Première soirée concert de 2015 et retour à Lyon pour une triplette de groupes lyonnais en cette soirée du 23 janvier au Marché Gare. Une décharge de Rock sous toutes ses formes pour une soirée dans la joie et la bonne humeur comme seule la scène locale sait en proposer.
Le Marché Gare fait partie de ces salles lyonnaises que je ne connaissais pas encore et je dois admettre que c'était un tort. Le lieu est relativement isolé (mais pourtant très proche du centre commercial de Confluence) et de par son histoire, propose une architecture propice aux soirées concert, notamment les Nuits Sonores avec son ensemble de bâtiments ouverts sur l'extérieur. Mais c'est sur la scène à l'étage, en intérieur et à l'abri du froid, que s'est tenue cette release party du sixième album des Stereotypical Working Class.
Pour l'ouverture, c'est Afterglow qui s'y colle (Page Facebook / Site). Le groupe fait office d'outsider pour cette soirée mais comme les artistes se connaissent à peu près tous, le challenge de la "première partie" n'existe pas vraiment. On est ici "en famille" et ce n'est pas le public qui contredira ces termes : il y a du monde de tout âge, aussi bien les bambins et leurs parents que des ados et jeunes adultes, et il est assez facile de deviner qui est venu voir qui. Car c'est un véritable fossé qui sépare un groupe comme Afterglow fondé en 2013 et les Stereotypical Working Class formés en 1999 : plus d'une décennie sépare les deux formations et il est donc évident que les personnes qui suivent les "anciens" ont pris quelques rides depuis... tout comme les artistes d'ailleurs.
La salle se remplit doucement et sur le coup des 20h30, le premier quatuor débute son set sans pression. Le groupe évolue dans un mélange de Pop Rock et de Grunge (et ce n'est pas la bio du combo qui me fait dire ça mais bel et bien leur musique) qui est plutôt bien trouvé pour débuter la soirée et chauffer doucement la salle qui restera bien sage pendant cette première demie-heure. Sur scène, les musiciens évoluent entre un show résolument Rock et des parties plus aériennes et shoegazes. Le groupe joue son EP Shades Of Life (en écoute sur BandCamp) et quelques nouvelles compos, ce qui donnera d'ailleurs droit à un court sketch de la part de Simon qui expliquera ne pas encore avoir écrit les paroles et profiter du potentiel faible niveau d'anglais de la salle pour s'exprimer en bon "yaourt". L'ambiance est bon enfant et tout le monde profite au mieux de la musique, le son étant d'une très bonne qualité (et Fabrice Boy y est sans doute pour quelque chose), permettant à chaque instrument de s'exprimer au mieux, notamment la batterie qui ne renie pas la double pédale (sur "Life Sickness" par-exemple), fait assez surprenant pour un groupe de Rock aussi "accessible" musicalement. Une première partie "tranquilou" pour se mettre en jambe. C'est bien bon. Rien à dire.
C'est ensuite aux Young Cardinals (Page Facebook) de monter sur scène et là, on entre dans le vif du sujet avec l'un des groupes les plus prometteurs de la scène lyonnaise. Le quintet, formé en 2012, a sorti son premier EP en courant d'année 2013 et cela fait plus d'un an que je me passe régulièrement ce quatre titres (un EP qui va d'ailleurs revoir le jour sous la banière du label Send The Wood Music, celui sur lequel nos regrettés potes Hord qui ont tristement mis un terme à leur aventure musicale avaient aussi signé). Ce n'est pas la première fois que je vois les gaillards sur scène (car déjà vus lors d'une soirée aux côtés de Lòdz, When Icarus Falls et For You Earth au Warmaudio en septembre 2014) mais il me fallait bien une deuxième occasion (et sans doute un peu moins d'alcool dans le sang !) pour me faire une réelle idée. Le verdict est sans appel : Young Cardinals mûrit et s'embellit avec l'âge, grâce notamment à de nouvelles compos à la fois musclées et pleines de sentiments. Le groupe pratique son Rock Progressif teinté de Post (Hardcore, Rock et leurs dérivés) avec une maturité qui fait mouche et force le respect. De son EP Burns Lights Despair, le combo ne jouera que deux titres (à savoir "Eyes Wide Open" et "Lights, Burns, Despair"). Mais ce qu'il faut retenir de la prestation, ce sont surtout ces nouvelles compos dont l'une répondant à l'énigmatique nom "Sasha", certaines ayant comme un étrange goût de Russian Circles sur la lourdeur et l'épaisseur des riffs : ça ne peut que promettre du beau et grand pour la suite. Le set passera comme une lettre à la poste, la musique du groupe ayant cette étrange capacité à captiver l'auditoire, tout comme elle met en transe Jordan sur les passages instrumentaux. Le voir sur scène dans cet état second me rappelle une phrase d'Héloïse (compositrice et interprète du duo Pethrol) où elle m'expliquait : "Je sais que je pourrai jouer un morceau sur scène si j'ai à chaque fois envie de danser et vibrer dessus". Il n'y a pas à dire : c'est le cas ici ! Et avec un album en préparation, l'avenir des Young Cardinals s'annonce plutôt rayonnant. La salle est cette fois-ci bien chaude à la fin du set, prête à recevoir les têtes d'affiche de la soirée.
C'est enfin aux "anciens" de Stereotypical Working Class (Page Facebook / Site) de monter sur scène. Personnellement, je n'avais pas écouté grand chose de leur discographie déjà bien remplie et le peu que j'avais mis dans mes oreilles m'avait laissé sur une impression mitigée, les quelques extraits semblant un peu "mous du genou" comme on dit. Erreur, sans doute. Mais même si cette impression tend à se vérifier auprès de diverses personnes, n'y a t-il pas un nombre important de groupes qui enregistrent des albums un peu "mous" mais qui profitent des prestations scéniques pour envoyer la purée ? Et le set des SWC ce soir-là n'aura pas mis longtemps à me convaincre : ces gars-là envoient la purée comme il faut. Dès les premières secondes, le son est gras, l'attaque franche et la voix juste : on sait que ça va envoyer. Le groupe, venu présenter son dernier album Every Cloud Has A Silver Lining, jouera plusieurs morceaux de cet opus, dont "Walking Over You", "More Than A Man", "Friendly Fire" ou encore "Dead Men Walking", un titre qui laisse la part belle à une basse très technique mais qui ne faillira jamais. C'est beau, c'est puissant et tout le monde apprécie, aussi bien les spectateurs que les gars sur scène, et ça fait plaisir à voir. En plus d'une prestation ultra carrée, le groupe ne s'autorisera aucun répit pendant une bonne heure de set, offrant même quelques surprises à un public qui n'en demandait pas tant. En effet, sont appelés à tour de rôle un ancien guitariste du groupe et un contrebassiste (apparemment celui qui aurait appris la musique à Bertrand, le bassiste), accueillis sur scène comme membres à part entière de la famille SWC. La musique est un partage sans limite et on en a encore eu la preuve ce soir-là. La soirée se termine par un rappel, et les gars ont la banane, comme s'ils ne voulaient pas quitter la scène et le public. Une ambiance très particulière qui prouve une fois de plus que rien ne vaut les concerts en petit comité, avec une salle à échelle humaine et une scène proche du public. C'était franchement très bon. Il ne me reste plus qu'à me farcir la discographie de SWC.
Une soirée riche en Rock sous toutes ses formes, riche en découvertes et en bons moments passés en musique. Une soirée chaude comme la braise qui nous a fait oublier le froid de canard qui se tramait dehors en ce mois de janvier. Merci au Marché Gare et à School's Out Production pour proposer des concerts de ce type et de cette qualité. Merci aussi à Laura Kerneis pour ses photographies. Retrouvez l'ensemble des photos de la soirée via sa page Facebook et les albums photos pour les groupes Afterglow, Young Cardinals et Stereotypical Working Class. Enfin, merci aux habituels compères croisés lors de ces soirées concert, dont l'incontournable #blanchard et Fab et les autres responsables du son et des lumières qui nous proposent des spectacles d'une grande qualité.
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