Artiste : The Charm The Fury
EP : The Social Meltdown
Sortie : 2012
Genrees : Métalcore, Hardcore/Post Hardcore Métal
Label : Autoproduction
♥♥♥♥
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Se prendre une bonne mandale dans la face, parfois, ça fait du bien, ça fait circuler le sang et ça réveille. Cet EP, c'est carrément une bonne baffe en pleine gueule. The Charm The Fury n'y va pas de main morte et tape dans ce qui fonctionne bien depuis quelques années, à savoir un Métalcore puissant et dense, à l'énergie calibrée pour faire mouche dans les fosses lors de prestations Live.
Rien de bien fou donc, quand on voit le nombre de groupes qui pointent le bout de leur nez depuis quelques années, lancés par des "pionniers" comme Parkway Drive ou Walls Of Jericho. Et ce n'est pas par hasard que je fais le rapprochement avec ce dernier groupe car The Charm The Fury est lui aussi emmené par une femme (Caroline Westendorp, son nom rappelant évidemment que le groupe est originaire des Pays-Bas). Et tout comme Candace Kucsulain ou notre regrettée Candice Clot (désormais remplacée par Rachel Aspe à la tête d'Eths), cette gonzesse en a dans le pantalon comme on dit dans le "jargon métallistique" : une voix qui ferait blêmir un enfant de chœur, burnée mais surtout maîtrisée. Car ce n'est évidemment pas la seule à beugler dans un micro (il suffit d'aller jeter une oreille sur les quelques donzelles citées plus haut) mais il faut admettre que Caroline fait mouche dès les premières secondes de "The Social Meltdown" : gutturale, rauque mais paradoxalement si claire et parfaitement traitée. C'est d'ailleurs sur le chant clair que la miss s'illustre, apportant une touche de fraîcheur carrément appréciable.
Car The Charm The Fury ne fait pas dans la dentelle (quoique, parfois) et offre un Métalcore virulent, dense et pêchu. Une épaisseur certainement due à deux guitares qui ne s'arrêtent pratiquement jamais de balancer du riffs bien gras, même si on doit reconnaître quelques subtilités bienvenues pour enrichir l'ensemble et ne pas tomber dans une facilité trop redondante. Et à ce petit jeu, c'est sans conteste "Virtue Of Leadership" qui remporte la palme, profitant d'une recherche toute particulière sur l'architecture (en comparaison des autres titres de l'EP) avec des lignes riches et envolées et même un solo délectable en conclusion.
Côté textes, c'est à l'image du nom de l'EP : un regard critique de la société et des rapports entre les individus, souvent teinté de pessimisme mais qui profite de quelques finesses dans la rime et l'écriture, de façon plus générale. C'est fédérateur et ça passe plutôt pas mal.
Alors, évidemment, on pourra reprocher au groupe de trop se calquer sur les grosses productions américaines, notamment dans le rendu sonore, la batterie étant sans doute l'instrument le plus symptomatiquement traité de sorte que la grosse caisse et caisse claire sonnent de cette façon si particulière pour un son à la fois clair et profond. Il suffit de comparer avec un groupe de chez nous comme Ellipse pour tout de suite noter la différence. Toutefois, The Charm The Fury profite d'une énergie maîtrisée pour quelques surprises, notamment au niveau de breakdowns ne tombant pas trop dans le convenu ("Bridges"), sans oublier les gangvocals qui vont avec ("Dirty South") pour une expérience ereintante, dans le bon sens du terme.
Un premier EP qui frappe fort, donc. Un peu répétitif à la longue, mais une bonne grosse claque vitaminée qui vient apporter sa pierre à l'édifice du Métalcore pourtant déjà bien étoffé. Musicalement, ça passe vraiment bien, il y a quelques petites surprises, du riff entraînant et énergique et on ne demande pas mieux, finalement. Reste à savoir si le groupe arrivera à conserver une certaine originalité par la suite ou tombera dans l'immense flot du genre pour finalement se noyer et perdre son authenticité européenne. Affaire à suivre.
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