Artiste : We Came As Romans
Album : Tracing Back Roots
Troisième Album
Sortie : 2013
Genre : Métalcore/Post-Hardcore Mélodique, Electronicore
Label : Equal Vision, Nuclear Blast
Morceaux à écouter : Tracing Back Roots / Present, Future, and Past / Hope
♥♥(♥)
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Suite logique. Pas grand chose de neuf pour We Came As Romans avec ce troisième album sorti un peu moins de deux ans après Understanding What We've Grown To Be qui s'avérait être un bon album de Métalcore mélodique à défaut de vraiment renouveler le genre. Pour ce troisième effort, c'est le producteur John Feldman qui s'y collait, un choix relativement logique puisque le bonhomme apparaissait déjà aux crédits de l'album précédent sur quelques titres. Avec un artwork toujours signé Paul A. Romano, ce Tracing Back Roots venait surtout apporter de l'eau au moulin des défenseurs du dicton qui dit "jamais deux sans trois".
Baisse de régime. Difficile de ne pas le voir venir à des kilomètres comme un astéroïde nous tombant sur la tête : il ne fallait pas s'attendre à de grands changements dans la musique du groupe avec cet album tant la forme rappelait les deux opus précédents. Que ce soit dans le choix du titre, le visuel ou même le nom des morceaux sur la tracklist, We Came As Romans proposait sur ce Tracing Back Roots une musique en tout point semblable à son répertoire déjà existant, mais en moins pêchu et surtout moins inspiré. Pourtant, à l'écoute, tout semble bien commencer avec le titre éponyme en introduction. Un titre qui donne l'occasion à David Stephens de s'égosiller pendant plus de deux minutes avant l'arrivée de Kyle Pavone et sa voix claire qui contraste fortement avec celle de son collègue. Ce cocktail, on y est désormais habitué et c'est d'ailleurs ce qui fait l'identité de We Came As Romans. Pourtant, David Stephens ne fait pas crier sur cet album : dans un autre registre que son compère Pavone, lui aussi se met au chant clair sur des morceaux bien souvent sans saveur. Qu'il s'agisse de "Fade Away", "I Survive", "Never Let Me Go" ou "A Moment", on a droit à quelque chose qui paraît bien éloigné des deux albums précédents musicalement parlant. Les lignes de batterie ne profitent plus de structures relativement complexes et les roulements un poil techniques d'Eric Choi ont laissé place à quelque chose de beaucoup plus simpliste et surtout entendu partout ailleurs. Heureusement que certains titres comme "Present, Future and Past", "Hope" ou "Through The Darkest Time And The Birghtest Bright" en clôture viennent apporter un peu de punch à l'ensemble avec des riffs ayant davantage de mordant et délivrant plus d'énergie. Tracing Back Roots est donc un album en dents de scie qui alterne entre morceaux fades et mous de genou et d'autres davantage dans la continuité et la même veine que ce que le groupe avait pu proposer par le passé.
Même message. En ce qui concerne les textes, pas de grande nouveauté non plus. Et ce n'est pas cette galette qui mettra fin au débat sur la question de la religion dans la musique de We Came As Romans. Le groupe, qui a toujours du se justifier à ce propos, s'est souvent vu apposer l'étiquette de "christian core" à cause des thèmes abordés dans les textes de Joshua Moore. Malgré une ambiguïté latente, il s'avère qu'aucune religion à proprement parler n'est clairement citée dans les chansons du groupe. Il y a donc possibilité d'une libre interprétation même si l'introspection passe ici bien souvent par la communication avec une force supérieure inexpliquée, sans parler de l'emploi de mots lourds de sens comme par-exemple "sins" (les "pêchés") dès les premiers mots de l'album. On reconnaîtra toutefois la volonté de We Came As Romans à toujours faire dans le positif, encourageant l'amour de son prochain et l'entraide avec une bonne dose d'espoir, le titre "Hope" y faisant allusion sans aucun détour.
Perte d'identité ? Le constat est sans appel : la musique de We Came As Romans a énormément perdu en profondeur, en inspiration et donc en qualité d'une façon générale avec cet album. Certains titres mettent en relief un manque profond d'inspiration qu'on peut mettre sur le dos des délais imposés par le label (moins de deux ans entre cet album et le précédent, ce laps de temps comprenant aussi les tournées). Le groupe souffre aussi sans doute d'un manque de libertés et, ayant du mal à se renouveler, n'a plus les ressources nécessaires pour proposer quelque chose de percutant à chaque fois. Si on rajoute à cela une production relativement molle dans le traitement des instruments et la spatialité de ces derniers dans le mixage/mastering, on obtient tout ce que l'industrie musicale peut désormais servir de plus générique dans le genre Métalcore. Dommage car le groupe a encore les moyens de faire des choses acceptables, la preuve étant les deux morceaux disponibles dans la version Deluxe de l'album : "One Face" et "Recklessness".
Album passable. Tracing Back Roots est donc un album qui ravit les fans du groupe et du genre Métalcore dans tout ce qu'il a de plus générique et convenu. Toutefois, ce n'est évidemment pas cet opus qu'il faudra retenir de la discographie du groupe, ce dernier ayant déjà proposé beaucoup mieux auparavant.
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