27/11/2012

[Album] Deftones : "Koi No Yokan"

Artiste : Deftones
Album : Koi No Yokan
Septième Album
Sortie : 2012
Genres : Métal Alternatif, Métal Expérimental, Shoegazing
Labels : Reprise Records, Warner Bros
Morceaux à écouter : Leathers, Poltergeist, Tempest, Gauze
♥♥♥♥♥
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N'ayons pas peur des mots : Deftones est comme du bon vin qui se bonifie avec l'âge et cet opus est sans doute le meilleur depuis "Around The Fur". L'album éponyme de 2003 apparaît définitivement comme une erreur de parcours et depuis "Saturday Night Wrist", c'est toujours un réel bonheur de retrouver la bande de Sacramento pour une nouvelle galette. Voilà donc le fameux "Koi No Yokan" (qui se traduit plus ou moins par le sentiment ressenti lorsque l'on rencontre une personne qu'on s'apprête à aimer...), deuxième album produit sans la participation du bassiste Chi Cheng, figure charismatique du groupe (qui se remet lentement de sa sortie de coma suite à son accident de voiture), et signé chez Reprise Records (pareillement que "Diamond Eyes") avec toujours Nick Raskulinecz aux commandes. Un visuel qui reste dans un même niveau de classe que les deux opus précédents et qui bien que présentant une photographie, reste tout de même abstrait (j'y reconnais personnellement une vue urbaine de baies vitrées de grands immeubles, comme la fameuse scène de Skyfall à Shanghai dans le dédale de vitres aux reflets colorés dans le building, mais ce n'est que mon impression).

Septième album pour un groupe qui n'en finit pas de satisfaire ses fans et proposer une musique toujours plus riche et travaillée, s'éloignant toujours un peu plus du Métal conventionnel. Un album dont la promo a été assurée par la sortie de deux morceaux qui sonnent pour moi comme les deux pièces maîtresses des onze titres proposés. "Leathers" a en effet été larguée sur la toile, et ce gratuitement, le 19 septembre dernier (2012) puis "Tempest" le 9 octobre. Deux morceaux qui rappellent toute l'intensité de la musique de Deftones, l'émotion dégoulinant à travers les textes de Chino Moreno, l'épaisseur de la guitare de Carpenter et le groove qui en ressort. D'une façon étrange, on sent un réel bonheur dans cette musique, un épanouissement complet qui nous transporte lors de passages lyriques et poétiques d'une puissance rare ("Poltergeist"). Carpenter a d'ailleurs rangé ses six et sept cordes au placard pour ne jouer que sur une huit cordes qui démontre tout son potentiel dans des riffs inspirés comme à l'époque de "Around The Fur", le bonhomme nous présentant d'ailleurs son instrument avec humour et enthousiasme. Mais il serait bien inutile de parler de chacun des compères de façon indépendante tant Deftones offre là une alchimie complète où le travail de tous est perceptible sur toutes les couches de leur musique (Delgado présente d'ailleurs ici un travail magnifique sur les ambiances, comme sur "Gauze" ou "Entombed").

Mais c'est vraiment dans le travail de composition que Deftones arrive encore à nous charmer : on a droit à de magnifiques pièces à deux guitares ("Leathers", "Gauze") qui rappellent que Chino Moreno est un musicien en plus d'être chanteur, même si l'exercice est difficile pour les prestations live, sans pour autant être de mauvaise facture, loin de là même. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le bonhomme tire meilleur profit de sa voix mutante au fil du temps. Celle-ci développe de plus en plus un lyrisme perceptible qui m'a pratiquement donné l'impression d'entendre du Maynard James Keenan sur l'intro de "Tempest"...

Enfin bref, il serait possible de faire l'éloge de cette galette pendant plusieurs paragraphes encore mais comme toute pièce de Deftones, c'est à l'écoute que la magie opère et il faut bien être totalement insensible au genre pour ne pas reconnaître qu'on est là face à un bel album. On regrettera peut-être la durée d'un titre comme "Rosemary" mais même cette pièce peut être appréciée à sa juste valeur après un certain nombre d'écoutes. Au final, malgré quelques (toutes petites) longueurs ("Romantic Dreams" par-exemple), on termine l'écoute en ayant passé un très agréable moment et l'envie de se repasser l'album dans son intégralité pour mieux l'appréhender.

Du beau boulot donc, qui vient rappeler que Deftones n'est pas à bout de souffle et arrive encore à nous faire rêver et vibrer. Quant à "Eros", après un bijou comme celui-ci, on peut encore l'attendre, si on ne l'a pas déjà oublié...

2 commentaires:

  1. Le seul album que je connaisse de Deftones et une pépite, vraiment... à écouter souvent, de bout en bout sans interruption, tranquille...
    Entombed est une de mes préférées, chargée en émotions et calme à la fois, comparée à d'autres de l'album, comme Leathers, magnifique aussi.

    Il faudrait qu'un de ces jours je me lance et que j'aille découvrir leurs autres albums !

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    Réponses
    1. Ce dernier album est une pépite mais les deux premiers sont et resteront cultes pour moi :)

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