Artiste : Coheed and Cambria
Album : The Second Stage Turbine Blade
Premier Album
Sortie : 2002
Genres : Rock Alternatif, Métal Alternatif, Post Rock, Rock Progressif
Label : Equal Vision, Defiance
Morceaux à écouter : Time Consumer, Delirium Trigger, Hearshot Kid Disaster, 33
♥♥♥
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Découvert il y a quelques années déjà, ce groupe fait partie de ce que je qualifie de "troupe d'allumés". Pas que ces mecs-là soient totalement barrés ou produisent une musique bizarre ou vraiment différente du reste mais il y a quelque chose chez Coheed and Cambria qui met le groupe à part. Formé en 1995 mais s'appelant ainsi depuis 2001 seulement, le quatuor qui compose cet album l'année suivante offre une expérience musicale assez étrange.
En effet, emmené par Claudio Sanchez, véritable personnage pluridisciplinaire (il est écrivain en plus d'être musicien compositeur), le combo raconte au fil de ses morceaux (mais surtout albums) une histoire de science fiction appelée "The Amory Wars". Coheed et Cambria sont en fait les deux protagonistes principaux de cette fameuse histoire. Il est donc question de dévoiler l'intrigue au fil des compositions. Un parti pris dangereux mais qui se révèle être le point fort du groupe qui effectue là un véritable travail cross/transmédia, alternant musique et écriture via la publication de différents volumes de "The Amory Wars".
Mais on est ici pour parler musique alors parlons-en. Je me souviens que c'est dans une vidéo quelconque postée sur Youtube que j'ai découvert ce groupe. Il s'agissait de "Delirium Trigger" et je remercie la personne qui l'avait utilisé dans son montage d'avoir fourni les crédits du groupe sinon il y a fort à parier que je serais passé à côté. Ce morceau distille l'émotion toute particulière de la cause perdue décrite dans les textes. C'est à mes yeux le morceaux qui porte l'album. Cependant, et je sais que bon nombre de personnes s'y sont laissées prendre, je croyais que Claudio était en fait une chanteuse ! Bon, certes, une fois qu'on connaît son nom, difficile de s'imaginer autre chose qu'un homme.
Et c'est bien cette voix qui hypnotise l'auditeur au fil des dix pistes de la première édition de cette galette. Un timbre très féminin, qui porte haut, en passant par le murmure enfantin (début de "Devil In Jersey City"), la plupart des chants criés étant hurlés par les guitariste et bassiste. Malgré une musique très Rock et quelques passages Post Hardcore/ Pop Punk relativement rares ("33"), la voix de Sanchez permet de "faire passer la pilule" pour l'auditeur le plus récalcitrant. Une sorte de lyrisme qui s'écoule sans problème et permet d'ajouter cette poésie si particulière. Poésie qui devient un exercice extrêmement difficile compte tenu des lignes que doit se taper l'ami Sanchez pendant qu'il joue de ses cordes vocales mais l'animal s'en sort plutôt bien (un exercice qui prend tout son sens en live).
En effet, musicalement, Coheed and Cambria ne fait pas dans le facile. Les riffs s'enchaînent de façon surprenante, avec de nombreux changement de tempo, des dissonances parfois difficiles à digérer ("Junesong Provision") qui font que le contenu est relativement chargé et demande un certain effort à l'écoute. Une fois cette épreuve passée, il est possible d'apprécier toutes les subtilités dans le travail de composition, notamment sur les intros ("Time Consumer", "Everything Evil", "Delirium Trigger").
Un premier disque travaillé, qui s'écoute relativement bien même si cet exercice peut se révéler délicat pour l'auditeur non averti. Une oeuvre atypique qui se démarque du reste grâce à un leader excentrique et charismatique en la personne de Sanchez, véritable bête de travail et surtout de scène. Un petit régal qui n'est cependant pas accessible pour tous.
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