Artiste : Korn
Album : The Path Of Totality
Dixième Album
Sortie : 2011
Genres : Néo Métal, Dubstep, Métal Alternatif
Label : Roadrunner
Morceaux à écouter : Chaos Lives In Everything, Narcissistic Cannibal, Get Up!
♥♥
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Autant être franc d'entrée de jeu : je n'ai pas écouté Korn depuis "Take A Look In The Mirror" sorti en 2003. Ah, si : j'ai quand même tendu l'oreille sur le fameux album "non titré" qui était sorti en 2007 parce que "Evolution" m'avait plus ou moins plu à l'époque, mais ce que je veux dire, c'est que Korn ne fait plus partie de mes groupes de chevet depuis pas mal d'années maintenant. C'est donc une forme de (re)découverte du groupe qu'a été l'écoute de ce disque.
C'est un fait, le Dubstep est un peu partout maintenant : que ce soit sur les Dancefloors (Skrillex excelle d'ailleurs dans ce domaine), mais chez d'autres groupes tels qu'Enter Shikari qui saupoudre de plus en plus sa musique de passages purement Electro/Dubstep ou chez d'autres plus ou moins en marge comme Exotype. Bref, phénomène de mode, intérêt commercial pour le genre ou réelle inspiration musicale, il faut souvent peser le pour et le contre et prendre certaines productions avec des pincettes avant d'émettre un jugement.
Sur le papier, cette dixième galette du groupe de Bakersfield a de quoi faire quelque peu rêver. En effet, on retrouve à la production certains noms bien connus du genre musical à base de "wub wub wub" : Skrillex justement, mais aussi Noisia, Excision et d'autres encore. Korn a pondu bien des merveilles pendant les années 1990 puis s'est un peu planté par la suite mais on est obligé d'avouer que ce sont des poids lourds dans leur genre. Il en est de même pour Skrillex, Noisia et les autres. La question est donc de savoir si mélanger les deux peut faire des merveilles (comme le chocolat dans les pétales de blé, et paf !... bref vous avez compris).
Cette question trouve rapidement sa réponse : oui, mais pas souvent. Notons que cet album était avant tout annoncé comme un simple EP. Sans doute la tracklist devait-elle se limiter à quelques morceaux exploitant la recette mais il est finalement advenu que le disque serait bien un album, le dixième album de Korn. Le problème, c'est que faire cohabiter des musiciens (talentueux, il faut le reconnaître) et du gros son Electro n'est pas une tâche facile. On pourra reconnaître que la voix de Jonathan Davis se marie plutôt pas mal avec les ambiances développées sur cette galette (j'y ai même retrouvé certaines mélodies et sonorités qui m'ont rappelé le très bon "Untouchables" de 2002, notamment sur "Narcissistic Cannibal" ou "Sanctuary"). Malgré cela, les instruments ont du mal à trouver leur place au milieu de tous les arrangements et synthés venus pointer le bout de leurs nez.
Certes, il y avait une certaine prise de risques en pondant ce disque qui tente d'innover et d'explorer (quoique...) mais le réel souci est "peut-on vraiment dire que cet album est un album de Korn" ? Difficile de répondre tant la basse de Reginald "Fieldy" Arvizu reste en retrait (pas de slaps si caractéristiques), que la guitare de James "Munky" Shaffer ne se fait que trop peu entendre et ne pond pas ces lignes si inspirées et identifiables comme à l'habitude. Il ne reste que Ray Luzier qui s'en tire plutôt pas mal en donnant dans la batterie complétée aux pads à effets et Jonathan Davis qui donne de la voix. En bref, l'intérêt qui fait tout Korn se noie vraiment trop au milieu de cette sauce Dubstep qui épuise parfois, laissant les musiciens bien en retrait ("My Wall").
En résulte un album charmant par son côté hybride mais qui aurait pu être bien plus intéressant si une véritable recherche artistique avait été entreprise, permettant aux instruments et à l'Electro de se compléter plutôt que de faire dans le "on se couvre mutuellement". Une galette pas si désagréable à écouter mais qui manque de profondeur et d'inspiration. Dommage, car maintenant que celle-ci a été pondue, si une prochaine du même acabit mais plus travaillée vient à voir le jour, elle passera sans aucun doute pour une copie. Il y avait un truc à exploiter mais il y a sans nul doute eu de la précipitation. Les fans purs et durs crieront au génie ou vomiront sur ce disque, les autres pourront tout de même y jeter une oreille pour découvrir et peut-être apprécier cette petite curiosité.
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