Artiste : Ratatat
Album : Ratatat
Premier Album
Sortie : 2004
Genres : Electro Rock, Rock Expérimental, Instrumental
Label : XL Recordings
Morceaux à écouter : Seventeen Years, El Pico, Germany to Germany
♥♥
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Je n'oublierai jamais la première fois où j'ai entendu du Ratatat. Retour en arrière de quelques années - une demie dizaine d'années d'ailleurs, déjà ! - lors d'une année étudiante et d'un partage de fichiers mp3 avec un pote, histoire d'écouter un peu ce que l'autre avait dans son iPod, et réciproquement. Un jour, donc, ne sachant pas trop quoi écouter en rentrant de cours, il y a eu ce fameux moment toujours étrange quand on se met à écouter un artiste dont on ne connaît rien et où j'ai cliqué sur "Play" pour lire le dossier intitulé "Ratatat". Sur ce chemin du retour de cours, à pied dans les rues de Marseille, c'est "Seventeen Years" qui est entré dans mes oreilles...
Pas vraiment du Rock, ni de l'Electro non plus, mais une sorte de mélopée instrumentale insufflée par une sorte de naïveté invitant à la contemplation. Ratatat fait dans la légèreté, dans le spirituel même, oserais-je dire. Un côté très bobo finalement (peut-être est-ce ça le côté bobo new-yorkais ?) qui passe vraiment très bien en soirée compte tenu du style instrumental que développe le duo formé en 2001. Le style est industriel et même les guitares se parent d'effets donnant clairement l'impression qu'elles aussi sont des synthés. C'est clairement là qu'est l'originalité du groupe, même si les deux gaillards ne sont pas les premiers à le faire.
Un premier album de quarante-cinq minutes qui se tient à sa direction, employant les machines pour remplacer les musiciens manquants, comme la boîte à rythmes en guise de batterie par-exemple. pour le reste, ce sont les deux compères multiinstrumentistes qui s'échangent les rôles, passant de guitariste à bassiste, ou de guitariste à claviériste en fonction des titres joués.
Musicalement, rien de bien fou même si on peut noter quelques petits riffs plus énervés que sur l'ensemble de l'album sur de rares titres, rappelant que le Rock est bien à la base du projet ("Desert Eagle"). Le reste n'est que ritournelle de composition, certains synthés faisant penser à un orgue de barbarie parfois ("Bustelo"). Il y a cependant un truc qui fait toute l'identité de Ratatat, un son, une façon de composer. Une poésie peut-être. S'écouter un morceau indépendamment du reste est même très agréable malgré la molesse de certaines balades ("Spanish Armada"). Le problème, c'est que se passer les quelques onze titres de l'album à la suite met en relief toute la redondance musicale du duo. Le moindre détail qui faisait le charme d'un morceau se retrouve ça et là et on en vient à une certaine lassitude, comme l'impression d'écouter un peu la même chose, mais en différent.
Ratatat a donc son style, un son propre et facilement identifiable ("Germany To Germany"), mais c'est aussi un gros point faible. Alors, certes, l'album est maîtrisé et se tient à ce fil conducteur, mais aucun titre ne sort véritablement du lot malgré les efforts de variations dans les différentes compos. Comme dit plus haut, ce premier opus est donc un album qui s'apprécie en soirée, comme ambiance de fond. Un truc qu'on n'a pas besoin d'écouter vraiment car instrumental, et de ce fait quelque chose qui passe très bien quand on n'y prête pas vraiment attention. C'est en tout cas l'impression que m'a fait cet album après l'avoir écouté à maintes et maintes reprises.
Un truc à découvrir, par curiosité, à écouter dans certaines conditions, et qui est vraiment loin d'être mauvais. Au contraire, même.
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