Artiste : Icicle
Album : Under The Ice
Premier Album
Sortie : 2011
Genres : Electro, Drum and Bass, Dubstep, Down Tempo, Techno Minimale
Label : Shogun Audio
Morceaux à écouter : Dreadnaught, Breathing Again, Arrows
♥♥♥♥♥
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On va encore dire que je rabâche sans arrêt la même chose mais la pochette d'un album en dit souvent (très) long sur son contenu et il n'y a pas besoin ici d'avoir bac+5 pour comprendre que "Under the Ice" est loin d'être un album commun. Un portrait à peine lisible, à peine visible aussi, déstructuré, aux facettes multiples et aux tonalités pourtant froides et homogènes. Oui, c'est bien un disque cérébral que voilà.
Et le disque est à l'image de son producteur : Jeoren Snik, de son vrai nom, est un de ces mutants à la tête de surdoué-geek, lunettes sur le nez, mine un peu éteinte et personnage en retrait, qui maîtrise son sujet comme il se doit et n'hésite pas à pratiquer différents styles musicaux parfois pointus d'une façon remarquable pour un résultat très personnel et propre. En gros, une musique qui ne laisse pas indifférent et qui s'identifie rapidement. Le hollandais désormais établi à Londres compose une musique épurée, parfois minimaliste, où l'on retrouve évidemment Drum and Bass et Dubstep mais abordés d'une manière foutrement personnelle. Cependant le bonhomme respecte une règle qui est bien souvent oubliée par la plupart des producteurs du genre : il n'y a parfois pas besoin de boum-boum incessant ou de basses fracassantes pour offrir de la musique à l'impact fort.
Et c'est ici tout l'intérêt de ce disque qui explore toute la froideur de sons à la fois organiques et synthétiques (paradoxal ?), à la touche cristalline et métallique ("Nausea"). L'écoute au casque permet même d'accéder à différents niveaux de lecture, tant et si bien qu'on a parfois l'impression d'écouter deux morceaux différents simultanément ("Top Of The Page").
Mais revenons aux genres. Bien évidemment, chacun mettra la terme qui lui plaît dessus : Drum, Dubstep, Down Tempo, etc. Mais ce qu'il faut noter, ce sont ces petites touches particulières venues pointer le bout de leurs nez sur chaque pièce de cet album. Entre sonorité orientales et volées de flèches nous frôlant les oreilles ("Arrows") ou ces étranges synthés qui semblent presque communiquer avec nous sur fond d'éclairs sonores perçants ("Europa"), on retrouve des beats plus "conventionnels" et des samples de voix spectrales appuyées par un rythme qui mettrait l'auditeur presque en transe ("I Feel U").
L'ensemble met parfois mal à l'aise mais à travers cette caverne de glace aux échos étranges, on trouve tout de même un semblant d'humanité grâce aux voix mises au service de ces ambiances éthérées. Ainsi, quelques personnalités comme SP:MC ou DRS se prêtent au jeu, mais c'est surtout la voix très particulière de Robert Owens qu'il faut souligner ici ("Redemption", "Step Forward").
Voilà donc un album singulier, à la personnalité forte et à la ligne directrice maîtrisée du début à la fin. Sans trop en faire, Icicle arrive ici à captiver, à envoûter, à hypnotiser son auditoire par un travail pointilleux et ô combien méticuleux. Un disque qui n'est cependant pas si accessible qu'il pourrait le paraître et dont une écoute attentive au casque est presque obligatoire. Un trip à la fois froid et spatial qui ne laisse pas indifférent.
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