Artiste : Red Sparowes
Album : Every Red Heart Shines Toward The Red Sun
Deuxième Album
Sortie : 2006
Genres : Post Rock, Post Métal, Instrumental
Label : Neurot Recordings
Morceaux à écouter : The Great Leap Forward... , A Message Of Avarice Rained Down... , Annihilate The Sparrow...
♥♥♥
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Pas facile d'appréhender certains albums. Ce deuxième effort de Red Sparowes en fait partie. Un titre à rallonge, des titres de morceaux eux aussi à rallonge (tout comme les morceaux eux-mêmes) et une alchimie Post-Rock très personnelle découverte avec un premier album réussi. Dès les premières minutes d'écoute, on comprend que la ligne directrice est sensiblement la même et que si on est venu chercher la même chose que sur At The Soundless Dawn, il y a de fortes chances qu'on ne soit pas déçu. Et c'est un peu là que ça coince, en ce qui me concerne.
N'y allons pas par quatre chemins : cet album est bon, voire très bon, maîtrisé et suffisamment riche pour laisser l'auditeur voyager au gré des ambiances et textures qui y sont développées mais, personnellement, ce n'est pas sans quelques phases d'ennui que l'écoute s'est déroulée. Invitant à la méditation, la mélancolie, la colère parfois, chaque titre développe un univers qui lui est propre. Cependant, il y a chez Red Sparowes une façon de composer qui provoque chez moi une certaine lassitude. Certains passages sont là pour développer une pause, une transition dans les pièces, mais ce manque d'énergie me laisse dans une attente qui n'est généralement pas récompensée. Mais comme je ne suis tout simplement pas un spécialiste du genre, difficile de donner un avis percutant. Quoiqu'il en soit, je m'attendais à davantage d'énergie et de rapidité dans le tempo, ce qui aurait été une petite prise de risque pour proposer quelque chose de légèrement différent du premier opus. Et il y a fort à parier que les membres du groupe en sont capables, ça ne fait aucune doute. Ce n'est tout simplement pas le but de Red Sparowes, préférant une poésie languissante dont l'intérêt se trouve dans les nappes de guitares et volutes de notes aériennes.
Le résultat est donc sans appel : Every Red Heart Shines Toward The Red Sun est le digne successeur de son aîné. Huit titres et un bonus (disponible sur la version japonaise chez Daymare Recordings ou sur le split avec Grails) pour plus d'une heure en boîte : de quoi se prélasser confortablement dans un fauteuil pour laisser s'écouler cette galette. Car il y a peu d'autres façons d'apprécier Red Sparowes finalement, à moins de jouer au pantin, en transe, en hochant la tête, debout les yeux fermés...
J'ai donc moyennement aimé l'ensemble. Pourtant tout commençait plutôt bien, "The Great Leap Forward" ouvrant magistralement l'album de son entrain lumineux et ses sept "petites" minutes. Mais la langueur et le Post Rock traînant de Red Sparowes font vite leur retour dès la piste suivante. Alors oui, ça se laisse écouter sans broncher, mais cette mélancolie musicale est loin de produire en moi tout l'amour que je pourrais éprouver à l'égard de cet album. En ajoutant à cela la longueur des morceaux, on obtient un album difficile à digérer et, si on reste objectif, tellement fourni et maîtrisé qu'il en deviendrait presque élitiste (voire pédant ?). Dommage. En tout cas pour moi.
Un deuxième album respectable, très bon, mais que je n'écouterai définitivement pas en boucle. Pour les inconditionnels amoureux du Post Rock à tendance dépressive et mélancolique. En ce qui me concerne, je préfère largement me passer du Long Distance Calling, Russian Circles ou encore And So I Watch You From Afar.
Note : Si on considère le fait de mettre bout à bout le titre de chaque composition pour obtenir un paragraphe littéraire ordonné et l'aspect cinématographique de la musique du groupe, alors peut-être faut-il considérer l'album comme un concept à lui tout seul.
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