Artiste : FellSilent
Album : The Hidden Words
Premier Album
Sortie : 2008
Genres : Métal Expérimental, Métal Progressif, Djent
Label : Basick Records, Sumerian Records
Morceaux à écouter : Erase Begin, Immerse, Age Of Deception
♥♥♥♥
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Le Djent est un genre musical relativement jeune et les groupes qui ont pu se faire remarquer (et se démarquer) dans le genre depuis Meshuggah sont encore assez rares. La logique aurait voulu que j'écoute les bases mais je n'ai pas encore eu la force de me plonger dans la musique des suédois, considérés comme les pionniers du genre. Lorsque je suis tombé sur Monuments, la logique aurait là aussi voulu que je me penche sur FellSilent, véritable cocon britannique de plusieurs groupes ayant émergé par la suite.
Aujourd'hui disparu, FellSilent avait pourtant misé sur ce qui fait désormais la force de Monuments, Tesseract ou encore Periphery (entres autres) mais il faut croire qu'à l'époque, le Djent n'avait pas autant de succès que maintenant. C'est pourtant au sein de cette formation que des gens comme John Browne, Acle Kahney ou encore Christopher "Noddy" Mansbridge font leurs débuts (prometteurs) et livrent un EP suivi de cet album dans la foulée (respectivement membres actifs de Monuments, Tesseract et Heart Of A Coward à l'heure où j'écris ces lignes). Et lorsqu'on écoute cet opus aujourd'hui, c'est à se demander pourquoi ça n'a pas marché finalement.
The Hidden Words a pourtant tout pour plaire à partir du moment où on aime la technique, le groove et tout ingrédient susceptible de produire un Djent convenable. FellSilent montrait avec cet album toute l'ambition de Browne, la musique du guitariste ayant subi une évolution logique avec Monuments par la suite. Toutefois, si on en croit un message posté par la bande à l'époque, tout tenait à l'engagement des fans et leur soutient auprès de la formation sur Facebook : "Si nous atteignons les 3000 fans, nous poursuivrons l'aventure". Manque de bol, ces 3000 fans n'avaient pas répondu à l'appel dans le temps imparti ou n'existaient tout simplement pas à l'époque. La formation a donc décidé de se séparer par la suite.
Dommage car ce seul et unique album de Fellsilent méritait (et mérite toujours aujourd'hui) qu'on y jette une oreille. La ligne directrice est sensiblement la même que sur l'EP de Monuments, à savoir des riffs techniques propres au genre ("Oblique"), une batterie et une basse qui groovent comme il se doit (exemple du pré-refrain de "Drowned In My Enemy" ou "Mindless Self"), le tout agrémenté de passages plus aériens et de chant se faisant clair parfois ("Erase Begin"). Sans parler de textes engagés et promouvant un élan positif commun ou au contraire un triste constat parfois un peu alambiqué de notre société actuelle. Toutefois, tout n'est pas génialissime non plus. Mis à part la capacité de Joe Garrett à pratiquer un chant clair de qualité lors de passages "reposants" dans les pièces ("Immerse"), l'impression d'entendre deux jumeaux brailler dans leurs micros est bien trop souvent présente. Et c'est pour moi le plus gros problème chez FellSilent, car musicalement, ça tient très bien la route, difficile de le nier. Même si Neema Askari profite d'une voix éraillée à l'identité forte (qu'on retrouvera sur le premier EP de Monuments), celle-ci manque fortement de variations et devient parfois fatigante sur certaines pièces (cet avis n'engage que moi). La question des deux chanteurs au sein de la formation se pose donc selon moi.
Mais comme il est plutôt difficile de s'attarder sur les textes pour la plupart d'entre nous, amis français, c'est surtout la musique de FellSilent qui retiendra notre attention (même si les textes sont évidemment fournis dans le livret de cette galette). Au sein de la formation, chaque instrument tient son rôle, est audible, et use de ses caractéristiques propres pour offrir un Métal techniquement très bon et inspiré (il faut dire que les deux gaillards derrière leurs sept cordes sont loin d'être des manches !). Un album qui allie donc énergie et groove pour un plaisir qui n'est pourtant pas accessible à tout le monde. Difficile d'adhérer à l'ensemble de l'album dès sa première lecture car le Djent demande une certaine concentration à l'écoute. Mais The Hidden Words est un objet, un recueil, qu'on ne peut qu'apprécier davantage au fil des écoutes, justement. Alors, certes, il est parfois difficile de se focaliser sur la musique lorsque les deux braillards Garrett et Askari donnent de la voix mais on se contente facilement des passages aériens ("Double Negative"), sans parler de petits interludes instrumentaux dont le très bon "Void".
Un album qui bien que méconnu reste une pierre angulaire du genre Djent. Technique, inspiré et culotté aussi, il reste cependant peu accessible au grand public. Bien que FellSilent ait obtenu une reconnaissance tardive, on ne peut que regretter la séparation du groupe qui n'aura livré qu'un seul album. Il n'est cependant pas difficile de se consoler aujourd'hui avec les groupes ayant émergé par la suite et comptant en leur sein d'anciens musiciens de la formation british. Sans FellSilent, Tesseract, Monuments et Heart Of A Coward ne seraient sans doute pas ce qu'ils sont aujourd'hui ! Et quand on écoute ce à quoi les débuts de FellSilent ressemblaient en 2003, il faut bien admettre que pas mal de chemin avait été parcouru avec cet album !
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