Artiste : Chunk! No, Captain Chunk!
Album : Something For Nothing
Premier Album
Sortie : 2010
Genre : Pop Punk, Easycore, Métalcore, Post Hardcore, Electronicore
Labels : InVogue Records / Fearless Records (réédition)
Morceaux à écouter : In Friends We Trust, We Fell Fast, Captain Blood
♥♥♥
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Il y a un moment décisif dans la vie de tout adolescent qui se respecte où les choix effectués quant à la musique écoutée aura sans nul doute une influence sur les années à venir : la façon de s'habiller pour appartenir à tel ou tel "groupe" de personnes mais aussi les critères de sélections en ce qui concerne les groupes (médiatisées ou non). On a donc (sans détailler) ceux qui préfèreront écouter du Rap ou du Hip Hop, la casquette vissée sur le crâne, les autres qui se tourneront davantage vers les guitares saturées du Métal et tous ses genres dérivés ou encore ceux qui resteront à écouter leur poste de radio et se tourneront vers ce qu'on appelle plus habituellement la "musique commerciale" (pardon pour ce terme assez barbare mais comme la musique qui passe à la radio m'est pratiquement étrangère depuis une dizaine d'années, je ne chercherai pas à développer pour défendre mes propos qui sont loin d'être objectifs sur ce point).
Ayant grandi durant les années 1990, je me souviens de ces groupes de Punk (Californiens pour la plupart) tels que Pennywise, Blink 182, NOFX ou encore The Offspring, souvent méconnus des jeunes d'aujourd'hui. J'avoue ne pas avoir été tellement emballé par la musique que proposaient ces pointures du genre à l'époque quoique "Americana" m'ait pas mal marqué. Quoiqu'il en soit, c'est avec méfiance que je me suis tourné vers Chunk! No, Captain Chunk!, quintet français formé en 2007 lorsque j'ai vu l'appellation "Easycore / Pop Punk" de leur musique. Il faut avouer qu'il faut quand même bien fouiller pour en entendre parler chez nous, le groupe ayant bien davantage de fans outre-Atlantique, notamment parce que nous avons la fâcheuse tendance chez nous à diffuser "autre chose" à la radio ou la télévision (aussi triste que cela puisse être...). C'est sans doute pour ça que ce genre de formation préfère signer chez des labels américains, comme Fearless Records dans le cas présent.
Enfin voilà, on me fait découvrir lors d'une soirée un morceau du groupe et la curiosité me pousse ensuite à écouter le reste. Qu'en est-il alors ? Comme dit plus haut, ce n'est pas le son du Punk ni le chant de mecs comme Tom Delonge qui ont le don de me faire vibrer... Alors pourquoi ça a accroché avec CNCC ? Sans doute à cause du son justement. On peut reconnaître une production hyper musclée qui n'a pratiquement rien à voir avec ce qui se faisait dans les années 1990 : des guitares ultra épaisses et saturées soutenues par une batterie qui dégaine de la double pédale à la vitesse de l'éclair. Si ce n'était que ça ! Là-dessus a été rajouté un effet de reverb' qui donne une consistance appréciable à l'ensemble et lui évite de rester trop "à plat". En gros, ça fait péter les basses et la caisse claire comme la grosse caisse sonnent comme des coups de feu dans les oreilles en reproduisant (en quelques sortes) le son obtenu dans une salle de concert avec un mur d'enceintes. Un bon gros coup dans la gueule donc et il suffit du premier morceau, "Born For Adversity", pour aborder le vif du sujet.
La suite de l'album ne mollit pas. Des accompagnements Electro qui, bien qu'il ne soient pas nécessaires, viennent apporter une touche "contemporaine" à l'ensemble. On a d'ailleurs un morceau à base de ces sons si particuliers de lucioles et étincelles sur fond de clavier avec "Alex Kidd In Miracle World". On retrouvera d'ailleurs pas mal de morceaux avec des passages de synthés derrière les instruments ("In Friends We Trust", "Skin Or Swim").
En ce qui concerne la voix, là aussi, il est assez plaisant de se retrouver avec une petite palette variée de chants, Bert pouvant alterner entre ce ton adolescent caractéristique du Punk Californien et des cris gutturaux pratiquement gerbés dans le micro (même si ses prestations live sont parfois critiquables). Là-dessus viennent s'ajouter des textes repris en choeurs empruntés au Hardcore. Le parfait exemple de cette alchimie est sans conteste "We Fell Fast", véritable pépite de plus de quatre minutes trente.
Seul petite ombre au tableau, la basse qui restera bien en retrait derrière les deux guitares qui se complètent parfaitement bien avec des lignes qui évitent de tomber dans le trop simple ou le convenu en abordant un son Métalcore qui fait parfois penser à du "Bullet For My Valentine" ou autre groupe du genre (même si les puristes me jetteront la pierre en me rappelant qu'ils n'ont rien à voir). Au milieu de tout ça vient pointer le bout de son nez une guitare acoustique sur "For All We Know" : un peu dépaysant et surprenant mais très en vogue chez les groupes de Pop Punk jouant leurs productions en versions acoustiques.
Le tout est une sorte d'exutoire pendant presque quarante cinq minutes. Entre candeur adolescente et maturité musicale dans le travail de composition, c'est un véritable souffle dans ce genre déjà pratiqué en long et en large par de nombreux groupes. Tandis que certains ne pourront pas se faire au ton Pop et Punk leur rappelant une époque de leur vie déjà loin derrière eux, d'autres trouveront dans cette galette une vraie fraîcheur et une énergie qui défoule en plus d'un sujet maîtrisé et d'un bon travail. En gros, comme souvent, on n'aime pas ou on adore.
Dernièrement, le groupe a participé au quatrième volume de la compilation "Punk Goes Pop" avec une reprise du titre "We R Who We R" très dancefloor de Ke$ha. En résulte une reprise explosive et agréablement architecturée ! Vraiment du bon travail.
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