Cette fois, l'asso qui fait littéralement vivre et bouger la scène Punk et Hardcore de Nevers a tout simplement décidé d'organiser un fest' sur deux jours avec une belle tripotée de groupes de Pop/Punk/Rock/Hardcore. Un programme qui paraissait déjà alléchant sur le papier mais c'était sans compter sur l'ambiance que le public neversois réserve aux groupes qui viennent jouer entre les murs du Charbon. Pour tous ceux qui répètent sans cesse qu'il ne se passe jamais rien à Nevers, ce weekend-là les faisait carrément mentir puisqu'en plus de cette double soirée au Charbon se déroulait au même moment la seconde édition de l'Arrosoir (événement culturel s'étant tenu du 20 au 28 mai 2017) en plus de l'édition 2017 des Foulées de Nevers. Autant dire qu'il y en avait pour tous les goûts !
Début des opérations le vendredi 26 mai 2017 au soir avec une triplette de formations orientées Pop-Rock et Pop-Punk : autant dire le calme avant la tempête qui était annoncée pour le lendemain. Comme on est des gens bien éduqués, on arrive à l'heure pour s'enquiller une petite mousse. Et comme à Nevers, tout le monde est bien éduqué, il y a déjà un paquet d'habitués qui sont là, doigts de pieds en éventail et lunettes de soleil sur le nez, attendant patiemment l'annonce de Pærish dont le passage est prévu pour 21h. Il faut dire que ça tape sévère pour une fin de mois de mai et que l'ouverture du bar se fait attendre pour enfin se rafraîchir à grand coups de bière glacée directement sortie du fût.
Enfin, 21h arrive et ça commence. Pærish, ce sont quatre mecs estampillés "parisiens" (alors que la capitale n'est pas vraiment leur fief à la base) amoureux de tous ces groupes qui ont marqué le Pop-Punk et Punk Rock des années 90, que ce soit Sum41 - pour qui le groupe a d'ailleurs ouvert sur plusieurs dates de leur tournée européenne en début d'année 2017 - ou encore Blink-182, The Offspring et même Nirvana. Alors on pourrait croire que les quatre compères ont choisi la facilité de faire de la musique en copiant minablement leurs références mais on est bien loin de tout ça. Paerish, c'est intelligent, doux et envoûtant et ça ne ressemble finalement pas à grand chose d'autre. Pour résumer, ça te pose une ambiance feutrée et sucrée, un brin nostalgique et comme un poil (faussement) naïve. Le résultat, c'est un truc un peu hors du temps qui te donne envie de te dandiner en tortillant la tête, comme pour montrer que tu as bien saisi le message et que t'es un peu dans le même état d'esprit que ces mecs qui sont nés à la fin des années 80 et qui sont juste contents de jouer leur musique. Sur scène, Pærish profite de la justesse de la voix de Mathias pour te scotcher sur place : parce que brailler dans un micro aurait sans doute été trop facile, le bonhomme préfère souffler avec une voix aussi claire qu'habitée (voire parfois même éthérée) pendant que ses potes s'activent à porter cette dernière à grand coup de riffs bien pensés et de solos placés ça et là mais qui ne viennent pas perturber le fond du propos. Difficile d'exprimer avec des mots ce qu'il se passe dans nos entrailles et dans nos têtes pendant ce set : "C'est pas un peu mou du g'nou ?", "Ouais mais putain c'est quand même bien fait, faut avouer !", "Bordel faut l'assumer de balancer des "woohoo" comme ça, mais ça passe pas mal, en fait !". Bref, toutes ces sensations assez étranges partagées entre la surprise et le respect du parti pris par les quatre membres du groupe. Le mieux, c'est encore de se faire une idée soi-même en allant écouter le premier album que la bande a sorti en fin d'année 2016, Semi Finalists, qui est en écoute intégrale sur BandCamp. En tout cas, le set passe crème et il règne une atmosphère feutrée dans le Charbon, certes assez éloignée de l'ambiance torride qui peut régner après un concert de Punk, mais c'est tout simplement parce que les gens ont écouté et que c'est tout ce qu'il y a à faire devant Pærish : la fermer et profiter. Retrouvez le groupe sur Facebook et l'album Semi Finalists sur la plupart des plate-formes de streaming.
Il y a toujours un groupe à Nantes pour faire de la musique de qualité dans un genre donné (si vous aimez le Métal, allez faire un tour du côté d'Ellipse). Cette fois, c'est Heavy Heart qui a été désigné pour venir balancer une vague de fraîcheur et ses embruns Punk Rock du Sud de la Bretagne (attention, ne dites jamais à un breton que Nantes se trouve en Bretagne !) sur la scène brûlante du Charbon (trop facile). Malgré toute cette douceur et des tubes au goût délicieusement californien, Heavy Heart n'a clairement pas fait baisser la température dans la fosse du Charbon pour ce premier jour de festival : ça commence réellement à s'amuser dans le public qui accueille chaque refrain bien catchy et repris en gang vocals par les trois gratteux (paske la basse ça reste une "gratte") avec une joie non dissimulée. Heavy Heart, ça se la donne clairement sur scène (et les mecs transpirent), chaque membre participant vocalement avec une ferveur qu'on sent portée par des sentiments profonds et un esprit Punk bien réel (se repasser un titre comme "What We Lost" met tout le monde d'accord) et bienveillant, notamment à l'égard du public qui commence à s'exciter. Les nantais rappellent d'ailleurs bien à la fosse entre deux morceaux que "faire du slam ou du pogo, ça reste sympa tant qu'on fait gaffe aux gens autour de soi". Et comme l'emblématique bodyboard du Charbon est de sortie et que ça commence à se grimper sur la tête à pratiquement chaque morceau, les mecs d'Heavy Heart prennent légitimement un petit coup de tension à la vue de tous ces joyeux lurons venus là pour s'enjailler : Louis fait donc une pause et prend bien soin de demander si "tout le monde est à son aise et profite du show dans de bonnes conditions". Musicalement, Heavy Heart c'est tout simplement soigné, bien fait et efficace. Pro, aussi, car pas d'erreur sur scène avec un show bien calé. Avec la possibilité de jongler entre les voix de chacun des gus, le groupe s'offre le luxe de pouvoir offrir diverses facettes vocales qui viennent enrichir le propos de textes en anglais à la fois festifs, réfléchis et dégoulinants de sentiments. Bien que les puristes pourront toujours dire que "ça n'a rien à voir", on peut y retrouver quelque chose qui ressemble un peu à Intenable, la langue française en moins et une guitare en plus ici. Bref, Heavy Heart, c'est bien sympa et malgré une identité peut-être un peu moins marquée que Pærish, ça donne tout simplement du baume au cœur et c'est bien ça qui compte au final ! Une agréable surprise qui se déguste avant tout sur scène. Retrouvez le groupe sur Facebook ou sur son Tumblr et découvrez sa discographie avec les deux albums Discoveries et Distance en écoute intégrale sur BandCamp (ainsi que les textes de chaque morceau sur cette même page BandCamp).
Voilà déjà la fin de la soirée qui s'annonce. Qu'on se rassure, le dernier groupe de cette triplette d'ouverture ne va pas faire retomber l'ambiance dans la salle du Charbon. Et on pourra vraiment dire que ce fest' démarre sur les chapeaux d'roues ! Afin de boucler le show, ce sont les lyonnais de Not Scientists qui ont été missionnés. Et c'est peu dire que la bande est attendue. Formé par d'anciens membres des groupes Uncommonfrommars et No Guts No Glory, Not Scientists est un combo qui a "de la bouteille", et ça se ressent sur scène : c'est juste, très pro et y a pas grand chose qui déborde. Alors, évidemment, faut être un amoureux du Pop-Punk gentillet avec des grattes sans disto pour véritablement apprécier mais niveau festivités, les lyonnais savent y faire ! Avec son album Leave Stickers On Our Graves sorti en mars 2016 (et en écoute sur BandCamp), le groupe traîne dans ses valises de quoi bien faire danser et sauter une fosse. Et ça marche ! Le Charbon devient soudainement une sorte de kermesse, à mi-chemin entre le bal du village et la salle de sport du "n'importe quoi" tant le Punk Rock aux touches Pop fortement marquées fait son effet. Certains perdent leurs chaussures, d'autres tentent de battre le record du plus long slam sur bodyboard et même une chenille dont le parcours formera une boucle entre la scène et la fosse est improvisée histoire de témoigner aux lyonnais l'appréciation de leur travail. Qu'on fasse partie de ceux qui se donnent à fond devant la scène ou de ceux qui assistent au spectacle avec le sourire, dans le fond, on passe tout simplement un bon moment. Et on en sort en sueur avec la furieuse envie de boire une bière fraîche !
Une première soirée réussie pour cette première édition du K-Nardage Assaut avec une belle entrée en matière, certes doucereuse mais bien amenée et parfaitement orchestrée. De bien belles découvertes et un public évidemment toujours au top qui ne donnent qu'une envie : revenir le lendemain pour continuer de faire la fête.
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