Le nouvel album de Northlane est sorti et est désormais en écoute intégrale sur Youtube via la page du label UNFD. Et pour fêter cette sortie, le groupe australien a présenté un clip pour le quatrième extrait de ce cinquième effort baptisé Alien, après "Vultures", "Bloodline" et "Talking Heads".
Pour ce clip, c'est une vidéo en vue subjective à laquelle on a droit, énième production visuelle s'inscrivant dans la digne lignée de celle proposée par The Prodigy pour "Smack My Bitch Up" en 1997. Il y est en effet question de drogue, d'alcool et d'argent, le tout dans un environnement urbain et nocturne. Mais ce qui rend ce clip intéressant, c'est qu'il offre un tout autre point de vue des événements qu'on avait pu découvrir dans le clip de "Bloodline" en avril 2019. Le morceau, quant à lui, est surchargé en énergie électronique (similaire au travail de We Came As Romans sur "Encoder" ou ce que des groupes comme Sidilarsen ont toujours plus ou moins fait), ce qui donne une touche Club et Indus à la musique de Northlane. Ainsi, Alien développe une toute nouvelle facette de la musique du groupe originaire de Sydney.
Salted streams of dismay / Cascade down my swollen face
I'm not afraid, I'm not afraid, and I can taste your failure
BLAME / A loyal dog on a tight lead
SHAME / A rabid wolf you can't feed
PAIN / Is what you feel
But you can’t speak so take it out on me Take it out on me
I was here to catch your blows, bruises, tears, no place called home
By your design, my fear's alive / No place to hide, your sacrifice
Butterfly wings would shake the ground every minuscule action you surround
With anger, abuse and more bad news Your truth is fear / You taste of failure
Salted streams of dismay
Cascade down my swollen face
I'm not afraid / I'm not afraid / I'm not afraid
And I can taste your failure
I will never let myself be like you
You think we're one in the same / There's more to me than a name I'll wear it proud but I will never let myself be like you
Twenty One Pilots a sorti son dernier album, Trench, le 5 octobre 2018 via Fueled By Ramen Records. Trench, c'est le nom du monde conceptuel où se trouve la ville de Dema et qui sert d'univers de base à ce cinquième album du duo américain. Avec cet opus, Twenty One Pilots approfondit son projet musical en traitant une nouvelle fois des sujets qui lui tiennent à cœur : la santé mentale, les doutes et autres problèmes de foi et d'espérance qui surgissent dans la vie, allant même jusqu'à parler de suicide. Certes, c'est peu réjouissant mais le groupe doit son succès à sa capacité d'aborder ces thèmes sur le plan musical avec une poésie et une légèreté qui lui sont toutes particulières. Un succès qui passe évidemment par l'imagerie du groupe qui a produit des clips vidéo ayant marqué les auditeurs et spectateurs.
Pour "The Hype" (sixième extrait de Trench après "Jumpsuit", "Nico And The Niners", "Levitate", "My Blood" et "Chlorine") le duo se met (encore) en scène en mettant une nouvelle fois à contribution ce monde conceptuel de Trench. Il est question dans ce morceau de persévérance et de loyauté, mais aussi de gestion de la pression, qu'elle vienne des tréfonds de l'âme comme de l'extérieur. Il est donc aussi fait référence au succès, notamment celui rencontré par le groupe au cours de sa carrière, ce qui explique le passage du concert de salon devant des proches à un show devant une foule d'inconnus dans le clip. On retrouve aussi dans ces images pas mal de clins d’œil à d'autres clips du groupe, notamment la petite créature de "Chlorine" qui fait une apparition.
Sometimes I feel cold, even paralyzed / My interior world needs to sanitizeI've got to step through or I'll dissipate / I'll record my step through for my basement tapesNice to know my kind will be on my side / I don't believe the hypeAnd you know you're a terrible sight but you'll be just fineJust don't believe the hypeYeah, they might be talking behind your head / Your exterior world can step off insteadIt might take some friends and a warmer shirt but you don't get thick skin without getting burntNo, I don't know which way I'm going but I can hear my way aroundNo, I don't know which way I'm going but I can hear my way around
Si le dernier album de Bring Me The Horizon a contrarié pas mal des fans de la bande emmenée par Oli Sykes à cause de son approche beaucoup trop électronique et Pop à leur goût, ce recueil baptisé Amo comporte tout de même quelques titres orientés Rock/Métal alternatif. Et "Sugar Honey Ice & Tea" s'inscrit donc dans la même lignée que "Mantra" et "Wonderful Life".
Cette nouvelle vidéo proposée par les britanniques originaires de Sheffield est un véritable patchwork visuel aux couleurs acidulées et est montée à partir d'images tournées lors de récentes prestations scéniques du groupe et d'autres plans plus énigmatiques et décalés. Rien de mieux pour mettre en images le fait que nous soyons tous "remplis de sucre, de miel, de glace et de thé", comprenez "s.h.i.t." en anglais, ce qui est tout de suite plus clair comme postulat. "Sugar Honey Ice & Tea" est la sixième vidéo proposée pour Amo après "Mantra", "Wonderful Life", "Medecine", "Mother Tongue" et "Nihilist Blues".
Count down the thunder / I think we're too close for comfort So no, don't rock the boat and don't calm the storm God already gave you His answer Blink, I'm sorry, it's over / The whistle's been blown, I think you got the wrong number / I'm breaking up Wanna make a connection / Can't get no reception Leave a message after the tone
'Cause it's got my head running 24/7 / I don't know if I can figure it out It's all messed up, only one thing I know for sure / We're so full of : Sugar, honey, ice, and tea / Sugar, honey, ice, and tea (Everybody's full of) Sugar, honey, ice, and tea / Sugar, honey, ice, and tea
Don't move a muscle / No, we can't have a struggle But the "situation is in control" / So play pretend that it's all good You could tell the Messiah his pants are on fire I politely decline, I, I gotta go, I gotta stick my head in the sand And block out all the sadness La, la, la, la, la, la, la, la
And it's got my head running 24/7 / I don't reckon I can figure it out It's all messed up, only one thing I know for sure (We're so fucked) And we all march on like we know the way to Heaven Who the hell died and made you the king ? We don't know what we want, but we know that we want it Yeah, we want it, yeah, we want it right now Yeah, yeah, yeah, yeah, oh (Fuck you) Everybody, everybody's full of Sugar, honey, ice, and tea (Oh, and now everybody's full of) Sugar, honey, ice, and tea (Every, every, everybody full of) Sugar, honey, ice, and tea (Oh, everybody's full of) Sugar, honey, ice, and tea (Yeah, yeah, yeah, yeah, yeah, yeah)
Elle semble bien loin, l'époque de The Poison et de titres comme "Tears Don't Fall" ou "4 Words" et "Room 409" ! C'était il y a presque quinze ans, c'est vrai. Et en quinze ans, beaucoup de groupes ont fait évoluer leur musique, ont pris un coup de vieux et ont donc changé. Et si, aujourd'hui, Bullet For My Valentine est un groupe qui ne ressemble plus tant que ça à ce qu'il était lors de la sortie de son premier album, la bande n'est jamais tombée dans un genre musical extrêmement éloigné de celui de ses débuts.
Mais, quinze années ont passé et Bullet For My Valentine se retrouve noyé au milieu d'un nombre incalculable de groupes qui ont éclot ça et là et qui évoluent dans le même style ou qui ont, d'une certaine façon, influencé la bande formée depuis 1998. Cela n'empêche pourtant pas la formation galloise de continuer son chemin en comptant sur sa solide fanbase, notamment outre-Manche. Et c'est à cette communauté de fans que le groupe a voulu rendre hommage avec cette vidéo pour "Piece Of Me", morceau extrait de son sixième album studio baptisé Gravity et sorti le 29 juin 2018. On y retrouve des images prises lors d'une prestation Live du groupe, mais pas n'importe où : dans l'Alexandra Palace plein à craquer pour la tournée ayant eu lieu suite à la sortie du disque. Si beaucoup auront reproché à cet album de ne plus comporter de solos de guitare, d'incorporer des arrangements électroniques et même d'avoir perdu en violence et lourdeur dans le son et les compositions, il faut croire qu'il y a encore pas mal de gens que la musique de Bullet For My Valentine fait vibrer, danser et chanter.
Give me a reason / Why I should give a fuck ?
You lost my sympathy, you lack that human touch
Too many secrets, too many past mistakes
Discoloured memories stained by your fall from grace
You lost my sympathy
Another whisper / Another heart to break / Stained by your fall from grace
Let it sink don’t swim I was in too deep
But I can’t let you take another piece of me
You can break me down, little bit by bit
But I won’t let you keep another piece of me
So tell me something / Why should I stitch these cuts ?
You brought me misery, you took my confidence
Too many bruises, too many hits to take
A broken promise, another scar to make
You brought me misery
Another whisper / Another heart to break / Too many hits to take another scar to make
I can’t pretend, it's not the end / Please don’t pretend / It's not the end
I won’t take this / You lost my sympathy
I’ve had enough of this, stand by your fall from grace
En 2005, Monsieur Roux s'inventait une vie d'homme dont la vie familiale et à la carrière professionnelle étaient bien remplies avec "Ah Si J'était Grand Et Beau". En 2009, c'est le rappeur australien Drapht qui se demandait à quoi aurait ressemblé sa vie si ses parents l'avaient appelé Jimmy Recard dans le morceau du même nom. En somme, s'imaginer dans la peau d'un autre ou avoir une vie différente, tel un acteur ou une actrice, ce n'est pas un concept nouveau dans la musique.
En cette année 2019, Tom MacDonald va beaucoup plus loin en donnant son point de vue sur la condition des afro-américains aux États-Unis avec un titre où il s'imagine lui-même dans la peau d'un de ces derniers. Entre (fausse) provocation et (vrai) prétexte au buzz sur Internet, le gaillard va même plus loin en accompagnant son morceau d'une vidéo tournée par son acolyte et compagne Nova Rockafeller.
Si le rappeur à l'apparence atypique et au style souvent critiqués est devenu un habitué des haters et un champion du trolling avec sa musique (voir le clip du morceau "Everybody Hates Me"), il s'est attiré les foudres de beaucoup de monde avec ce morceau. Pourquoi ? Déjà parce que le sujet est très casse-gueule mais aussi parce que sa position sur ce dernier ne semble pas être au goût de tout le monde. Tom MacDonald multiplie les références défendant la cause des afro-américains (le rêve de Martin Luther King, le Black Lives Matter ou encore le poing levé du Black Power) et critique ouvertement une société où la police tue les noirs et où Trump a du mal à défendre sa position vis-à-vis du K.K.K. par-exemple. mais c'est peut-être la forme qui en a déboussolé plus d'un. Tandis que certains s'étonnent (avec acidité) de ne pas avoir vu un blackface dans cette vidéo (voir certains commentaires sur Youtube), d'autres défendent le parti pris du rappeur qui a au moins eu l'audace de se mettre à la place de ceux qui souffrent sans doute plus que lui au quotidien à cause de leur apparence et de leur couleur de peau. Il semblerait donc que ce ne soit pas ceux auxquels on pense qui ont été le plus heurtés par ce morceau et cette vidéo. Et c'est là que la magie d'Internet intervient : on ne sait finalement pas vraiment qui des spectateurs blancs ou noirs ont été le plus heurtés ou mis mal à l'aise par ce clip.
Dans tous les cas, le coup de com' a plutôt bien fonctionné et le compteur de vues sur Youtube s'est relativement affolé : cocktail gagnant pour Tom MacDonald qui avait sans doute pour objectif d'éveiller les consciences tout en offrant le maximum de visibilité à son morceau afin d'assurer la promotion de son album Ghostories paru le 30 août 2019, soit quelques semaines plus tard. n.b. : On soulignera ici la censure du Youtube américain qui a retiré tous les "fuck" ou autres "shit" des textes de "If I Was Black", ruinant certains passages du morceau.
If I was black, prolly wouldn't fuck with anyone who's white 'Cause that slavery shit would honestly always be on my mind If I was black, prolly wouldn't ever wanna drive 'Cause if police pull me over, I might fuck around and die If I was black, I won't lie, I'd be scared to walk at night The whole neighborhood is trippin' like I'm out committin' crimes I'd be pissed at all these cracker rappers singin' 'bout my life Stole my music, stole my style, give it back, that shit is mine If I was black, just look at the facts, we don't stand a chance One in three is locked away, over half don't know they dad See, white privilege ain't a money thing, but it's white people who are runnin' things Y'all benefit from your colorin', my pigment produce sufferin' It's all white pride, white power, white lies, white houses, white guys, white washin' My brothers, my sisters, my culture, while I'm watchin' If I was black I'd probably hate myself from shit they say Racism made me racist and I am not the one to blame
Ayy, y'all won't say it to my face, in the circles you feel safe Y'all been usin' words they made for us when we were slaves Ayy, hey, wait, woah, I know that was long ago If I was black I'd want my reparation money paid in full If I was black I'd say fuck the police I'd say fuck the whole Klan, I'd put holes in they sheets If I was black I'd put gold on my teeth So if you think I'm broke you would know when I speak If I was black, it's my face on a tee R.I.P. underneath or my name next to free If I was black I would die in these streets Just for speakin' my mind because I had a dream If I was black
If I was black, prolly wouldn't ever do my taxes Why support a government that persecute my blackness ? Or pay the wage of law enforcement puttin' us in caskets ? Or help to build the prisons that we trapped in? If I was black I'd be mad, people glorify the trap While we dyin' everyday fightin' for everything we have It ain't diamond chains and racks, this the systematic plan They put us the in the ghetto, gave us HIV and crack If I was black I'd hate America, appropriate my character And sell it to Caucasians who wish they were from my area If I was black I wouldn't give a fuck about the greater good My grandma can't afford her rent, y'all gentrified our neighborhood All Lives Matter, so stupid, y'all hijackin' our movement Black Lives Matter 'cause we losin' innocent youth to police shootin's If I was black, the only role models I'm shown Is the rich black rappers, pushin' guns and drugs and hoes (Yeah)
You'd attack when I say it, I'm proud 'cause you mad because you ain't allowed (If I was black) Y'all ever try to take me down one fist in the air I would stand my ground
La dernière (mais aussi la seule et unique) fois où on a parlé de Thylacine dans les colonnes de ce blog, c'était à l'occasion de la publication d'un clip vidéo animé pour le remix du morceau "Howling Wolf" de Pethrol par le beatmaker français originaire d'Angers. C'était en 2016.
Cet année, l'artiste a été invité par le Château de Versailles pour se promener dans les couloirs du palais et enregistrer tous les sons qu'il lui était possible d'exploiter. Des craquements de parquet aux grincements de portes ou de fenêtres, en passant par les clavecins et autres orgues ou même horloges, tout y passe ou presque pour exprimer l'ambiance sonore qui se dégage entre les murs du château. Le résultat est certes résolument Electro mais s'entiche de toutes ces sonorités pour finalement aboutir à un clip promotionnel qui met en valeur les environnements uniques de l'ancienne résidence des rois Louis XIV, Louis XV et LouisXVI.
Presque vingt-cinq ans séparent le jour de la sortie du tout premier album de Korn et celui de l'album The Nothing paru le 13 septembre 2019. Un quart de siècle, rien que ça, mais les darons du Néo-Métal américain sont toujours là et ils sont même plutôt en forme. Ce treizième album studio les renvoie même en tournée à travers les États-Unis et le reste du monde en 2020, preuve que les gars ont encore la santé du haut de leur (presque) cinquante ans (seul le bassiste Fieldy a pour le moment soufflé ses cinquante bougies courant novembre 2019).
Si The Nothing n'est évidemment pas le meilleur album de la bande à Jonathan Davis, il est en revanche au-dessus de certains opus à la qualité discutable qui témoignent de périodes pas toujours faciles dans la vie d'un groupe d'une telle longévité. Aussi, là où des groupes beaucoup plus jeunes mettent le paquet pour assurer la promotion d'un nouvel effort à coups de clips vidéos publiés en rafale avant la date fatidique de sortie (on a parfois droit à trois ou quatre extraits avec clips vidéo), Korn s'est contenté du minimum. "You'll Never Find Me" est le seul véritable clip à avoir été présenté au public avant la sortie de The Nothing, les deux autres extraits "Cold" et "Can Your Hear Me" ne profitant "que" de vidéos à l'intérêt purement visuel et plus communément appelées "visualizers". Mais, après tout, de la même façon qu'il n'y a plus besoin de présenter Korn, le groupe américain n'a peut-être même plus besoin de dépenser du temps, de l'énergie et de l'argent dans des clips afin d'assurer les ventes de ses nouveaux albums ?
Quoiqu'il en soit, ce titre est à l'image d'une grande majorité de la discographie de Korn : on y retrouve ce sentiment de mal-être propre à la musique de Korn avec un Jonathan Davis chantant à la limite du sanglot, lui qui fait si souvent allusion à sa jeunesse difficile dans ses textes. On a d'ailleurs droit à des sanglots dès l'intro de l'album qui présente quelques notes de l'emblématique cornemuse symbolisant les origines musicales et familiales du frontman. The Nothing est en écoute intégrale sur Youtube.
Life is degrading / In silence their making meSpun out inside my own headSteering and craving / This darkness is baiting meDown the row to my own deathI can't take this, I might break it / Watch it all fall downSo come give me the truth you hideFeed the pain insideHumiliating, I fall to it's cravingIt feeds on the doubt in my heartSinging and fading / Our feelings I'm savingTo fix what I tore all apartI'm lost, You'll never find me / I'm lost, You'll never find meI'm lost, You'll never find me
Cela fait désormais un an et demi que le jeune rappeur britannique Ocean Wisdom a sorti son deuxième album Wizzville (en écoute intégrale sur Youtube) et on n'avait plus parlé de lui dans les colonnes de ce blog depuis la sortie de la vidéo pour le titre "Ting Dun" en collaboration avec Method Man. La sortie d'un nouveau single est donc l'occasion parfaite pour (re)mettre un coup de projecteur sur le garçon.
Avec un flow désormais facilement identifiable, le rappeur originaire de Camden Town (Londres) livre donc un nouveau morceau en plus d'une vidéo à la sobriété tout aussi dérangeante que l'instru. On notera l'improbable débit d'Ocean Wisdom à la fin du troisième couplet, preuve s'il en fallait encore que cet anglais-là a du potentiel pour battre le Rap God qu'est Eminem.
Pvris a sorti son troisième EP Hallucinations le 25 octobre 2019 via Reprise / Warner et ce nouvel effort marque le début d'une collaboration avec un nouveau label. En effet, les deux albums White Noise et All We Know Of Heaven, respectivement parus en 2014 et 2017, avaient été proposé via Rise Records. C'est donc une sorte de nouveau départ pour Pvris, et ça s'entend, en plus de se voir.
"Death Of Me" a été présenté dès le 12 juillet 2019 : autant dire que la promotion de ce recueil de cinq titres a débuté bien en amont de sa sortie. Si la vidéo en couleur marque un véritable tournant dans l'imagerie du groupe qui était habitué au noir et au blanc, c'est aussi dans l'orientation musicale qu'il y a véritablement un virage qui est amorcé. La guitare semble avoir (presque ?) disparu de la composition et c'est un véritable beat électronique qui remplace ici la batterie. Le résultat est donc très Pop et Lynn Gunn précise que cet EP n'est pratiquement composé que de vieilles démos retravaillées, certains titres ayant été composés dès l'année 2016, avant-même la sortie du second album du groupe. Il va sans dire que le changement de label a donc été un élément déclencheur permettant au groupe d'évoluer fortement sur le plan musical.
This love looks like a loaded gun / A noose around my neck or a sweet poison
If its gets in the wrong hands then we’re fucked
'Cause heaven knows what you do to me / You could chain me up or set me free
You could suffocate or let me breathe / Baby you could be the death of me
Maybe I’m crazy, I know you’re danger / Baby you could be, you could be
I’m falling, fading and seeing angels / Baby you could be the death of me
One man’s hell is another's god / It’s all about perspective, a parallax
You’re a cold blooded killer only after dark but I don’t mind
'Cause I’m a sucker do I’ll do about anything / Just to get those hands on me
Keep me hanging on so desperately / Baby you could be the death of me
Heaven knows what you do to me / Let you chain me up or set me free
You could suffocate or let me breathe
Qu'y a-t-il de plus beau et de plus fort que l'Amour ? La vie éternelle grâce aux nouvelles technologies et au transhumanisme ? Peut-être pas. Et c'est ce que raconte ce magnifique court métrage d'animation et de science-fiction réalisé par Kévin Roualland et Maxime Dupuy, magistralement habillé par la musique électronique de Canblaster.
Il y a comme un petit air de déjà vu dans ce court métrage où on retrouve des références allant de Soleil Vert à Transcendance, en passant par Matrix et le clip de Flobots pour "Handlebars" et ses fameuses scènes d'émeutes. L'histoire suit le cheminement d'un couple parti pour se faire "numériser" afin d'accéder à la vie éternelle mais sur la route, l'un des deux protagonistes renonce (comme dans Downsizing) et chacun se retrouve de part et d'autre d'un conflit opposant deux tranches de la société. Sauf qu'à la fin, c'est la liberté, le plaisir de vivre l'instant présent et surtout à deux qui l'emporte.
Un court métrage puissant magnifié par une direction artistique singulière et une musique qui fait davantage qu'habiller les images : elle les habite littéralement en remplaçant presque les bruitages et voix des multiples personnages du film. Un magnifique travail de production qui peut tout aussi bien s'écouter sans les images. Une très belle réussite signée Canblaster, l'un des quatre fondateurs de Club Cheval, lui même producteur et DJ mais aussi et surtout grand amateur de musiques de film et de jeux vidéo.
C'est l'été... Et que serait l'été sans Reggae ? Un été raté, sans nul doute. Et l'été 2019 sera celui du duo Jahneration qui s'apprête à sortir un nouvel album baptisé Stuck In The Middle, prévu pour le 30 août via Ovastand Records.
Si Jahneration s'est tout d'abord formé en tant que groupe composé de huit musiciens (en 2009), il ne reste désormais que deux chanteurs qui ont sorti en 2016 un premier album remarqué. Pour ce second opus au format long, le duo a déjà présenté un premier extrait servi avec une vidéo et répondant au nom de "Energy". "Act Like You Talk" est donc le second extrait de ce nouvel album et c'est une collaboration avec Alborosie qui n'est pas vraiment un inconnu dans le paysage du Reggae européen (et mondial désormais). Un featuring qui pèse lourd, donc, et qui devrait continuer d'élargir le public du groupe français qui est en pleine tournée et qui a déjà annoncé des dates pour l'année 2020. Un avenir pavé de bien belles journées à venir pour Jahneration.
Les anglais d'Asking Alexandria avaient clairement quelques mois d'avance sur le calendrier avec la sortie du (très beau) clip vidéo réalisé par Jensen Noen pour "The Violence" : il y flotte un doux parfum de gore et de films de zombies. Voilà qui aurait été parfait pour égayer une soirée d'Halloween, surtout qu'on peut y voir comme un hommage au cinéma de Romero ou d'autres films du genre comme Zombieland, Shaun Of The Dead ou Planète Terreur de par la photographie ou l'humour au ton décalé. C'est pourtant en plein mois de juillet 2019 que la bande - de nouveau emmenée par Danny Worsnop - a choisi de publier ce qui est un véritable court métrage.
Le retour de Danny au chant à la fin de l'année 2016 était synonyme de bonne nouvelle pour le groupe et les fans car cela signifiait que toute la bande originelle était de nouveau réunie. Le groupe a toutefois été plutôt ingrat avec Denis Stoff qui avait assuré le chant pendant toute la période d'absence de Danny, le gaillard ayant d'ailleurs profité de cette période de scission pour travailler sur son projet solo avec la sortie d'un premier album dès le mois de février 2017. Quant à Denis Stoff, il faut bien admettre que le groupe a rapidement voulu le faire tomber dans l'oubli en ne jouant même pas les morceaux de l'album Black sur scène, album auquel il avait participé en tant que chanteur remplaçant. Encore une histoire d'ego (et de gros sous, sans doute) qui rappelle que la musique, ce n'est pas nécessairement qu'une affaire de passion.
Quoiqu'il en soit, Asking Alexandria a sorti en décembre 2017 un nouvel album éponyme avec Danny. Et depuis, plus grand chose. Jusqu'à la présentation de ce nouveau titre accompagné de sa vidéo à la réalisation léchée et digne du cinéma. Néanmoins, tous ceux qui s'attendaient à retrouver la musique du groupe à ses débuts, à savoir un Métalcore énergique et violent, ont vite déchanté : il est davantage question ici de Hard Rock enrichi à l'Electro. Pas sûr que le magnifique clip où le groupe se retrouve grimé en zombies combattant des humains assoiffés de sang fasse oublier le style musical de ce morceau qui en a fait déchanter plus d'un, certains commençant carrément à regretter Denis Stoff et l'album Black de 2016. Le plus ironique dans cette histoire, finalement, c'est que ce morceau semble justement parler de ceux qui réclament de la violence au détriment des véritables souhaits du groupe vis-à-vis de sa musique (il faut sans doute y voir différents niveaux de lecture, mais les textes peuvent aisément être interprétés ainsi).
Open up, drink it in, don’t ask too many questions
Become the vessel for the shame they feed you through suggestion
There’s a rumor on the breeze, secrets that bring you to your knees
We made the problem, we are the poison
Close your eyes, surrender your beliefs to them for holding
Wait patiently to hear what ever changing lines are showing
There’s a whisper on the wind, eventual storm that’s rolling in
They have the answers, cure for cancer / We’ve become, that we’ve become
But all they wanted was violence to plant their seeds and divide us
If they want the worst that’s inside us / Well, bring on the violence
Back and forth, daily take apart what you’ve been building
Everything you have is to be fed into the system
There’s a force out pushing fear, a deafening silence drawing near
Sit absorb it, guess we’ve been toxic all along
All they wanted was violence to plant their seeds and divide us
If they want the worst that’s inside us / Well, bring on the violence
I’m on the edge and I’m not alone / Remember this is what you asked for
All you wanted was violence to plant your seeds and divide us
You want the worst that’s inside us/ Well, bring on the violence, the violence
We’ll fall before you divide us / If you want the worst that’s inside us
Bring on the violence
Pour certains, on tient déjà la collaboration de l'année en matière de Rap français avec ce titre de Kery James en featuring avec Orelsan. Et il faut dire qu'il y a de quoi défendre cette position !
Avec ces deux protagonistes et emblèmes du Rap français représentant chacun un univers musical singulier, cet "À Qui La Faute ?" donne lieu à une confrontation de haute volée sur la base d'arguments construits à partir de faits politiques, sociaux et historiques. Dans des tenues diamétralement opposées, en noir et blanc, tels le Yin et le Yang d'une société qui va mal, Orelsan et Kery James dépeignent une réalité parfois dure et implacable qui concerne les banlieues françaises. On retrouve un dialogue où chacun exprime son point de vue, un peu comme l'avaient fait Gringe et Orelsan sous la bannière des Casseurs Flowters avec "Les Putes et Moi" en 2013.
Si "À Qui La Faute ?" est une oeuvre artistique à part entière, il se trouve qu'en plus, ce titre fait office de teaser pour le film de Kery James baptisé Banlieusards qui devrait sortir en octobre via Netflix (plus d'infos ici). De plus, il faut bien avouer qu'entendre Kery James faire du Rap engagé (ou "conscient") n'a rien d'étonnant, mais ça l'est bien davantage en ce qui concerne Orelsan qui s'est assez rarement essayé à l'exercice (difficile d'oublier l'excellent "Suicide Social" de 2011). Ce dernier prouve une fois encore qu'il peut être là où on ne l'attend par forcément, et c'est plutôt bien joué de sa part. "À Qui La Faute ?" est donc une vraie réussite dont on en apprend pas mal sur sa genèse dans une interview donnée par les deux gaillards à Konbini en juillet 2019.