Artiste : The Charm The Fury
Album : A Shade Of My Former Self
Premier Album
Sortie : 2013
Genre : Métalcore, Métal Hardcore
Label : Listenable Records
Morceaux à écouter : A Testament, Carte Blanche, A Shade Of My Former Self
♥♥♥♥
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De qui on parle, déjà ? Souvenez-vous, on avait découvert le Métalcore bien burné de ce combo hollandais avec un premier EP sorti en 2012 et intitulé The Social Meltdown. The Charm The Fury était de retour un peu plus d'un an plus tard avec un premier album qui allait mettre tout le monde d'accord : il n'y a pas que Candace Kucsulain (de chez Walls Of Jericho) qui en impose, que ce soit vocalement ou sur scène. En effet, même si le Métalcore est plutôt pas mal représenté en Europe (notamment outre-Manche), les groupes comptant une femme dans leurs rangs sont déjà nettement plus rares.
Une voix solide. C'est sur ce point que la plupart des gens découvrant le groupe et sa musique se posent des questions. Oui, c'est une femme. Oui, elle hurle. Et oui, elle sait aussi chanter clairement. Concernant son chant hurlé, Caroline n'a rien à envier aux hommes évoluant dans le même registre. Tant et si bien que sur les morceaux "The Enemy" et "Colorblind" en featuring avec Jamie Graham (Sylosis, Heart Of A Coward) et Daniël De Jongh (Textures), les deux voix sont difficiles à différencier, ce qui limite d'ailleurs quelque peu l'intérêt de ce choix de chanter en duo. Un dernier point sujet à pas mal de critiques où la moindre voix fluette se fait souvent lyncher par les amateurs du genre qui manifestent habituellement leur amour pour les grosses voix qui gueulent. Pourtant, Caroline s'est justement fait connaître pour ses capacités vocales et son travail sur sa voix claire. Alternant entre ces deux façons de chanter dans pratiquement tous les morceaux de l'album, la frontwoman n'est pas du genre à prendre de risque avec ses cordes vocales qu'elle ménage plutôt bien. Afin d'éviter de se retrouver avec les mêmes problèmes que bon nombre de chanteurs se voyant obligés de changer plus ou moins radicalement leur façon de chanter (une petite pensée pour des gars comme Oliver Sykes de chez Bring Me The Horizon ou Danny Worsnop, ancien leader d'Asking Alexandria, entre autres), Caroline explique toutes ses techniques de vocalises et quelques conseils pour travailler sa voix dans une vidéo Youtube où elle précise éviter la consommation d'alcool, de sodas, et surtout de tabac avant un concert. Un véritable sacerdoce !
Musicalement, ça donne quoi ? Du gros son. Comme sur l'EP, mais cette fois-ci boosté par une production survitaminée reprenant tous les codes de groupes devenus célèbres, surtout de l'autre côté de l'Atlantique. C'est dense, bourrin, et ça crache du riff avec une épaisseur à la limite de la saturation sonore. Un point fort qui peut parfois s'avérer être too much et devenir un point faible tant la lecture des différents instruments devient compliquée. On a quand même droit à des lignes de guitare solo bien sympas, des breaks aux arrangements Electro qui ne débordent pas trop et une énergie qui ne tarit pratiquement jamais. En un mot : efficace. Très efficace, même.
Qu'en est-il des textes ? Le Métalcore et le Hardcore Métal prenant leurs racines dans le Punk, on ne pouvait pas en attendre moins de la part de The Charm The Fury que de taper dans le fédérateur ou l'engagé. Et comme le soulignait le titre de l'EP The Social Metldown, le groupe se veut comme porteur de messages mélangeant désillusions et critiques de l'Homme, un être à la fois maléable ("A Testament") et manipulateur ("Carte Blanche", "The Enemy"), histoire d'en tirer des leçons et emmener tout le monde vers le haut. Les textes de Caroline sont donc à la fois destinés aux victimes d'un système (opprimées malgré elles) qui lui, a été mis en place par des antités malveillantes qui ne sont jamais clairement citées. Le morceau qui donne son nom à l'album en deviendrait presque un hymne avec son final repris en choeurs tel un credo ("A Shade Of My Former Self"). En gros, ça parle à peu près à tout le monde et chacun s'y retrouvera plus ou moins, un moyen facile de rallier la populasse dans ses rangs. Et ça ressemble quand même un peu... à Walls Of Jericho justement.
The Charm The Fury frappait donc fort avec ce premier album à la fois puissant et accessible. Sans complexicité abusive, les riffs y sont d'une étonnante efficacité. Enfin, il est évident que Caroline est LE point fort du groupe, tant par son physique que par ses capacités vocales désormais reconnues. Un brin facile parfois, il n'en reste pas moins que ce Shade Of My Former Self est un très bon album de Métalcore.
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