23/11/2015

[Album] The Glitch Mob : "Drink The Sea"

Artiste : The Glitch Mob
Album : Drink The Sea
Premier Album
Sortie : 2010
Genre : Electro, Glitch, IDM
Label : Glass Air Records
Morceaux à écouter : Animus Vox, Bad Wings, Between Two Points
♥♥♥♥(♥)
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De qui on parle ? The Glitch Mob est un groupe Electro composé de edIT (dont on avait parlé au sujet des vidéos Megalizer), Boreta et Ooah. Ce trio américain formé en 2006 (et qui comptait cinq membres à ses débuts) et originaire de Los Angeles est désormais connu (et reconnu) pour ses productions aux sonorités toutes particulières et rapidement identifiables. Tant et si bien que certaines marques ont utilisé plusieurs morceaux du groupe pour leurs vidéos et spots publicitaires, notamment GoPro, la célèbre marque de caméras embarquées, pour le modèle HD Hero2 ou encore le Hero4 plus récemment. Vous avez aussi peut-être pu entendre un autre extrait (du deuxième album datant de 2014, par contre) dans la publicité Audi pour son Q7 en 2015. Bref. Tout ça pour dire que la musique de The Glitch Mob se marie bien avec de belles images, et ce n'est pas un hasard.

Musicalement, ça donne quoi ? De l'Electro, mais pas n'importe lequel. Les trois compères de The Glitch Mob ont fait le pari de davantage nous faire voyager que nous faire danser et ça marche. Comme un groupe de Post-Rock ferait passer des émotions et aussi des images par la musique instrumentale, l'Electro des américains est une incitation au voyage orchestrée par des beats marqués et au tempo relativement lent, aux beats marqués ou au contraire estompés pour laisser s'exprimer des synthés aux textures si particulières qu'ils sont devenus la marque de fabrique du groupe, pourrait-on dire. C'est spatial, envoûtant et la concentration est de rigueur pour percevoir toutes les sonorités, arrangements et bruitages parsemés ça et là pour nous plonger dans un univers onirique et organique. Et c'est bien là la force de The Glitch Mob : arriver à pondre un Electro qui fonctionne très bien en tant que musique d'ambiance et qui conserve néanmoins un grand intérêt dès lors qu'on tend l'oreille. Les beats sont variés dans le même morceau, chaque percussion travaillée, et il en ressort un vrai travail d'orfèvre, comme si chaque élément de cette musique pourtant synthétique avait été produit à la main et était une pièce artisanale unique. Les pauses sont nombreuses et bien placées, les baisses de tension et soudains regains en énergie eux aussi et on prend un véritable plaisir à se laisser guider au fil des dix compositions pendant près d'une heure de balade sonore. C'est riche et on en prend plein les oreilles, "Animus Vox" ouvrant le bal avec toute la splendeur de ses différentes percussions et ses synthés vibrants.

Une marque de fabrique. Ce ne sont pas les artistes ou groupes qui manquent dans l'Electro et on a de plus en plus l'impression d'entendre les mêmes choses à droite et à gauche. L'autre force de The Glitch Mob, c'est d'arriver à produire un Electro qui se démarque du lot par une identité propre, à la nature des ambiances et au traitement des synthés si personnel qu'on reconnaît immédiatement la patte du groupe, à mi-chemin entre les guitares électriques torturées de Ratatat et ce qu'on peut entendre dans certaines productions de Dubstep ("We Swarm"). Les oreilles s'en souviennent et ça, c'est assez fort. Comme dit plus haut, c'est surtout la spatialisation des éléments qui donne cette ampleur à la musique avec une profondeur et un volume notables. Les diverses couches sont donc placées dans le but de porter l'auditeur dans des espaces ciblés et différents selon le morceau. On notera donc que les percussions sont parfois bien en retrait tandis que les synthés les plus marquants prennent la première place ("A Dream Within A Dream") ou, au contraire, celles-ci marquent l'action, laissant ces mêmes synthés en trame de fond (la seconde moitié de "Drive It Like You Stole It"). Bref, c'est vivant et se repasser les titres ne pose aucun souci de lassitude tant il y a à découvrir. Et l'ajout de quelques voix soufflées et murmurées est un bonus non négligeable, l'album comportant même un morceau chanté en featuring avec Swan Palermo, une chanteuse Folk à la voix d'une douceur exquise ("Between Two Points").

Un premier album à l'identité tellement forte qu'il s'écoute et s'écoutera sans doute encore longtemps sans vraiment vieillir. Une large palettes de sonorités, des synthés stridents parfois mais tout aussi variés et au traitement propre à The Glitch Mob, des percussions qui ne sont pas en reste et des ambiances parfois tribales pour un résultat atypique et unique. Un album fort, puissant, et aux subtilités bien réelles. Propre !

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