Artiste : Russian Circles
Album : Station
Deuxième Album
Sortie : 2008
Genre(s) : Post-Rock, Post-Métal, Instrumental
Label(s) : Suicide Squeeze, Sargent House
Morceaux à écouter : Campaign, Harper Lewis, Youngblood
♥♥♥♥♥
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Véritable mutation dans la musique du groupe, ce second album est une sorte de renaissance. Le départ de Colin DeKuiper à la basse, remplacé par Brian Cook, y est peut-être pour quelque chose. Quoiqu'il en soit, on s'éloigne du style "brut" du premier album qu'était "Enter".
Comme si le trio avait mûri ou s'était assagi, on est davantage dans un Rock aérien, atmosphérique et surtout beaucoup moins agressif que sur le premier opus. La pochette d'arabesques abstraites a laissé place à quelque chose de figuratif : une troupe militaire avec ses deux cuisiniers (du moins, on suppose). Le split "Upper Ninety", sorti la même année que "Enter", introduisait déjà le nouveau genre musical qu'allait développer le combo dans son futur album. Ainsi, le très beau "Campaign" qui ouvre cette galette illustre parfaitement ce changement : un morceau léger, essentiellement basé sur les ambiances et la guitare. Car que peut-on bien faire quand on a qu'un seul guitariste sous la main ? Utiliser des pédales et des samplers pour habiller le tout. Pour cet exercice, Russian Circles s'en sort très bien et arrive même à nous faire oublier que derrière un tel travail, il n'y a que trois mecs derrière leurs instruments.
Les ambiances sont donc soignées mais à ça on pourra reprocher la perte de composition "brutes de décoffrage" comme celles servies sur "Enter". La pilule passe de façon différente, avec moins de mordant. "Harper Lewis" renoue pourtant avec ces notes dissonantes si chères aux premières productions du groupe. Le tout est cependant plus rond, plus clair. Oui, il y a davantage de poésie et d'onirisme : finis les riffs vengeurs et épiques. Comme si la guerre était finie et qu'il fallait tout reconstruire, "Station" est un véritable nouveau départ que le morceau du même nom pourrait parfaitement illustrer : une première partie en puissance et une fin en finesse et tout en montée jusqu'à un dénouement final qui va se perdre dans un silence qui met presque mal à l'aise. "Youngblood" a le mérite d'offrir à la batterie son intérêt plus ou moins perdu dans les productions de cet album et le tout s'achève sur "Xavii", une sorte de balade mélancolique qui ferait oublier que Russian Circles, à la base, c'était davantage du Métal Instrumental que du Post-Rock léger et atmosphérique...
Même si on regrettera le son plus gras et brut du premier album, Russian Circles évolue et change progressivement de registre avec "Station", un album qui, comme son aîné, offre peu de titres (six au total) mais pour une écoute de plus de quarante trois minutes. Du travail donc, davantage centré sur l'émotion et les ambiances, qui peut décevoir parfois, ou au contraire ravir ! "Station" est néanmoins un très bon album qui profite d'une production impeccable et qui s'écoute bien en plus d'ouvrir de nouvelles voies pour Russian Circles. Magique !
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