Artiste : Skrillex
Album : Recess
Premier Album
Sortie : 2014
Genres : Electro, Dubstep, Ragga, EDM
Label : Owsla Records
Morceaux à écouter : Dirty Vibe, Ease My Mind, Fire Away
♥♥(♥)
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Quand même, il était temps ! Après un nombre imposant d'EPs, Skrillex s'est enfin décidé à sortir un album en 2014, soit près de cinq ans après ses débuts en solo. Des débuts marqués par un EP sorti sous son nom, Sonny Moore, pour un résultat médiocre mais nécessaire pour se frotter au monde de la production de musique électronique. Aujourd'hui, plus grand chose à dire : tout le monde sait qui est Skrillex et Sonny Moore n'est plus qu'un lointain souvenir.
Voici donc le premier album de celui qui a reçu trois Grammy Awards en 2012 pour Scary Monsters And Nice Sprites. Une chose rendue possible depuis la direction prise par les producteurs de Dubstep (et plus particulièrement Brostep) au milieu des années 2000 et qui ont fait passer ces sonorités si particulières des soirées garages ou réservées au genre aux soirées dansantes et autres festivals Electro grand public.
Autant ce premier album de Skrillex se faisait attendre, autant il pouvait susciter quelques craintes : allait-on se farcir un album entier de ce qui avait fait toute l'identité de Skrillex, c'est-a-dire un recueils de titres ressemblant à "Scary Monsters and Nice Sprites" ? Heureusement, non. Et c'était finalement à prévoir vu les nouvelles directions prises avec son dernier EP Leaving en 2013. Et avec onze titres en boîte, il valait mieux tenter certaines choses plutôt que se cantonner à du vu et revu (entendu et réentendu devrait-on plutôt dire).
On retrouve pourtant le basique du basique avec des pièces profondément Ragga en featuring avec les vétérans de Ragga Twins ("All Is Fair In Love And Brostep" et "Ragga Bomb"), sans parler de "Try It Out" qui se rapproche sans doute le plus de ce qu'on avait l'habitude d'entendre chez Skrillex. Un morceau en featuring avec Alvin Risk. Oui, car des feaurings, il y en a beaucoup sur cet album. De quoi nous rappeler que le monde de l'Electro est tout petit et que les collaborations ne manquent pas (voir le premier album d'Excision par-exemple). On note d'ailleurs qu'il n'y a sur cet album que deux morceaux uniquement écrits et produits par Skrillex. Autant dire "pas beaucoup". Pour le reste, le gaillard s'est entouré de Diplo ou encore Kill The Noise, sans parler des personnes venues prêter leurs voix comme Chance The Rapper ("Coast Is Clear") ou, plus surprenant, le chanteur Folk Rock Kid Harpoon ("Fire Away"), entre autres. On en voit donc de toutes les couleurs et c'est un joli plus pour cet album dont le visuel sobre pouvait laisser penser le contraire. Et quand on parle de visuel, il suffit de voir le nombre de titres profitant d'un clip ici pour être convaincu de "la longueur de bras" qu'ont ces gens-là niveau production.
On a du bon, c'est sûr, et d'autres petites choses plus discutables. Notamment "Recess", qui donne son nom à l'album, qui malgré de bonnes intentions, un côté ultra-dansant, semble plutôt fait pour la scène. Retrouver des enregistrements de foule répondant aux appels d'un MC sur un album studio qu'on écoute forcément dans des conditions différentes que celles d'un concert, c'est un peu... too much. Mais ces quelques petits détails ont du mal à décridibiliser l'ensemble qui se veut clairement festif et accessible. Ainsi "Dirty Vibe", "Stranger" ou encore "Fuck That" profitent de sonorités différentes sans pour autant perdre leur aspect dansant. Le tout est très bien produit et même si Skrillex n'est pas seul responsable du résultat final, sa patte est quand même audible, qu'elle soit dans les beats, les basses ou les synthés.
S'il ne fallait retenir qu'une seule chose de ce premier album, ce sont sans doute les morceaux qui sortent du lot, qui changent un peu de ce qu'on a eu l'habitude d'entendre sur les EPs de Skrillex. On peut donc reconnaître que "Doompy Poomp" et ses faux airs de Trip-Hop, les passages chantés de "Ease My Mind" et "Fire Away" sont un peu des surprises et vont même jusqu'à nous faire voyager parfois.
Un premier album qui ne crève pas les plafonds mais qui mérite quand même quelques écoutes pour cerner davantage l'univers de Skrillex qui sait faire autre chose que le Dubstep qu'on lui connaît si bien, même si parfois, le résultat dépend aussi des autres personnes ayant participé à ce projet. Pas génialissime mais pas désagréable non plus à écouter.
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