Artiste : Limp Bizkit
Album : Chocolate Starfish And The Hot Dog Flavored Water
Troisième Album
Sortie : 2000
Genres : Néo Métal, Rap Métal, Hip Hop (?)
Labels : Flip, Interscope
Morceaux à écouter : Hot Dog, My Generation, My Way, Take A Look Around
♥♥♥
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Ah ! Pourquoi pas se repasser un truc qui nous avait fait vibrer pendant les années collège ? Je fais souvent allusion à la compilation "Wired Up" sortie en 2002 qui a été l'occasion, à l'époque, de découvrir pas mal de groupes de Néo Métal, les années collège étant bien souvent synonyme de bouillon culturel se limitant à la radio et la télévision... Difficile d'oublier la première fois où j'ai entendu "My Way" (surtout que ce morceau étant le premier de la tracklist de la compilation citée plus haut) et bien que cet album de Limp Bizkit ne soit pas le plus intéressant que le groupe ait pondu, se le repasser est, d'une certaine façon, un moyen comme un autre de redevenir un gosse, l'écoute faisant ressurgir une foule d'émotions et de sentiments propres à ces années désormais loin derrière moi (derrière nous ?).
Enfin bref, après cet instant nostalgie, intéressons nous plutôt à cette galette à la pochette souffrant d'un léger problème de format en ce qui concerne le visuel, les bonshommes se prélassant dans leurs saucisses semblant être écrasés sur eux-mêmes. Une illustration une fois de plus signée Wes Borland où on devine qu'il s'agit plus ou moins d'une représentation des membres du groupe. Pourtant, on aurait davantage l'impression qu'il s'agit là d'une bande d'aliens aux allures de gnomes humanoïdes, l'intro de l'album tentant de nous conforter dans cette optique. En effet, bien que celle-ci soit sans grand intérêt, c'est une voix "synthétisée" qui annonce la couleur : Limp Bizkit est de retour pour faire bouger la planète (traduction presque littérale). Mais d'où sort donc le titre (relativement long) de cet album ? Pas besoin de chercher très loin, le groupe cultivant son esprit borderline avec soin : il s'agirait en fait d'une blague vaseuse de Borland à propos d'une boisson gazeuse au parfum "eau", ce dernier ayant renchéri sur l'intérêt d'avoir une eau au parfum "saucisse"... Bref, pas de quoi crevez les plafonds en société avec une blague pareille, surtout quand on sait que "the chocolate starfish" fait directement référence à l'anus humain. Belle métaphore.
Limp Bizkit tape donc dans la légèreté. Et "Hot Dog" est un de ces morceaux où, lorsqu'on s'intéresse aux textes, révèle un intérêt quasi nul. Pourtant, de notre côté de l'Atlantique, on se fout pas mal de ce que la plupart des gars officiant dans des groupes comme Limp Bizkit ont à raconter : tout l'intérêt de la musique du combo de Jacksonville se trouvant dans le jeu des musiciens, la basse lourde et ronde de Sam Rivers, les riffs acérés de Borland et le jeu ultra carré de John Otto. Fred Durst n'est ni plus ni moins que le pantin à la casquette venant mettre l'ambiance sur scène. Dans "Hot Dog", donc, il est question de "fuck" à n'en plus finir et de la liberté de déblatérer ces quatre lettres à tue-tête, sans oublier une belle invitation à "faire un bisou" au "chocolate starfish" de Durst... Tout ça ne vole pas très haut, mais la musique est efficace (on notera d'ailleurs le travail notable de DJ Lethal sur cet album, les ambiances Electro étant relativement bien travaillées lorsqu'on tend un peu l'oreille).
Et c'est bien là que réside l'intérêt de l'album en comparaison du précédent opus "Significant Other" bien rapidement passé à la trappe finalement. D'ailleurs, la plupart des petites perles Néo Métal qui ont fait toute la renommée du groupe sortent de cet album. Qui n'a jamais sauté sur "My Generation", hoché la tête sur "My Way" ou repris la douce mélopée de "Take A Look Around" devenu l'hymne indissociable du film "Mission : Impossible 2". Bref, cet album, dont la tracklist s'étale sur soixante-quinze interminables minutes, compte quelques bonnes surprises qui s'écoutent toujours aussi bien aujourd'hui (et qui sont toujours aussi bien reçues en Live).
Mais voilà, difficile de ne pas commettre d'erreur et la mollesse naissante des biscuits sur l'album précédent prend ici un peu plus d'ampleur. On se fait carrément chi... On s'ennuie, pardon, sur des titres comme "Getcha Groove On", "Hold On" ou encore le remix douteux de "Rollin' " avec DMX, Method Man et Redman. La volonté de faire du "vrai" Hip Hop ? Pourquoi pas mais, à mon sens, ces morceaux n'ont vraiment pas leur place sur cet album qui tourne donc à deux régimes différents, sans parler de l'interminable "Outro" et du fou rire de Ben Stiller qui, de par sa durée, en devient insupportable. Dommage car l'album aurait pu être un vrai bon album de Néo Métal, les titres "Full Nelson" et "Boiler" ayant, malgré un manque d'originalité, une énergie et des ambiances appréciables.
Limp Bizkit sortait donc là un album moyen mais qui reste tout de même un élément crucial de la discographie du groupe car comprenant quelques titres ayant marqué toute une génération de fans et adeptes du genre. Un album un peu décousu et hétérogène de par la présence de morceaux aux sonorités Hip Hop douteuses et une clôture tout bonnement inutile faisant davantage office de remplissage que de réel morceau. Ceux qui l'avaient aimé (l'album) aimeront sans aucun doute se repasser les quelques titres notables de cette galette. Quant à ceux qui n'auraient jamais écouté cet album, il faut quand même au moins une fois y déposer une oreille.
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