Artiste : The Qemists
Album : Spirit In The System
Deuxième Album
Sortie : 2010
Genres : Drum and Bass, Electro, Breakbeat, Dubstep
Label : Ninja Tune
Morceaux à écouter : Take It Back, Renegade, Your Revolution
♥♥
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Un an après leur premier album sur le label Ninja Tune, The Qemists remettent le couvert avec ce deuxième opus qu'est "Spirit In The System". Il fallait retenir l'orientation très Rock de la Drum and Bass que composait le groupe, véritable marque de fabrique qui offrait tout son potentiel et son énergie en live. Cependant, tandis que le premier album était plaisant et comptait quelques perles instrumentales sur la tracklist, ce deuxième effort déçoit davantage, et ce sur plusieurs points.
Tout d'abord, une tracklist qui s'allège d'un morceau, réduisant le nombre de ceux-ci à dix seulement. Mais ce qui est surtout triste ici, c'est l'absence totale de morceaux purement instrumentaux. Malgré un agréable "Your Revolution" en clôture de la galette (et la participation de Matt Rose), la pilule a du mal à passer pour un adepte de pièces vitaminées comme les quelques unes du premier opus. Le groupe est effectivement "limité" par l'absence de vocaliste attitré et s'arrange donc pour des featurings de toutes sortes, notamment le surprenant "Take It Back" où Rou Reynolds (Enter Shikari) vient prêter sa voix pour ouvrir la galette. Sympathique, mais il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard.
Et il est de même pour l'intégralité de cet opus dont on ne retiendra que quelques rares passages plaisants à l'oreille, les mélodies ou lignes de basses étant bien trop répétitives et peu inspirées pour laisser une trace indélébile. Le tout reste plutôt plat, sans véritablement s'envoler, à l'image d'un "The Only Love Song" qui malgré des textes aériens reste trop pauvre musicalement pour avoir un grand intérêt. En ressortent tout de même quelques petits "trucs" sympathiques, comme l'intro de "Renegade" et son chant synthétisé suivi d'un flow Hip Hop sur fond de Dubstep saucé Dancefloor. Un peu facile mais agréable, comparable à "Apocalypse". "Bones" vient apporter son petit charme rétro mais c'est en grande partie grâce à la voix du vocaliste de Kellermensch tout droit venu du Danemark.
En bref, un album plutôt fade mais qui reste tout de même énergique, comme son prédécesseur. Un second effort qui reste tout de même bien en deçà de ce qu'avait pu présenter le trio sur "Join The Q". Reste à espérer de meilleures inspirations pour la suite et un retour aux productions instrumentales, véritable point fort de la musique du groupe, outre ses productions live remarquables en puissance et énergie.
30/01/2012
24/01/2012
[Album] Enter Shikari : "A Flash Flood of Colour"
Artiste : Enter Shikari
Album : A Flash Flood of Colour
Troisième Album
Sortie : 2012
Genres : Post Hardcore, Dubstep, Drum and Bass, Electro Rock, Electronicore, Pop
Labels : Ambush Reality, Hopeless Records
Morceaux à écouter : ...Meltdown, Arguing With Thermometers, Gandhi Mate, Gandhi
♥♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Il flotte comme un parfum de contestation de l'autre côté de la Manche en ce début d'année 2012. Trois ans ont passé depuis l'excellent "Common Dreads" et Enter Shikari offre son nouvel album dans une édition spéciale comprenant un DVD fort sympathique sur l'élaboration de ce troisième opus ainsi que les clips vidéo des morceaux sortis entre temps "pour faire patienter les fans avides et impatients".
Et il en a fallu de la patience ! Le groupe n'a pourtant pas eu beaucoup de temps libre, effectuant tournée sur tournée et concert sur concert, sortant ça et là quelque nouvel opus pour éviter de trop se faire oublier : la compilation "Tribalism" en 2010, puis les morceaux "Destabilize", "Quelle Surprise" et un featuring avec The Qemists ("Take It Back"). Enregistré en à peu plus d'un mois en Thaïlande, ce troisième album a non seulement profité de l'appétit vorace des fans de la première heure pour se hisser en première place des ventes en terre anglaise mais aussi d'une promo assurée par la mise en ligne de plusieurs morceaux figurant sur la tracklist avant sa sortie ("Sssnakepit", "Gandhi Mate, Gandhi", puis "Arguing With Thermometers").
Très bien reçu outre Manche dès sa sortie, cet album n'a pourtant pas eu le même succès chez nous. Certaines critiques ont même été impitoyables avec ce troisième opus. Qu'en est-il alors ? Effectivement, il est peu conseillé de découvrir le groupe avec cet album qui représente au mieux son côté musical hybride (le combo s'étant d'ailleurs baptisé "Hybrid" entre 1999 et 2003). Une tracklist de onze morceaux qui fait un peu grincer des dents quand on sait que les précédents albums en comptaient plus de quinze chacun. On se rassure cependant en voyant les quarante deux minutes d'écoute offertes et on comprend qu'il n'y aura pas d'interludes ou de courts morceaux d'introductions au milieu de tout ça.
Rappelant les similitudes architecturales entre le premier et le second album, celui-ci débute par une intro ("System") à la même ambiance sonore que "Common Dreads". Directement suivi par "Meltdown", on a donc une seule et même pièce en deux morceaux qui rappelle là encore "Solidarity". Ce qui a changé, c'est le son et son approche : plus lourd, plus profond, aux sonorités Drum and Bass et résolument Dubstep. On a la désagréable impression qu'il y a une faute de goût sur certains synthés mais il y a fort à parier que ce but était recherché. Car bien que révolutionnaire sur les bords (Rage Against The Machine fera d'ailleurs la promo de cet album sur sa page facebook), le groupe reste décalé dans son approche des choses ("Gandhi Mate, Gandhi") et ne tente pas de tenir des propos politiques au premier degré, préférant jouer la carte de l'humour, du détachement et de l'auto-dérision, surtout lorsqu'il s'agit de s'en prendre aux grandes compagnies pétrolières ("Arguing With Thermoters") à grand coups de passages Dubstep et d'Electro Rock british.
Le but est donc, une fois de plus, de rallier les foules derrière une musique festive et dansante ("Sssnakepit") sur fond de textes engagés. Malgré tout, le groupe profite de l'autoproduction pour composer ce qui lui tient à coeur et ainsi offrir des compositions décevantes à la première écoute, surtout lorsqu'on s'attend à n'avoir que des pilules survitaminées comme les trois derniers morceaux cités. Ainsi, la guitare acoustique (re)vient pointer le bout de son nez, accompagnée du piano, pour une petite balade aérienne ("Stalemate"). Cependant, tout ça est loin d'être sans intérêt et dénué de sens. Il faut donc plusieurs écoutes pour approfondir le sujet.
Le reste de l'album reste à l'image du groupe : inclassable. Toujours ces synthés parfois très rétro, véritable marque de fabrique du combo qui a toujours assumé son influence Trancecore mais en affirmant davantage son côté Dubstep depuis l'album précédent ("Pack Of Thieves"). Enfin, "Hello Tyrannosaurus, Meet Tyrannicide" reste sans doute le plus étrange de cette galette et le poétique "Constellations" vient clôturer le tout, comme le faisaient plus ou moins "Adieu" et "Fanfare for the Conscious Man" sur les autres albums.
Plus difficile d'accès, un troisième album moins plaisant à écouter que "Common Dreads" mais qui s'avère être déjà une pièce maîtresse de la discographie du groupe, surtout lorsque celui-ci contient un DVD avec un documentaire d'une heure où on découvre le travail du producteur Dan Weller, l'aventure qu'a été la production de cette galette et l'humanité ainsi que l'humilité du quatuor. Un grand plaisir.
Album : A Flash Flood of Colour
Troisième Album
Sortie : 2012
Genres : Post Hardcore, Dubstep, Drum and Bass, Electro Rock, Electronicore, Pop
Labels : Ambush Reality, Hopeless Records
Morceaux à écouter : ...Meltdown, Arguing With Thermometers, Gandhi Mate, Gandhi
♥♥♥♥
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Il flotte comme un parfum de contestation de l'autre côté de la Manche en ce début d'année 2012. Trois ans ont passé depuis l'excellent "Common Dreads" et Enter Shikari offre son nouvel album dans une édition spéciale comprenant un DVD fort sympathique sur l'élaboration de ce troisième opus ainsi que les clips vidéo des morceaux sortis entre temps "pour faire patienter les fans avides et impatients".
Et il en a fallu de la patience ! Le groupe n'a pourtant pas eu beaucoup de temps libre, effectuant tournée sur tournée et concert sur concert, sortant ça et là quelque nouvel opus pour éviter de trop se faire oublier : la compilation "Tribalism" en 2010, puis les morceaux "Destabilize", "Quelle Surprise" et un featuring avec The Qemists ("Take It Back"). Enregistré en à peu plus d'un mois en Thaïlande, ce troisième album a non seulement profité de l'appétit vorace des fans de la première heure pour se hisser en première place des ventes en terre anglaise mais aussi d'une promo assurée par la mise en ligne de plusieurs morceaux figurant sur la tracklist avant sa sortie ("Sssnakepit", "Gandhi Mate, Gandhi", puis "Arguing With Thermometers").
Très bien reçu outre Manche dès sa sortie, cet album n'a pourtant pas eu le même succès chez nous. Certaines critiques ont même été impitoyables avec ce troisième opus. Qu'en est-il alors ? Effectivement, il est peu conseillé de découvrir le groupe avec cet album qui représente au mieux son côté musical hybride (le combo s'étant d'ailleurs baptisé "Hybrid" entre 1999 et 2003). Une tracklist de onze morceaux qui fait un peu grincer des dents quand on sait que les précédents albums en comptaient plus de quinze chacun. On se rassure cependant en voyant les quarante deux minutes d'écoute offertes et on comprend qu'il n'y aura pas d'interludes ou de courts morceaux d'introductions au milieu de tout ça.
Rappelant les similitudes architecturales entre le premier et le second album, celui-ci débute par une intro ("System") à la même ambiance sonore que "Common Dreads". Directement suivi par "Meltdown", on a donc une seule et même pièce en deux morceaux qui rappelle là encore "Solidarity". Ce qui a changé, c'est le son et son approche : plus lourd, plus profond, aux sonorités Drum and Bass et résolument Dubstep. On a la désagréable impression qu'il y a une faute de goût sur certains synthés mais il y a fort à parier que ce but était recherché. Car bien que révolutionnaire sur les bords (Rage Against The Machine fera d'ailleurs la promo de cet album sur sa page facebook), le groupe reste décalé dans son approche des choses ("Gandhi Mate, Gandhi") et ne tente pas de tenir des propos politiques au premier degré, préférant jouer la carte de l'humour, du détachement et de l'auto-dérision, surtout lorsqu'il s'agit de s'en prendre aux grandes compagnies pétrolières ("Arguing With Thermoters") à grand coups de passages Dubstep et d'Electro Rock british.
Le but est donc, une fois de plus, de rallier les foules derrière une musique festive et dansante ("Sssnakepit") sur fond de textes engagés. Malgré tout, le groupe profite de l'autoproduction pour composer ce qui lui tient à coeur et ainsi offrir des compositions décevantes à la première écoute, surtout lorsqu'on s'attend à n'avoir que des pilules survitaminées comme les trois derniers morceaux cités. Ainsi, la guitare acoustique (re)vient pointer le bout de son nez, accompagnée du piano, pour une petite balade aérienne ("Stalemate"). Cependant, tout ça est loin d'être sans intérêt et dénué de sens. Il faut donc plusieurs écoutes pour approfondir le sujet.
Le reste de l'album reste à l'image du groupe : inclassable. Toujours ces synthés parfois très rétro, véritable marque de fabrique du combo qui a toujours assumé son influence Trancecore mais en affirmant davantage son côté Dubstep depuis l'album précédent ("Pack Of Thieves"). Enfin, "Hello Tyrannosaurus, Meet Tyrannicide" reste sans doute le plus étrange de cette galette et le poétique "Constellations" vient clôturer le tout, comme le faisaient plus ou moins "Adieu" et "Fanfare for the Conscious Man" sur les autres albums.
Plus difficile d'accès, un troisième album moins plaisant à écouter que "Common Dreads" mais qui s'avère être déjà une pièce maîtresse de la discographie du groupe, surtout lorsque celui-ci contient un DVD avec un documentaire d'une heure où on découvre le travail du producteur Dan Weller, l'aventure qu'a été la production de cette galette et l'humanité ainsi que l'humilité du quatuor. Un grand plaisir.
19/01/2012
[Album] A Skylit Drive : "Wires... And the Concept of Breathing"
Artiste : A Skylit Drive
Album : Wires... And The Concept Of Breathing
Premier Album
Sortie : 2008
Genres : Post Hardcore, Métalcore Mélodique, Screamo (?)
Label : Tragic Hero Records
Morceaux à écouter : Eris and Dysnomia, My Disease, Ex Machina, All It Takes for your Dreams to Come True
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Difficile d'aborder le sujet A Skylit Drive car ma culture dans le genre Post Hardcore / Pop Punk est plutôt limitée. Découverts par hasard sur la compilation "Punk goes Pop Vol.4" (aux côtés de Chunk! No, Captain Chunk!) avec la reprise de "Love The Way You Lie" de Rihanna et Eminem , j'avoue m'être quelque peu laissé "envoûter" par la voix de Jagmin très très efféminée. Il est d'ailleurs facile de s'imaginer une demoiselle au micro, d'autant plus que le visuel de ce premier album ainsi que celui de l'EP sorti l'année précédente présentent une femme de face. Apparence trompeuse, donc.
Car ce sont bien des bonhommes qui sont aux commandes, malgré un penchant pour cette mode étrange qui incite au port du jean slim, de t-shirt un peu trop près du corps sans oublier la dose de piercings et de tatouages qui va avec. Autre chose très importante : la coupe de cheveux. Le sextet arbore donc un style profondément ancré "adolescent-qui-écoute-du-Emo-et-qui-a-des-problèmes-comme-tout-le-monde-mais-en-pire". Mais on n'est pas là pour discuter mode et goûts vestimentaires donc passons.
Treize pistes pour un peu plus d'une demie-heure d'écoute. Pas de quoi en faire tout un plat. Pourtant, et même si deux morceaux n'ont qu'un intérêt anecdotique (l'intro et "Sleepwalker"), l'album sonne comme un étonnant mélange de Pop légère sur fond de synthés aériens couplés à la voix de Jagmin qui porte très haut (s'étalant sur une gamme de trois octaves paraît-il) et une dose de Post Hardcore où les guitares pratiquent des riffs acérés aux notes dissonantes à souhait, la batterie dégainant de la double pédale avec une précision déconcertante. Techniquement, c'est donc du joli travail et Cory La Quay (batteur) y est pour beaucoup dans tout ça, sortant parfois des roulements improbables ("I'm not a Thief, I'm a Treasure Hunter"). On retrouve des changements assez brusques de tempo au sein d'un même morceau ("Ex Machina") qui donne cet aspect décousu et pourtant caractéristique du Post Hardcore (qui rappelle, dans une autre mesure, Enter Shikari - seule groupe de Post Hardcore que je puisse citer à l'heure où j'écris ces lignes...).
Mais c'est bien vocalement parlant que cet album est intéressant. Faisant étrangement penser à Claudio Sanchez de chez Coheed and Cambria (là encore c'est le seul personnage que je puisse citer à ma connaissance à l'heure où j'écris ces lignes...), Jagmin pousse sa voix vers des hauteurs à faire pâlir le plus burné des chanteurs de Punk Hardcore new-yorkais ("My Disease"). D'un autre côté, on profite des cris hurlés du bassiste qui donne lui aussi de la voix, rappelant parfois du Bullet For My Valentine ou tout autre groupe du genre ("Eris and Dysnomia").
Côté textes, la cible est clairement adolescente, le groupe abordant des sujets peu joyeux dans l'ensemble, notamment le suicide ("This is'nt the End"). Il en découle cependant un certain optimiste qui transparaît dans la légèreté de la voix de Jagmin, même si on frôle parfois l'overdose de cette tonalité très "teenager". La pilule passe cependant sans (trop) de problèmes.
En bref, un premier album sympa qui reste cependant difficile à ingurgiter pour ceux qui ne supporteront pas la voix de Jagmin. On aimera très vite ou on passera de suite son chemin en oubliant définitivement l'idée d'écouter les albums qui ont suivi ce premier opus ayant reçu un accueil mitigé.
Album : Wires... And The Concept Of Breathing
Premier Album
Sortie : 2008
Genres : Post Hardcore, Métalcore Mélodique, Screamo (?)
Label : Tragic Hero Records
Morceaux à écouter : Eris and Dysnomia, My Disease, Ex Machina, All It Takes for your Dreams to Come True
♥♥♥
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Difficile d'aborder le sujet A Skylit Drive car ma culture dans le genre Post Hardcore / Pop Punk est plutôt limitée. Découverts par hasard sur la compilation "Punk goes Pop Vol.4" (aux côtés de Chunk! No, Captain Chunk!) avec la reprise de "Love The Way You Lie" de Rihanna et Eminem , j'avoue m'être quelque peu laissé "envoûter" par la voix de Jagmin très très efféminée. Il est d'ailleurs facile de s'imaginer une demoiselle au micro, d'autant plus que le visuel de ce premier album ainsi que celui de l'EP sorti l'année précédente présentent une femme de face. Apparence trompeuse, donc.
Car ce sont bien des bonhommes qui sont aux commandes, malgré un penchant pour cette mode étrange qui incite au port du jean slim, de t-shirt un peu trop près du corps sans oublier la dose de piercings et de tatouages qui va avec. Autre chose très importante : la coupe de cheveux. Le sextet arbore donc un style profondément ancré "adolescent-qui-écoute-du-Emo-et-qui-a-des-problèmes-comme-tout-le-monde-mais-en-pire". Mais on n'est pas là pour discuter mode et goûts vestimentaires donc passons.
Treize pistes pour un peu plus d'une demie-heure d'écoute. Pas de quoi en faire tout un plat. Pourtant, et même si deux morceaux n'ont qu'un intérêt anecdotique (l'intro et "Sleepwalker"), l'album sonne comme un étonnant mélange de Pop légère sur fond de synthés aériens couplés à la voix de Jagmin qui porte très haut (s'étalant sur une gamme de trois octaves paraît-il) et une dose de Post Hardcore où les guitares pratiquent des riffs acérés aux notes dissonantes à souhait, la batterie dégainant de la double pédale avec une précision déconcertante. Techniquement, c'est donc du joli travail et Cory La Quay (batteur) y est pour beaucoup dans tout ça, sortant parfois des roulements improbables ("I'm not a Thief, I'm a Treasure Hunter"). On retrouve des changements assez brusques de tempo au sein d'un même morceau ("Ex Machina") qui donne cet aspect décousu et pourtant caractéristique du Post Hardcore (qui rappelle, dans une autre mesure, Enter Shikari - seule groupe de Post Hardcore que je puisse citer à l'heure où j'écris ces lignes...).
Mais c'est bien vocalement parlant que cet album est intéressant. Faisant étrangement penser à Claudio Sanchez de chez Coheed and Cambria (là encore c'est le seul personnage que je puisse citer à ma connaissance à l'heure où j'écris ces lignes...), Jagmin pousse sa voix vers des hauteurs à faire pâlir le plus burné des chanteurs de Punk Hardcore new-yorkais ("My Disease"). D'un autre côté, on profite des cris hurlés du bassiste qui donne lui aussi de la voix, rappelant parfois du Bullet For My Valentine ou tout autre groupe du genre ("Eris and Dysnomia").
Côté textes, la cible est clairement adolescente, le groupe abordant des sujets peu joyeux dans l'ensemble, notamment le suicide ("This is'nt the End"). Il en découle cependant un certain optimiste qui transparaît dans la légèreté de la voix de Jagmin, même si on frôle parfois l'overdose de cette tonalité très "teenager". La pilule passe cependant sans (trop) de problèmes.
En bref, un premier album sympa qui reste cependant difficile à ingurgiter pour ceux qui ne supporteront pas la voix de Jagmin. On aimera très vite ou on passera de suite son chemin en oubliant définitivement l'idée d'écouter les albums qui ont suivi ce premier opus ayant reçu un accueil mitigé.
16/01/2012
[Sorties] Enter Shikari / Le Peuple de l'Herbe
Aujourd'hui, sortie nationale du troisième album studio d'Enter Shikari : "A Flash Flood of Colour" et du sixième album du Peuple de l'Herbe : "A Matter Of Time". Deux galettes qui seront dans le caddy des courses de ce soir !
12/01/2012
[Info] Puppetmastaz de retour ???
C'est en tout cas ce que laisse présager la vidéo postée le 3 janvier dernier (il y a donc quelques jours à peine) sur le compte Youtube du groupe ! Dissout depuis 2009, le collectif d' Electro / Hip Hop originaire d'Allemagne laisserait penser qu'un nouvel album pourrait être produit si le nombre de fans sur Facebook venait à augmenter dans les jours prochains. Pour les nostalgiques, et surtout si l'info s'avère véridique, il est temps de faire tourner !
>Puppetmastaz sur Wikipedia<
>Puppetmastaz, le site officiel<
>Puppetmastaz sur MySpace<
>Ecouter Puppetmastaz sur Grooveshark<
>Puppetmastaz sur Wikipedia<
>Puppetmastaz, le site officiel<
>Puppetmastaz sur MySpace<
>Ecouter Puppetmastaz sur Grooveshark<
[Album] Coheed and Cambria : "The Second Stage Turbine Blade"
Artiste : Coheed and Cambria
Album : The Second Stage Turbine Blade
Premier Album
Sortie : 2002
Genres : Rock Alternatif, Métal Alternatif, Post Rock, Rock Progressif
Label : Equal Vision, Defiance
Morceaux à écouter : Time Consumer, Delirium Trigger, Hearshot Kid Disaster, 33
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Découvert il y a quelques années déjà, ce groupe fait partie de ce que je qualifie de "troupe d'allumés". Pas que ces mecs-là soient totalement barrés ou produisent une musique bizarre ou vraiment différente du reste mais il y a quelque chose chez Coheed and Cambria qui met le groupe à part. Formé en 1995 mais s'appelant ainsi depuis 2001 seulement, le quatuor qui compose cet album l'année suivante offre une expérience musicale assez étrange.
En effet, emmené par Claudio Sanchez, véritable personnage pluridisciplinaire (il est écrivain en plus d'être musicien compositeur), le combo raconte au fil de ses morceaux (mais surtout albums) une histoire de science fiction appelée "The Amory Wars". Coheed et Cambria sont en fait les deux protagonistes principaux de cette fameuse histoire. Il est donc question de dévoiler l'intrigue au fil des compositions. Un parti pris dangereux mais qui se révèle être le point fort du groupe qui effectue là un véritable travail cross/transmédia, alternant musique et écriture via la publication de différents volumes de "The Amory Wars".
Mais on est ici pour parler musique alors parlons-en. Je me souviens que c'est dans une vidéo quelconque postée sur Youtube que j'ai découvert ce groupe. Il s'agissait de "Delirium Trigger" et je remercie la personne qui l'avait utilisé dans son montage d'avoir fourni les crédits du groupe sinon il y a fort à parier que je serais passé à côté. Ce morceau distille l'émotion toute particulière de la cause perdue décrite dans les textes. C'est à mes yeux le morceaux qui porte l'album. Cependant, et je sais que bon nombre de personnes s'y sont laissées prendre, je croyais que Claudio était en fait une chanteuse ! Bon, certes, une fois qu'on connaît son nom, difficile de s'imaginer autre chose qu'un homme.
Et c'est bien cette voix qui hypnotise l'auditeur au fil des dix pistes de la première édition de cette galette. Un timbre très féminin, qui porte haut, en passant par le murmure enfantin (début de "Devil In Jersey City"), la plupart des chants criés étant hurlés par les guitariste et bassiste. Malgré une musique très Rock et quelques passages Post Hardcore/ Pop Punk relativement rares ("33"), la voix de Sanchez permet de "faire passer la pilule" pour l'auditeur le plus récalcitrant. Une sorte de lyrisme qui s'écoule sans problème et permet d'ajouter cette poésie si particulière. Poésie qui devient un exercice extrêmement difficile compte tenu des lignes que doit se taper l'ami Sanchez pendant qu'il joue de ses cordes vocales mais l'animal s'en sort plutôt bien (un exercice qui prend tout son sens en live).
En effet, musicalement, Coheed and Cambria ne fait pas dans le facile. Les riffs s'enchaînent de façon surprenante, avec de nombreux changement de tempo, des dissonances parfois difficiles à digérer ("Junesong Provision") qui font que le contenu est relativement chargé et demande un certain effort à l'écoute. Une fois cette épreuve passée, il est possible d'apprécier toutes les subtilités dans le travail de composition, notamment sur les intros ("Time Consumer", "Everything Evil", "Delirium Trigger").
Un premier disque travaillé, qui s'écoute relativement bien même si cet exercice peut se révéler délicat pour l'auditeur non averti. Une oeuvre atypique qui se démarque du reste grâce à un leader excentrique et charismatique en la personne de Sanchez, véritable bête de travail et surtout de scène. Un petit régal qui n'est cependant pas accessible pour tous.
Album : The Second Stage Turbine Blade
Premier Album
Sortie : 2002
Genres : Rock Alternatif, Métal Alternatif, Post Rock, Rock Progressif
Label : Equal Vision, Defiance
Morceaux à écouter : Time Consumer, Delirium Trigger, Hearshot Kid Disaster, 33
♥♥♥
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Découvert il y a quelques années déjà, ce groupe fait partie de ce que je qualifie de "troupe d'allumés". Pas que ces mecs-là soient totalement barrés ou produisent une musique bizarre ou vraiment différente du reste mais il y a quelque chose chez Coheed and Cambria qui met le groupe à part. Formé en 1995 mais s'appelant ainsi depuis 2001 seulement, le quatuor qui compose cet album l'année suivante offre une expérience musicale assez étrange.
En effet, emmené par Claudio Sanchez, véritable personnage pluridisciplinaire (il est écrivain en plus d'être musicien compositeur), le combo raconte au fil de ses morceaux (mais surtout albums) une histoire de science fiction appelée "The Amory Wars". Coheed et Cambria sont en fait les deux protagonistes principaux de cette fameuse histoire. Il est donc question de dévoiler l'intrigue au fil des compositions. Un parti pris dangereux mais qui se révèle être le point fort du groupe qui effectue là un véritable travail cross/transmédia, alternant musique et écriture via la publication de différents volumes de "The Amory Wars".
Mais on est ici pour parler musique alors parlons-en. Je me souviens que c'est dans une vidéo quelconque postée sur Youtube que j'ai découvert ce groupe. Il s'agissait de "Delirium Trigger" et je remercie la personne qui l'avait utilisé dans son montage d'avoir fourni les crédits du groupe sinon il y a fort à parier que je serais passé à côté. Ce morceau distille l'émotion toute particulière de la cause perdue décrite dans les textes. C'est à mes yeux le morceaux qui porte l'album. Cependant, et je sais que bon nombre de personnes s'y sont laissées prendre, je croyais que Claudio était en fait une chanteuse ! Bon, certes, une fois qu'on connaît son nom, difficile de s'imaginer autre chose qu'un homme.
Et c'est bien cette voix qui hypnotise l'auditeur au fil des dix pistes de la première édition de cette galette. Un timbre très féminin, qui porte haut, en passant par le murmure enfantin (début de "Devil In Jersey City"), la plupart des chants criés étant hurlés par les guitariste et bassiste. Malgré une musique très Rock et quelques passages Post Hardcore/ Pop Punk relativement rares ("33"), la voix de Sanchez permet de "faire passer la pilule" pour l'auditeur le plus récalcitrant. Une sorte de lyrisme qui s'écoule sans problème et permet d'ajouter cette poésie si particulière. Poésie qui devient un exercice extrêmement difficile compte tenu des lignes que doit se taper l'ami Sanchez pendant qu'il joue de ses cordes vocales mais l'animal s'en sort plutôt bien (un exercice qui prend tout son sens en live).
En effet, musicalement, Coheed and Cambria ne fait pas dans le facile. Les riffs s'enchaînent de façon surprenante, avec de nombreux changement de tempo, des dissonances parfois difficiles à digérer ("Junesong Provision") qui font que le contenu est relativement chargé et demande un certain effort à l'écoute. Une fois cette épreuve passée, il est possible d'apprécier toutes les subtilités dans le travail de composition, notamment sur les intros ("Time Consumer", "Everything Evil", "Delirium Trigger").
Un premier disque travaillé, qui s'écoute relativement bien même si cet exercice peut se révéler délicat pour l'auditeur non averti. Une oeuvre atypique qui se démarque du reste grâce à un leader excentrique et charismatique en la personne de Sanchez, véritable bête de travail et surtout de scène. Un petit régal qui n'est cependant pas accessible pour tous.
09/01/2012
Quand la Pop devient Punk...
Le 21 Novembre 2011, Fearless Records sortait le quatrième volume de sa série de compilations "Punk Goes Pop". Que le but soit commercial ou non, il faut avouer que certains "tubes" radiophoniques qui n'avaient pas grand intérêt pour moi sont devenus de petites perles de composition Post Hardcore / Pop Punk. On retrouve, parmi les treize titres servis sur la galette, un remix de Ke$ha ("We are who we are", par Chunk! No, Captain Chunk!) et un remix du duo entre Rihanna et Eminem : "Love The Way You Lie" (par A Skylit Drive). Certains verront leurs poils se hérisser et leurs oreilles saigner car le genre les rebute ou parce qu'il n'accepteront pas que leur "chanson-préférée-qui-passe-à-la-radio" se retrouve remaniée de la sorte. Personnellement, j'ai pas mal apprécié les deux remixes cités ci-dessus. Une fois de plus, chacun en pensera ce qu'il en veut...
06/01/2012
[EP] As The Stars Fall : "Tempus Fugit"
Artiste : As The Stars Fall
Album : Tempus Fugit
Sortie : 2010
Genres : Electro, Musique Electro Acoustique, Trip Hop, Alternatif, Expérimental, Instrumental, Post Rock
Label : Low Wood
Morceaux à écouter : From Another Time, Some Tears Can Never Dry, I Gave You A Choice
♥♥♥♥♥
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Il y a des trucs comme ça qu'on regrette de ne pas avoir découverts dès leur sortie. Ce disque en fait partie. Pourtant, ce n'est pas la radio ni la télévision qui peut mettre quelqu'un sur la voie de cet opus. Le mérite revient entièrement à Internet où on trouve des traces (parfois presque effacées par le flot d'autres productions davantage mises sur le devant de la scène) de cet album à la fois mystérieux et dérangeant. La blogosphère spécialisée dans le domaine a pourtant fait l'éloge de "Tempus Fugit" dès sa sortie. J'ai donc effectué le chemin inverse de la plupart des critiques qui, avant d'écouter ce disque, se sont penchés sur le pedigree des trois mecs qui forment le groupe...
...Et il se trouve justement que les compères Guillaume, Steve et Rémi ont de la bouteille mais dans un domaine qui a fait hérisser les poils de certains adeptes de leur musique. En effet, ces gars-là ont baigné dans le Rap/Hip Hop en participant à divers projets sous le nom Medeline depuis 2000 aux côtés de Booba, Soprano, Rohff ou encore la Fonky Family... Pour un mec comme moi qui ne raffole pas du Rap français, heureusement que j'ai découvert ce disque avant d'avoir accès à ce genre d'informations sinon il y aurait fort à parier que je n'aurais pas tendu l'oreille dessus.
Dans le cas contraire, il n'est pas étonnant que certains se soient posé la question de la farce ou de l'erreur d'étiquette que portait le disque. Rap ? Hip Hop ? Où ça ? Et pourtant !
Dans mon cas, je n'en savais rien. C'est donc par curiosité que j'ai laissé tourner les pistes les unes après les autres. Et quelle surprise ! Qu'on fixe le plafond de sa chambre ou le paysage, qu'il soit urbain ou rural, par la fenêtre de sa propre chambre ou même par celle de la vitre du wagon de train dans lequel on voyage, c'est une foule de sentiments qui vient transpercer l'auditeur sensible (à moins de n'avoir aucune, mais vraiment aucune affinité avec ce genre de production !). Car malgré des compositions éthérées aux ambiances parfois froides pour ne pas dire glaciales, le tout est léché et incroyablement pur et propre. Comme une résonance à la pochette de l'album, c'est une gamme chromatique plutôt limitée qui envahit nos oreilles : du blanc, du gris, sombre ou moins sombre, comme un paysage d'hiver où le vent et le givre règneraient en maîtres.
Aux confins d'un monde organique en déclin, la nostalgie et la tristesse viennent pointer le bout de leur nez sous forme de sonorités plus électriques et synthétiques, non sans poésie. Pourtant, le trio ne s'enfonce pas dans un genre purement Electro et adopte un côté parfois Post Rock ("Some Tears Can Never Dry"), voire militaire ("No Good Deed Goes Unpunished"), tout en mettant le piano en fer de lance de certaines pièces ("A Dead Leaf Dance", "Frozen River"). Ce même piano qui apporte cette touche si intimiste à une musique déjà lavée de (presque) tout artifice qui serait superficiel.
Comme si ça ne suffisait pas, le trio emploie ses attraits pour la photographie et le cinéma pour une mise en scène cinématographique avec l'emploi de samples sortis d'une époque oubliée rappelant la violence dépeinte à travers ces ambiances qui mettent parfois mal à l'aise ("I Gave You A Choice"). Les clips, tournés par la bande, sont à l'image de leur musique et du site officiel du groupe : épuré, d'une sobriété communicative qui met en relief cette mélancolie si particulière rappelant qu'on ne vit pas dans "le plus beau des mondes"...
De tout ça, il ne reste qu'un grand vide et que tout s'arrête, il n'y a plus qu'à se poser certaines questions : qu'est-ce qui est passé dans la tête de ces mecs-là pour produire une musique (et des vidéos) si peu optimiste(s) ? Comment en vient-on à passer du Rap à un style radicalement opposé dans la nature du message porté ? Une fois les huit titres passés, on ne peut que rester coi, pensif et méditer sur notre propre condition. Une sorte d'appel à la philosophie dont on ne sort pas indemne. Un moment dérangeant, éprouvant, comme l'impression de revivre cet instant étrange après avoir maté "Requiem For A Dream". Une grande claque d'une maturité dérangeante qui laisse une trace, qu'on le veuille ou non. Un travail propre qui, il faut s'y attendre, donnera suite et sera sans doute davantage assumé et affirmé. Un truc à faire froid dans le dos...
Album : Tempus Fugit
Sortie : 2010
Genres : Electro, Musique Electro Acoustique, Trip Hop, Alternatif, Expérimental, Instrumental, Post Rock
Label : Low Wood
Morceaux à écouter : From Another Time, Some Tears Can Never Dry, I Gave You A Choice
♥♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Grooveshark <
Il y a des trucs comme ça qu'on regrette de ne pas avoir découverts dès leur sortie. Ce disque en fait partie. Pourtant, ce n'est pas la radio ni la télévision qui peut mettre quelqu'un sur la voie de cet opus. Le mérite revient entièrement à Internet où on trouve des traces (parfois presque effacées par le flot d'autres productions davantage mises sur le devant de la scène) de cet album à la fois mystérieux et dérangeant. La blogosphère spécialisée dans le domaine a pourtant fait l'éloge de "Tempus Fugit" dès sa sortie. J'ai donc effectué le chemin inverse de la plupart des critiques qui, avant d'écouter ce disque, se sont penchés sur le pedigree des trois mecs qui forment le groupe...
...Et il se trouve justement que les compères Guillaume, Steve et Rémi ont de la bouteille mais dans un domaine qui a fait hérisser les poils de certains adeptes de leur musique. En effet, ces gars-là ont baigné dans le Rap/Hip Hop en participant à divers projets sous le nom Medeline depuis 2000 aux côtés de Booba, Soprano, Rohff ou encore la Fonky Family... Pour un mec comme moi qui ne raffole pas du Rap français, heureusement que j'ai découvert ce disque avant d'avoir accès à ce genre d'informations sinon il y aurait fort à parier que je n'aurais pas tendu l'oreille dessus.
Dans le cas contraire, il n'est pas étonnant que certains se soient posé la question de la farce ou de l'erreur d'étiquette que portait le disque. Rap ? Hip Hop ? Où ça ? Et pourtant !
Dans mon cas, je n'en savais rien. C'est donc par curiosité que j'ai laissé tourner les pistes les unes après les autres. Et quelle surprise ! Qu'on fixe le plafond de sa chambre ou le paysage, qu'il soit urbain ou rural, par la fenêtre de sa propre chambre ou même par celle de la vitre du wagon de train dans lequel on voyage, c'est une foule de sentiments qui vient transpercer l'auditeur sensible (à moins de n'avoir aucune, mais vraiment aucune affinité avec ce genre de production !). Car malgré des compositions éthérées aux ambiances parfois froides pour ne pas dire glaciales, le tout est léché et incroyablement pur et propre. Comme une résonance à la pochette de l'album, c'est une gamme chromatique plutôt limitée qui envahit nos oreilles : du blanc, du gris, sombre ou moins sombre, comme un paysage d'hiver où le vent et le givre règneraient en maîtres.
Aux confins d'un monde organique en déclin, la nostalgie et la tristesse viennent pointer le bout de leur nez sous forme de sonorités plus électriques et synthétiques, non sans poésie. Pourtant, le trio ne s'enfonce pas dans un genre purement Electro et adopte un côté parfois Post Rock ("Some Tears Can Never Dry"), voire militaire ("No Good Deed Goes Unpunished"), tout en mettant le piano en fer de lance de certaines pièces ("A Dead Leaf Dance", "Frozen River"). Ce même piano qui apporte cette touche si intimiste à une musique déjà lavée de (presque) tout artifice qui serait superficiel.
Comme si ça ne suffisait pas, le trio emploie ses attraits pour la photographie et le cinéma pour une mise en scène cinématographique avec l'emploi de samples sortis d'une époque oubliée rappelant la violence dépeinte à travers ces ambiances qui mettent parfois mal à l'aise ("I Gave You A Choice"). Les clips, tournés par la bande, sont à l'image de leur musique et du site officiel du groupe : épuré, d'une sobriété communicative qui met en relief cette mélancolie si particulière rappelant qu'on ne vit pas dans "le plus beau des mondes"...
De tout ça, il ne reste qu'un grand vide et que tout s'arrête, il n'y a plus qu'à se poser certaines questions : qu'est-ce qui est passé dans la tête de ces mecs-là pour produire une musique (et des vidéos) si peu optimiste(s) ? Comment en vient-on à passer du Rap à un style radicalement opposé dans la nature du message porté ? Une fois les huit titres passés, on ne peut que rester coi, pensif et méditer sur notre propre condition. Une sorte d'appel à la philosophie dont on ne sort pas indemne. Un moment dérangeant, éprouvant, comme l'impression de revivre cet instant étrange après avoir maté "Requiem For A Dream". Une grande claque d'une maturité dérangeante qui laisse une trace, qu'on le veuille ou non. Un travail propre qui, il faut s'y attendre, donnera suite et sera sans doute davantage assumé et affirmé. Un truc à faire froid dans le dos...
05/01/2012
[Album] Linkin Park : "Reanimation"
Artiste : Linkin Park
Album : Reanimation
Compilation / Remixes
Sortie : 2002
Genres : Electro, Hip Hop, Rap Métal, Néo Métal, Fusion
Label : Warner Bros
Morceaux à écouter : Pts.of.Athrty, Plc. 4 Mie Hæd, PPrKut, Krwlng
♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Deux ans après la sortie d'un premier album qui aura rapidement du succès, Linkin Park décide de sortir un album de remixes de ce même album. "Hybrid Theory" devient donc une sorte de laboratoire expérimental pour les jeunes producteurs de musique Electro ou autre groupes de Hip Hop de la même veine à l'époque. On retrouve donc l'intégralité des morceaux présents sur le premier opus, mais renommés en Leet Speak (d'où cette orthographe étrange) et retravaillés à la sauce Hip Hop et Electro, en plus de quelques interludes ou "nouveaux" morceaux tels que "My<Dsmbr" ou "H! Vtlg3" qui figurait sur l'EP paru en 1999.
On avait donc un disque de vingt-et-une pistes pour plus d'une heure d'écoute. Autant dire qu'il y avait du contenu. Mais ce qui était plus intéressant encore, c'était la manière dont le groupe s'était entouré d'une pléiade de gens pour reprendre leur album en long et en large en y ajoutant chacun leur touche personnelle. Une sorte de liberté qui a d'ailleurs permis à certains de davantage se faire connaître et à d'autres qui l'étaient déjà de faire une petite apparition. On retrouve donc des featurings (pas toujours flagrants) avec Stephen Carpenter, Jonathan Davis ou encore Aaron Lewis, chanteur de Staind. Mike Shinoda en profite aussi pour endosser la casquette de producteur sur plusieurs morceaux.
Il faut avouer que le pari était assez osé à l'époque, le Néo Métal n'étant pas vraiment penché sur le Hip Hop Electro. La tendance était plutôt au son plus lourd et gras des batteries, basses et guitares saturées. Ce disque faisait donc office d'hybride mais présentait aussi les penchants du groupe pour l'Electro (un penchant qui a d'ailleurs été bien plus assumé par la suite au fil des albums, mais qui a attiré bon nombre de foudres au groupe).
Alors que faut-il retenir de cet album de remixes ? Une chose est certaine, il n'a pas véritablement marqué les esprits mais on peut tout de même souligner quelques points forts. Notamment au niveau du morceau d'introduction et celui suivant, "Pts.Of.Athrty", qui s'enchaînent parfaitement. Ce morceau profitera d'ailleurs d'une édition en single et d'un clip (plutôt réussi) réalisé entièrement en images de synthèses, gros défi à l'époque !
L'ensemble de l'album ne crève pas les plafonds mais, à l'époque, c'était quelque chose d'assez novateur de voir des morceaux de Néo Métal entièrement remixé à la sauce Hip Hop et Electro. On a donc quelques sonorités intéressantes, notamment les instruments à cordes frottées sur l'intro et, en clôture, sur "Krwlng". Cependant, tout n'est pas à mettre dans le même panier et certains morceaux conservent leur identité première et leur côté plus Heavy ("1stp klosr", "Wth You") contrairement à d'autres qui tombent dans un Hip Hop plus conventionnel ("FRGT_10", qui profite également d'un clip). On notera le plus Old School "H!Vltg3" et le virulent "X-ecutioner Style".
Linkin Park signait là un album de remixes assez osé. Même si le son servi sur cette galette a plutôt mal vieilli, il faut reconnaître que l'objectif est plutôt bien rempli et qu'il permettra au groupe de toucher un plus large public (sans oublier l'intérêt marketing de la chose, hein). Le tout ne casse pas trois pattes à un canard mais se laisse écouter. Pour les nostalgiques ou ceux qui seraient passés à côté.
Album : Reanimation
Compilation / Remixes
Sortie : 2002
Genres : Electro, Hip Hop, Rap Métal, Néo Métal, Fusion
Label : Warner Bros
Morceaux à écouter : Pts.of.Athrty, Plc. 4 Mie Hæd, PPrKut, Krwlng
♥♥
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Deux ans après la sortie d'un premier album qui aura rapidement du succès, Linkin Park décide de sortir un album de remixes de ce même album. "Hybrid Theory" devient donc une sorte de laboratoire expérimental pour les jeunes producteurs de musique Electro ou autre groupes de Hip Hop de la même veine à l'époque. On retrouve donc l'intégralité des morceaux présents sur le premier opus, mais renommés en Leet Speak (d'où cette orthographe étrange) et retravaillés à la sauce Hip Hop et Electro, en plus de quelques interludes ou "nouveaux" morceaux tels que "My<Dsmbr" ou "H! Vtlg3" qui figurait sur l'EP paru en 1999.
On avait donc un disque de vingt-et-une pistes pour plus d'une heure d'écoute. Autant dire qu'il y avait du contenu. Mais ce qui était plus intéressant encore, c'était la manière dont le groupe s'était entouré d'une pléiade de gens pour reprendre leur album en long et en large en y ajoutant chacun leur touche personnelle. Une sorte de liberté qui a d'ailleurs permis à certains de davantage se faire connaître et à d'autres qui l'étaient déjà de faire une petite apparition. On retrouve donc des featurings (pas toujours flagrants) avec Stephen Carpenter, Jonathan Davis ou encore Aaron Lewis, chanteur de Staind. Mike Shinoda en profite aussi pour endosser la casquette de producteur sur plusieurs morceaux.
Il faut avouer que le pari était assez osé à l'époque, le Néo Métal n'étant pas vraiment penché sur le Hip Hop Electro. La tendance était plutôt au son plus lourd et gras des batteries, basses et guitares saturées. Ce disque faisait donc office d'hybride mais présentait aussi les penchants du groupe pour l'Electro (un penchant qui a d'ailleurs été bien plus assumé par la suite au fil des albums, mais qui a attiré bon nombre de foudres au groupe).
Alors que faut-il retenir de cet album de remixes ? Une chose est certaine, il n'a pas véritablement marqué les esprits mais on peut tout de même souligner quelques points forts. Notamment au niveau du morceau d'introduction et celui suivant, "Pts.Of.Athrty", qui s'enchaînent parfaitement. Ce morceau profitera d'ailleurs d'une édition en single et d'un clip (plutôt réussi) réalisé entièrement en images de synthèses, gros défi à l'époque !
L'ensemble de l'album ne crève pas les plafonds mais, à l'époque, c'était quelque chose d'assez novateur de voir des morceaux de Néo Métal entièrement remixé à la sauce Hip Hop et Electro. On a donc quelques sonorités intéressantes, notamment les instruments à cordes frottées sur l'intro et, en clôture, sur "Krwlng". Cependant, tout n'est pas à mettre dans le même panier et certains morceaux conservent leur identité première et leur côté plus Heavy ("1stp klosr", "Wth You") contrairement à d'autres qui tombent dans un Hip Hop plus conventionnel ("FRGT_10", qui profite également d'un clip). On notera le plus Old School "H!Vltg3" et le virulent "X-ecutioner Style".
Linkin Park signait là un album de remixes assez osé. Même si le son servi sur cette galette a plutôt mal vieilli, il faut reconnaître que l'objectif est plutôt bien rempli et qu'il permettra au groupe de toucher un plus large public (sans oublier l'intérêt marketing de la chose, hein). Le tout ne casse pas trois pattes à un canard mais se laisse écouter. Pour les nostalgiques ou ceux qui seraient passés à côté.
04/01/2012
Original Soundtrack (Cinéma et Jeux Vidéo)
Crysis 2 - OST
Dark Souls - OST
Halo Combat Evolved Anniversary - OST
Motorstorm Apocalpypse - OST (EP par Noisia)
Pacific Rim - OST
SSX : Deadly Descents - OST
Karen O and The Kids : "Where the Wild Things Are" (Max et les Maximonstres)
Dark Souls - OST
Halo Combat Evolved Anniversary - OST
Motorstorm Apocalpypse - OST (EP par Noisia)
Pacific Rim - OST
SSX : Deadly Descents - OST
Karen O and The Kids : "Where the Wild Things Are" (Max et les Maximonstres)
[Soundtrack] SSX : Deadly Descents
Type : Jeu Vidéo
Sortie : 2012
Développeur / Editeur : Electronic Arts (EA Canada/EA Sports)
♥♥♥
> Voir le trailer de SSX <
La saga SSX connaîtra bientôt un nouvel opus. Ce qui est magique avec Internet, c'est que le jeu n'est pas encore sorti qu'il est déjà possible de connaître la tracklist de cet OST. Et ce qui est encore mieux, c'est qu'il suffit de taper quelques mots clés bien choisis pour tomber facilement sur les dits morceaux en écoute sur Youtube. La vie est donc (souvent) belle.
Les joueurs de cette série de jeux de snowboard totalement axée sur le fun dans un mode très arcade ont toujours mis en avant la qualité de deux des précédents opus que sont SSX Tricky et SSX 3. Notamment parce que ces jeux étaient d'une réalisation peu critiquable mais aussi parce que leurs OST étaient eux aussi d'un bon niveau.
On peut supposer une petite opération marketing visant à réconcilier les fans de la première heure déçus par SSX On Tour et SSX Blur car on retrouve sur la tracklist le très sympathique "It's Tricky" de Run DMC mais cette fois dans une version remix qui, il faut l'avouer, est un peu moins "coup de poing" que l'originale. Un tempo plus lent, un son mélangeant Electro Dubstep et Rap qui reste tout de même appréciable bien que beaucoup moins entraînant que le reste de la tracklist.
Qu'en est-il alors du reste ? Il faut reconnaître que EA a mis le paquet pour le grand retour de SSX sur la scène vidéoludique. On retrouve donc deux morceaux de The Qemists, dont "Dem Na Like Me" qui figurait déjà sur leur premier album "Join The Q" sorti en 2009. Le second morceau, totalement instrumental ("Lifeline") renoue avec les morceaux survitaminés que peut pondre le groupe lorsqu'il ne fait pas de featuring. Une petite perle Drum and Bass/Breakbeat qui sera sans doute un vrai régal en dévalant les pistes du jeu.
Au milieu d'autres noms comme Pretty Lights ("Hot Like Dimes") ou Junkie XL ("No Remorse") qui apportent leurs touches Rock et Funk, on découvre avec joie Noisia ("Could This Be") et Dj Shadow ("I Gotta Rokk") qui, on ne peut parler autrement, ne font rien d'autre qu'apporter leurs touches bien personnelles et on ne leur demande rien d'autre tellement le plaisir est grand.
Viennent s'ajouter à tout ça deux ou trois autres morceaux au son plus Rock, notamment "Shatter" de Bob Bradley. Cependant, quelque chose a retenu mon attention : Las Ketchup figurerait sur cette tracklist mais comme il y a entre parenthèses la mention "Spain Only" devant, on peut supposer que tout le monde n'aura pas à subir "Kusha Las Payas" sur les pistes...
On espère voir bien d'autres morceaux de la même veine sur cette tracklist !
Un OST qui, une fois de plus, va sonner fort ! Et même si il n'a pas encore été possible de tester ces sons sur les pistes du nouveau SSX, il y a fort à parier que certains nostalgiques iront tâter la poudreuse des anciens opus avec ces nouvelles petites bombes sonores dans les oreilles. Appréciable et fidèle aux anciens OST de la série, ça promet d'être grandiose.
ATTENTION : Depuis la rédaction de cet article, la tracklist de SSX a été dévoilée dans son intégralité. Il est possible de voir la liste de tous les morceaux sur Wikipedia (cliquez ici).
03/01/2012
[Bonne Année 2012]
Une bonne année à tous, en musique, avec le sourire et surtout la santé qui va avec. Très prochainement, la sortie du troisième album d'Enter Shikari, "A Flash Flood of Colour" ainsi qu'une foule d'autres artistes sortant leurs nouveaux opus : Nada Surf, Muse... sans oublier les dernières sorties de 2011 encore à découvrir : le dernier Korn (qui se met au Dubstep) : "The Path of Totality" ou le dernier Nickelback sorti en novembre.
[Album] Shaka Ponk : "Loco Con Da Frenchy Talkin' "
Artiste : Shaka Ponk
Album : Loco Con Da Frenchy Talkin'
Premier Album
Sortie : 2006
Genres : Rock Electro, Rock Alternatif, Métal Alternatif, Rock Psychédélique et Expérimental, Post Punk
Label : Edel Records
Morceaux à écouter : Disto Cake, Dot Coma, Hell'O, Sonic
♥♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Certains me reprocheront de taper dans le vieux disque, dans quelque chose qu'on a déjà écouté en boucle. Je sais bien qu'il faudrait se mettre à la page mais ai-je vraiment le temps de tout écouter ? En attendant d'emplir mes oreilles de sonorités toutes fraîches, je tape dans "l'ancien", oui. Cependant, même si il est difficile d'être passé à côté du raz de marée Shaka Ponk ces quelques dernières années, ce disque n'avait pourtant pas (trop) fait parler de lui à l'époque de sa sortie. Quel dommage qu'il ait fallu attendre le second opus pour que la majorité des fans d'aujourd'hui se penchent sur cette petite merveille d'Electro Rock totalement barré.
Avec ce premier opus, le groupe pose les bases : une pochette présentant un singe peinturluré et arborant des plumes (connaissant les penchants du groupe aujourd'hui, on peut supposer à une mise en bouche entre la libération sexuelle et la folie totale). Goz, de son doux nom, mascotte officielle du groupe lors des prestations scéniques, n'en reste pas moins un personnage fictif. Les autres membres, eux, sont bien réels mais tout aussi décalés. La preuve en est ce petit logo placardé sur la plupart des disques aux textes "qui nécessitent l'avis d'un adulte pour pouvoir les écouter". Oui mais voilà, il n'en est rien : on peut lire ici "Parental Advisory No Sens Lyrics". L'excitation n'en était que plus grande avant la première écoute du disque : mais que va-t-on bien pouvoir trouver là-dedans ?
Les réponses à cette question étaient (et sont toujours) multiples. Pas moins de dix-huit titres pour plus d'une heure d'écoute, chaque morceau étant une sorte d'objet étrange et pourtant attachant qu'on s'amuse à décortiquer. Shaka Ponk, c'est une sorte d'ovni musical qui débarquait d'on ne sait où avec un mélange d'anglais, d'espagnol et même d'esperanto dans les textes. Les membres étant pourtant d'origine française, ils signent et se font tout d'abord connaître en Allemagne. Comme si les Indiens d'Amérique avaient pactisé avec la graine d'un Punk Rock saupoudré au Métal tout en s'attirant les grâces de l'Electro parfois rétro, ce premier album est une sorte de pot pourri où tout ce petit monde se retrouve pour détonner.
Ce premier album mélangeait donc des beats Electro marqués à une guitare électrique sur fond de synthés Funky et incroyablement kitsch ("Body Cult"). Avec un amour inconditionnel pour le Rock pur et dur mais sachant être Groovy parfois, flirtant avec l'Industriel, la batterie (une boîte à rythme en fait) martelait le tout afin d'offrir de belles envolées en Live et ravir certains venus chercher un petit pogo ou autre slam ("Techno Kills", "Dot Coma"). Un petit côté borderline qui a donné naissance à des morceaux diamétralement opposés tels que "Spit-Low" et "Sonic", pièce venant clôturer l'album sur presque huit minutes avec des riffs heavy à souhait sur fond de cris tribaux justifiant Goz sur la pochette. Une sorte de voyage tordu et pourtant si plaisant qui permet au groupe de présenter tout son potentiel et de développer son univers si personnel.
Un premier album qui "dépotait grave" et dont beaucoup de morceaux sont encore joués en live, preuve que l'esprit Shaka Ponk a réellement pris naissance avec cet album et n'a pas attendu le grand succès auprès du public lors des années qui suivirent. Une petite perle qui s'écoute partout et en toutes conditions. Depuis, il est possible de profiter de tout l'esprit Shaka avec de nombreux clips animés supervisés par Frah (chanteur mais aussi web designer/graphiste) et la fameuse Monkey TV en ligne. Une sorte de bande amicale qu'on peut suivre au jour le jour comme un vrai show à l'américaine : un petit régal.
Album : Loco Con Da Frenchy Talkin'
Premier Album
Sortie : 2006
Genres : Rock Electro, Rock Alternatif, Métal Alternatif, Rock Psychédélique et Expérimental, Post Punk
Label : Edel Records
Morceaux à écouter : Disto Cake, Dot Coma, Hell'O, Sonic
♥♥♥♥
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Certains me reprocheront de taper dans le vieux disque, dans quelque chose qu'on a déjà écouté en boucle. Je sais bien qu'il faudrait se mettre à la page mais ai-je vraiment le temps de tout écouter ? En attendant d'emplir mes oreilles de sonorités toutes fraîches, je tape dans "l'ancien", oui. Cependant, même si il est difficile d'être passé à côté du raz de marée Shaka Ponk ces quelques dernières années, ce disque n'avait pourtant pas (trop) fait parler de lui à l'époque de sa sortie. Quel dommage qu'il ait fallu attendre le second opus pour que la majorité des fans d'aujourd'hui se penchent sur cette petite merveille d'Electro Rock totalement barré.
Avec ce premier opus, le groupe pose les bases : une pochette présentant un singe peinturluré et arborant des plumes (connaissant les penchants du groupe aujourd'hui, on peut supposer à une mise en bouche entre la libération sexuelle et la folie totale). Goz, de son doux nom, mascotte officielle du groupe lors des prestations scéniques, n'en reste pas moins un personnage fictif. Les autres membres, eux, sont bien réels mais tout aussi décalés. La preuve en est ce petit logo placardé sur la plupart des disques aux textes "qui nécessitent l'avis d'un adulte pour pouvoir les écouter". Oui mais voilà, il n'en est rien : on peut lire ici "Parental Advisory No Sens Lyrics". L'excitation n'en était que plus grande avant la première écoute du disque : mais que va-t-on bien pouvoir trouver là-dedans ?
Les réponses à cette question étaient (et sont toujours) multiples. Pas moins de dix-huit titres pour plus d'une heure d'écoute, chaque morceau étant une sorte d'objet étrange et pourtant attachant qu'on s'amuse à décortiquer. Shaka Ponk, c'est une sorte d'ovni musical qui débarquait d'on ne sait où avec un mélange d'anglais, d'espagnol et même d'esperanto dans les textes. Les membres étant pourtant d'origine française, ils signent et se font tout d'abord connaître en Allemagne. Comme si les Indiens d'Amérique avaient pactisé avec la graine d'un Punk Rock saupoudré au Métal tout en s'attirant les grâces de l'Electro parfois rétro, ce premier album est une sorte de pot pourri où tout ce petit monde se retrouve pour détonner.
Ce premier album mélangeait donc des beats Electro marqués à une guitare électrique sur fond de synthés Funky et incroyablement kitsch ("Body Cult"). Avec un amour inconditionnel pour le Rock pur et dur mais sachant être Groovy parfois, flirtant avec l'Industriel, la batterie (une boîte à rythme en fait) martelait le tout afin d'offrir de belles envolées en Live et ravir certains venus chercher un petit pogo ou autre slam ("Techno Kills", "Dot Coma"). Un petit côté borderline qui a donné naissance à des morceaux diamétralement opposés tels que "Spit-Low" et "Sonic", pièce venant clôturer l'album sur presque huit minutes avec des riffs heavy à souhait sur fond de cris tribaux justifiant Goz sur la pochette. Une sorte de voyage tordu et pourtant si plaisant qui permet au groupe de présenter tout son potentiel et de développer son univers si personnel.
Un premier album qui "dépotait grave" et dont beaucoup de morceaux sont encore joués en live, preuve que l'esprit Shaka Ponk a réellement pris naissance avec cet album et n'a pas attendu le grand succès auprès du public lors des années qui suivirent. Une petite perle qui s'écoute partout et en toutes conditions. Depuis, il est possible de profiter de tout l'esprit Shaka avec de nombreux clips animés supervisés par Frah (chanteur mais aussi web designer/graphiste) et la fameuse Monkey TV en ligne. Une sorte de bande amicale qu'on peut suivre au jour le jour comme un vrai show à l'américaine : un petit régal.
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