Artiste : Guano Apes
Album : Walking On A Thin Line
Troisième Album
Sortie : 2003
Genres : Rock et Métal Alternatifs
Labels : BMG / GUN / Supersonic Records
Morceaux à écouter : Kiss The Dawn, Plastic Mouth, Sugar Skin
♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <
On me reprochera sans doute de me répéter un peu quand il s'agit de faire la comparaison entre des artistes ou albums, certaines mécaniques étant bien confortables à employer. Il se trouve que ça faisait quelques temps que je n'avais pas écouté Guano Apes et se farcir ce troisième album des allemands a mis en relief certains points déjà abordés lors de l'écoute de leur deuxième effort : Don't Give Me Names.
Le fait est que Guano Apes fait partie de ces groupes un peu à part malgré son appartenance à des genres plus ou moins convenus comme le Rock à fort penchant Métal, notamment grâce à une identité relativement affirmée et au charisme de Sandra Nasic. Pourtant, comme pour Incubus, la musique des allemands a un peu évolué au fil des années, passant d'un Funk Métal farouche et débridé à un Rock plus mature et pourtant toujours nerveux avec ce troisième album. Un tournant musical qui passe aussi par l'identité visuelle de l'album, à savoir ce fond noir avec pour seul rappel aux deux précédents cette minuscule chauve-souris accompagnant le nom de la formation (un pictogramme qui fait sans doute allusion au visuel de Proud Like A God).
Au programme, douze titres pour presque trois quarts d'heure de son en boîte, chose qui reste convenable quand on voit la maigreur que tendent à prendre certains albums à cette époque (le Meteora de Link Park, par-exemple). Musicalement, Guano Apes arrive une fois de plus à surprendre avec seulement trois musiciens. C'est carré, suffisamment riche pour qu'on s'y attarde et surtout d'une grande efficacité dans le travail effectué sur l'accessibilité. Sans en faire des tonnes, le groupe arrive à proposer quelque chose qui passe relativement bien pour un assez large public, à savoir un Rock pêchu qui tend à s'éloigner du Métal, où la guitare s'enrichit de quelques effets de pédale. On regrettera toutefois le fait que la plupart des titres profitent de deux lignes de six cordes, chose impossible à reproduire en Live pour un seul homme ("Dick", "Diokhan"). Pourtant, certains riffs pallient largement ce handicap grâce à une basse bien présente ("High") qui offre une ligne des plus sympathiques sur "Plastic Mouth".
Mais c'est surtout la voix de Sandra Nasic qui apporte à l'album ses variations d'un morceau à l'autre, et donc tout son réel intérêt, comme sait si bien le faire un Chino Moreno dans un autre registre. L'allemande profite d'ailleurs d'un accent pratiquement parfait qui fait largement passer l'ensemble pour quelque chose qui viendrait tout droit d'outre-Atlantique. Pratiquant à la fois un Rapcore vengeur ("You Can't Stop Me"), un chant plus léger sur la balade "Pretty In Scarlet" ou du cri avec davantage de hargne (les refrains de "Storm"), Sandra Nasic donne littéralement vie à cet album. L'ensemble est pourtant bien plus posé qu'auparavant, mettant ce Walking On A Thin Line au même niveau que Make Yourself pour Incubus dans la discographie de Guano Apes.
Un album qui derrière ses apparences convenues est agréable à écouter, riche musicalement et vocalement et sort du lot. Pas extraordinaire mais très efficace.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire