05/04/2012

[Album] Ernest Ranglin : "Below The Bassline"

Artiste : Ernest Ranglin
Album : Below the Bassline
Sortie : 1996
Genre : Reggae, Jazz, Ska, Instrumental
Label : Island Jamaïca Jazz records
Morceaux à écouter : Surfin', Ball Of Fire, Black disciple
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<

Ernest Ranglin incarne à lui seul toute une page de la musique moderne. Né en Jamaïque en 1932, Ernest est l'un de ces autodidactes qui ont choisi la Guitare comme LV1 option lourde pour s'exprimer. Tout débute en 1958, un certain Chris Blackwell, producteur de renom, passe un séjour dans un hôtel jamaïcain et entend depuis sa terrasse un curieux musicien. Sur le champ, il décide de l'enregistrer. Ernest Ranglin est lancé dans le circuit. Il monte ensuite sur des scènes aux côtés du non moins talentueux Monty Alexander, pianiste, durant leur adolescence. Bien des albums suivent, où les inspirations, nombreuses, nous laissent à penser qu'Ernest a tout d'un véritable musicien. Il popularise le mento jamaïcain, sorte de blues rural en deux temps popularisé par les industries sous l'appellation "Calypso", innove en reggae, puis s'approprie le jazz en voyageant à travers l'Amérique. Trente ans s'écoulent, et Ernest décide de revenir aux sources, avec la parution de "Below the Bass line", traduisez "en-dessous de la ligne de basse", dans les studios de son île natale, qui demeurent ses résidences secondaires (Studio One).

"Below the Bass line" est un album aussi magistral que modeste. Ici, pas de chant, pas de dénonciation, juste un dialogue entre une guitare et un piano sur des percussions tendres (Idris Muhammad) et une lourde basse aux sons bien ronds (Ira Coleman). Après avoir tant enregistré et arrangé pour d'autres, Ernest affiche son nom sur le devant d'une pochette. Pour fêter cette renaissance, il convoque au piano ni plus ni moins que son ami d'adolescence, Monty Alexander. D'autres artistes font leur apparition, tels que Gary Mayone (clavier et percussions) ou le cubain Roland Alphonso (The Skatalites : saxophone tenor & soprano). Du très lourd.

Pour Ernest, être capable d'aligner dix notes à la seconde à soixante ans ne pose aucun problème, le tout avec un groove bien pesé (solos de "Surfin'"). La conversation avec le piano est un pur bonheur pour peu que l'on veuille y prêter une oreille musicale. Pas de démonstration de force à la Van Halen, pas d'effet pyrotechnique sur scène, pas d'odeur de snobisme non plus : la musique glisse, piste après piste, sous les murs de notre salon, de notre chambre, avec cette joie communicative, ce plaisir de partage du musicien.

On regrettera sans doute qu'il n'y ait pas de titre "initiatique" du genre pour des oreilles étrangères, mais lorsque ce skeud eud'ska entre dans votre médiathèque, l'envie de le brandir devant ses amis est immédiat. Et donc, ainsi, j'y cède.

Chronique rédigée par Comte Vergil.

2 commentaires:

  1. Beau blog. ;-) Ici, un petit portrait d'Ernie Ranglin : http://kaatsound.blogspot.fr/2012/12/ernest-ranglin-ernie-ranglin-je-me.html ! Bonne continuation...

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    1. Merci pour l'info et le compliment. Malheureusement, ce n'est pas moi qui ai rédigé cette chronique (comme je l'ai précisé en mention en bas de page) mais un pote qui a arrêté de participer au projet qu'est ce blog par manque de temps (et aussi par manque de courage, un peu ^^). Jolis papiers aussi sur ton blog : sacré travail !

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