Artiste : Morcheeba
Album : Who Can You Trust ?
Premier Album
Sortie : 1996
Genres : Trip Hop, Alternatif, Soft
Labels : Indochina (China Records), Discovery/Sire/Warner
Morceaux à écouter : Tape Loop, Howling, Almost Done
♥♥♥
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Qu'y a t-il de plus relaxant qu'un bon petit Morcheeba dans son casque en prenant le soleil ? Pas mal de choses, en fait, mais il faut reconnaître que le groupe (pourtant formé en 1995) a eu le mérite de pondre un premier effort qui n'a pratiquement pas pris une ride, tant musicalement que dans le son tout simplement. Le Trip Hop est un genre qui ne s'écarte que très rarement du sentier balisé dès sa création au début des années 1990 pour la bonne et simple raison qu'il tire ses influences de tellement d'autres genres musicaux qu'il est difficile de faire plus "simple" et éclectique, tout en restant d'une douceur qui déplaît difficilement à la majorité des foules. En gros, ça passe bien, en toutes circonstances.
Morcheeba sort cette première galette en 1996, tout juste un an après sa formation qui compte en ses rangs un DJ, un multi-instrumentiste et une voix en la personne de Skye Edwards qui à l'époque venait tout juste de passer la vingtaine. Pas moins de douze titres en version originale pour pratiquement une heure de musique en boîte : autant dire que le travail est considérable pour seulement trois personnes.
Musicalement, du beat léger, au tempo lent, largement inspiré du Hip-Hop, et des instruments variés, le tout mêlé à des samples et sessions de scratching qui ne font qu'ajouter une touche Electro des plus appréciables pour composer un style résolument Trip Hop. Mais le pouvoir enivrant de Morcheeba repose en grande partie sur la voix de Skye Edwards, impossible de le nier. D'une douceur incomparable, claire et envoûtante, c'est comme de l'eau de roche que les textes coulent dans nos oreilles. Difficile de ne pas tomber sous le charme et surtout de couper court à l'expérience : l'album passe comme une lettre à la poste, on peut difficilement le nier.
Malgré tout, la longueur des pistes laisse parfois pantois. Certes, c'est agréable, doux et chalheureux même, mais le Trip Hop, c'est un genre qui "prend son temps", la durée moyenne des pistes de cet album avoisinant les cinq minutes, voire davantage. Un côté répétitif pourtant cassé par le talent de Ross Godfrey dont les solos de guitare passeraient presque inaperçus si on n'y prêtaient pas l'oreille tant les effets de la six cordes noient ces derniers dans le bain musical que propose le groupe ("Never An Easy Way"). Je l'ai dit : ça coule tout seul, ça frémit parfois, mais ne déborde jamais. Un calme largement assumé et bien plus "smooth" que ce qu'une autre référence dans le genre comme Portishead sait offrir. En témoigne l'interminable "Who Can You Trust" qui s'étale sur pratiquement neuf minutes, comme carrément passé au ralenti. Parfait pour faire une sieste !
On notera quelques petites subtilités, notamment "Col", sans aucune percussion, et les courts interludes instrumentaux que sont "Post Houmous" et "Enjoy The Wait", ainsi qu'un "End Theme" tout droit sorti de la playlist de l'ascenseur du premier building venu.
Un premier album à savourer à l'ombre, en terrasse, pour une bonne journée de farniente en plein été, ou au calme dans son salon pour se faire un petit somme. Doux, calme, reposant, relaxant peut-être même pour certains. Une douceur accessible à tous.
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