Cette fois-ci, c'est à Strasbourg, dans la (petite) salle de La Laiterie, que le groupe est de passage pour sa tournée avec Hacktivist. C'était le jeudi 7 Novembre 2013, en pleine semaine. Mais la combinaison des deux groupes sur scène, en plus de la possibilité de visiter la très jolie ville de Strasbourg, sont des arguments suffisamment convaincants pour se taper quelques heures de train jusqu'en Alsace.
La météo n'est pas des plus clémentes mais le public sait à quoi s'attendre une fois à l'intérieur et anticipe largement une sortie en nage : certains font la queue en t-shirt (certains sont même en débardeurs) alors qu'il faut bien admettre qu'on est loin d'y avoir des températures estivales dehors ! L'entrée se fait sans bousculade et pour cause : il y a, à l'ouverture, à peine cent cinquante personnes. Le merch est déjà en place, installé soigneusement par Nicki qui accompagne Enter Shikari sur la tournée et il n'y a plus qu'à se prendre une bière pour attendre le début des festivités.
La salle de La Laiterie, c'est la première fois que j'y mets les pieds. C'est relativement petit et l'accès aux gradins a été bloqué par des barrières. En gros, il n'y a que la fosse et, ô joie, aucune barrière entre celle-ci et la scène : l'occasion de profiter pleinement du concert, sachant pertinemment que Rou fera des siennes et en profitera pour prendre quelques bains de foule. Même quelques minutes avant l'arrivée des gars de Hacktivist sur scène, il y a de quoi tendre les bras tout autour de soi : il y a une place folle dans cette fosse qui ne semble pas se remplir. Et ce genre de circonstance est un fait rare quand on voit la taille des scènes que pratique un groupe comme Enter Shikari sur de gros festivals européens, entre autres. Pour faire court : on est un peu comme dans la salle des fêtes d'un quelconque bled de campagne, avec le sensation de bientôt avoir les groupes "rien que pour nous", comme une bande de potes s'offrant un concert à domicile !
Hacktivist entre en scène et ouvre avec "Blades" où c'est à Timfy que revient l'honneur de lancer le set. Sa voix est parfaitement maîtrisée et bien que son passage chanté soit relativement court, on lit sur le visage du bonhomme une certaine satisfaction de passer l'épreuve avec brio, appuyé par des balances foutrement bien réglées. Le son n'est ni trop fort, ni trop faible : il est juste parfait. La fosse est cependant un peu timide. Déjà que le groupe n'est pas très connu chez nous (pour le moment, du moins), il faut ajouter à cela que le Djent Rap du quintet n'a pas vraiment grand chose à voir avec la musique d'Enter Shikari. La population venue expressément pour le second groupe cité a de quoi être "surprise". Mais ça n'empêche pas les deux MCs de chauffer la salle comme il se doit. Il faut cependant admettre que le débit des deux gaillards est déjà élevé, mais pour des français (et allemands) qui ne sont pas nécessairement à l'aise avec l'anglais, il est vraiment difficile de suivre ! Cela ne décourage pas Hacktivist qui se donne à fond et arrive, sur la fin, à obtenir une chaude ambiance. L'intégralité de l'EP (lire la chronique) y passe, en plus de "Elevate" et la très bonne cover de "Niggas In Paris", ainsi que deux morceaux inédits dont "False Idols". Un set complet et parfaitement posé, sans bavure majeure : vraiment cool.
Après une entracte suffisamment longue pour s'enfiler deux bières sans se presser (c'est une mesure de temps comme une autre !), voilà que le quatuor de St Albans arrive sur scène. La fosse est largement plus remplie et on sent que le groupe a désormais un public fidèle et conquis en France (même si des allemands ont évidemment fait le déplacement, cela va de soi). Plus grand chose à prouver donc, à part faire le spectacle, comme à l'habitude : juste de quoi passer un bon moment. Et à ce petit jeu, ces mecs-là déçoivent rarement (voir le Live Report du concert à La Cigale). La seule nouveauté, pour moi (depuis janvier 2013), c'est la possibilité de pouvoir apprécier en Live les trois titres sortis par le groupe pendant l'année : "The Paddington Frisk", "Radiate" et "Rat Race". L'ouverture se fait par l'habituel combo "System.../...Meltdown" puis enchaîne sur "Destabilise" et "Radiate". Le concert prend véritablement des allures de cirque pour le très bon "Gandhi Mate, Gandhi", morceau toujours prétexte à faire n'importe quoi pour le quatuor. Rou, qui débute le morceau au fond de la fosse, fait mine de rejoindre la scène mais marque un temps d'arrêt au premier rang, jette un regard à gauche, puis un autre à droite, et entame un handbanging endiablé avec les personnes autour de lui. La suite sera comme tout bon concert du groupe : énergique, symapthique surtout, les quatre compères affichant toujours un large sourire, signe qu'ils prennent tout autant leur pied que nous. Rob tape sa tête sur ses cymbales, Rou se roule par terre, Chris sue comme un veau et Rory laissera la fosse grattouiller sa six cordes : on n'en demande pas moins, ni plus, finalement. La température a bien monté dans la salle, la fosse se démène et les morceaux s'enchaînent avec quelques titres de la "bonne vieille époque" : "Mothership", "Juggernauts", "Labyrinth" et même "Solidarity" ! Il ne m'en faut pas davantage : le contrat est rempli par le groupe. Seule ombre au tableau, "Sssnakepit" et "Constellations" sont passés à la trappe pour une raison inconnue mais difficile d'en vouloir au groupe, surtout après avoir eu la chance de les voir en concert en comité si restreint, chose qui va devenir de plus en plus rare, il y a fort à parier.
On sort effectivement en nage. La soirée fut bonne et, chose encore plus rare, l'absence de barrières entre la fosse et la scène aura même permis à certains de monter sur celle-ci pour la partager avec les artistes pendant quelques secondes et se payer le luxe d'un acte aujourd'hui considéré comme "barbare" pour beaucoup d'organisateurs : un slam salvateur et appréciable en ce genre de circonstances. Un truc qui se voit de moins en moins de nos jours, la sécurité étant devenue de plus en plus sévère avec les spectateurs s'adonnant à ce genre de pratique.
En partant, les mecs d'Hacktivist sont au merch et totalement accessible pour échanger quelques mots. Malheureusement pour eux, la barrière de la langue ne poussera qu'une poignée de personnes à aller les saluer. C'est en décidant de partir que je croise, par le plus grand des hasard, Timfy qui tente de rejoindre ses collègues. Je lui lance un compliment sincère et le gaillard me serre la main en me remerciant chaleureusement avec un grand sourire, preuve qu'il apprécie le geste et que peu de gens sont venus le lui (leur) dire directement, à mon humble avis.
En tout cas, un concert à La Laiterie, c'est franchement un truc à faire. Une salle aussi petite et gérée sans un surplus de sécurité, c'est un truc qu'on ne voit plus partout !
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