Artistes : Calyx & Teebee
Album : All Or Nothing
Deuxième Album
Sortie : 2012
Genres : Electro, Drum and Bass, Breakbeat, Techstep, Drumstep, Down Tempo
Label : RAM Records
Morceaux à écouter : Skank, We Become One, You'll never Take Me Alive
♥♥♥♥
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Il aura fallu pas moins de cinq ans au duo pour pondre un deuxième album qui commençait à se faire attendre. N'ayant cessé de tourner depuis la sortie d'une première collaboration répondant au doux nom de "Anatomy" en 2007, Calyx et Teebee ont enfin livré leur second opus en 2012. Malgré quelques enregistrements présentés dans le courant de l'année, dont l'EP "Scavenger / Stepping Stones" ou les singles "Elevate This Sound" et "Pure Gold", la patience des fans a été mise à rude épreuve (notamment la mienne, même si je ne me considère pas vraiment comme un fan pur et dur). On en venait à se demander si le duo sortirait un second album un jour, jusqu'au jour de l'annonce officielle de la sortie de ce "All Or Nothing" qui porte plutôt pas mal son nom. Un bel objet, caché derrière un joli visuel (en comparaison de celui de "Anatomy") qui, dans le choix des formes géométriques présentées, me rappelle étrangement le "Welcome Reality" de Nero.
Après tant d'attente, c'était donc "tout ou rien" et les deux DJs n'avaient pas vraiment le droit à l'erreur, même si ils n'ont désormais plus grand chose à prouver dans le genre Drum and Bass et qu'il aurait été difficile pour eux de se planter. "All Or Nothing" se devait donc d'être un album complet présentant au mieux le savoir-faire des deux comparses. Et il faut admettre qu'il y a là de la matière : douze titres mais surtout de l'inspiration et des pièces à l'identité bien plus forte que celles présentées sur la première galette. Calyx et Teebee l'ont bien compris, le genre Drum and Bass a tellement explosé ces dix dernières années qu'il était difficilement possible de ce cantonner à faire de la Drum uniquement. On a donc droit à de nouvelles facettes de leur travail, notamment des morceaux chantés mais aussi d'autres sous genres musicaux qui donnent une autre dimension au travail des deux DJs.
L'ouverture se fait avec un "Heroes & Villains" à l'intro planante : parfait pour bien débuter l'écoute de ce disque avec une douce montée en puissance pour un démarrage des plus conventionnels en Drum and Bass. Oui mais voilà, ce qui fait la différence, c'est le travail du son dans la suite du morceau. La fameuse patte "Calyx & Teebee" est perceptible dès les premières secondes avec des basses et infras sourdes et profondes et des sonorités à la fois gastriques et synthétiques, le tout porté par une trame de fond tout en légèreté. C'est puissant et pourtant, on plane. Ce premier titre est un très bon clin d'oeil à ce que sait faire de mieux le duo : de la Drum and Bass, tout en instru, comme à l'époque de leur premier effort. Dans la même veine, on trouve aussi "Scavenger", "Nothing I Can Say" ou encore le plus léger "Starstruck". Basique, bien que l'attention portée sur la qualité et le traitement du son soient de haut niveau, mais surtout efficace et ravageur.
Mais venons en plutôt à ce qui fait davantage l'intérêt de cette galette, à savoir les morceaux chantés et ceux à l'architecture davantage orientée Drumstep ou Down Tempo. Bien évidemment, le nom Foreign Beggars ne passe pas inaperçu et, en même temps, devient presque anecdotique tant les gaillards ont l'habitude de poser leurs voix sur du son de la même veine (voir leurs featurings avec Noisia, entre autres, sur "Contact" ou encore "Shellshock"). On notera aussi la présence de Beardyman sur "You'll Never Take Me Alive", bien qu'on soit davantage habitué aux frasques "beatboxiennes" du bonhomme, ça ne l'empêche pas de donner de la voix. Quant à "Pure Gold", c'est le MC londonnien Kemo qui vient prêter sa voix étrangement grave pour des couplets au rap presque parlé. Enfin, dernier détail notable, mais pas des moindres, c'est Calyx lui-même qui pose sa voix sur "Elevate This Sound" pour l'un des morceaux les plus planants de l'album, un morceau faisant presque penser au travail d'Icicle sur certaines de ses productions.
Pour conclure, nous ne mâcherons pas nos mots : cet album est une réussite. Bien que s'adaptant aux tendances actuelles qui poussent les producteurs de Drum à s'enticher d'autres genres musicaux, ce "All Or Nothing" est tout de même d'une très bonne qualité et offre une assez large palette de styles qui, couplés à un travail vraiment propre, donnent une fraîcheur à l'ensemble. L'intégralité de cette galette s'écoute avec joie et a au moins le mérite de surprendre, parfois. Du bon et beau boulot.
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