Artiste : Shake Shake Go
EP : Shake Shake Go
Sortie : 2015
Genre : Pop Folk, Indépendant
Label : Beaucoup Music
♥♥♥
> Ecouter l'EP sur Deezer <
Qui c'est ? Difficile d'être passé à côté du phénomène Pop Folk de cette année 2015 : Shake Shake Go a envahi les ondes radiophoniques et a conquis le cœur des auditeurs avec seulement un morceau : le tubesque "England Skies". Découvert un peu par hasard lors de sa première partie de Rodrigo Y Gabriela en décembre 2014 à la Halle Tony Garnier de Lyon, le groupe se compose de trois musiciens français ainsi que de l'anglais Toby Garnett et surtout Poppy Jones dont la voix porte l'ensemble. Lors de cette fameuse soirée, seuls les deux derniers des cinq membres cités étaient présents sur scène, les obligeant à proposer des versions plus simplistes de leurs morceaux.
Musicalement, ça donne quoi ? De la Pop Folk comme il s'en fait beaucoup mais avec un petit on-ne-sait-quoi qui fait tout de suite mouche. Des mélodies entêtantes et surtout cette voix d'une incroyable chaleur dont l'accent gallois est d'un charme ravageur. Comme dit plus haut, "England Skies" a désormais conquis son monde mais il ne faut pas oublier que Shake Shake Go a commencé sa carrière dans la rue et dans les bars, se produisant devant les passants et les clients. C'est d'ailleurs - à ce qu'il paraîtrait - dans ces circonstances qu'un bambin aurait donné son nom au groupe. Vrai ou faux, peu importe. Car depuis, beaucoup de chemin a été parcouru. Le groupe se produit désormais dans des salles dont le nom met la puce à l'oreille (La Boule Noire à Paris ou le Transbordeur et la Halle Tony Garnier à Lyon en ce qui concerne la France). Avec ce premier EP de quatre titres, on découvre l'univers du groupe qui avait pourtant déjà proposé plusieurs morceaux auparavant comme "All In Time", "Teach Me To Fly" ou encore "We Are Now" où on découvre justement la joyeuse bande se produisant dans les rues britanniques dans une vidéo datant de 2012. Quatre titres bien catchy qui nous emmènent de l'autre côté de la Manche, où se mêlent guitares, basse et batterie pour un son qui ne sonne résolument pas Rock'n Roll mais qui possède tout de même une énergie bien réelle qui donne envie de reprendre les nombreux "Ohhhhh Ohhhhhh !" de Poppy, eux-mêmes repris en choeurs par tous les membres du groupe. C'est pétillant, poétique et festif parfois. Un truc qui touche évidemment beaucoup de monde, facilement, et ce ne sont pas les représentations Live qui feraient dire le contraire tant le public est mis à contribution par Poppy.
Que faut-il en retenir ? Qu'il y a du potentiel et qu'on attend le premier album pour voir ce qu'il en sera. Au-delà de sa musique, le groupe possède cette bonne humeur communicative qui fait au moins la moitié du travail final. Bien qu'un titre comme "England Skies" puisse sembler tristounet à narrer la météo anglaise, ses ciels gris et ses nuages omniprésents, tout est fait pour apporter joie et gaieté. La preuve : dans ce même morceau, il est question de sourire et même rire encore malgré toute cette grisaille. Une sorte de credo que le groupe distille dans chacun des quatre titres proposés ici, tant par les brefs passages chantés d'une seule voix par tous ses membres, une batterie et des percussions qui donnent cet élan dansant sans pour autant transformer le tout en Rock Folk autour de mélodies à l'esprit positif.
Quatre titres qui ne suffisent évidemment pas à se faire une réelle idée de tout ce dont le groupe est capable mais qui font office d'une bonne carte de visite pour lancer la machine. Quatre titres qui, cependant, s'écoutent sans aucun souci et que n'importe qui appréciera pour tous les points cités plus haut. Il ne reste plus qu'à transformer l'essai avec un album du même acabit et peut-être même encore plus efficace. Affaire à suivre.
30/09/2015
29/09/2015
[Vidéo] Novelists : "Voyager"
Il est là ! Enfin là ! Le dernier clip de Novelists qui devait sortir il y a quelques jours est arrivé avec un peu de retard. Un retard largement pardonné tant ce nouvel extrait du futur premier album du groupe français est une nouvelle pépite de Métalcore Progressif/Djent. Après "Gravity" sorti il y a de ça plusieurs mois (en mars 2015), voici un clip avec de belles images, une photographie soignée et des ambiances somptueuses. Musicalement, rien à dire : toujours aussi riche, frais et puissant. Entre les habituelles nappes scintillantes en toile de fond, les riffs inspirés et du tapping surprenant, Novelists offre une nouvelle fois un titre Djent imparable. Du lourd ! L'album "Souvenirs" sortira le 6 novembre 2015 sur le label Arising Empire Records.
27/09/2015
[Vidéo] LANDMVRKS : "Outside And In"
Alors que l'automne pointe doucement le bout de son nez, LANDMVRKS sort un clip qui transpire l'été à base de mer bien bleue, de plage de sable, de soleil et des incontournables cigales. Le groupe originaire de Marseille pouvait difficilement nous faire davantage regretter l'été avec de telles images. Niveau son, ça crache du gros Métalcore à tendance Easycore/Pop Punk et la production est du genre plutôt musclée. En gros ça fait l'taff', comme on dit, et ça rivalise bien avec les productions du même genre qu'on peut trouver de l'autre côté de l'Atlantique. "Outside And In" (avec les paroles) est aussi en écoute via la page BandCamp du groupe ainsi que d'autres morceaux, en attendant un véritable recueil. Affaire à suivre.
26/09/2015
[Album] Raised Fist : "Veil Of Ignorance"
Artiste : Raised Fist
Album : Veil Of Ignorance
Cinquième Album
Sortie : 2009
Genre : Punk Hardcore
Label : Burning Heart Records
Morceaux à écouter : Friends and Traitors, Words and Phrases, My Last Day
♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <
On en est où ? Suite (et fin) d'une longue évolution musicale pour Raised Fist : ce cinquième album, toujours signé sur le label Burning Heart, faisait pratiquement office de suite directe à son prédécesseur Sound Of The Republic. Pas de changement de line-up depuis 2006 et une direction musicale sensiblement identique. Niveau visuel, sobriété et classe pour la présence de crânes humains reprenant un code bien souvent repris dans le monde du Hardcore et du Métal (voir des albums comme In The Skin de 36 Crazyfists, le split de FTX et Woof ou encore l'album éponyme de Deftones, entre autres).
Musicalement, ça donne quoi ? Trois ans plus tôt, Sound Of The Republic avait un peu surpris son monde avec sa direction artistique. Un nouvel horizon pour la musique de Raised Fist qui était dû notamment à un changement de batteur (Oskar Karlsson avait été remplacé par Matte Modin). Avec Veil Of Ignorance, le groupe approfondissait cette nouvelle direction musicale sans en faire des tonnes mais en pariant davantage sur les ambiances souvent marquées par la guitare solo et cette basse qui aura toujours été un point fort du groupe. Ainsi, les roulements de batterie improbables ont pratiquement disparu et les morceaux en deux temps ultra-nerveux se font presque anecdotiques bien qu'ils n'aient pas disparu avec des titres comme "They Can't Keep Us Down" ou "Disbelief". Ce qui fait toute la différence ici avec le reste de la discographie du groupe, ce sont davantage des titres comme "My Last Day" ou "Words And Phrases" où on découvre un Alexander - pourtant rageur sur les refrains - qui s'accorde un court instant de chant à la surprenante légèreté. Qui aurait l'aurait cru ? Peu de monde, sans doute. Pourtant, ce genre de péripétie assez casse-gueule passe comme une lettre à la poste et donne même un tout nouvel intérêt à la musique du groupe. Que dire aussi d'un titre entièrement instrumental comme "Out" en conclusion de l'album ? Le groupe y affirme clairement son intérêt pour la musique sans parole, chose qu'on avait déjà remarqué lors des habituels bridges sur la plupart des morceaux des galettes précédentes. Tout ça à la sauce Raised Fist avec des riffs efficaces à souhait, imparables et jouissifs, notamment lors des prestations Live du groupe. La palme revient à la seconde moitié de "Never Negociate", le genre de morceau que seuls ces suédois-là peuvent pondre.
Qu'est ce que ça raconte ? Autre point notable : outre le long cheminement musical suivi par Raised Fist au long de sa discographie, Alexander a lui aussi doucement fait évoluer sa voix pour l'amener à cette fameuse maturité présente sur tout l'album. Une voix qui n'aura pratiquement pas bougé d'un iota depuis les débuts du groupe au milieu des années 1990 et qui n'en sera devenue que meilleure. Concernant les textes, Hagman a encore beaucoup de choses à dire et avec tout autant de force et ferveur. Qu'il s'agisse de parler de lui en tant que leader de Raised Fist ("My name is Alexander, the Raised Fist commander" sur "Friends and Traitors") ou d'une population mondiale oubliant bien souvent de réfléchir, de détacher les yeux de son écran et de passer à l'action ("People tell me to be less pessimistic, but I'm just trying real hard to be realistic" sur "Sleeping Into Coma"), Ale ne tarit pas en punchlines et rimes qui font mouche à tous les coups. La diction est un peu rapide et certains mots mangés parfois mais les textes viennent du cœur et ça se sent. La rage est toujours aussi présente et la volonté de faire évoluer les consciences aussi, comme une claque qu'on met à quelqu'un pour lui remettre les idées en place. Le nom du groupe tient d'ailleurs son nom des textes de Zach De La Rocha (Rage Against The Machine) pour une bonne raison : engagé politiquement contre la guerre au proche Orient et les dérives politiques des grandes puissances occidentales, certaines phrases mettent toujours la puce à l'oreille aujourd'hui avec les nombreux migrants quittant leurs pays respectifs à cause de guerres par-exemple ("The creation of new laws tossing innocent children into the jaws" sur "Never Negociate"). Des textes qu'on a envie de reprendre d'une seule voix, le poing levé et la gorge déployée. De véritables hymnes qui, bien que le tempo soit parfois divisé par deux, ne perdent pas en intérêt et force ("Even if we go half speed, still delivering songs that people need" sur "They Can't Keep Us Down").
Une fois de plus, Raised Fist pondait une galette avec très peu de points faibles et très peu de temps morts. Des nouveautés aussi et une variété dans les compositions qui faisaient et font encore aujourd'hui de cet album une pièce incontournable du Punk Hardcore moderne.
Album : Veil Of Ignorance
Cinquième Album
Sortie : 2009
Genre : Punk Hardcore
Label : Burning Heart Records
Morceaux à écouter : Friends and Traitors, Words and Phrases, My Last Day
♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <
On en est où ? Suite (et fin) d'une longue évolution musicale pour Raised Fist : ce cinquième album, toujours signé sur le label Burning Heart, faisait pratiquement office de suite directe à son prédécesseur Sound Of The Republic. Pas de changement de line-up depuis 2006 et une direction musicale sensiblement identique. Niveau visuel, sobriété et classe pour la présence de crânes humains reprenant un code bien souvent repris dans le monde du Hardcore et du Métal (voir des albums comme In The Skin de 36 Crazyfists, le split de FTX et Woof ou encore l'album éponyme de Deftones, entre autres).
Musicalement, ça donne quoi ? Trois ans plus tôt, Sound Of The Republic avait un peu surpris son monde avec sa direction artistique. Un nouvel horizon pour la musique de Raised Fist qui était dû notamment à un changement de batteur (Oskar Karlsson avait été remplacé par Matte Modin). Avec Veil Of Ignorance, le groupe approfondissait cette nouvelle direction musicale sans en faire des tonnes mais en pariant davantage sur les ambiances souvent marquées par la guitare solo et cette basse qui aura toujours été un point fort du groupe. Ainsi, les roulements de batterie improbables ont pratiquement disparu et les morceaux en deux temps ultra-nerveux se font presque anecdotiques bien qu'ils n'aient pas disparu avec des titres comme "They Can't Keep Us Down" ou "Disbelief". Ce qui fait toute la différence ici avec le reste de la discographie du groupe, ce sont davantage des titres comme "My Last Day" ou "Words And Phrases" où on découvre un Alexander - pourtant rageur sur les refrains - qui s'accorde un court instant de chant à la surprenante légèreté. Qui aurait l'aurait cru ? Peu de monde, sans doute. Pourtant, ce genre de péripétie assez casse-gueule passe comme une lettre à la poste et donne même un tout nouvel intérêt à la musique du groupe. Que dire aussi d'un titre entièrement instrumental comme "Out" en conclusion de l'album ? Le groupe y affirme clairement son intérêt pour la musique sans parole, chose qu'on avait déjà remarqué lors des habituels bridges sur la plupart des morceaux des galettes précédentes. Tout ça à la sauce Raised Fist avec des riffs efficaces à souhait, imparables et jouissifs, notamment lors des prestations Live du groupe. La palme revient à la seconde moitié de "Never Negociate", le genre de morceau que seuls ces suédois-là peuvent pondre.
Qu'est ce que ça raconte ? Autre point notable : outre le long cheminement musical suivi par Raised Fist au long de sa discographie, Alexander a lui aussi doucement fait évoluer sa voix pour l'amener à cette fameuse maturité présente sur tout l'album. Une voix qui n'aura pratiquement pas bougé d'un iota depuis les débuts du groupe au milieu des années 1990 et qui n'en sera devenue que meilleure. Concernant les textes, Hagman a encore beaucoup de choses à dire et avec tout autant de force et ferveur. Qu'il s'agisse de parler de lui en tant que leader de Raised Fist ("My name is Alexander, the Raised Fist commander" sur "Friends and Traitors") ou d'une population mondiale oubliant bien souvent de réfléchir, de détacher les yeux de son écran et de passer à l'action ("People tell me to be less pessimistic, but I'm just trying real hard to be realistic" sur "Sleeping Into Coma"), Ale ne tarit pas en punchlines et rimes qui font mouche à tous les coups. La diction est un peu rapide et certains mots mangés parfois mais les textes viennent du cœur et ça se sent. La rage est toujours aussi présente et la volonté de faire évoluer les consciences aussi, comme une claque qu'on met à quelqu'un pour lui remettre les idées en place. Le nom du groupe tient d'ailleurs son nom des textes de Zach De La Rocha (Rage Against The Machine) pour une bonne raison : engagé politiquement contre la guerre au proche Orient et les dérives politiques des grandes puissances occidentales, certaines phrases mettent toujours la puce à l'oreille aujourd'hui avec les nombreux migrants quittant leurs pays respectifs à cause de guerres par-exemple ("The creation of new laws tossing innocent children into the jaws" sur "Never Negociate"). Des textes qu'on a envie de reprendre d'une seule voix, le poing levé et la gorge déployée. De véritables hymnes qui, bien que le tempo soit parfois divisé par deux, ne perdent pas en intérêt et force ("Even if we go half speed, still delivering songs that people need" sur "They Can't Keep Us Down").
Une fois de plus, Raised Fist pondait une galette avec très peu de points faibles et très peu de temps morts. Des nouveautés aussi et une variété dans les compositions qui faisaient et font encore aujourd'hui de cet album une pièce incontournable du Punk Hardcore moderne.
23/09/2015
[Vidéo] Annisokay : "Wolves In The Walls"
Il y a un petit quelque chose des Autres (2001) et de Dark Water (2002 / 2005) dans le dernier clip d'Annisokay pour "Wolves In The Walls", un morceau extrait du dernier album du groupe sorti en 2015 et intitulé Enigmatic Smile. Une vidéo à base de belles images pour un titre sans grande inspiration où il est question de ne pas suivre les règles qu'on nous dicte, qu'on nous ment bien trop souvent et tout ce qui fait référence au monde dans lequel on vit et où on est bien trop souvent comme des moutons... Un sujet vu et revu, en somme.
Si on parle de ce clip aujourd'hui, c'est aussi parce qu'Annisokay sera de passage en France pour l'Enigmatic Smile Tour 2015 pour une date unique à Lyon en compagnie de Novelists et Fearless Vampires Killers le 10 octobre 2015.
Si on parle de ce clip aujourd'hui, c'est aussi parce qu'Annisokay sera de passage en France pour l'Enigmatic Smile Tour 2015 pour une date unique à Lyon en compagnie de Novelists et Fearless Vampires Killers le 10 octobre 2015.
22/09/2015
[EP] LD.Kharst : "Truancy"
Artiste : LD.Kharst
EP : Truancy
Sortie : 2014
Genre : Post Rock, Math Rock, Rock Progressif, Instrumental
Label : Autoproduction
♥♥♥♥
> Ecouter et Télécharger l'EP via BandCamp <
Qui c'est, déjà ? Souvenez-vous, LD.Kharst, on en a déjà parlé ici à l'occasion d'un premier EP éponyme sorti en 2012 et qui présentait du beau travail de composition de la part du quatuor corrézien. Un Post-Rock intrumental à tendance Math-Rock, sans artifice de production, brut de décoffrage.
Quoi de neuf ? Deux ans séparent ces deux recueils et comme le groupe l'avait bien souligné, ils ne comptaient pas sur leur musique pour arrondir leurs fins de mois. Dans une optique de partage artistique, les quatre compères poussaient le bouchon jusqu'à faire l'enregistrement, le mixage et le mastering tout seuls. Un vrai travail d'équipe, complet, que l'on retrouve ici. Pas de label et une production intégralement entre leurs mains, autant dire "chapeau !" tout de suite.
Et le contenu ? Quatre pièces, longues, épiques, torturées parfois, où les guitares hurlent, pondent des notes tantôt lumineuses, tantôt beaucoup plus graves. L'univers musical de LD.Kharst est riche, fouillé, et sonne toujours aussi "vrai" dans le sens où les arrangements sont (pratiquement ?) inexistants. Les pédales multi-effets sont exploitées à bon escient et on en prend plein la gueule au long de cette grosse demie heure de musique. Sobrement baptisées "I", "II", "III" et "IV", les quatre pièces se révèlent être dans la même veine que le premier EP mais avec une profondeur et une consistance nettement plus grandes. Un vrai régal lorsqu'on se plonge pleinement dans cet univers à la fois poétique et guerrier, une alternance et un équilibre bien dosés pour des passages puissants aux riffs gras et épais, et d'autres plus aériens et légers qui font office de pauses dans ce déchargement d'énergie brute où la guitare solo s'envole parfois dans des sphères lumineuses. La première pièce résume à elle seule cet EP et la joie est immense à la découverte des trois autres. Dès le second morceau, on remarque soudainement cette basse si lourde et ronde qui marque une ambiance pesante pourtant tirée vers le haut par les guitares scintillantes (ce passage à deux minutes et quarante secondes sur "II", bordel !). Comme un seul et même monstre, les quatre instruments sont dans une telle synergie qu'il est très rare que l'un d'entre eux prenne le dessus sur les autres. Lors de ces passages, on sent la volonté d'offrir à un instrument choisi un moment pour s'exprimer et s'affirmer, puis les autres lui répondre, se joindre à lui et créer ce fameux ensemble qui fonctionne parfaitement bien (second moitié de "II" à partir de cinq minutes et cinquante secondes par-exemple).
Une évolution musicale ? Si il est difficile de parler de réelle évolution, il est clair et net que le travail ici est énorme. Le son de cet EP est quand même meilleur, la batterie mieux traitée et l'ensemble plus consistant que sur l'opus précédent où on avait l'impression d'avoir tous les instruments sur le même plan. Il y a ici davantage de profondeur qui donne toute cette force ressentie à l'écoute.
LD.Kharst rentre définitivement dans la cour des grands avec ces quatre compositions et devient un groupe à suivre, certains autres comme Totorro ou Man Is Not A Bird ayant pris des places de choix sur la scène française dernièrement. Un EP lui aussi en téléchargement libre via le BandCamp du groupe et dont il serait dommage de se passer. Quatre pièces à écouter d'une traite, avec attention, pour un plaisir bien réel et ainsi ne surtout pas perdre la force de cette fermeture sur une ligne de batterie jouissive en conclusion de "IV".
EP : Truancy
Sortie : 2014
Genre : Post Rock, Math Rock, Rock Progressif, Instrumental
Label : Autoproduction
♥♥♥♥
> Ecouter et Télécharger l'EP via BandCamp <
Qui c'est, déjà ? Souvenez-vous, LD.Kharst, on en a déjà parlé ici à l'occasion d'un premier EP éponyme sorti en 2012 et qui présentait du beau travail de composition de la part du quatuor corrézien. Un Post-Rock intrumental à tendance Math-Rock, sans artifice de production, brut de décoffrage.
Quoi de neuf ? Deux ans séparent ces deux recueils et comme le groupe l'avait bien souligné, ils ne comptaient pas sur leur musique pour arrondir leurs fins de mois. Dans une optique de partage artistique, les quatre compères poussaient le bouchon jusqu'à faire l'enregistrement, le mixage et le mastering tout seuls. Un vrai travail d'équipe, complet, que l'on retrouve ici. Pas de label et une production intégralement entre leurs mains, autant dire "chapeau !" tout de suite.
Et le contenu ? Quatre pièces, longues, épiques, torturées parfois, où les guitares hurlent, pondent des notes tantôt lumineuses, tantôt beaucoup plus graves. L'univers musical de LD.Kharst est riche, fouillé, et sonne toujours aussi "vrai" dans le sens où les arrangements sont (pratiquement ?) inexistants. Les pédales multi-effets sont exploitées à bon escient et on en prend plein la gueule au long de cette grosse demie heure de musique. Sobrement baptisées "I", "II", "III" et "IV", les quatre pièces se révèlent être dans la même veine que le premier EP mais avec une profondeur et une consistance nettement plus grandes. Un vrai régal lorsqu'on se plonge pleinement dans cet univers à la fois poétique et guerrier, une alternance et un équilibre bien dosés pour des passages puissants aux riffs gras et épais, et d'autres plus aériens et légers qui font office de pauses dans ce déchargement d'énergie brute où la guitare solo s'envole parfois dans des sphères lumineuses. La première pièce résume à elle seule cet EP et la joie est immense à la découverte des trois autres. Dès le second morceau, on remarque soudainement cette basse si lourde et ronde qui marque une ambiance pesante pourtant tirée vers le haut par les guitares scintillantes (ce passage à deux minutes et quarante secondes sur "II", bordel !). Comme un seul et même monstre, les quatre instruments sont dans une telle synergie qu'il est très rare que l'un d'entre eux prenne le dessus sur les autres. Lors de ces passages, on sent la volonté d'offrir à un instrument choisi un moment pour s'exprimer et s'affirmer, puis les autres lui répondre, se joindre à lui et créer ce fameux ensemble qui fonctionne parfaitement bien (second moitié de "II" à partir de cinq minutes et cinquante secondes par-exemple).
Une évolution musicale ? Si il est difficile de parler de réelle évolution, il est clair et net que le travail ici est énorme. Le son de cet EP est quand même meilleur, la batterie mieux traitée et l'ensemble plus consistant que sur l'opus précédent où on avait l'impression d'avoir tous les instruments sur le même plan. Il y a ici davantage de profondeur qui donne toute cette force ressentie à l'écoute.
LD.Kharst rentre définitivement dans la cour des grands avec ces quatre compositions et devient un groupe à suivre, certains autres comme Totorro ou Man Is Not A Bird ayant pris des places de choix sur la scène française dernièrement. Un EP lui aussi en téléchargement libre via le BandCamp du groupe et dont il serait dommage de se passer. Quatre pièces à écouter d'une traite, avec attention, pour un plaisir bien réel et ainsi ne surtout pas perdre la force de cette fermeture sur une ligne de batterie jouissive en conclusion de "IV".
17/09/2015
[Vidéo] Grorr : The Worker - "You Know You're Trapped..."
Il n'y a parfois pas besoin de passer nos frontières pour tomber sur des trucs vraiment... atypiques et surprenants. Comme Grorr. Ce groupe originaire de Pau développe un Métal Progressif aux ambiances éthniques et mêlant des instruments folkloriques de diverses régions du monde dans des albums concept très bien travaillés. "You Know You're Trapped..." est extrait de The Unknown Citizens, un album basé sur le poème de W.H. Auden du même nom publié pour la première fois en 1939 dans le New Yorker. Divisé en trois parties car suivant trois personnages différents, cet album sorti en 2014 s'écoute sur la page BandCamp du groupe. Pas forcément très accessible, cet opus reste agréable à écouter de par ses ambiances et sa production léchée. Le clip de "You Know You're Trapped", mélangeant stop motion (à base de marionettes) et scènes numériques a été réalisé par Médéric Grandet.
16/09/2015
[Album] We Came As Romans : "Understanding What We've Grown To Be"
Artiste : We Came As Romans
Album : Understanding What We've Grown To Be
Deuxième Album
Sortie : 2011
Genres : Post-Hardcore, Métalcore (Mélodique), Electronicore
Label(s) : Equal Vision Records, Nuclear Blast, We Are Unified
Morceaux à écouter : A War Inside, Just Keep Breathing, Understanding What We've Grown To Be
♥♥♥(♥)
> Ecouter l'album sur Youtube <
Quoi de neuf ? Pas grand chose de nouveau depuis le premier album sorti en 2009, le groupe étant toujours chez Equal Vision et Joey Sturgis s'occupant encore de la production. Une équipe qui avait plutôt bien marché pour To Plant A Seed et qui n'allait pas faillir pour ce second effort même si la redondance de la recette pouvait facilement être critiquée.
Une évolution musicale ? Il ne faut pas longtemps pour voir que les codes employés sur le premier album refont surface ici dès les premières secondes d'écoute dont l'inévitable alternance entre deux voix, l'une hurlée, l'autre claire. Mais comme la mayonnaise avait plutôt bien pris deux ans auparavant, pourquoi se priver de continuer sur la même lancée ? L'analogie avec les deux premiers albums de Linkin Park est ici facile à faire : même si l'efficacité dans les riffs et la production sont toujours de mise, on soulignera le manque de prise de risque. Toutefois, à l'image d'un visuel légèrement différent, plus sombre, où le nom du groupe apparaît beaucoup plus petit et où on peut voir deux chimères s'opposer férocement (l'une sombre, l'autre lumineuse), on sent que We Came As Romans approfondit ici son sujet, à savoir ce qui tourmente intérieurement tout un chacun, le choix entre le Bien et le Mal et tout ce genre de problèmes concernant la plupart des adolescents en quête d'identité (un visuel qui semble fait pour le titre "A War Inside"). Une illustration, toujours réalisée par Paul A. Romano, qui appuie l'univers musical du groupe avec le jeu de voix des deux chanteurs. Il faut toutefois reconnaître chez We Came As Romans une constance dans l'écriture et la composition, chose qui faisait vraiment défaut à Linkin Park sur Meteora.
Quid du contenu ? Il est de plus en plus rare de voir des galettes excéder les quarante minutes d'écoute et il faut souligner ici que l'album compte dix minutes en boîte de plus que son prédécesseur. Des morceaux plus consistants, donc, plus longs pour la plupart, pour un plaisir prolongé. Car tout ce qui avait fait la force du premier album est ici presque exacerbé au point que l'ensemble paraît plus musclé, plus intense, plus épique. Même si la structure des morceaux se voit un poil lissée à l'écoute, il n'en reste pas moins que certains riffs sont intéressants, le jeu d'Eric Choi conserve suffisamment son identité pour être remarqué (notamment son jeu de cymbales Splash). Les synthés et quelques passages de clavier sont toujours présents, chose que l'on ne peut apparemment plus dissocier de tous ces groupes proposant un mélange de Métalcore Mélodique et de Post-Hardcore, au grand dam de tous les amoureux de musique sans arrangements. Sans doute l'un des points les plus critiquables dans la musique de We Cam As Romans où la post-production en fait vraiment des tonnes. Concernant les textes, Joshua Moore (qui s'occupe toujours de la composition) traite des mêmes sujets et bien que le groupe soit souvent considéré comme chrétien, ce dernier se défend de faire passer le moindre message religieux dans sa musique. Joshua Moore explique d'ailleurs dans une interview qu'il écrit avec le but de laisser une libre interprétation à l'auditeur, ce qui permet d'ailleurs à We Came As Romans d'être fédérateur sans pour autant s'inscrire dans une case religieuse. Un détail qui pourrait sembler anodin, mais au pays de l'Oncle Sam, ce point est suffisamment important pour être souligné.
Mieux que son prédécesseur ? C'est un débat récurrent lorsqu'un groupe sort son deuxième album. Le fait est que We Came As Romans n'avait pas vraiment fait de faux pas avec ce second effort. Au contraire, même. Pour beaucoup, le premier album reste le plus intéressant musicalement mais il faut bien admettre que des ajustements notables ont été faits et que cet Understanding What We've Grown To Be est au même niveau, si ce n'est même pas mieux dans sa globalité. La musique reste une affaire de goût et chacun en pensera bien ce qu'il voudra.
Un deuxième album qui évite de tomber dans le convenu et la facilité même si la prise de risque est quasiment nulle. Musicalement et dans les textes, c'est davantage un prolongement du premier effort et on pourrait presque parler ici d'album bis. D'ailleurs, on pourra souligner la reprise de certains textes comme "My Empty Cup Could Never Fill Another" sur le morceau qui donne son nom à l'album : des mots tout droit empruntés au morceau "An Ever Growing Wonder" de l'album précédent ("An Empty Cup Cannot Fill Another" en conclusion). Pas meilleur ni moins bon, on est ici face à une sorte de To Plant A Seed 2.0 où on prend tout autant de plaisir que sur le premier du nom.
Album : Understanding What We've Grown To Be
Deuxième Album
Sortie : 2011
Genres : Post-Hardcore, Métalcore (Mélodique), Electronicore
Label(s) : Equal Vision Records, Nuclear Blast, We Are Unified
Morceaux à écouter : A War Inside, Just Keep Breathing, Understanding What We've Grown To Be
♥♥♥(♥)
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Quoi de neuf ? Pas grand chose de nouveau depuis le premier album sorti en 2009, le groupe étant toujours chez Equal Vision et Joey Sturgis s'occupant encore de la production. Une équipe qui avait plutôt bien marché pour To Plant A Seed et qui n'allait pas faillir pour ce second effort même si la redondance de la recette pouvait facilement être critiquée.
Une évolution musicale ? Il ne faut pas longtemps pour voir que les codes employés sur le premier album refont surface ici dès les premières secondes d'écoute dont l'inévitable alternance entre deux voix, l'une hurlée, l'autre claire. Mais comme la mayonnaise avait plutôt bien pris deux ans auparavant, pourquoi se priver de continuer sur la même lancée ? L'analogie avec les deux premiers albums de Linkin Park est ici facile à faire : même si l'efficacité dans les riffs et la production sont toujours de mise, on soulignera le manque de prise de risque. Toutefois, à l'image d'un visuel légèrement différent, plus sombre, où le nom du groupe apparaît beaucoup plus petit et où on peut voir deux chimères s'opposer férocement (l'une sombre, l'autre lumineuse), on sent que We Came As Romans approfondit ici son sujet, à savoir ce qui tourmente intérieurement tout un chacun, le choix entre le Bien et le Mal et tout ce genre de problèmes concernant la plupart des adolescents en quête d'identité (un visuel qui semble fait pour le titre "A War Inside"). Une illustration, toujours réalisée par Paul A. Romano, qui appuie l'univers musical du groupe avec le jeu de voix des deux chanteurs. Il faut toutefois reconnaître chez We Came As Romans une constance dans l'écriture et la composition, chose qui faisait vraiment défaut à Linkin Park sur Meteora.
Quid du contenu ? Il est de plus en plus rare de voir des galettes excéder les quarante minutes d'écoute et il faut souligner ici que l'album compte dix minutes en boîte de plus que son prédécesseur. Des morceaux plus consistants, donc, plus longs pour la plupart, pour un plaisir prolongé. Car tout ce qui avait fait la force du premier album est ici presque exacerbé au point que l'ensemble paraît plus musclé, plus intense, plus épique. Même si la structure des morceaux se voit un poil lissée à l'écoute, il n'en reste pas moins que certains riffs sont intéressants, le jeu d'Eric Choi conserve suffisamment son identité pour être remarqué (notamment son jeu de cymbales Splash). Les synthés et quelques passages de clavier sont toujours présents, chose que l'on ne peut apparemment plus dissocier de tous ces groupes proposant un mélange de Métalcore Mélodique et de Post-Hardcore, au grand dam de tous les amoureux de musique sans arrangements. Sans doute l'un des points les plus critiquables dans la musique de We Cam As Romans où la post-production en fait vraiment des tonnes. Concernant les textes, Joshua Moore (qui s'occupe toujours de la composition) traite des mêmes sujets et bien que le groupe soit souvent considéré comme chrétien, ce dernier se défend de faire passer le moindre message religieux dans sa musique. Joshua Moore explique d'ailleurs dans une interview qu'il écrit avec le but de laisser une libre interprétation à l'auditeur, ce qui permet d'ailleurs à We Came As Romans d'être fédérateur sans pour autant s'inscrire dans une case religieuse. Un détail qui pourrait sembler anodin, mais au pays de l'Oncle Sam, ce point est suffisamment important pour être souligné.
Mieux que son prédécesseur ? C'est un débat récurrent lorsqu'un groupe sort son deuxième album. Le fait est que We Came As Romans n'avait pas vraiment fait de faux pas avec ce second effort. Au contraire, même. Pour beaucoup, le premier album reste le plus intéressant musicalement mais il faut bien admettre que des ajustements notables ont été faits et que cet Understanding What We've Grown To Be est au même niveau, si ce n'est même pas mieux dans sa globalité. La musique reste une affaire de goût et chacun en pensera bien ce qu'il voudra.
Un deuxième album qui évite de tomber dans le convenu et la facilité même si la prise de risque est quasiment nulle. Musicalement et dans les textes, c'est davantage un prolongement du premier effort et on pourrait presque parler ici d'album bis. D'ailleurs, on pourra souligner la reprise de certains textes comme "My Empty Cup Could Never Fill Another" sur le morceau qui donne son nom à l'album : des mots tout droit empruntés au morceau "An Ever Growing Wonder" de l'album précédent ("An Empty Cup Cannot Fill Another" en conclusion). Pas meilleur ni moins bon, on est ici face à une sorte de To Plant A Seed 2.0 où on prend tout autant de plaisir que sur le premier du nom.
15/09/2015
[Vidéo] Naïve : "Surge"
Naïve fait partie de ces groupes français (trop) peu connus mais qui mériteraient d'être bien plus souvent cités. Aujourd'hui, le groupe propose une vidéo pour le titre "Surge" extrait du dernier album Altra sorti le 20 mars 2015. Une vidéo sans grand intérêt visuel mais qui permet de donner un peu davantage de visibilité au groupe dont les musiciens sont ici mis en scène jouant le morceau en question. Si vous n'êtes pas familier avec la musique de Naïve - un Métal teinté d'Electro à tendance Trip-Hop -, la discographie du trio toulousain est écoutable via le BandCamp et la page Youtube du groupe.
14/09/2015
[EP] Teen Talk : "EP1"
Artiste : Teen Talk
EP : EP1
Sortie : 2014
Genre : Electro Pop, Abstract Pop, Alternatif
Label : Autoproduction
♥♥♥
> Ecouter l'EP sur Youtube <
Qui c'est ? On en avait déjà parlé à l'occasion de la sortie des clips pour les titres "Sweet Death" et "Alter Echoes" : Teen Talk est un projet d'Electro Pop français reposant sur les épaules de Jérémy Barlozzo (de chez I Love My Neighbours) et Douglas Cavanna (de chez I Am Un Chien). Respectivement, le premier cité est chanteur guitariste dans sa formation d'origine, et le second est... lui aussi guitariste. Pour Teen Talk, Douglas passe aux machines et à la production tandis que Jérémy reste au chant. Une collaboration à deux qui est venue assez naturellement, les deux compères se connaissant de par les affinités existant entre les deux groupes cités ci-dessus.
Musicalement, ça donne quoi ? Pas grand chose à voir avec les deux formations d'origine du duo. Les guitares passent à la trappe et l'Electro Pop vient remplacer le Rock (présent sous bien des formes) où les deux groupes viennent puiser leurs forces respectives. Toutefois, la voix de Jérémy conserve sa touche personnelle, suave et légère comme un murmure. Un élément déterminant dans la musique de Teen Talk et bien que ce détail soit un rappel à la musique de I Love My Neighbours, c'est bien le seul. Et tant mieux ! Le duo préfère ici puiser son inspiration dans l'Electro sans se poser de véritables barrières : on sent des influences Techno, Synthwave et surtout Hip Hop ("Love Will Follow") sous ces nappes de synthés, ces beats marqués et la voix de Jérémy, tout ça pour un résultat qui "fait penser à beaucoup de choses sans vraiment y ressembler".
Quid de cet EP ? Plus qu'un simple recueil de trois titres, l'EP s'accompagne de trois vidéos tournées en quelques jours à Los Angeles. Un triptyque fonctionnant comme une mini série ou un court métrage intégral narrant la rencontre de deux femmes suite à leurs mésaventures respectives. Deux femmes (Leslie Couterrand et Eline Van Der Velden) qui vont prendre leur revanche sur la gente masculine qui leur en a apparemment bien fait baver. Un propos féministe passant par l'image mais aussi par la musique. Comme des peintres aimant reproduire et dessiner les courbes féminines, Douglas et Jérémy proposent ici une entité musicale chargée d'une forme de féminité indescriptible, sans doute la combinaison réussie d'un Electro aux douceurs palpables, comme un frisson, et de la voix de Jérémy qui s'envole parfois très haut ("Landing"). Malgré tout, il est évident que le propos n'est pas des plus joyeux et dépeint une noirceur qu'on retrouve dans les trois clips, les deux protagonistes prenant l'ascendant sur leurs vies mais pas de la façon la plus morale et éthique qui soit. Un ensemble qui corrobore le choix de ce visuel où des lèvres manifestement féminines laissent s'écouler un liquide noirâtre, sans doute une métaphore de l'aigreur et la violence accumulées au fil du temps qui doivent tôt ou tard être relâchées...
Un premier recueil bien tenu, tant sur le contenu que sur la forme, avec une ligne directrice lisible, et les trois clips n'y sont sans doute pas pour rien. Teen Talk met les pieds dans le plat de la scène française (et internationale ?) d'une bien belle façon et s'impose comme un beau projet d'Electro Pop à fort potentiel. Un projet aux dimensions cross-média qui, on l'espère, perdurera pour nous offrir à la fois de la musique et des images de qualité.
EP : EP1
Sortie : 2014
Genre : Electro Pop, Abstract Pop, Alternatif
Label : Autoproduction
♥♥♥
> Ecouter l'EP sur Youtube <
Qui c'est ? On en avait déjà parlé à l'occasion de la sortie des clips pour les titres "Sweet Death" et "Alter Echoes" : Teen Talk est un projet d'Electro Pop français reposant sur les épaules de Jérémy Barlozzo (de chez I Love My Neighbours) et Douglas Cavanna (de chez I Am Un Chien). Respectivement, le premier cité est chanteur guitariste dans sa formation d'origine, et le second est... lui aussi guitariste. Pour Teen Talk, Douglas passe aux machines et à la production tandis que Jérémy reste au chant. Une collaboration à deux qui est venue assez naturellement, les deux compères se connaissant de par les affinités existant entre les deux groupes cités ci-dessus.
Musicalement, ça donne quoi ? Pas grand chose à voir avec les deux formations d'origine du duo. Les guitares passent à la trappe et l'Electro Pop vient remplacer le Rock (présent sous bien des formes) où les deux groupes viennent puiser leurs forces respectives. Toutefois, la voix de Jérémy conserve sa touche personnelle, suave et légère comme un murmure. Un élément déterminant dans la musique de Teen Talk et bien que ce détail soit un rappel à la musique de I Love My Neighbours, c'est bien le seul. Et tant mieux ! Le duo préfère ici puiser son inspiration dans l'Electro sans se poser de véritables barrières : on sent des influences Techno, Synthwave et surtout Hip Hop ("Love Will Follow") sous ces nappes de synthés, ces beats marqués et la voix de Jérémy, tout ça pour un résultat qui "fait penser à beaucoup de choses sans vraiment y ressembler".
Quid de cet EP ? Plus qu'un simple recueil de trois titres, l'EP s'accompagne de trois vidéos tournées en quelques jours à Los Angeles. Un triptyque fonctionnant comme une mini série ou un court métrage intégral narrant la rencontre de deux femmes suite à leurs mésaventures respectives. Deux femmes (Leslie Couterrand et Eline Van Der Velden) qui vont prendre leur revanche sur la gente masculine qui leur en a apparemment bien fait baver. Un propos féministe passant par l'image mais aussi par la musique. Comme des peintres aimant reproduire et dessiner les courbes féminines, Douglas et Jérémy proposent ici une entité musicale chargée d'une forme de féminité indescriptible, sans doute la combinaison réussie d'un Electro aux douceurs palpables, comme un frisson, et de la voix de Jérémy qui s'envole parfois très haut ("Landing"). Malgré tout, il est évident que le propos n'est pas des plus joyeux et dépeint une noirceur qu'on retrouve dans les trois clips, les deux protagonistes prenant l'ascendant sur leurs vies mais pas de la façon la plus morale et éthique qui soit. Un ensemble qui corrobore le choix de ce visuel où des lèvres manifestement féminines laissent s'écouler un liquide noirâtre, sans doute une métaphore de l'aigreur et la violence accumulées au fil du temps qui doivent tôt ou tard être relâchées...
Un premier recueil bien tenu, tant sur le contenu que sur la forme, avec une ligne directrice lisible, et les trois clips n'y sont sans doute pas pour rien. Teen Talk met les pieds dans le plat de la scène française (et internationale ?) d'une bien belle façon et s'impose comme un beau projet d'Electro Pop à fort potentiel. Un projet aux dimensions cross-média qui, on l'espère, perdurera pour nous offrir à la fois de la musique et des images de qualité.
10/09/2015
[Vidéo] Gavlyn : "Black Cherry Koolaid"
Gavlyn est une artiste productive et après la sortie de son second album en 2014 intitulé Modest Confidence, la rappeuse de Los Angeles annonce un nouveau projet qui portera le nom Make Up For Your Break Up et qui en dit long sur le contenu de cet opus dont le titre "Black Cherry Koolaid" est d'ailleurs extrait. Ce morceau, l'artiste l'a écrit après une expérience personnelle : sa relation avec un homme qui avait déjà une petite amie. Le clip a été écrit par Gavlyn elle-même avec l'aide de "Blimes" (Oh Blimey), la rappeuse avec qui Gavlyn partage la scène et certains titres ainsi que le label qu'elles ont toutes deux créé : Peach House Records. Le nouvel album de Gavlyn sortira le 13 novembre 2015.
30/08/2015
[Album] Tesseract : "One"
Artiste : TesseracT
Album : One
Premier Album
Sortie : 2011
Genre : Métal Progressif, Métal Atmosphérique, Djent
Label : Century Media
Morceaux à écouter : Acceptance, Deception, Perfection
♥♥♥♥(♥)
> Ecouter l'album sur Youtube <
Quelles origines ? C'est tout naturellement qu'on se tourne vers TesseracT (ou Monuments) après avoir écouté FellSilent et son album unique The Hidden Words sorti en 2008, le groupe s'étant séparé peu après, en 2009. Tandis que John Browne monte le projet Monuments (voir le premier EP), Acle Kahney se consacre au groupe TesseracT en parallèle de FellSilent, bien avant la séparation de ses membres. Profitant d'un certain talent à la guitare et participant largement à la démocratisation du genre Djent, Kahney aura donc officié dans deux formations en même temps avant de mettre toute son énergie dans le groupe que voici.
Vous avez dit "complexe" ? Un nom pareil, ça ne s'invente pas. Et on laissera le soin aux masochistes et autres fans de mathématiques et géométrie dans l'espace d'aller tenter de comprendre comment ce truc tout droit venu de la quatrième dimension fonctionne ! Tout est pourtant sur Wikipedia mais il faut bien admettre que ce n'est pas à la portée du premier imbécile venu. Et finalement, quoi de mieux qu'un "objet" aussi complexe pour représenter une musique qui l'est tout autant (par complexe, mieux vaut comprendre technique et, de ce fait, peu accessible). Car si certains groupes se veulent être les fiers représentants du Djent, TesseracT fait sans aucun doute partie des pionniers du genre avec Acle Kahney en fer de lance. En résulte une musique très technique, donc, mais qui ne tombe pas dans la branlette de manche pédante (ou de baguettes et pédales) afin de rester écoutable. Du contre-temps, de la basse avec pas mal de slap, des accords sortis parfois du trou du cul d'un manche (même si depuis, on a entendu bien plus original) mais l'ensemble ne tombe pas dans la leçon prétentieuse et on doit certainement ça à l'état d'esprit des membres du groupe. Le flegme britannique, sans doute.
Musicalement, ça donne quoi ? Du Métal, ça c'est un fait. Mais pas n'importe lequel. Plutôt que de prendre la voie d'un Djent bourrin comme l'avait introduit FellSilent, TesseracT fait le pari de mélanger des nappes aériennes et atmosphériques à des riffs polyrythmiques et autres éléments bien plus... énergiques. Le résultat aurait pu être instrumental ("Epiphany") mais le tout est appuyé par une voix d'ange en la personne de Daniel Tompkins. Une véritable surprise tant la clarté de la voix du bonhomme fait tache dans le monde du Métal. Ce détail n'est d'ailleurs par anodin, les différents membres du groupe reconnaissant qu'il n'est pas facile de trouver un chanteur évoluant dans ces tonalités et acceptant l'univers autour du Métal ou aimant suffisamment le genre pour se voir chanter au sein de la formation. Afin de mieux faire passer la pilule du style si particulier de la musique de TesseracT auprès du public, Tompkins s'accorde quelques passages criés/hurlés. De ce fait, One aura su aussi bien conquérir les fans de Métal atmosphérique que ceux plus accrochés au côté nerveux du genre. Côté instruments, pas grand chose à dire si ce n'est que le travail est conséquent et millimétré, chaque membre étant en symbiose totale avec les autres, avec une mention toute particulière pour Jay Postones. Un résultat encore plus impressionnant en Live tant les compères se regardent peu. L'album est d'ailleurs livré avec un DVD d'une session Live en studio. Cette même vidéo de presque trente minutes comprenant les six morceaux de "Concealing Fate", pièce centrale de One, est d'ailleurs visionnable dans son intégralité sur Youtube. Enfin, le groupe ne fait pas les choses à moitié puisque tout le travail de production est effectué par Acle et Amos (basse), tous deux possédant de solides bases en ingénierie du son.
Et ça parle de quoi ? Là, c'est un sujet un peu plus flou. Traduire les textes n'éclaire pas tant que ça sur les sujets d'écriture, Tompkins se révélant être une sorte de poète un peu illuminé. De par le nom de l'album, One, on peut comprendre qu'il est sujet d'un tout, d'un ensemble, regroupant l'Humanité et la planète sur laquelle elle vit. Entre philosophie et allusions presque religieuses ("Perfection"), il en ressort une clairvoyance quant au monde dans lequel chacun d'entre nous s'inscrit. Pessimisme et espoir se côtoient sans vraiment s'opposer ("Origin"), offrant une liberté d'interprétation qu'on retrouve parfois dans les textes d'autres artistes comme Chino Moreno chez Deftones par-exemple.
Du lourd, donc. Mais pas le plus accessible qui soit. Ce premier album est une curiosité, un ovni qui s'écoute très bien malgré des pièces parfois longues ("Eden" et ses neuf minutes). De la technique conservant une part de musicalité très forte et qui n'est donc pas indigeste. Comme dit plus haut, le fait que Tompkins hurle sur certains passages peut déstabiliser ceux venus chercher du pur Métal atmosphérique alors qu'au contraire, son chant clair rebute la plupart des fans d'un genre bien souvent considéré (à tort ?) comme "violent". Une particularité qui donne à TesseracT toute son identité et son originalité. Un premier album qui n'est donc pas fait pour plaire au plus grand nombre mais qui reste une très lourde référence dans le genre.
Album : One
Premier Album
Sortie : 2011
Genre : Métal Progressif, Métal Atmosphérique, Djent
Label : Century Media
Morceaux à écouter : Acceptance, Deception, Perfection
♥♥♥♥(♥)
> Ecouter l'album sur Youtube <
Quelles origines ? C'est tout naturellement qu'on se tourne vers TesseracT (ou Monuments) après avoir écouté FellSilent et son album unique The Hidden Words sorti en 2008, le groupe s'étant séparé peu après, en 2009. Tandis que John Browne monte le projet Monuments (voir le premier EP), Acle Kahney se consacre au groupe TesseracT en parallèle de FellSilent, bien avant la séparation de ses membres. Profitant d'un certain talent à la guitare et participant largement à la démocratisation du genre Djent, Kahney aura donc officié dans deux formations en même temps avant de mettre toute son énergie dans le groupe que voici.
Vous avez dit "complexe" ? Un nom pareil, ça ne s'invente pas. Et on laissera le soin aux masochistes et autres fans de mathématiques et géométrie dans l'espace d'aller tenter de comprendre comment ce truc tout droit venu de la quatrième dimension fonctionne ! Tout est pourtant sur Wikipedia mais il faut bien admettre que ce n'est pas à la portée du premier imbécile venu. Et finalement, quoi de mieux qu'un "objet" aussi complexe pour représenter une musique qui l'est tout autant (par complexe, mieux vaut comprendre technique et, de ce fait, peu accessible). Car si certains groupes se veulent être les fiers représentants du Djent, TesseracT fait sans aucun doute partie des pionniers du genre avec Acle Kahney en fer de lance. En résulte une musique très technique, donc, mais qui ne tombe pas dans la branlette de manche pédante (ou de baguettes et pédales) afin de rester écoutable. Du contre-temps, de la basse avec pas mal de slap, des accords sortis parfois du trou du cul d'un manche (même si depuis, on a entendu bien plus original) mais l'ensemble ne tombe pas dans la leçon prétentieuse et on doit certainement ça à l'état d'esprit des membres du groupe. Le flegme britannique, sans doute.
Musicalement, ça donne quoi ? Du Métal, ça c'est un fait. Mais pas n'importe lequel. Plutôt que de prendre la voie d'un Djent bourrin comme l'avait introduit FellSilent, TesseracT fait le pari de mélanger des nappes aériennes et atmosphériques à des riffs polyrythmiques et autres éléments bien plus... énergiques. Le résultat aurait pu être instrumental ("Epiphany") mais le tout est appuyé par une voix d'ange en la personne de Daniel Tompkins. Une véritable surprise tant la clarté de la voix du bonhomme fait tache dans le monde du Métal. Ce détail n'est d'ailleurs par anodin, les différents membres du groupe reconnaissant qu'il n'est pas facile de trouver un chanteur évoluant dans ces tonalités et acceptant l'univers autour du Métal ou aimant suffisamment le genre pour se voir chanter au sein de la formation. Afin de mieux faire passer la pilule du style si particulier de la musique de TesseracT auprès du public, Tompkins s'accorde quelques passages criés/hurlés. De ce fait, One aura su aussi bien conquérir les fans de Métal atmosphérique que ceux plus accrochés au côté nerveux du genre. Côté instruments, pas grand chose à dire si ce n'est que le travail est conséquent et millimétré, chaque membre étant en symbiose totale avec les autres, avec une mention toute particulière pour Jay Postones. Un résultat encore plus impressionnant en Live tant les compères se regardent peu. L'album est d'ailleurs livré avec un DVD d'une session Live en studio. Cette même vidéo de presque trente minutes comprenant les six morceaux de "Concealing Fate", pièce centrale de One, est d'ailleurs visionnable dans son intégralité sur Youtube. Enfin, le groupe ne fait pas les choses à moitié puisque tout le travail de production est effectué par Acle et Amos (basse), tous deux possédant de solides bases en ingénierie du son.
Et ça parle de quoi ? Là, c'est un sujet un peu plus flou. Traduire les textes n'éclaire pas tant que ça sur les sujets d'écriture, Tompkins se révélant être une sorte de poète un peu illuminé. De par le nom de l'album, One, on peut comprendre qu'il est sujet d'un tout, d'un ensemble, regroupant l'Humanité et la planète sur laquelle elle vit. Entre philosophie et allusions presque religieuses ("Perfection"), il en ressort une clairvoyance quant au monde dans lequel chacun d'entre nous s'inscrit. Pessimisme et espoir se côtoient sans vraiment s'opposer ("Origin"), offrant une liberté d'interprétation qu'on retrouve parfois dans les textes d'autres artistes comme Chino Moreno chez Deftones par-exemple.
Du lourd, donc. Mais pas le plus accessible qui soit. Ce premier album est une curiosité, un ovni qui s'écoute très bien malgré des pièces parfois longues ("Eden" et ses neuf minutes). De la technique conservant une part de musicalité très forte et qui n'est donc pas indigeste. Comme dit plus haut, le fait que Tompkins hurle sur certains passages peut déstabiliser ceux venus chercher du pur Métal atmosphérique alors qu'au contraire, son chant clair rebute la plupart des fans d'un genre bien souvent considéré (à tort ?) comme "violent". Une particularité qui donne à TesseracT toute son identité et son originalité. Un premier album qui n'est donc pas fait pour plaire au plus grand nombre mais qui reste une très lourde référence dans le genre.
17/08/2015
[EP] Sirah : "Inhale"
Artiste : Sirah
EP : Inhale
Sortie : 2013
Genre : Electro, Hip-Hop, Pop
Label : Atlantic Records
♥♥
> Ecouter l'EP sur Youtube <
Véritable outsider il y a de ça quelques années, Sirah est désormais sortie de l'anonymat, notamment grâce à sa collaboration avec Skrillex, ce qui leur a d'ailleurs valu un Grammy Award pour le titre "Bangarang" extrait de l'EP du même nom. Après une Mixtape répondant au nom de "C.U.L.T. Too Young To Die" (toujours en téléchargement gratuit via BandCamp), Sirah était de retour en 2013 avec ce premier EP baptisé Inhale et au visuel plutôt suggestif.
Quoi de neuf ? Pas grand chose finalement. Sirah signe cet EP via Atlantic, tout comme sa Mixtape précédente et musicalement, on retrouve ce mélange de Hip Hop/Rap et de Pop/Electro. Pourtant, au fil des titres, on se rend compte d'une légère évolution dans la musique de Sirah : plus posée dans l'ensemble, aux styles plus variés et aux instrus peut-être plus travaillées.
Plus mature ? C'est la question qu'on est en droit de se poser après l'écoute des six titres de cet EP. Bien que le morceau "Inhale" reste dans une tonalité Pop avec un refrain très catchy (qui rappelle "Double Yellow Lines"), le reste semble moins léger et surtout, la touche Dubstep a pratiquement disparu, preuve que Sirah a évolué et su s'entourer de producteurs à l'écoute de ses (nouvelles ?) intentions musicales. Dès "On To The Next", l'Electro se pare de synthés plus éclectiques. Avec "Stick It Up", Sirah touche au Hip Hop "coup de poing" avec un flow plus grave et appuyé, sans parler de l'instru plus violente. Le contraste avec "Icarus" et son refrain chanté à gorge déployée est d'ailleurs si déstabilisant qu'on ne sait pas trop dans quelle case mettre Sirah : artiste polyvalente et qui l'affirme ou simplement hésitante et ne sachant pas encore dans quelle direction s'orienter ? Quoiqu'il en soit, les six titres présentés ici sont une carte de visite assez sympa même si une ligne directrice aurait été appréciable.
Un bon EP ? Difficile de dire si l'ensemble est bon tant il est disparate. Sirah montre une fois de plus ici qu'elle sait chanter, raper, moduler et maîtriser sa voix en fonction du genre musical abordé mais là ou sa Mixtape présentait une certaine unité, on a ici l'impression d'avoir affaire à des essais de genres, comme si la MC se cherchait un terrain de prédilection. Si l'EP avait été autoproduit, on aurait pu croire à une démarche pour obtenir un contrat. Bref, un recueil difficile à juger et il faudra sans doute attendre une véritable confirmation avec un prochain EP ou un véritable album.
Il n'en reste pas moins que cet Inhale est agréable à écouter, accessible et propose une palette assez variée de genres, d'instrus, et de capacités vocales de la part de Sirah. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore la jeune MC, c'est une assez bonne entrée en matière même si l'écoute de sa Mixtape reste encore la meilleure chose à faire.
EP : Inhale
Sortie : 2013
Genre : Electro, Hip-Hop, Pop
Label : Atlantic Records
♥♥
> Ecouter l'EP sur Youtube <
Véritable outsider il y a de ça quelques années, Sirah est désormais sortie de l'anonymat, notamment grâce à sa collaboration avec Skrillex, ce qui leur a d'ailleurs valu un Grammy Award pour le titre "Bangarang" extrait de l'EP du même nom. Après une Mixtape répondant au nom de "C.U.L.T. Too Young To Die" (toujours en téléchargement gratuit via BandCamp), Sirah était de retour en 2013 avec ce premier EP baptisé Inhale et au visuel plutôt suggestif.
Quoi de neuf ? Pas grand chose finalement. Sirah signe cet EP via Atlantic, tout comme sa Mixtape précédente et musicalement, on retrouve ce mélange de Hip Hop/Rap et de Pop/Electro. Pourtant, au fil des titres, on se rend compte d'une légère évolution dans la musique de Sirah : plus posée dans l'ensemble, aux styles plus variés et aux instrus peut-être plus travaillées.
Plus mature ? C'est la question qu'on est en droit de se poser après l'écoute des six titres de cet EP. Bien que le morceau "Inhale" reste dans une tonalité Pop avec un refrain très catchy (qui rappelle "Double Yellow Lines"), le reste semble moins léger et surtout, la touche Dubstep a pratiquement disparu, preuve que Sirah a évolué et su s'entourer de producteurs à l'écoute de ses (nouvelles ?) intentions musicales. Dès "On To The Next", l'Electro se pare de synthés plus éclectiques. Avec "Stick It Up", Sirah touche au Hip Hop "coup de poing" avec un flow plus grave et appuyé, sans parler de l'instru plus violente. Le contraste avec "Icarus" et son refrain chanté à gorge déployée est d'ailleurs si déstabilisant qu'on ne sait pas trop dans quelle case mettre Sirah : artiste polyvalente et qui l'affirme ou simplement hésitante et ne sachant pas encore dans quelle direction s'orienter ? Quoiqu'il en soit, les six titres présentés ici sont une carte de visite assez sympa même si une ligne directrice aurait été appréciable.
Un bon EP ? Difficile de dire si l'ensemble est bon tant il est disparate. Sirah montre une fois de plus ici qu'elle sait chanter, raper, moduler et maîtriser sa voix en fonction du genre musical abordé mais là ou sa Mixtape présentait une certaine unité, on a ici l'impression d'avoir affaire à des essais de genres, comme si la MC se cherchait un terrain de prédilection. Si l'EP avait été autoproduit, on aurait pu croire à une démarche pour obtenir un contrat. Bref, un recueil difficile à juger et il faudra sans doute attendre une véritable confirmation avec un prochain EP ou un véritable album.
Il n'en reste pas moins que cet Inhale est agréable à écouter, accessible et propose une palette assez variée de genres, d'instrus, et de capacités vocales de la part de Sirah. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore la jeune MC, c'est une assez bonne entrée en matière même si l'écoute de sa Mixtape reste encore la meilleure chose à faire.
10/08/2015
[EP] Sianvar : "Sianvar"
Artiste : Sianvar
EP : Sianvar
Sortie : 2014
Genre : Math Rock, Post-Hardcore
Label : Blue Swan Records
♥♥♥(♥)
> Ecouter l'EP sur BandCamp <
Voilà un truc pas banal. Un truc qui sort un peu de l'ordinaire et du paysage musical habituel. Le fait d'écouter des choses à droite et à gauche donne parfois l'impression d'entendre la même recette d'un artiste ou d'un genre à un autre. Avec Sianvar et ce premier EP éponyme, il y a cette légère impression de découvrir quelque chose de nouveau dès les premières notes. La magie opère et on se laisse prendre par la curiosité, l'envie de rentrer dans cet univers musical riche. De la fraîcheur, de la complexité, de la force et de la sensibilité. On se rend rapidement compte qu'il faudra s'attarder et écouter plusieurs fois le même morceau pour pouvoir en tirer tous ses points forts. Et ça, c'est suffisamment rare pour le souligner.
Qui c'est ? Comme tous ces groupes (encore) peu connus, la nom des musiciens ne mettra la puce à l'oreille de personne. Originaire de Sacramento (comme Deftones), le groupe repose sur les épaules de membres d'autres formations que sont Dance Gavin Dance, Stolas, A Lot Like Birds et Hail The Sun. C'est d'ailleurs dans ce dernier groupe qu'officie Dolovan Melero en tant que batteur chanteur. Une véritable performance - un peu casse-gueule - plutôt bien exécutée en Live. Pour Sianvar, le bonhomme laisse ses baguettes de côté pour se concentrer exclusivement sur le chant.
Musicalement, ça donne quoi ? Ce qui marque en tout premier lieu, c'est cette voix. Un chant si particulier qu'il met tout de suite la puce à l'oreille - qu'on aime ou qu'on n'aime pas : on n'entend pas un truc pareil tous les jours. C'est un peu comme si la maturité de la voix - pourtant haut perchée - de Claudio Sanchez (de Coheed and Cambria, avec qui Sanviar semble partager le même goût pour les insectes) avait fusionné avec celle beaucoup plus efféminée de Michael Jagmin (A Skylit Drive), même si pour certains amateurs de Sianvar, il faut davantage voir du côté d'Anthony Green. Il ressort de cela une sorte de candeur qui, mine de rien, vient souligner la petite moyenne d'âge des membres du groupe. Bien que cette voix soit un atout de par son originalité et son identité, elle ne peut plaire à tout le monde. Elle paraîtra même irritante pour certains, il n'y a pas de doute. Mais on oublie bien vite ce détail tant c'est du lourd musicalement parlant. C'est une véritable fraîcheur qu'on trouve dans la musique de Sianvar : une fougue palpable dans les enchaînements de riffs et les solos qui restent parfois en retrait, comme une trame de fond, ce qui évite de faire tomber l'ensemble dans un élitisme ou une démonstration de technique imbuvable. Le talent est certes bien présent mais le condensé voix/instruments ne tombe pas dans le côté obscur du pédant qu'on peut trouver chez certaines formations. En gros, ça reste riche, technique, sans paraître too much. Et s'il ne fallait écouter qu'un titre pour ressentir toute la force de la musique de Sianvar, c'est sans doute sur "Substance Sequence" qu'il faudrait jeter une oreille.
Qu'est-ce que ça raconte ? Beaucoup de poésie alambiquée aux propos parfois difficiles à cerner même si un titre se démarque du lot : "Your Tong Ties" qui parle d'une relation compliquée avec une fille qui semble magnifique et difficile à quitter mais qu'on aurait envie de claquer à chaque fois qu'elle ouvre la bouche ("You're a gem for all to see. But when you open up your mouth, we all wish you'd stop breathing"). Pour le reste, laissons les gens maîtrisant la langue de Shakespeare décortiquer les textes édulcorés de Dolovan.
En bref, un premier EP qui en impose de par sa richesse musicale et son énergie. Pas accessible à tous, il n'en reste pas moins une véritable curiosité, surtout que la voix de Dolovan (qui ne s'accorde que très peu de cris ou autres hurlements) peut facilement faire passer la pilule aux plus réfractaires. C'est bouillonnant d'énergie, ça mitraille des notes de guitare et la batterie suit l'ensemble avec une précision remarquable : il y a de l'inspiration et du talent à revendre. Reste à savoir si Sianvar saura contenir tout ça pour offrir un premier album avec une ligne directrice claire et lisible. Mais il y a fort à parier que le résultat sera, de toutes façons, riche en émotions, qu'elles soient vocales ou instrumentales.
EP : Sianvar
Sortie : 2014
Genre : Math Rock, Post-Hardcore
Label : Blue Swan Records
♥♥♥(♥)
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Voilà un truc pas banal. Un truc qui sort un peu de l'ordinaire et du paysage musical habituel. Le fait d'écouter des choses à droite et à gauche donne parfois l'impression d'entendre la même recette d'un artiste ou d'un genre à un autre. Avec Sianvar et ce premier EP éponyme, il y a cette légère impression de découvrir quelque chose de nouveau dès les premières notes. La magie opère et on se laisse prendre par la curiosité, l'envie de rentrer dans cet univers musical riche. De la fraîcheur, de la complexité, de la force et de la sensibilité. On se rend rapidement compte qu'il faudra s'attarder et écouter plusieurs fois le même morceau pour pouvoir en tirer tous ses points forts. Et ça, c'est suffisamment rare pour le souligner.
Qui c'est ? Comme tous ces groupes (encore) peu connus, la nom des musiciens ne mettra la puce à l'oreille de personne. Originaire de Sacramento (comme Deftones), le groupe repose sur les épaules de membres d'autres formations que sont Dance Gavin Dance, Stolas, A Lot Like Birds et Hail The Sun. C'est d'ailleurs dans ce dernier groupe qu'officie Dolovan Melero en tant que batteur chanteur. Une véritable performance - un peu casse-gueule - plutôt bien exécutée en Live. Pour Sianvar, le bonhomme laisse ses baguettes de côté pour se concentrer exclusivement sur le chant.
Musicalement, ça donne quoi ? Ce qui marque en tout premier lieu, c'est cette voix. Un chant si particulier qu'il met tout de suite la puce à l'oreille - qu'on aime ou qu'on n'aime pas : on n'entend pas un truc pareil tous les jours. C'est un peu comme si la maturité de la voix - pourtant haut perchée - de Claudio Sanchez (de Coheed and Cambria, avec qui Sanviar semble partager le même goût pour les insectes) avait fusionné avec celle beaucoup plus efféminée de Michael Jagmin (A Skylit Drive), même si pour certains amateurs de Sianvar, il faut davantage voir du côté d'Anthony Green. Il ressort de cela une sorte de candeur qui, mine de rien, vient souligner la petite moyenne d'âge des membres du groupe. Bien que cette voix soit un atout de par son originalité et son identité, elle ne peut plaire à tout le monde. Elle paraîtra même irritante pour certains, il n'y a pas de doute. Mais on oublie bien vite ce détail tant c'est du lourd musicalement parlant. C'est une véritable fraîcheur qu'on trouve dans la musique de Sianvar : une fougue palpable dans les enchaînements de riffs et les solos qui restent parfois en retrait, comme une trame de fond, ce qui évite de faire tomber l'ensemble dans un élitisme ou une démonstration de technique imbuvable. Le talent est certes bien présent mais le condensé voix/instruments ne tombe pas dans le côté obscur du pédant qu'on peut trouver chez certaines formations. En gros, ça reste riche, technique, sans paraître too much. Et s'il ne fallait écouter qu'un titre pour ressentir toute la force de la musique de Sianvar, c'est sans doute sur "Substance Sequence" qu'il faudrait jeter une oreille.
Qu'est-ce que ça raconte ? Beaucoup de poésie alambiquée aux propos parfois difficiles à cerner même si un titre se démarque du lot : "Your Tong Ties" qui parle d'une relation compliquée avec une fille qui semble magnifique et difficile à quitter mais qu'on aurait envie de claquer à chaque fois qu'elle ouvre la bouche ("You're a gem for all to see. But when you open up your mouth, we all wish you'd stop breathing"). Pour le reste, laissons les gens maîtrisant la langue de Shakespeare décortiquer les textes édulcorés de Dolovan.
En bref, un premier EP qui en impose de par sa richesse musicale et son énergie. Pas accessible à tous, il n'en reste pas moins une véritable curiosité, surtout que la voix de Dolovan (qui ne s'accorde que très peu de cris ou autres hurlements) peut facilement faire passer la pilule aux plus réfractaires. C'est bouillonnant d'énergie, ça mitraille des notes de guitare et la batterie suit l'ensemble avec une précision remarquable : il y a de l'inspiration et du talent à revendre. Reste à savoir si Sianvar saura contenir tout ça pour offrir un premier album avec une ligne directrice claire et lisible. Mais il y a fort à parier que le résultat sera, de toutes façons, riche en émotions, qu'elles soient vocales ou instrumentales.
06/08/2015
[Vidéo] Defeater : "Unanswered"
Ahhh le Punk Hardcore ! Sa ferveur, son énergie, son public, ses concerts moites et plein de sueur. Et ses images en noir et blanc. Après la vidéo pour "Burn" par Counterparts ou les clips pour "Bête Noire", "Voir Dire" ou "Morsure" par The Prestige et Plèvre, voilà que Defeater balance une vidéo d'images tournées lors de concerts à travers le monde... en noir et blanc. Mais ce qu'il faut surtout voir ici, c'est qu'après presque deux ans sans monter sur scène à cause d'un problème à la hanche, Derek Archambault se porte plutôt bien. Le quatrième album du groupe, Abandoned, sortira le 28 août 2015.
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