Artiste : Toucan
Album : De Nuit
Premier Album
Sortie : 2014
Genre : Post-Rock Psychédélique, Synth Wave, Instrumental
Label : Autoproduction / Music Fear Satan
Morceaux à écouter : Autopista, Cascade Lumière, Toundra Express
♥♥♥
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De qui on parle ? Il y a des gens surprenants, dans la musique. Un peu comme les gars de As The Stars Fall qui sont passés de productions pour le Rap et le Hip-Hop français à un Electro des plus singuliers. En ce qui concerne les toulousains de Toucan, c'est un peu la même chose mais dans des genres musicaux bien différents. Composé de mecs évoluant dans pas moins de trois formations différentes que sont Drawers (Page Facebook / Page BandCamp), Selenites (Page Facebook / Page BandCamp) et Montreal On Fire (Page Facebook / Page BandCamp), il faut bien admettre qu'à l'écoute de la musique de ces groupes-là, Toucan n'a pas grand chose à voir. Une sorte d'ovni, finalement, né de la collaboration de cinq mecs aux influences et références diverses pour un résultat atypique et singulier. Voilà Toucan, accouché dans la ville rose. Et, clin d’œil ou simple coïncidence : devinez de quelle couleur est le fond de leur page BandCamp ? (nb : la page était entièrement rose à la rédaction de cette chronique, la couleur ayant été modifiée depuis)
Une musique cinématographique. Dire ça d'une musique instrumentale, c'est un peu un pléonasme tant le Post-Rock arrive à titiller l'imaginaire de l'auditeur un minimum concentré sur la musique. Avec Toucan, il y a quelque chose en plus. Comment ne pas avoir en tête un flot d'images et de références dès les premières secondes d'écoute du premier titre qu'est "Autopista" ? Malgré l'absence de texte, le nom du recueil - De Nuit - et le titre du morceau nous plongent dans cet univers de la route, dans une ambiance nocturne et pourtant bien éveillée. Comme lancées sur une autoroute éclairée par les lampadaires, les images fusent aussi vite que ces notes de guitare miroitantes et ces synthés psychédéliques nous rappelant un cinéma et une télévision des années 1970's et 1980's. Comment ne pas avoir à l'esprit des extraits de Drive (et son thème inoubliable par Kavinsky) ou des images de Nightcall, sans parler des fameuses bagnoles américaines indissociables des séries télé ou films comme, parmi tant d'autres, le Flic de Beverly Hills ? C'est peut-être "facile" et "naïf" en plus d'être subjectif, mais en y réfléchissant bien, ce genre de références frôle l'évidence. Car si on enlève cette basse, cette guitare et cette batterie qui apportent la fameuse touche de Post-Rock à l'ensemble, ces synthés qui fusent ("Néo-Séoul", "99 Parsecs") et ce saxophone qui pointe le bout de son nez sur les conclusions de "Cascade Lumière" et "Traum" nous rappelle incontestablement les bandes originales de films d'une autre époque.
Du Rock ? D'un prime abord, c'est sûr que ce n'est pas évident, les guitares s'entichant d'effets tellement psychédéliques que même ces instruments à cordes se parent d'une touche Synthwave particulièrement efficace. Quand au reste, on est en plein dedans. Même la batterie semble être une boîte à rythme parfois, chaque coup de caisse claire s'évadant dans le lointain intersidéral. Il y a véritablement du volume dans la musique de Toucan et, paradoxalement, du silence. Comme si les instruments évoluaient dans un espace immense où le son voyageait sur de longues distances avant de disparaître dans le vide. C'est grisant mais contribue à une ambiance générale singulière qui met la musique de Toucan dans une case à part. Mais le Rock est pourtant bien là, vivant, à travers ces instruments justement. La guitare qui vagabonde sur "Toundra Express" ou qui hurle sur le final de "99 Parsecs", cette basse omniprésente qui arrondit l'ensemble en délivrant un fil conducteur en trame de fond et cette batterie qui ne fait pas que donner le rythme mais qui existe et se libère sur quelques roulements, notamment sur le bridge de "Néo-Séoul". En cela, Toucan marie parfaitement ses influences et arrive à combiner des machines à un Post-Rock épais d'une façon surprenante pour un résultat réussi.
Premier tir réussi. Six titres. Pas moins, pas plus. On ne débattra pas sur le fait de décider s'il s'agit là d'un véritable album ou d'un EP mais ce premier recueil offre une bonne demie-heure de musique qui fait voyager dans le temps et l'espace. Et quand on sait qu'on peut en profiter gratuitement, il serait dommage de passer à coté de l'expérience. Toucan réalise là une transformation réussie sans même un coup d'essai pour un De Nuit singulier, voire même intemporel. C'est particulier mais on reste hypnotisé et ça, ça veut dire qu'il y a un truc. Cool.
nb : Ce premier recueil est aujourd'hui complété par une série de remixes à retrouver aux côtés des six morceaux originels, le tout étant toujours en téléchargement libre sur BandCamp.
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