Artiste : Reveille
Album : Laced
Premier Album
Sortie : 1999
Genres : Néo Métal, Rap Métal
Label : Elektra
Morceaux à écouter : Butterfly, The Phoenix, Splitt (Comin' Out Swingin')
♥♥
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Comme il y a des peintres qui restent totalement inconnus pendant leurs vies d'artistes et se font connaître bien après leur mort, il y a des groupes qui ont marqué (un peu) un temps et une génération sans pour autant faire parler d'eux à une époque où le marché de la musique était étranglé par une grande quantité de mastodontes devenus "incontournables". Notons que ces propos se vérifient surtout en terre états-unienne où le Néo Métal a connu une multitude de groupes naissants à la fin des années 1990. Reveille, qui sera fondé en 1998, fait partie de ces groupes qui étaient tout à fait dans l'air du temps, distillant des guitares saturées et un chant alternant entre le Rap et le hurlement bestial. Oui mais voilà, certains ont mieux fonctionné que d'autres, et ce n'est pas le cas de ce dernier... (Vous noterez l'emploi des verbes au passé : le groupe est en effet mort peu de temps après sa création)
Il faut bien se replonger dans l'ambiance de l'époque pour appréhender correctement ce disque : le Néo Métal est en plein bouleversement. Porté par (toujours les mêmes) Korn, Deftones ou encore Limp Bizkit, le genre est à la veille d'être renouvelé avec les "p'tits jeunes" qui viendront pointer leur nez au début des années 2000. Reveille était donc bien placé pour marquer son temps : deux guitares qui offraient quelques combinaisons bien placées, une batterie carrée mais pas inintéressante par moment ("Permanent") et une basse bien audible ("Perfect World") qui aura malheureusement tendance à suivre les guitares ("Butterfly"). Mais, comme dans la plupart des groupes du genre, le gros du travail revenait au chanteur/frontman qui devait poser une voix correspondant aux attentes d'un public majoritairement lycéen, en bermuda, skateboard sous le bras.
Certes, Drew Simollardes s'en sort plutôt bien, pouvant passer du chant rappé au cri pleurant ("Untied") sans pour autant dénaturer un morceau. Les textes ne sont pas folichons mais passent sans gros problème (même si ils sont parfois incompréhensibles quand on maîtrise peu l'anglais). Le tout fonctionne bien et reste efficace mais hormis quelques pièces à part telles que "The Phoenix" qui se démarque du reste ou encore "Splitt" où B-Real de Cypress Hill vient prêter sa voix pour un duo percutant et entraînant, le disque reste plat et uniforme. Une sorte de copié-collé d'un morceau à l'autre de la sauce énergique que sait préparer le groupe mais qui devient répétitive au fil du disque. Dommage car le potentiel du groupe est pourtant perceptible au milieu de tout ça. Il n'aurait sans doute fallu qu'une étincelle pour que cette galette soit restée dans les anales.
Malgré un manque d'originalité, ce disque a au moins le mérite d'être efficace mais, et c'est là son point fort finalement, reste surtout méconnu sur le Vieux Continent et les curieux ou autres nostalgiques de cette époque y trouveront sans doute ce petit quelque chose qui fonctionnait et les fera frissonner. Sans intérêt majeur, mais pas désagréable.
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