Artiste : We Came As Romans
Album : Understanding What We've Grown To Be
Deuxième Album
Sortie : 2011
Genres : Post-Hardcore, Métalcore (Mélodique), Electronicore
Label(s) : Equal Vision Records, Nuclear Blast, We Are Unified
Morceaux à écouter : A War Inside, Just Keep Breathing, Understanding What We've Grown To Be
♥♥♥(♥)
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Quoi de neuf ? Pas grand chose de nouveau depuis le premier album sorti en 2009, le groupe étant toujours chez Equal Vision et Joey Sturgis s'occupant encore de la production. Une équipe qui avait plutôt bien marché pour To Plant A Seed et qui n'allait pas faillir pour ce second effort même si la redondance de la recette pouvait facilement être critiquée.
Une évolution musicale ? Il ne faut pas longtemps pour voir que les codes employés sur le premier album refont surface ici dès les premières secondes d'écoute dont l'inévitable alternance entre deux voix, l'une hurlée, l'autre claire. Mais comme la mayonnaise avait plutôt bien pris deux ans auparavant, pourquoi se priver de continuer sur la même lancée ? L'analogie avec les deux premiers albums de Linkin Park est ici facile à faire : même si l'efficacité dans les riffs et la production sont toujours de mise, on soulignera le manque de prise de risque. Toutefois, à l'image d'un visuel légèrement différent, plus sombre, où le nom du groupe apparaît beaucoup plus petit et où on peut voir deux chimères s'opposer férocement (l'une sombre, l'autre lumineuse), on sent que We Came As Romans approfondit ici son sujet, à savoir ce qui tourmente intérieurement tout un chacun, le choix entre le Bien et le Mal et tout ce genre de problèmes concernant la plupart des adolescents en quête d'identité (un visuel qui semble fait pour le titre "A War Inside"). Une illustration, toujours réalisée par Paul A. Romano, qui appuie l'univers musical du groupe avec le jeu de voix des deux chanteurs. Il faut toutefois reconnaître chez We Came As Romans une constance dans l'écriture et la composition, chose qui faisait vraiment défaut à Linkin Park sur Meteora.
Quid du contenu ? Il est de plus en plus rare de voir des galettes excéder les quarante minutes d'écoute et il faut souligner ici que l'album compte dix minutes en boîte de plus que son prédécesseur. Des morceaux plus consistants, donc, plus longs pour la plupart, pour un plaisir prolongé. Car tout ce qui avait fait la force du premier album est ici presque exacerbé au point que l'ensemble paraît plus musclé, plus intense, plus épique. Même si la structure des morceaux se voit un poil lissée à l'écoute, il n'en reste pas moins que certains riffs sont intéressants, le jeu d'Eric Choi conserve suffisamment son identité pour être remarqué (notamment son jeu de cymbales Splash). Les synthés et quelques passages de clavier sont toujours présents, chose que l'on ne peut apparemment plus dissocier de tous ces groupes proposant un mélange de Métalcore Mélodique et de Post-Hardcore, au grand dam de tous les amoureux de musique sans arrangements. Sans doute l'un des points les plus critiquables dans la musique de We Cam As Romans où la post-production en fait vraiment des tonnes. Concernant les textes, Joshua Moore (qui s'occupe toujours de la composition) traite des mêmes sujets et bien que le groupe soit souvent considéré comme chrétien, ce dernier se défend de faire passer le moindre message religieux dans sa musique. Joshua Moore explique d'ailleurs dans une interview qu'il écrit avec le but de laisser une libre interprétation à l'auditeur, ce qui permet d'ailleurs à We Came As Romans d'être fédérateur sans pour autant s'inscrire dans une case religieuse. Un détail qui pourrait sembler anodin, mais au pays de l'Oncle Sam, ce point est suffisamment important pour être souligné.
Mieux que son prédécesseur ? C'est un débat récurrent lorsqu'un groupe sort son deuxième album. Le fait est que We Came As Romans n'avait pas vraiment fait de faux pas avec ce second effort. Au contraire, même. Pour beaucoup, le premier album reste le plus intéressant musicalement mais il faut bien admettre que des ajustements notables ont été faits et que cet Understanding What We've Grown To Be est au même niveau, si ce n'est même pas mieux dans sa globalité. La musique reste une affaire de goût et chacun en pensera bien ce qu'il voudra.
Un deuxième album qui évite de tomber dans le convenu et la facilité même si la prise de risque est quasiment nulle. Musicalement et dans les textes, c'est davantage un prolongement du premier effort et on pourrait presque parler ici d'album bis. D'ailleurs, on pourra souligner la reprise de certains textes comme "My Empty Cup Could Never Fill Another" sur le morceau qui donne son nom à l'album : des mots tout droit empruntés au morceau "An Ever Growing Wonder" de l'album précédent ("An Empty Cup Cannot Fill Another" en conclusion). Pas meilleur ni moins bon, on est ici face à une sorte de To Plant A Seed 2.0 où on prend tout autant de plaisir que sur le premier du nom.
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