Une éternité. C'est à peu près le temps depuis lequel je n'avais pas fait de vrai concert Punk Hardcore, le dernier remontant (si ma mémoire est bonne et sauf erreur de ma part) à 2005 avec Comeback Kid, Bane et les japonais de FC Five au Café Charbon de Nevers (58), ville méconnue mais où le Hardcore trouve un public toujours présent. C'est d'ailleurs dans cette bourgade chère à mon coeur que Raised Fist avait posé ses valises la veille de cette soirée au Warmaudio, tout près de Lyon. C'était le 4 avril 2015 et bordel, ce fut sportif, violent, et surtout jouissif.
Il faut dire qu'en plus de n'avoir encore jamais eu la chance de voir Raised Fist de mes propres yeux, en Live, les suédois ont sorti un album en ce début d'année 2015 qui vient mettre un terme à six ans d'absence, six ans sans pondre une galette. Inutile de préciser, donc, qu'Alexander et sa bande étaient plus qu'attendus, que ce soit en France ou ailleurs !
Mais un set de Hardcore, c'est aussi une épreuve pour le groupe qui généralement se donne à fond et c'est donc une courte performance (tout est relatif). Il aurait donc été un peu dommage de se contenter de (seulement) Raised Fist pour cette soirée. Heureusement, pour nous qui y étions, l'asso Lyon Hardcore proposait trois groupes en guise de "première partie" avec Split The Atom (Lyon), The Amsterdam Red-Light District (Lyon) et Confusion (Lille). Que du bon, et surtout différents styles de Punk Hardcore pour une soirée complète.
Split The Atom (Page Facebook/BandCamp) ouvre le bal avec de bonnes intentions mais devant une fosse encore loin d'être pleine et très timide. Difficile dans ce genre de conditions d'entamer la soirée avec ferveur. Pourtant le groupe offrira son Hardcore un poil Oldschool avec sincérité et toute la force que cela incombe. Le son est très bon, assuré une fois de plus par Fabrice Boy (cet homme est décidemment partout !), ce qui permettra au groupe de s'exprimer au mieux, proposant une première partie réussie qui fera honneur aux grands groupes du genre dont on retrouve des traces d'influences chez Split The Atom (je pense notamment à Bane, entre autres). Le groupe présentait d'ailleurs son premier album sorti en ce début d'année 2015, un album en écoute sur BandCamp. La soirée commençait donc très bien même si le public n'avait pas encore eu le temps de s'échauffer et avait sans doute trop peu de bières dans le gosier.
C'est ensuite au tour des gars de The Amsterdam Red-Light District (Page Facebook/BandCamp) de monter sur scène. Les lyonnais balancent leur son mais surtout leur énergie pour continuer de chauffer cette fosse encore timide mais qui commence à montrer des signes d'agitation. Le groupe, qui pratique un cocktail subtil et alternatif entre Punk Rock et Hardcore, évolue dans un style beaucoup moins gueulard mais non moins explosif. De quoi continuer cette soirée dans les meilleures conditions, l'énergie déployée par les membres du groupe étant communicative et commençant à faire ses effets. Il faut dire que la température commence réellement à monter dans le Warmaudio qui commence à se remplir même si la fosse encore loin d'être pleine permet aux gars de descendre de scène et prendre leur pied au milieu du public l'espace de quelques instants. Le set est de qualité, rien à dire, chaque membre étant habité par sa musique à sa façon, Elio (au chant) finissant notamment à genoux sur scène. C'est donc avec joie qu'on attend la suite, le début de cette soirée ayant été des plus prometteurs.
Arrivent ensuite les Lillois de Confusion (Page Facebook/BandCamp) pour une part de bon vieux Hardcore beaucoup plus Oldschool que celle des lyonnais passés avant eux. Le quatuor n'est pas là pour rigoler et ce ne sont pas ses compos qui diront le contraire : ça va vite, ça tape fort et ça crie fort. Ce n'est pas pour rien que le groupe qualifie lui-même sa musique de "Fast & Direct Punk Hardcore". C'est comme un coup de poing en pleine gueule et le découpage en deux sections bien distinctes de la plupart des morceaux (deux temps rapides et mosh parts plus lentes) n'offre que peu de répit. On sent d'ailleurs un investissement certain de la part de Mika dans ses textes et derrière un relatif petit gabarit se cachent des cordes vocales en béton armé. Confusion n'est donc pas venu à Lyon pour faire dans la dentelle (même si on aurait peut-être aimé que les lillois gardent leur météo pluvieuse chez eux - oui, il pleuvait ce soir-là). Le set est bien envoyé, avec ferveur, et l'impact sur la fosse est bien réel (voir la vidéo du Live). C'est "banco" pour le quatuor nordiste. La salle est désormais bien échauffée et tout le monde est chaud bouillant pour accueillir les suédois de Raised Fist.
C'est enfin au tour de ceux que tout le monde attend de monter sur scène. La fosse - la salle du Warmaudio en réalité - est cette fois-ci bourrée à craquer. Ils n'avaient pas sorti d'album depuis très (trop ?) longtemps, ne s'étaient pas produits en France depuis tout autant de temps et les voilà de retour avec une nouvelle galette, quelques rides en plus, et tout autant de pêche. Raised Fist n'a plus grand chose à prouver, à part démontrer qu'ils sont toujours les patrons du Hardcore européen (et peut-être plus encore). En ce qui me concerne, cette soirée aura été un vrai dépucelage car n'ayant encore jamais eu la chance de voir ces gars-là sur scène, c'est une étrange sensation que de les voir débouler à quelques centimètres de ma face. Ale n'a plus une once de gras sur le corps et, malgré le poids des années, tient encore la route comme aux premiers jours, sa voix n'ayant (presque) pas bougé depuis ses débuts. Il s'adonnera à une (habituelle) petite "improvisation" en français pour dire combien ils sont heureux d'être de retour en France (voir vidéo). Ces gars-là le savent, ils sont attendus et il ne leur faudra pas longtemps pour entamer le set final de cette soirée sur un "Sound Of The Republic" devenu une sorte d'hymne depuis la sortie de l'album du même nom. La suite ne sera pas avare en bonnes surprises, le groupe faisant le choix d'alterner entre nouveaux morceaux et d'autres plus anciens pour le plus grand plaisir de... tout le monde, en fait. La fosse est excitée, comme folle et en mouvement d'allées et venues incessant. Une vraie marée humaine qui reprendra en choeurs la plupart des titres comme "Flow", "Killing It" ou encore "Man & Earth". Toutefois, les suédois ne sont pas non plus venus pour faire du tricot (dentelle, tricot... vous l'avez ?) et enchaînent les titres bien plus bourrins (et plus vieux). Une violence qui n'aura pourtant pas un effet néfaste sur la fosse, les pogos et slams s'exécutant avec courtoisie, ce qui m'avait manqué dans beaucoup d'autres concerts de Métal ou Post-Hardcore au public plus jeune et irrespectueux. C'est chaleureux, on sue, on saute, c'est la fête. Les suédois feront mine de quitter la scène sans un mot pour un rappel convenu mais très apprécié avec deux morceaux supplémentaires : "Perfectly Broken" et l'incontournable "Friends & Traitors" qui, à ce qu'on m'avait dit, faisait normalement office d'ouverture. Puis c'est la fin. Le vide. Le calme et le repos après la guerre. Raised Fist aura mis tellement d'énergie et de violence dans son set qu'il sera passé vite, trop vite, sans doute à cause de cet espace-temps comprimé par l'euphorie du moment. Je n'ai par-exemple même pas reconnu certains morceaux pendant le concert alors que je les connaissais pourtant très bien, la discographie du groupe ayant tourné maintes et maintes fois dans mes oreilles au cours de ces dix dernières années. Mais on ne sort pas déçu du Warmaudio. Même si ce n'était "qu'un concert de Hardcore", c'était quand même là une grande et bonne soirée, riche musicalement, riche aussi en émotions. La satisfaction d'avoir vu les légendes (on peut le dire ?) de Raised Fist en chair et en os. C'était bien, c'était fort, c'était cool. Et c'était surtout un grand plaisir de retrouver un public venu pour le plaisir de la musique et des artistes, mais aussi communier en pogos et slams dans le respect de chacun. Top !
Une soirée qui n'aurait pas eu lieu sans l'organisation de Lyon Hardcore et le Warmaudio qu'on peut remercier bien fort. Un grand merci aussi à Nicolas Rival pour ses photographies géniales que vous pouvez retrouver via sa Page Facebook ou directement dans l'album photo de cette soirée. Allez y jeter un oeil.
2004 CBK et FC Five à Nevers! :)
RépondreSupprimerPourtant je suis tombé sur ce post : "Samedi 17 septembre 2005
SupprimerEn plus de Comeback Kid et Bane, Nevers et Paris auront droit aux furieux et très bons FC Five (punk/hardcore, Japon) en novembre." et c'est sur Métalorgie.