Artiste : Long Distance Calling
Album : The Flood Inside
Quatrième Album
Sortie : 2013
Genres : Post-Rock, Rock et Métal Progressifs, Instrumental
Label : Superball Music
Morceaux à écouter : Welcome Change, Waves, Black Hole
♥♥♥♥(♥)
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S'il y a bien une chose qu'on ne peut nier, c'est qu'en trois albums, les allemands de Long Distance Calling n'ont jamais (ou très rarement) déçu. Le groupe n'a fait que confirmer son talent d'album en album jusqu'à arriver à un Post Rock/Post Métal maîtrisé et inspiré qui a donné lieu à un très bon album éponyme en guise de troisième effort. Avec ce quatrième album, il y avait un challenge difficile à relever : faire mieux ou, du moins, rester au niveau car la barre avait été mise très haute. Le souci, dans tout ça, c'est que le groupe, qui officie dans l'instrumental, possédait en ses rangs un ingénieur du son qui n'y était pas pour rien dans la réussite de leur musique. Or, ce cher Reimut Van Bonn (de son p'tit nom), a décidé de quitter le groupe après la sortie du précédent album, ce qui ne présageait rien de bon. Mais lorsque les membres restant ont annoncé accueillir un chanteur pour le remplacer (en la personne de Martin "Marsen" Fischer), alors là, ça sentait carrément le roussi ! Passer d'une musique instrumentale à des morceaux chantés ne pouvait que présager le pire aux yeux (et oreilles) de tous les fans du groupe ayant reconnu le talent dans des productions n'ayant aucunement besoin d'une voix et de textes. Pourtant, Long Distance Calling s'en sort, une fois de plus, avec brio.
Afin de ne pas trop brusquer tout le monde, c'est tout naturellement que l'album s'ouvre sur une pièce instrumentale de plus de sept minutes ("Nucleus"). On y retrouve tout le charme de Long Distance Calling. Pourtant, quelque chose a changé. En tout cas, la première écoute ne m'a pas laissé une très bonne impression : le son n'a plus rien à voir avec ce qui avait été fait sur l'album éponyme. La batterie se fait bien plus ronde et "molle", beaucoup moins incisive que sur l'effort précédent où c'était une caisse claire ultra sèche que l'on découvrait sur "Into The Black Wide Open". C'est en fait un vrai retour en arrière qui a été fait sur ce quatrième album au niveau du mixage et du traitement des instruments, comme l'impression d'écouter une version beaucoup plus évoluée de "Avoid The Light".
Je précise "beaucoup plus évoluée" car il ne faut quand même pas nier le fait que l'album est d'une qualité sonore presque irréprochable. Le groupe a d'ailleurs très bien fait son affaire en proposant "Nucleus" en ouverture de l'album : on y découvre une approche beaucoup plus Rock, notamment au niveau du solo, et peut-être même un petit soupçon de Blues. En plus de ça, même si il faut y être très attentif pour le remarquer, on a quand même droit à quelques arrangements sonores en fond, preuve que Van Bonn a beau avoir quitté le groupe, il y a encore quelqu'un pour apporter une touche Electro à l'ensemble. Et ce quelqu'un n'est autre que Fischer, le nouveau venu au sein de la bande.
On avait déjà eu un aperçu du timbre de voix du gaillard avec les vidéos tournées pendant l'enregistrement de l'album et il faut dire que bien que l'essence même du groupe soit balayée par des morceaux chantés, cette voix n'est en rien désagréable. Peut-être un peu traînante sur certains passages (sur "Inside The Flood" par-exemple) mais celle-ci donne une nouvelle dimension à la musique de Long Distance Calling et aussi de nouvelles perspectives si on considère que c'est album fait office d'expérimentation. Quoiqu'il en soit, il n'y a pas de quoi s'alarmer : avec huit morceaux au compteur (neuf si on compte le très bon "Black Hole" en version bonus) et seulement quatre accompagnés d'une voix, le groupe n'oublie pas ses valeurs originelles et propose de très bonnes pièces instrumentales.
Car à part "Welcome Change" qui sort du lot de par la présence de Petter Carlsen et sa voix si singulière, ce sont véritablement les morceaux instrumentaux qui font toute la force de cet album. Il y a dans "Waves" une poésie qui fait frissonner, une sensibilité si particulière jusqu'à une explosion finale qu'il est difficile de ne pas être atteint. Enfin, "Breaker" envoie la sauce vers d'autres cieux avec sa nappe de synthés aériens et "Black Hole" vient clôturer le tout d'une touche expérimentale aux sonorités Electro/Dub dans l'introduction pour un final dense et puissant à souhait. Simplement délectable.
On a eu peur, un peu, mais Long Distance Calling vient confirmer son Post Rock avec panache. Un quatrième album pas aussi bon que le précédent pour mes oreilles mais qui est tout de même d'un intérêt conséquent. C'est plaisant à écouter, c'est inspiré et toujours aussi riche. Les allemands n'ont plus grand chose à prouver à part continuer de nous faire plaisir de la sorte. Chapeau !
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