Artiste : Flyleaf
Album : Memento Mori
Deuxième Album
Sortie : 2009
Genres : Rock et Métal Alternatifs, Néo Métal, Rock Chrétien, Post Grunge
Labels : Octone Records, A&M
Morceaux à écouter : Beautiful Bride, Again, Treasure, Circle
♥♥
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Dénombrer les groupes américains ayant une frontwoman serait une tâche bien longue. Pas étonnant que comparer certains groupes entre eux ou certaines chanteuses soit monnaie courante. On a beau être tous uniques comme dit le proverbe, il y a toujours ça et là des petits trucs qui nous font penser à untel ou unetelle, et Lacey Sturm n'échappe pas à la règle. Le petit brin de femme a beau avoir son propre timbre de voix et ses mimiques, on ne peut, une fois de plus, faire le rapprochement (parfois, dans certains morceaux) avec Avril Lavigne, Hayley Williams ou bien d'autres encore comme la jeune Taylor Momsen. Mais on va dire que je me répète, car ces points ont déjà été soulignés avec le premier album de Flyleaf.
Rappelons que le premier effort du groupe était un disque éponyme peu ambitieux mais agréable quand même malgré une production un peu moyenne. Le gros point fort des titres figurant sur cette première galette étaient sans aucun doute leurs refrains entêtant et faciles à retenir, posés sur des riffs plutôt basiques mais efficaces. Un cocktail simple mais qui fonctionne. Dès la première écoute de "Memento Mori" (locution latine pour "Souviens toi que tu mourras" - un rien charmant qui rappelle toutefois le lien ambigu qu'entretien le groupe avec la religion -) on se rend compte que bien des choses ont changé. Premier point crucial : la production est ici bien plus léchée, permettant aux instruments de ne pas jouer à cache-cache entre eux dans notre bon vieux casque et offrant à la voix de Lacey tout l'espace sonore qu'elle désire. C'est donc bien plus propre et plaisant à écouter et on oublie ce côté un peu "garage/démo" du premier album.
Second point : le travail de composition. Musicalement, le premier effort offrait déjà de bonnes idées, avec deux guitares qui se complétaient assez bien en offrant des lignes tantôt aériennes et poétiques ou au contraire plus heavy et grasses. La même recette est ici aussi employée mais Howard Benson (qui a entre autres produit des groupes comme Papa Roach, P.O.D., ou encore Sepultura) a effectué un bien meilleur boulot que sur l'album précédent. Ici, les morceaux s'articulent autour d'un son bien plus lourd et épais qui permet de toucher du doigt le domaine du Néo Métal. En résulte des pièces parfois hybrides ("Swept Away") aux riffs bien plus sombres que ce que le groupe avait l'habitude de pondre ("This Close").
Mais peut-on parler de Flyleaf sans rappeler le point sensible de la religion abordé de façon plus ou moins implicite dans les textes ? Certains en ont le poil qui se hérisse, les autres défendent cette approche farouchement. Chacun aura son avis sur la question mais Lacey préfère expliquer que ses textes sont avant tout porteurs d'une certaine pensée positive et d'une foi en la bonne volonté du monde qu'elle essaie de faire passer (même si Jésus et sa résurrection sont directement cités dans "In The Dark"...). Une sorte de message d'espoir pour tous ceux n'ayant pas la chance de vivre dans le bonheur... Mouais, un peu facile direz-vous ? Mais loin d'être idiot dans le sens où on se rend compte que la communauté supportant le groupe trouve chez Flyleaf une certaine forme de réconfort. En gros, ça marche, et tant mieux pour eux !
Alors que faut-il retenir ici ? Un deuxième album qui percute moins que le premier car moins de refrains entêtants, moins de mélodies et riffs simples à retenir. Mais à cela il faut reconnaître un peu plus de travail et quelques petits trucs qui sonnent bien (riffs basse/guitare sur "Circle", l'intro de "Chasm" qui rappelle sans nul doute du Tom Morello et Rage Against the Machine même si la suite du morceau est loin d'être à la hauteur, et le morceau "Again" qui est sans doute le plus intéressant de l'album). Flyleaf fait du Flyleaf et le fait bien finalement. Le groupe a son public et ce dernier y trouve son compte. Que demander de plus ?
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