EP / Live : Live in London NW5 2012 / La Cigale - Janvier 2013
Sortie : 2012
Genres : Post Hardcore, Electro, Dubstep
Label : Autoproduction
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Depuis la sortie d'un troisième album au début de l'année dernière, il y a environ un an, le quatuor n'en finit pas de tourner et c'était toujours avec un petit pincement au coeur que je me délectais de leurs prestations Live en vidéo sur leur chaîne Youtube.
Le groupe a toujours eu la particularité d'être généreux avec son public et ce n'est pas le fait d'offrir gratuitement ce petit EP Live qui nous fera dire le contraire. Ce quatre titres (qui en renferme en réalité sept si on compte bien) est en effet téléchargeable depuis le site officiel du groupe (à télécharger ici). Au programme, quelques titres phares du dernier opus enregistrés lors d'un concert à Londres en février 2012 avec, en prime, le fameux "Mothership" et son intro "Motherstep". Un petit plaisir coupable qui a malheureusement un goût amer quand on se rappelle soudainement qu'on est dans son salon et pas dans la fosse pour vivre des moments pareils...
Alors, évidemment, le groupe est déjà passé plusieurs fois en France mais, en ce qui me concerne, je n'avais jamais eu la chance de pouvoir me déplacer aux endroits en question. Il aura fallu attendre ce mois de janvier 2013 pour réaliser un petit rêve qui a pris forme il y a maintenant presque six ans lors de la sortie d'un premier album qui m'avait mis une sacrée claque à l'époque ! Cela faisait pas mal de temps que le groupe avait annoncé son tour européen de début d'année 2013 et il ne m'a pas fallu longtemps pour décider de traverser la moitié de la France pour (enfin !) vivre un concert du quatuor british.
Direction Paris et la (petite) salle de La Cigale pour enfin vivre le show depuis la fosse. Arrivée sur place un peu en retard (ce qui évitera l'attente dans le froid, heureusement), une pinte de bière au bar et direction l'intérieur d'où on sent déjà les murs vibrer sous le martellement de l'Electro-Métallo-Mathcoreux de Rémi (The Algorithm) malheureusement seul sur scène, son compère Mike Malyan étant avec Monuments, son groupe, en Inde, pour un festival. C'était à prévoir, la fosse est médusée devant la musique que notre frenchy-geek propose ce soir-là, surtout qu'il faut croire que ce n'est pas tout le monde qui était au courant de sa participation en tant que première partie. Pourtant, le public est réceptif à sa prestation et ne lésine pas sur les applaudissements, ce qui n'est pas pour déplaire au garçon qui remercie bien tout le monde à la fin de sa session, d'une façon un peu gênée.
Pour la suite, c'est Cancer Bats qui s'y colle et là on change de ton. Personnellement, je n'ai jamais pris le temps d'écouter ce groupe qui tourne déjà depuis pas mal de temps avec Enter Shikari. Et s'il y a bien une chose que je n'aime pas dans un concert de Hardcore, c'est me pointer sans connaître les textes pour les reprendre avec rage, le point levé. Tant pis, j'en profite pour observer le show en sirotant ma binouse car je sais bien que ce n'est pas pour Enter Shikari qu'il faudra espérer pouvoir garder mon gobelet plein... Les gaillards de Cancer Bats ont une allure difficile à décrire : le chanteur m'a très largement rappelé un certain Matt Tuck (de loin), avec ses cheveux longs, tandis que le guitariste, qui ressemblait plus à un viking venu nous trancher la gorge, avait davantage l'air de débouler d'une quelconque groupe de Black Métal norvégien ou suédois... Niveau son, Cancer Bats n'y va pas par quatre chemins et envoie rapidement la sauce, un son gras et épais qui sonne très New Yorkais pour un groupe canadien. On a d'ailleurs droit à quelques mots dans un français presque impeccable et les gaillards le savent, ils ont un public entre les murs de La Cigale, mais il y a une grande majorité des gens venus ce soir pour Enter Shikari... Qu'à cela ne tienne, la fosse apprécie fortement la prestation du combo de Toronto et c'est même avec surprise que je remarque que la majorité du public est relativement jeune lorsque que je découvre deux gonzesses hautes comme trois pommes se lancer dans un enchaînement de mosh...
C'est alors que la scène se vide et que la fosse s'emplit. Les "fluokids" ont sorti les bracelets phosphorescents et la régie balance un compte à rebours de dix minutes qui ne peut que faire trépigner un mec comme moi qui attend ça depuis plusieurs années. J'en profite pour discuter avec deux trois personnes autour de moi : un petit groupes de mecs qui ont la quinzaine m'avouent qu'ils ne connaissent le groupe que depuis une paire de semaines tandis qu'un autre explique les avoir découverts avec "Common Dreads"... J'ai l'impression d'être déjà vieux...
Juste avant que le show ne débute, tout le monde est paré. Depuis plusieurs mois de tournées, tout le monde est rôdé et sait très bien que le groupe commencera par le combo "System/Meltdown" : ça ne rate pas et la salle connaît les textes par coeur. La fosse s'emballe et, malgré quelques types désagréables venus ici pour en découdre plutôt que pour profiter de la musique et de la prestation du groupe, le plaisir et le show ne faibliront pas, sauf pour la petite pause imposée par "Stalemate" judicieusement placé en milieu de session, histoire que tout le monde puisse reprendre son souffle. Niveau setlist, le groupe ne se fout pas de nous et enchaîne (dans le désordre) "Gandhi Mate, Gandhi", "Sssnakepit", "Warm Smiles...", "Arguing With Thermometers", et réussit même à placer un "Return To Energizer" au milieu des incontournables "Antwerpen", "Juggernauts" ou encore "Sorry You're Not A Winner". J'en oublie tant le show a vu défiler toutes les petites perles que le groupe a pu pondre depuis toutes ses années c'est avec une grande générosité que la bande offre quelques trois ou quatre (je ne me souviens plus) morceaux supplémentaires après un rappel qui a fait trembler le sol de La Cigale et un final sur "Zzzonked" pour achever tout le monde. Royal.
Oui, les bonhommes se sont donnés et à en croire leurs larges sourires, ont surtout apprécié le chaleureux accueil français. On pourrait même penser que c'est avec un peu de surprise qu'ils ont découvert dans la moiteur de la salle parisienne un public qu'ils ne supposaient pas forcément trouver. Et Enter Shikari ne serait pas Enter Shikari sans l'état d'esprit décomplexé du groupe : Rob s'essaie au français mais se fait rapidement voler la vedette par Rory qui ira même jusqu'à surfer sur sa gratte elle-même portée par une fosse dense au possible, sans oublier les frasques de Rou qui a pris quelques bains de foules...
Alors, évidemment, ce n'est que la première fois que je voyais les gaillards en Live et même si j'avais pu "manger" les vidéos de la plupart de leurs autres prestations sur Youtube, difficile d'être déçu après un moment pareil. Oui, ça valait le coup d'attendre (c'était même "de la balle" comme on dit) et dès la prochaine occasion, je me refais une soirée en compagnie des quatre lascars car eux, c'est sûr, ils savent mettre l'ambiance !
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