplement ? Aucune idée mais à part deux ou trois pistes, cet album ne restera pas dans ma mémoire. On notera toutefois une bonne qualité de production, un travail plus intéressant au niveau de la composition qui fait un peu passer "Adelphia" pour un brouillon de ce troisième album et un côté accessible pour les auditeurs d'habitude allergiques aux cris bestiaux que ce genre musical propose à l'accoutumée. Tristement, on s'éloigne quand même toujours un peu plus d'un premier album qui sonnait moins alambiqué...

05/02/2013

[Album] Crysis 2 : "Original Videogame Soundtrack"

Artistes : Hans Zimmer, Borislav Slavov, Tilman Sillescu, Lorne Balfe
Album : Crysis 2 Original Videogame SoundTrack
Sortie : 2011
Genre : Soundtrack (Instrumental, Symphonique, Electro)
Labels : E.A.R.S., La-La Land Records
Morceaux à écouter : Battery Park, SOS New York, Shoot Him Down !, Unsafe Heaven, New York Theme, Epilogue
♥♥♥♥
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Le Jeu : New York 2023. Trois ans après les premiers événements survenus au large de la Corée, New York est la cible d'une épidémie mortelle qui frappe la population. Le virus, appelé « virus Manhattan », a été répandu sur la population par les « Cephs », l'entité alien découverte sur les îles Lingshan, et plonge la ville dans le chaos. Le joueur incarne Alcatraz, un Marine envoyé sur les côtes de New York par un sous-marin dans le but d'extraire le scientifique Nathan Gould de la ville. Mais à l'approche du rivage, le sous-marin est frappé par une force mystérieuse et commence à couler. Sauvé d'une mort certaine par l'intervention de Prophet, Alcatraz se voit remettre une nanocombinaison et la charge de retrouver Nathan Gould et d'endiguer l'invasion (Wikipedia).

Ayant joué à ce jeu au moment de sa sortie mais ne l'ayant fait que partiellement, je me suis dit qu'il était temps de me le farcir entièrement et d'une traite. C'est maintenant chose faite.

Crytek a mis la barre très haut avec ce jeu qui faisait étalage de toutes les nouveautés qu'apportait le nouveau moteur CryEngine 3 à l'époque. En découle une réalisation presque irréprochable, notamment graphiquement, pour une immersion dans un New-York post-apocalyptique saisissante. Bien que le scénario et le peu de libertés accordées au joueur soient critiquables, on passe un bon moment épique et rythmé par une bande originale taillée sur mesure au fil des quelques dix-neuf missions proposées (parfois un peu courtes, il faut le reconnaître). Il est toutefois compréhensible que la communauté de fans ayant beaucoup apprécié le premier du nom ait été déçue par Crysis 2 mais pour tout bon joueur de FPS soucieux de simplement évoluer dans de beaux décors avec un gameplay simple proposant différentes options de jeu et un (très) petit côté role-play (personnalisation des armes et capacités de l'armure), le jeu s'en sort vraiment très bien. D'un point de vue personnel, j'ai vraiment pris mon pied à y jouer, et ce même sur console de salon !

La Bande Originale : Pas besoin d'avoir bac+5 pour voir qu'Electronic Arts a une fois de plus mis le paquet pour la bande originale d'un de ses jeux. Rien que le nom de Hans Zimmer (même si ce dernier n'a oeuvré que sur une infime partie des morceaux proposés dans cette bande originale) suffit à mettre tout le monde d'accord (et surtout à faire vendre...). Mais les trois autres compositeurs ne sont pas en reste et affichent eux aussi un CV respectable, notamment en ce qui concerne la composition de bandes originales de jeux. Celle de Crysis 2 affiche plus de quarante cinq morceaux originaux retraçant la progression du joueur au fil du jeu. Excepté les morceaux "Insertion" et "Epilogue" (présents dans le menu du jeu et sa conclusion) reprenant un thème musical (peu) reconnaissable, il faut avouer que l'ensemble ne marque pas vraiment pour son thème principal comme un Halo par-exemple. Non, il faut davantage voir là une musique composée pour "l'instant", le jeu étant ultra scripté et regorgeant de passages "contemplatifs", à la manière de cinématiques à la première personne comme le proposait l'ancêtre Half-Life, ce concept étant largement repris depuis par la franchise Call Of Duty.

Crysis se joue donc comme on regarderait un film de science-fiction couplé à un thriller et se vit comme un space-opéra, la musique étant omniprésente. Bien que tout le scénario ne soit que prétexte à donner au joueur l'occasion d'incarner un héros aux capacités surhumaines, les scènes d'actions étant rythmées par des séquences musicales au style épique et chevaleresque ("Close Encounter"), on a tout de même droit à de fortes variations d'intensité passant du calme incitant à l'observation des décors ("New York Aftermath") à des séquences au suspense presque stressant ("Chase", "Shoot Him Down !"). Bien que les ingrédients soient sensiblement les mêmes que dans un bon gros blockbuster américain, à savoir une ribambelle de violons et autres instruments à cordes, des cuivres puissants, parfois graves et des percussions imposantes, on notera cependant l'intégration suffisamment intelligente d'Electro en trame de fond, rappelant d'une façon implicite la contamination qui plane sur la ville ("Contamination") ainsi que la présence des aliens ("Alien Logo"), sans oublier le lien très fort qui se crée entre Alcatraz et la nanocombinaison tout au fil du jeu ("Nanosuit 2 Crynet Systems"). Une touche musicale qui, paradoxalement, contraste fortement avec la musicalité d'instruments classiques mais qui se marie étonnement bien avec eux.

L'ensemble de cette bande originale dégage une énergie épique qui se rapproche, sans surprise, d'un style cinématographique, offrant ses points culminants en émotion et suspense, et surtout alimentant une narration au rythme qui ne faiblit que rarement. Ajoutons à cela un nombre imposant de pistes et un travail de composition diablement efficace. On est là face à une OST de jeu vidéo qui n'a rien de bien original, certes, mais qui fonctionne très bien et qui est surtout maîtrisée de bout en bout. Un seul mot à dire (une fois de plus, oui) : épique ! Un truc qui s'écoute comme une bonne BO de film ou comme un hybride Electro-Symphonique.

01/02/2013

[EP] Monuments : "We Are The Foundation"

Artiste : Monuments
EP : We Are The Foundation
Sortie : 2010
Genres : Métal Progressif, Djent
Label : Autoproduction
♥♥♥♥
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Une fois de plus, merci Internet pour aider un néophyte tel que moi à tomber sur des petites perles comme ça. C'est en cherchant des infos sur Matt Rose et sa participation en tant que chanteur pour The Qemists que je suis tombé sur Monuments. Le souci, c'est que le garçon n'officiait pas encore au sein de la formation lorsque ce trois titres est paru. Nous aborderons donc le sujet plus tard.

Que ce soit le nom du groupe ou le titre donné à cet EP, on sent un lien très fort à l'architecture, et pas uniquement dans le sens "BTP" du  terme. Commençons par les bases : le groupe se compose autour de John Browne et Neema Askari, deux anciens de chez Fellsilent, et Joshua Travis qui sera remplacé par Olly Steel. Le line-up se stabilise en 2010 et permet la parution de cet EP qui, bien que très court (trop court !), expose avec brio tout le potentiel du groupe.

Musicalement parlant, on est face à un travail consistant. Le groupe évolue dans un genre que je ne connais que trop peu (je n'ai jamais vraiment aimé, ni été attiré par la musique d'un "groupe référence" dans le genre tel que Meshuggah, entre autres), à savoir un Métal Progressif mathcoreux et groovy à souhait. Pas de refrains à proprement parler, pas de tempo fixe. La musique de Monuments est difficile à "prévoir" lors d'une première écoute à cause de la polyrythmie et des lignes pouvant changer d'une mesure à l'autre. On imagine facilement le boulot de composition qui se trouve derrière ! Et bien que l'ensemble soit une assez belle démonstration technique, ces trois titres n'en deviennent pas fatiguant à la longue, au contraire. Après plusieurs écoutes, on peut commencer à apprécier les petites subtilités du combo sept (et huit) cordes/basse/batterie (John/Adam/Mike), la guitare d'Olly pondant des notes cristallines en toile de fond ("Admit Defeat"), ces mêmes notes participant d'ailleurs très largement à l'identité musicale du groupe, bien qu'un meilleur mixage aurait permis d'en apprécier davantage la saveur.

Enfin, c'est au niveau des textes que le nom de cet EP prend tout son sens (des textes d'ailleurs pas faciles à trouver, même sur la toile !). Les deux interprètes Neema Askari et Greg Pope se complètent d'une façon étonnante, chacun évoluant dans un type de chant très personnel, entre le cri vengeur et le Rapcore nerveux à la voix braillarde ("The Uncollective", "Memoirs"), sans oublier des passages beaucoup plus aériens ("Admit Defeat", "Memoirs"). Les deux gaillards débitent des textes à fort esprit contestataire à l'encontre du système actuel avec en nappe de fond un objectif humaniste. C'est pas du Punk, mais ça y ressemble ! C'est d'ailleurs un des points faibles de cet EP : le chant, bien qu'original et puissant, n'est malheureusement pas suffisamment bien traité pour apprécier la richesse des textes. Dommage, surtout quand on n'est pas balèze en anglais... Ce qu'il faut retenir, du coup, c'est tout simplement que nous sommes tous les fondations du monde dans lequel on vit et que si on vient à s'en plaindre, il ne tient qu'à nous de faire bouger les choses. Un peu naïf dirons certains, mais diablement efficace !

Pour faire court, un EP qui expose tout le talent des (jeunes) musiciens et qui présente un potentiel riche. Une sacrée claque qui évite de tomber dans la démonstration technique et répétitive et qui communique une énergie positive délectable. Dommage que tout ça soit aussi court car une fois les trois titres passés, on en redemande !