29/11/2011

[Album] Long Distance Calling : "Satellite Bay"

Artiste : Long Distance Calling
Album : Satellite Bay
Premier Album
Sortie : 2007
Genres : Post Rock, Post Métal, Progressif, Instrumental
Label : Viva Hate Records
Morceaux à écouter : Jungfernflug, Fire in the Mountain, Built Without Hands
♥♥♥
>Site Officiel et MySpace du groupe<

Tandis que les "States" règnent en maître sur la scène Post Rock et Post Métal mondiale avec des groupes comme Pelican, Russian Circles ou encore Red Sparowes, l'Allemagne vient redorer le blason européen du genre avec ce groupe formé par cinq valeureux compères en 2006. Après une première démo répondant au nom très spécial de "dmnstrtn" (comprenez "démonstration" en bon vieux français, si je ne m'abuse) sortie dès cette même année 2006, le quintet pond ce premier opus l'année suivante.

Certes, le genre a beau être florissant depuis pas mal de temps, la tendance est dernièrement aux productions instrumentales. Se passer de voix devient alors un handicap, ou un atout. Toute l'émotion doit passer par la musique et les mélodies, mais aussi par les ambiances. Et le groupe l'a bien compris : deux guitares qui pondent des notes à la chaîne sans pour autant oublier de se compléter (final de "Fire In The Mountain"), une batterie omniprésente qui a la lourde responsabilité d'assurer les intros la plupart du temps ("Jungfernflug", "The Very Last Day") accompagnée souvent par la basse, profonde. Mais le pouvoir absolu du groupe se trouve entre les mains de Reimut van Bonn qui s'occupe exclusivement de machines et de synthés pour les sons d'ambiance. On s'y perd et surtout on s'y laisse perdre : le voyage est riche et nous rappelle des mélopées d'antan à la Pink Floyd. Afin de planter le décor, on a droit à des samples de voix mais on notera surtout le bruit d'un avion en vol, comme si on se trouvait dans la cabine, en véritable intro de l'album. Sorte d'écho à la pochette : une vue aérienne, très aérienne même. Comme la musique finalement...

Comment expliquer que chaque note est une étincelle dans une sorte de brouillard spatial et musical ("Swallow The Water") où les mélodies viennent se perdre et se promener ? On s'étonne à balancer la tête sur des passages planants et cristallins et à s'arrêter justement sur d'autres plus heavy qui viennent marteler les oreilles pour marquer un temps, une péripétie dans le morceau ("Aurora"). Morceaux ? Pièces, pardon. Sept pistes pour une heure d'écoute presque. Autant dire que l'expérience est accrocheuse et nécessite plusieurs écoutes supplémentaires pour pouvoir appréhender toutes les subtilités qu'on nous offre ici.

Une batterie qui carillonne pour pimenter le tout de sons de "cloches" aussi surprenants que plaisants ("Jungfernflug") même si le traitement de l'instrument aurait pu être un peu meilleur et un Peter Dolving (The Haunted) qui vient prêter sa voix pour un morceau sombre et torturé : "Built Without Hands".

Un grand plaisir dont on découvre encore des subtilités même après dix écoutes. Une maturité déconcertante pour un premier album, signe que le potentiel est grand et que l'aventure ne fait que commencer. Du grand art, peu accessible cependant, sauf pour les grands amoureux du genre qui y retrouveront sans doute ce qui fait déjà la force d'autres groupes du même acabit.

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