Artiste : Russian Circles
Album : Empros
Quatrième Album
Sortie : 2011
Genres : Post Rock, Post Métal, Instrumental
Label : Sargent House
Morceaux à écouter : 309, Mlàdek, Atackla
♥♥♥
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Il y a des groupes comme ça qui nous surprennent à chaque album qu'ils pondent. Pour une ou plusieurs raisons, chaque album se fait attendre par l'auditeur avide de nouvelles sensations et énergies sonores parce que lorsqu'il s'agit d'un bon groupe qui a prouvé par le passé qu'il en valait la peine, chaque nouvelle production s'annonce comme un nouveau chef d'oeuvre. "Empros" était attendu depuis de longs mois car les trois précédents opus ne comptant que très peu de morceaux, l'oreille qui aime le son de Russian Circles est vite en manque d'une nouvelle dose de ce son si particulier et des mélodies si personnelles que le trio originaire de Chicago a à offrir.
Le fait est que la barre avait déjà été mise très haute par le passé. Les gaillards se devaient donc de ne pas faillir avec ce quatrième album qui se faisait attendre par les fans de plus en plus nombreux. Alors notre patience allait-elle être récompensée ? Oui et non.
Un grand oui car Russian Circles reste fidèle à ses engagements : des compositions toujours aussi riches, longues et bien fournies. Il y a en effet du bon travail de composition, les instruments ayant chacun leur rôle (aussi important soit-il) et leur part belle, comme dans chaque production du trio, et chaque morceau reste une pièce à lui tout seul où se retrouvent différents univers, différentes ambiances, alimentés par des passages contrastés et faisant office de scènes composant la dite pièce. Le groupe l'avait annoncé : "Empros" serait sans aucun doute l'album le plus "heavy" des quatre sortis jusqu'à maintenant. Et c'est là qu'est le problème.
En effet, le but était ici de retrouver un effet "live" au niveau du son, si cher à certains fans des prestations scéniques du groupe. En résulte un mixage particulier qui met en valeur la capacité du groupe à composer comme un seul et même homme, chaque instrument se mêlant aux autres. Beaucoup crient au génie et même si le résultat est respectable, il y a pourtant quelque chose qui ne sonne pas juste. Où est passée cette batterie qui était mise bien en avant auparavant ? Où sont ces notes si claires et cristallines de guitare qu'on pouvait entendre au loin ou qui nous chantaient une si belles mélodie comme un murmure dans nos oreilles ? Le tout sonne parfois comme un obscur brouillard sonore où on ne distingue parfois plus la basse de la guitare, où la grosse caisse de la batterie se fait à peine entendre. C'est dense, très dense même. Et c'est bien triste. Surtout quand la tracklist vient s'alléger encore : six morceaux seulement pour un peu plus de quarante minutes d'écoute. Trop peu de morceaux différents donc, et on reste un peu sur sa faim une fois l'album terminé.
Voilà pourquoi il est difficile de juger : cet album est une sorte de chef d'oeuvre expérimental au niveau du rendu sonore mais cette volonté d'obtenir quelque chose de très particulier vient tacher ce qui faisait la force du groupe auparavant. Un album qui reste bon (voire très bon malgré tout) mais lorsque qu'on achète une galette, c'est pour pouvoir l'apprécier au casque et ne pas retrouver le son qu'on peut avoir en "live". Sinon, où serait l'intérêt d'aller à un concert ? Un quatrième album qui s'écoute mais qui perd en impact, l'alchimie entre la finesse et la puissance pourtant séparées mais qui se mariaient si bien sur les albums précédents aurait-elle disparu ?
31/10/2011
28/10/2011
[Album] Orelsan : "Le Chant des Sirènes"
Artiste : Orelsan
Album : Le Chant Des Sirènes
Deuxième Album
Sortie : 2011
Genres : Rap, Hip Hop, Electro
Label : 3ème Bureau
Morceaux à écouter : Plus Rien ne m'étonne, La Terre est Ronde, Suicide Social
♥♥♥
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Deux ans seulement ont passé depuis "Perdu d'Avance" et comme à l'époque de ce premier opus, la sortie de cet album se faisait attendre. Plusieurs extraits étaient d'ailleurs disponibles avant sa sortie : depuis le mois de mai 2011 ("Raelsan") le ton est donné. C'est un Orelsan métamorphosé qu'on retrouve : plus maigre, cheveux "longs" et surtout affirmant son côté antihéros en se présentant avec un masque noir sur les yeux. Le changement est visible, mais aussi audible.
Malgré une sorte de redondance dans le personnage (quelques clins d'oeil aux textes de l'album précédent) : toujours aussi pessimiste et désabusé qu'avant (voire davantage), la musique est aussi plus sombre, les textes plus matures et travaillés. Malgré six ans de préparation pour le premier album et trois fois moins cette fois, l'écriture semble avoir été un travail plus difficile qu'avant, comme retouchée et calibrée à la rime près contrairement aux "punchlines" de l'album précédent qui semblaient improvisées à la manière d'un MC.
Côté sujets et thèmes abordés, on retrouve la difficulté des relations avec la gente féminine ("Double Vie", "Finir Mal"), la nouvelle génération ultra connectée et manquant de repères ("Plus Rien ne M'étonne") mais comme si l'âge ouvrait les voies de la conscience et de la philosophie, on découvre un Orelsan emporté par la volonté de parler de sujets "humains", actuels et souvent tragiques ("Elle Viendra Quand Même", "La Petite Marchande De Portes-Clefs"). Comme le témoin d'un monde qui ne va pas mieux qu'il y a deux ans, l'artiste ne tarit pas en mots assassins pour décrire un système bancale à coup de clichés faciles et efficaces ("Suicide Social"). Le but est là : faire penser et réfléchir mais en aucun cas affirmer une quelconque opinion personnelle.
Musicalement, Skread est toujours à la production, épaulé par Broad Rush qui apporte une touche Dubstep sur "Mauvaise Idée". Enfin, des instrus plus légères pour une touche poétique ("La Terre Est Ronde", "La Morale"), un featuring "coup de poing" avec Gringe ("Ils Sont Cools") et un petit clin d'oeil au Rap des années 90. Complet donc.
Seize morceaux pour plus d'une heure d'écoute. Du bon travail, riche, intense et complet en plus d'être intéressant. On peut regretter le "trop de négativité" qui ressort de l'ensemble et certains crieront à la facilité mais on pourra cependant reconnaître que la tâche n'est pas facile. Tel un schizophrène paranoïaque, à la fois humaniste désabusé et poète populaire (remarquons qu'il y a beaucoup moins d'obscénité cette fois), Orelsan se défend de prendre parti et d'adopter un point de vue personnel dans ses textes. Chacun est libre de le prendre comme il l'entend et c'est bien là la force de cet album.
Album : Le Chant Des Sirènes
Deuxième Album
Sortie : 2011
Genres : Rap, Hip Hop, Electro
Label : 3ème Bureau
Morceaux à écouter : Plus Rien ne m'étonne, La Terre est Ronde, Suicide Social
♥♥♥
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Deux ans seulement ont passé depuis "Perdu d'Avance" et comme à l'époque de ce premier opus, la sortie de cet album se faisait attendre. Plusieurs extraits étaient d'ailleurs disponibles avant sa sortie : depuis le mois de mai 2011 ("Raelsan") le ton est donné. C'est un Orelsan métamorphosé qu'on retrouve : plus maigre, cheveux "longs" et surtout affirmant son côté antihéros en se présentant avec un masque noir sur les yeux. Le changement est visible, mais aussi audible.
Malgré une sorte de redondance dans le personnage (quelques clins d'oeil aux textes de l'album précédent) : toujours aussi pessimiste et désabusé qu'avant (voire davantage), la musique est aussi plus sombre, les textes plus matures et travaillés. Malgré six ans de préparation pour le premier album et trois fois moins cette fois, l'écriture semble avoir été un travail plus difficile qu'avant, comme retouchée et calibrée à la rime près contrairement aux "punchlines" de l'album précédent qui semblaient improvisées à la manière d'un MC.
Côté sujets et thèmes abordés, on retrouve la difficulté des relations avec la gente féminine ("Double Vie", "Finir Mal"), la nouvelle génération ultra connectée et manquant de repères ("Plus Rien ne M'étonne") mais comme si l'âge ouvrait les voies de la conscience et de la philosophie, on découvre un Orelsan emporté par la volonté de parler de sujets "humains", actuels et souvent tragiques ("Elle Viendra Quand Même", "La Petite Marchande De Portes-Clefs"). Comme le témoin d'un monde qui ne va pas mieux qu'il y a deux ans, l'artiste ne tarit pas en mots assassins pour décrire un système bancale à coup de clichés faciles et efficaces ("Suicide Social"). Le but est là : faire penser et réfléchir mais en aucun cas affirmer une quelconque opinion personnelle.
Musicalement, Skread est toujours à la production, épaulé par Broad Rush qui apporte une touche Dubstep sur "Mauvaise Idée". Enfin, des instrus plus légères pour une touche poétique ("La Terre Est Ronde", "La Morale"), un featuring "coup de poing" avec Gringe ("Ils Sont Cools") et un petit clin d'oeil au Rap des années 90. Complet donc.
Seize morceaux pour plus d'une heure d'écoute. Du bon travail, riche, intense et complet en plus d'être intéressant. On peut regretter le "trop de négativité" qui ressort de l'ensemble et certains crieront à la facilité mais on pourra cependant reconnaître que la tâche n'est pas facile. Tel un schizophrène paranoïaque, à la fois humaniste désabusé et poète populaire (remarquons qu'il y a beaucoup moins d'obscénité cette fois), Orelsan se défend de prendre parti et d'adopter un point de vue personnel dans ses textes. Chacun est libre de le prendre comme il l'entend et c'est bien là la force de cet album.
27/10/2011
[Album] Deftones : "Around The Fur"
Artiste : Deftones
Album : Around The Fur
Deuxième Album
Sortie : 1997
Genres : Néo Métal, Métal Alternatif
Label : Maverick Records
Morceaux à écouter : Lhabia, Around The Fur, Dai The Flu
♥♥♥♥♥
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Deux ans ont passé depuis "Adrenaline" et Deftones offre à nouveau l'étendue de son art. Un groupe qui a pris une place importante sur la scène Néo Métal mais qui garde sa forte identité et sa volonté de ne pas faire partie du même sac. Une pochette qui plutôt que d'une simple représentation affiche désormais une photographie. Image sexuelle mais pourtant perturbante et intimiste, elle présente parfaitement, bien malgré elle sans doute, la relation complexe entre avec la gente féminine et les textes de cet album.
Mais c'est véritablement à l'écoute que la différence avec le premier opus se fait sentir : une guitare qui passe aux accords bien gras en "dropped D", ce qui vaut à ce deuxième album d'être sans doute le plus "Métal" de tous les Deftones. Lourd, épais, violent parfois, le son est bourrin mais sait rester deftonien dans le sens où l'alchimie que développe le groupe respecte la ligne de conduite donnée dans le précédent album : une voix souvent légère et portée haut ainsi que des instruments qui savent se faire presque oublier pour la mettre en valeur (en témoigne le bridge de "Around The Fur" ou encore "Mascara").
Deftones assoie sa réputation et devient véritablement une référence avec cet album qui ne passera pas inaperçu pour multitude de raisons : un featuring avec Max Cavalera ainsi que la participation de Frank Delgado qui ajoutera une nouvelle touche sonore à la musique de Deftones notamment. Car c'est dans le son que tout change : la guitare plus épaisse est étrangement claire ("Lhabia"), la batterie plus lourde mais largement mise en avant ("Around The Fur"), la basse ronde et grasse ("Dai The Flu"). Enfin, Chino ne lésine pas sur ses capacités vocales, semblant murmurer au micro des textes parfois sombres et malsains ou criant et vomissant un mal être si personnel qui reste facilement identifiable. Un bonheur, surtout quand les instruments se lient pour accompagner le tout de la façon la plus adéquate possible.
Une galette qui se démarque de la plupart des autres productions de Deftones et qui reste une référence capitale dans l'univers du Néo Métal. S'écoute, se ré-écoute et s'écoute encore avec plaisir.
Album : Around The Fur
Deuxième Album
Sortie : 1997
Genres : Néo Métal, Métal Alternatif
Label : Maverick Records
Morceaux à écouter : Lhabia, Around The Fur, Dai The Flu
♥♥♥♥♥
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Deux ans ont passé depuis "Adrenaline" et Deftones offre à nouveau l'étendue de son art. Un groupe qui a pris une place importante sur la scène Néo Métal mais qui garde sa forte identité et sa volonté de ne pas faire partie du même sac. Une pochette qui plutôt que d'une simple représentation affiche désormais une photographie. Image sexuelle mais pourtant perturbante et intimiste, elle présente parfaitement, bien malgré elle sans doute, la relation complexe entre avec la gente féminine et les textes de cet album.
Mais c'est véritablement à l'écoute que la différence avec le premier opus se fait sentir : une guitare qui passe aux accords bien gras en "dropped D", ce qui vaut à ce deuxième album d'être sans doute le plus "Métal" de tous les Deftones. Lourd, épais, violent parfois, le son est bourrin mais sait rester deftonien dans le sens où l'alchimie que développe le groupe respecte la ligne de conduite donnée dans le précédent album : une voix souvent légère et portée haut ainsi que des instruments qui savent se faire presque oublier pour la mettre en valeur (en témoigne le bridge de "Around The Fur" ou encore "Mascara").
Deftones assoie sa réputation et devient véritablement une référence avec cet album qui ne passera pas inaperçu pour multitude de raisons : un featuring avec Max Cavalera ainsi que la participation de Frank Delgado qui ajoutera une nouvelle touche sonore à la musique de Deftones notamment. Car c'est dans le son que tout change : la guitare plus épaisse est étrangement claire ("Lhabia"), la batterie plus lourde mais largement mise en avant ("Around The Fur"), la basse ronde et grasse ("Dai The Flu"). Enfin, Chino ne lésine pas sur ses capacités vocales, semblant murmurer au micro des textes parfois sombres et malsains ou criant et vomissant un mal être si personnel qui reste facilement identifiable. Un bonheur, surtout quand les instruments se lient pour accompagner le tout de la façon la plus adéquate possible.
Une galette qui se démarque de la plupart des autres productions de Deftones et qui reste une référence capitale dans l'univers du Néo Métal. S'écoute, se ré-écoute et s'écoute encore avec plaisir.
26/10/2011
[Album] Dub FX : "Everythinks A Ripple"
Artiste : Dub FX
Album : Everythinks A Ripple
Premier Album Studio
Sortie : 2009
Genres : Human Beatbox, Looping, Drum and Bass, Dubstep, Trip Hop
Label : Convoy Unlimited
Morceaux à écouter : Society Gates, Flow, Step On My Trip
♥♥♥
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Derrière Dub FX se cache un homme : Benjamin Stanford, de son vrai nom, né à Melbourne en Australie. Artiste de rue, il débute sa carrière d'artiste par quelques prestations dans de grandes villes, notamment en Europe. Se déclarant totalement indépendant, il use du bouche à oreille et parie sur les moyens de diffusion tels Internet pour se faire davantage connaître. C'est fin 2008 que le phénomène gagne en amplitude avec les premières vidéos postées sur Youtube, notamment celle de "Step On My trip" (version 2009).
Depuis, le gaillard a voyagé et multiplie ses prestations dans la rue. Un premier album, recueil de morceaux joués en "live" et intitulé "Live In The Street" est pourtant sorti en 2007. Cependant, c'est véritablement plus tard que le succès devient international avec le premier album studio qu'est "Everythinks A Ripple".
Dub FX tient son originalité dans la composition de ses morceaux. Ses talents de Human Beatbox lui permettent d'enregistrer ses propres samples à l'aide d'une pédale à effets et loops et ainsi de composer lui-même sa musique pour chanter ensuite. Afin de varier les genres, il emploie des effets sur sa propre voix, ce qui donne parfois l'impression qu'il y a plusieurs chanteurs. Il compte aussi sur son amie Flower Fairy qui l'accompagne sur certains morceaux ("Wandering Love") ainsi que Mr Woodnote, saxophoniste, qui joue sur certaines de ses compositions ("Flow"). Le tout donne une sorte de mélange entre le Hip Hop, le Dub et le Reggae sur fond de Drum and Bass et Trip Hop.
Le travail de Dub FX est intéressant dans sa façon de composer et d'utiliser les pédales d'effets/samples. Il peut se produire n'importe où du moment qu'il puisse brancher son matériel et n'a pas besoin d'assistants, ni de musiciens, ce qui fait de lui un artiste pluridisciplinaire, endossant les casquettes d'auteur, compositeur et interprète. Pourtant, certains pourront trouver une certaine répétition dans les sonorités, notamment dans les beats (généralement le même bruit de bouche). Il est vrai que chaque morceau s'apprécie de façon solitaire (notamment les versions live - voir liens vidéo -) et l'écoute prolongée de l'album peut parfois lasser.
Il n'en reste pas moins que c'est un album éclectique et surtout autodidacte. Comme un alter mondialiste défendant certaines lignes de conduite, Dub FX offre des textes engagés mais sans toucher à la politique et prônant davantage la détermination et l'épanouissement personnel ("Society Gates") : une sorte d'humaniste des temps modernes, le tout avec beaucoup de légèreté et de poésie ("The Rain Is Gone") souvent bien proche de l'esprit Roots.
Un album sympathique et original où se côtoient différents genres musicaux, le tout fait "à la bouche" et sans instruments. Léger mais énergique, une belle leçon d'utilisation de pédales et samplers.
Album : Everythinks A Ripple
Premier Album Studio
Sortie : 2009
Genres : Human Beatbox, Looping, Drum and Bass, Dubstep, Trip Hop
Label : Convoy Unlimited
Morceaux à écouter : Society Gates, Flow, Step On My Trip
♥♥♥
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Derrière Dub FX se cache un homme : Benjamin Stanford, de son vrai nom, né à Melbourne en Australie. Artiste de rue, il débute sa carrière d'artiste par quelques prestations dans de grandes villes, notamment en Europe. Se déclarant totalement indépendant, il use du bouche à oreille et parie sur les moyens de diffusion tels Internet pour se faire davantage connaître. C'est fin 2008 que le phénomène gagne en amplitude avec les premières vidéos postées sur Youtube, notamment celle de "Step On My trip" (version 2009).
Depuis, le gaillard a voyagé et multiplie ses prestations dans la rue. Un premier album, recueil de morceaux joués en "live" et intitulé "Live In The Street" est pourtant sorti en 2007. Cependant, c'est véritablement plus tard que le succès devient international avec le premier album studio qu'est "Everythinks A Ripple".
Dub FX tient son originalité dans la composition de ses morceaux. Ses talents de Human Beatbox lui permettent d'enregistrer ses propres samples à l'aide d'une pédale à effets et loops et ainsi de composer lui-même sa musique pour chanter ensuite. Afin de varier les genres, il emploie des effets sur sa propre voix, ce qui donne parfois l'impression qu'il y a plusieurs chanteurs. Il compte aussi sur son amie Flower Fairy qui l'accompagne sur certains morceaux ("Wandering Love") ainsi que Mr Woodnote, saxophoniste, qui joue sur certaines de ses compositions ("Flow"). Le tout donne une sorte de mélange entre le Hip Hop, le Dub et le Reggae sur fond de Drum and Bass et Trip Hop.
Le travail de Dub FX est intéressant dans sa façon de composer et d'utiliser les pédales d'effets/samples. Il peut se produire n'importe où du moment qu'il puisse brancher son matériel et n'a pas besoin d'assistants, ni de musiciens, ce qui fait de lui un artiste pluridisciplinaire, endossant les casquettes d'auteur, compositeur et interprète. Pourtant, certains pourront trouver une certaine répétition dans les sonorités, notamment dans les beats (généralement le même bruit de bouche). Il est vrai que chaque morceau s'apprécie de façon solitaire (notamment les versions live - voir liens vidéo -) et l'écoute prolongée de l'album peut parfois lasser.
Il n'en reste pas moins que c'est un album éclectique et surtout autodidacte. Comme un alter mondialiste défendant certaines lignes de conduite, Dub FX offre des textes engagés mais sans toucher à la politique et prônant davantage la détermination et l'épanouissement personnel ("Society Gates") : une sorte d'humaniste des temps modernes, le tout avec beaucoup de légèreté et de poésie ("The Rain Is Gone") souvent bien proche de l'esprit Roots.
Un album sympathique et original où se côtoient différents genres musicaux, le tout fait "à la bouche" et sans instruments. Léger mais énergique, une belle leçon d'utilisation de pédales et samplers.
24/10/2011
[Album] Calyx & Teebee : "Anatomy"
Artistes : Calyx & Teebee
Album : Anatomy
Collaboration
Sortie : 2007
Genres : Drum and Bass, Techstep, Electro
Label : Momentum Music
Morceaux à écouter : The Divide, Warrior, Make Your Choice
♥♥♥♥
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Qui sont donc ces deux mecs ? Sous le pseudonyme Calyx se cache un duo british formé par Larry Cons et Chris Rush en 1998. Le second a ensuite laissé les commandes au premier qui est aujourd'hui seul à continuer le projet Calyx. Teebee, quant à lui, est un DJ et producteur norvégien qui officie depuis 1996 mais qui à commencé dans la musique en 1990. Autant dire qu'il y a eu de la pratique des deux côtés avant cette collaboration en 2006/2007.
Et quelle belle mise en forme du savoir-faire des deux artistes dans cette collaboration ! Calyx et Teebee nous livrent une galette de dix titres Drum and Bass puissants et terriblement efficaces. Des ambiances à la fois sombres et organiques développées par la qualité d'un travail sonore qui, à défaut de pouvoir s'apprécier sur un mur d'enceintes, s'écoute très bien au casque. Des basses lourdes, tout en profondeur, caressées parfois par des samples de voix très aériennes et des notes ultra légères à la façon d'un diapason ("Confession"). Comme une mixture aux ingrédients aussi variés que subtiles, chaque morceau complète cet album et offre son flot de petites touches sonores aussi agréables à l'oreille qu'un soliste au milieu d'un orchestre.
Car c'est une vraie composition orchestrale que nous offrent les deux DJs. Sans compter les percussions et l'ajout de sons de cuivres rarement employés dans ce genre musical ("The Divide"), les morceaux comptent de nombreux breaks ou passages ultra pianissimo où seul un thème particulier se fait (à peine) entendre avant une relance explosive ("Make Your Choice"). Comme une musique faite pour coller à des images, on a l'impression d'être face à la bande originale de courtes scènes d'action tout droit venues d'un film. La Drum and Bass de Calyx et Teebee fait déborder nos imaginations à l'aide d'un style très cinématographique largement appuyé par des samples explicites ("Warrior") et des intros travaillées s'étalant souvent sur plusieurs minutes.
Un très bon album et une très bonne collaboration donc qui vaut son pesant de cacahuètes. Les deux artistes prévoient de nouvelles collaborations futures et ce n'est pas pour nous déplaire ! En attendant, cette galette s'écoute sans modération et avec attention (au casque) pour y déceler tout ce qui fait sa richesse. Du lourd !
Album : Anatomy
Collaboration
Sortie : 2007
Genres : Drum and Bass, Techstep, Electro
Label : Momentum Music
Morceaux à écouter : The Divide, Warrior, Make Your Choice
♥♥♥♥
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Qui sont donc ces deux mecs ? Sous le pseudonyme Calyx se cache un duo british formé par Larry Cons et Chris Rush en 1998. Le second a ensuite laissé les commandes au premier qui est aujourd'hui seul à continuer le projet Calyx. Teebee, quant à lui, est un DJ et producteur norvégien qui officie depuis 1996 mais qui à commencé dans la musique en 1990. Autant dire qu'il y a eu de la pratique des deux côtés avant cette collaboration en 2006/2007.
Et quelle belle mise en forme du savoir-faire des deux artistes dans cette collaboration ! Calyx et Teebee nous livrent une galette de dix titres Drum and Bass puissants et terriblement efficaces. Des ambiances à la fois sombres et organiques développées par la qualité d'un travail sonore qui, à défaut de pouvoir s'apprécier sur un mur d'enceintes, s'écoute très bien au casque. Des basses lourdes, tout en profondeur, caressées parfois par des samples de voix très aériennes et des notes ultra légères à la façon d'un diapason ("Confession"). Comme une mixture aux ingrédients aussi variés que subtiles, chaque morceau complète cet album et offre son flot de petites touches sonores aussi agréables à l'oreille qu'un soliste au milieu d'un orchestre.
Car c'est une vraie composition orchestrale que nous offrent les deux DJs. Sans compter les percussions et l'ajout de sons de cuivres rarement employés dans ce genre musical ("The Divide"), les morceaux comptent de nombreux breaks ou passages ultra pianissimo où seul un thème particulier se fait (à peine) entendre avant une relance explosive ("Make Your Choice"). Comme une musique faite pour coller à des images, on a l'impression d'être face à la bande originale de courtes scènes d'action tout droit venues d'un film. La Drum and Bass de Calyx et Teebee fait déborder nos imaginations à l'aide d'un style très cinématographique largement appuyé par des samples explicites ("Warrior") et des intros travaillées s'étalant souvent sur plusieurs minutes.
Un très bon album et une très bonne collaboration donc qui vaut son pesant de cacahuètes. Les deux artistes prévoient de nouvelles collaborations futures et ce n'est pas pour nous déplaire ! En attendant, cette galette s'écoute sans modération et avec attention (au casque) pour y déceler tout ce qui fait sa richesse. Du lourd !
[Actu] Enter Shikari : New Album !
Il est enfin annoncé ! Le troisième album d'Enter Shikari a un nom et une date officielle de sortie internationale. Le groupe a baptisé ce troisième opus "A Flash Flood Of Colours" et il sortira le 9 janvier 2012. Rappelons que cette galette a été enregistrée entre les 8 mai et 14 juin 2011 en Thaïlande au Karma Sound Studio. Le single "Quelle Surprise" sorti en mai 2011 devait être sur la playlist de cet album mais il n'y figurera pas, laissant "Sssnakepit" comme seul premier extrait officiel de l'album.
La playlist de l'album peut laisser perplexe : onze titres seulement (dont on ne connaît pas encore la durée excepté "Sssnakepit"). Eux qui nous avaient habitués à plus de quinze morceaux sur les deux précédents albums vont peut-être nous surprendre (en tout cas on l'espère). Reste à croiser les doigts pour que cette galette ne subisse pas le nouveau courant musical actuel qui tend à sortir de plus en plus d'albums à la durée d'écoute de plus en plus courte...
La playlist de l'album peut laisser perplexe : onze titres seulement (dont on ne connaît pas encore la durée excepté "Sssnakepit"). Eux qui nous avaient habitués à plus de quinze morceaux sur les deux précédents albums vont peut-être nous surprendre (en tout cas on l'espère). Reste à croiser les doigts pour que cette galette ne subisse pas le nouveau courant musical actuel qui tend à sortir de plus en plus d'albums à la durée d'écoute de plus en plus courte...
20/10/2011
[Album] Russian Circles : "Geneva"
Artiste : Russian Circles
Album : Geneva
Troisième Album
Sortie : 2009
Genres : Post Rock, Post Métal, Instrumental
Labels : Sargent House, Suicide Squeeze
Morceaux à écouter : Geneva, Malko, When The Moutain Comes To Muhammad
♥♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Moins d'un an et demi après un deuxième album "Station" surprenant, Russian Circles remet le couvert avec "Geneva". Un troisième album à la pochette toujours aussi énigmatique : nom du groupe et titre de l'album largement mis en retrait en petits caractères en comparaison de l'imposant bâtiment photographié. Un bâtiment à la façade métallique, comme pour rappeler l'aspect industriel des ambiances parfois développées dans les productions du groupe.
Un album qui ne peut que ravir lorsqu'on a aimé "Enter" et apprécié à sa juste valeur "Station". En effet, comme une alchimie parfaite entre la volonté de revenir aux sources du premier opus et le côté expérimental des ambiances du second, "Geneva" est d'une grande maturité. On retrouve la fougue et (parfois) la violence des instruments qui nous replongent aux sources des premières productions du groupe ("Geneva", "Malko") et le son beaucoup plus aérien de l'album précédent ("Hexed All", "Philos"). Le tout est appuyé avec brio par l'accompagnement d'un violon et d'un violoncelle ("Melee", "Hexed All") en les personnes d'Alison Chesley et Susan Voelz ainsi que des cuivres ("When the Mountain Comes to Muhammad") joués par Greg Norman. Ces instruments supplémentaires viennent donner une autre dimension à la musique de Russian Circles en l'enrichissant sans pour autant prendre trop d'importance. Intelligent.
Toujours pas besoin de voix sur des compositions qui gardent leur intérêt même si on peut regretter le trop planant "Hexed All" (qui fait d'ailleurs penser à du God Is An Astronaut)et le long "Philos" en fermeture de l'album, surtout pour ceux qui apprécient tout particulièrement Russian Circles pour la fougue, l'énergie et le côté épique de la plupart de leurs compositions. Sur un album de sept morceaux seulement pour tout de même plus de trois quarts d'heure d'écoute, ça fait quand même mal. Mais ces deux morceaux ne sont pourtant pas à jeter, loin de là. On notera une petite nouveauté : l'ajout de samples de voix (sur "When the Mountain Comes to Muhammad") et le contraste entre l'intégralité de la galette et "Malko", véritable pièce maîtresse de l'ensemble qui se démarque du reste par sa ligne au tapping très aérienne et les notes de guitare si dissonantes propres à ce qu'était "Enter". Jouissif !
Enfin, mention spéciale aux sonorités lourdes et métalliques de la basse sur "Geneva" et à Dave Turncrantz, batteur, qui nous offre avec joie des roulements improbables, des fioritures bien pensées et son jeu sur les cercles de toms qui rappelle là aussi "Enter".
Un très bon troisième album qui renoue avec les premières compositions des débuts du groupe. Plus mature, plus abouti et complet mais moins surprenant qu'un premier album, une galette qui s'écoute sans modération.
Album : Geneva
Troisième Album
Sortie : 2009
Genres : Post Rock, Post Métal, Instrumental
Labels : Sargent House, Suicide Squeeze
Morceaux à écouter : Geneva, Malko, When The Moutain Comes To Muhammad
♥♥♥♥
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Moins d'un an et demi après un deuxième album "Station" surprenant, Russian Circles remet le couvert avec "Geneva". Un troisième album à la pochette toujours aussi énigmatique : nom du groupe et titre de l'album largement mis en retrait en petits caractères en comparaison de l'imposant bâtiment photographié. Un bâtiment à la façade métallique, comme pour rappeler l'aspect industriel des ambiances parfois développées dans les productions du groupe.
Un album qui ne peut que ravir lorsqu'on a aimé "Enter" et apprécié à sa juste valeur "Station". En effet, comme une alchimie parfaite entre la volonté de revenir aux sources du premier opus et le côté expérimental des ambiances du second, "Geneva" est d'une grande maturité. On retrouve la fougue et (parfois) la violence des instruments qui nous replongent aux sources des premières productions du groupe ("Geneva", "Malko") et le son beaucoup plus aérien de l'album précédent ("Hexed All", "Philos"). Le tout est appuyé avec brio par l'accompagnement d'un violon et d'un violoncelle ("Melee", "Hexed All") en les personnes d'Alison Chesley et Susan Voelz ainsi que des cuivres ("When the Mountain Comes to Muhammad") joués par Greg Norman. Ces instruments supplémentaires viennent donner une autre dimension à la musique de Russian Circles en l'enrichissant sans pour autant prendre trop d'importance. Intelligent.
Toujours pas besoin de voix sur des compositions qui gardent leur intérêt même si on peut regretter le trop planant "Hexed All" (qui fait d'ailleurs penser à du God Is An Astronaut)et le long "Philos" en fermeture de l'album, surtout pour ceux qui apprécient tout particulièrement Russian Circles pour la fougue, l'énergie et le côté épique de la plupart de leurs compositions. Sur un album de sept morceaux seulement pour tout de même plus de trois quarts d'heure d'écoute, ça fait quand même mal. Mais ces deux morceaux ne sont pourtant pas à jeter, loin de là. On notera une petite nouveauté : l'ajout de samples de voix (sur "When the Mountain Comes to Muhammad") et le contraste entre l'intégralité de la galette et "Malko", véritable pièce maîtresse de l'ensemble qui se démarque du reste par sa ligne au tapping très aérienne et les notes de guitare si dissonantes propres à ce qu'était "Enter". Jouissif !
Enfin, mention spéciale aux sonorités lourdes et métalliques de la basse sur "Geneva" et à Dave Turncrantz, batteur, qui nous offre avec joie des roulements improbables, des fioritures bien pensées et son jeu sur les cercles de toms qui rappelle là aussi "Enter".
Un très bon troisième album qui renoue avec les premières compositions des débuts du groupe. Plus mature, plus abouti et complet mais moins surprenant qu'un premier album, une galette qui s'écoute sans modération.
19/10/2011
[Album] FTX : "Life Is Too Short"
Artiste : FTX
Album : Life Is Too Short
Premier Album
Sortie : 2003
Genres : Hardcore, Hardcore Mélodique, Punk
Label : Lof Records
Morceaux à écouter : Worthless, Gotios L'Amigos, Fuck The Neighbours
♥♥♥
>Ecouter FTX sur MySpace<
Si on parle de la Nièvre ou tout simplement de Nevers, pas sûr que beaucoup de gens assimilent le lieu à autre chose que la campagne bourguignonne avec les vaches et les tracteurs. Les autres ne sauront même pas où ça se trouve, à moins de se souvenir que le Grand Prix de France de Formule 1 a eu lieu en ces terres pendant pas mal d'années. C'est pourtant de cette bourgade que vient FTX, quintet de Hardcore à la sauce outre-atlantique. Formé en 1999, le groupe a commencé à se faire connaître en jouant dans de petites salles ou bars. Ce n'est que quatre ans plus tard que sort ce premier album.
Et quel premier album ! Certes, ce n'est pas sur la longueur qu'il faut s'attendre à de la richesse, la durée moyenne d'un bon disque de Hardcore avoisinant souvent la demie heure d'écoute (à peine). Ici, il faudra se contenter de quelques dix-sept minutes pour dix morceaux survitaminés. Pas de place accordée à des bridges interminables et on comprendra bien vite que le tempo est loin d'être au ralenti lui aussi.
Musicalement, ça passe à l'aise : une basse audible qui se permet quelques pirouettes (notamment sur "Hurry Up") malgré son penchant à suivre les guitares qui elles se complètent plutôt bien mais n'entrent pas à pieds joints dans le Mélodique (on aurait souhaité davantage de finesses comme sur "Future Is Not So Far"). La batterie, quant à elle, est nerveuse et ne s'accorde que peu de quatre temps, la double pédale s'en donnant à coeur joie. Enfin, la voix du Stoof (Stéphane de son prénom), qui reste un peu en retrait derrière les instruments mais offre généreusement sa fougue, manque encore de profondeur malgré ses grandes qualités. Pour terminer, la présence jouissive des nombreux passages en gang vocals ("Worthless","Fuck The Neighbours","Fun Job") repris par tous les membres du groupe ajoutent cette touche de punch et de puissance qui fait souvent la différence et marque l'esprit Hardcore du combo.
En bref, un album qui montre qu'en France, on a beau venir de nulle part, on peut produire une musique énergique et énervée bourrée de qualités. Il n'y a (presque) rien à envier aux références américaines du genre et c'est du bon Hardcore que nous avons ici. Pour les amoureux du genre, un groupe à découvrir.
Album : Life Is Too Short
Premier Album
Sortie : 2003
Genres : Hardcore, Hardcore Mélodique, Punk
Label : Lof Records
Morceaux à écouter : Worthless, Gotios L'Amigos, Fuck The Neighbours
♥♥♥
>Ecouter FTX sur MySpace<
Si on parle de la Nièvre ou tout simplement de Nevers, pas sûr que beaucoup de gens assimilent le lieu à autre chose que la campagne bourguignonne avec les vaches et les tracteurs. Les autres ne sauront même pas où ça se trouve, à moins de se souvenir que le Grand Prix de France de Formule 1 a eu lieu en ces terres pendant pas mal d'années. C'est pourtant de cette bourgade que vient FTX, quintet de Hardcore à la sauce outre-atlantique. Formé en 1999, le groupe a commencé à se faire connaître en jouant dans de petites salles ou bars. Ce n'est que quatre ans plus tard que sort ce premier album.
Et quel premier album ! Certes, ce n'est pas sur la longueur qu'il faut s'attendre à de la richesse, la durée moyenne d'un bon disque de Hardcore avoisinant souvent la demie heure d'écoute (à peine). Ici, il faudra se contenter de quelques dix-sept minutes pour dix morceaux survitaminés. Pas de place accordée à des bridges interminables et on comprendra bien vite que le tempo est loin d'être au ralenti lui aussi.
Musicalement, ça passe à l'aise : une basse audible qui se permet quelques pirouettes (notamment sur "Hurry Up") malgré son penchant à suivre les guitares qui elles se complètent plutôt bien mais n'entrent pas à pieds joints dans le Mélodique (on aurait souhaité davantage de finesses comme sur "Future Is Not So Far"). La batterie, quant à elle, est nerveuse et ne s'accorde que peu de quatre temps, la double pédale s'en donnant à coeur joie. Enfin, la voix du Stoof (Stéphane de son prénom), qui reste un peu en retrait derrière les instruments mais offre généreusement sa fougue, manque encore de profondeur malgré ses grandes qualités. Pour terminer, la présence jouissive des nombreux passages en gang vocals ("Worthless","Fuck The Neighbours","Fun Job") repris par tous les membres du groupe ajoutent cette touche de punch et de puissance qui fait souvent la différence et marque l'esprit Hardcore du combo.
En bref, un album qui montre qu'en France, on a beau venir de nulle part, on peut produire une musique énergique et énervée bourrée de qualités. Il n'y a (presque) rien à envier aux références américaines du genre et c'est du bon Hardcore que nous avons ici. Pour les amoureux du genre, un groupe à découvrir.
17/10/2011
[Album] Mattafix : "Signs Of A Struggle"
Artiste : Mattafix
Album : Signs Of A Struggle
Premier Album
Sortie : 2005
Genres : Hip Hop, Soul, Electro, Reggae, Pop
Label : Virgin (EMI), Angel
Morceaux à écouter : Gangster Blues, Big City Life, Impartial
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Mattafix est comme un flot d'ondes positives qu'on prendrait en pleine face (musicalement en tout cas, les textes n'étant pas toujours si positifs que ça). Le duo british composé de Marlon Roudette et Preetesh Hirji tire son nom d'une expression qui résume bien ça : "Matter Fixed", comme si la musique pouvait résoudre tous les problèmes. Le groupe se forme en 2005 et profite des origines métisses de ses deux membres pour offrir une musique teintée de Soul et de Reggae sur une base de Hip Hop à la sauce très calme et posée : une vraie détente pour les oreilles.
Car cet album est véritablement un concentré de zen. Des samples tout en longueur, des beats ni trop lourds ni trop légers, lents et surtout une multitude de sons d'habillage qui alternent entre Electro psychédélique ("Everyone Around You") et Trip Hop aérien. Divers instruments viennent s'ajouter à l'ensemble : la guitare ("The Means", "I To You"), le piano ("Clear and Present Danger", "Big City Life"). La Soul se trouve quant à elle dans le chant qui se permet une légèreté déconcertante et terriblement efficace.
Car c'est dans le chant que Mattafix puise toute sa force. Les deux membres du groupe s'emploient à distiller l'esprit Hip Hop dans un flow qui "prend son temps" ("Passer By") mais qui ne délaisse pas le parlé plus rapide et affirmé, notamment lors de passages plus Reggae/Ragga (seconde moitié de "1130") et très Rap (couplets de "Impartial" ou refrain de "Big City Life"). Ces variations et alternances entre les deux voix permettent une composition colorée et évitent une redondance qui pourrait devenir ennuyeuse au fil des morceaux.
Marlon Roudette possède d'ailleurs une voix qui flirte avec celles de chanteuses de Soul et cette touche de féminité appuie la légèreté de la musique de Mattafix.
Un album de Hip Hop qui ne casse pas des briques mais qui charme par son accessibilité et s'ouvre à un public bien plus large que les amoureux du genre. Calme, reposant et dépaysant, ça s'écoute sans broncher et c'est même très agréable.
Album : Signs Of A Struggle
Premier Album
Sortie : 2005
Genres : Hip Hop, Soul, Electro, Reggae, Pop
Label : Virgin (EMI), Angel
Morceaux à écouter : Gangster Blues, Big City Life, Impartial
♥♥♥
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Mattafix est comme un flot d'ondes positives qu'on prendrait en pleine face (musicalement en tout cas, les textes n'étant pas toujours si positifs que ça). Le duo british composé de Marlon Roudette et Preetesh Hirji tire son nom d'une expression qui résume bien ça : "Matter Fixed", comme si la musique pouvait résoudre tous les problèmes. Le groupe se forme en 2005 et profite des origines métisses de ses deux membres pour offrir une musique teintée de Soul et de Reggae sur une base de Hip Hop à la sauce très calme et posée : une vraie détente pour les oreilles.
Car cet album est véritablement un concentré de zen. Des samples tout en longueur, des beats ni trop lourds ni trop légers, lents et surtout une multitude de sons d'habillage qui alternent entre Electro psychédélique ("Everyone Around You") et Trip Hop aérien. Divers instruments viennent s'ajouter à l'ensemble : la guitare ("The Means", "I To You"), le piano ("Clear and Present Danger", "Big City Life"). La Soul se trouve quant à elle dans le chant qui se permet une légèreté déconcertante et terriblement efficace.
Car c'est dans le chant que Mattafix puise toute sa force. Les deux membres du groupe s'emploient à distiller l'esprit Hip Hop dans un flow qui "prend son temps" ("Passer By") mais qui ne délaisse pas le parlé plus rapide et affirmé, notamment lors de passages plus Reggae/Ragga (seconde moitié de "1130") et très Rap (couplets de "Impartial" ou refrain de "Big City Life"). Ces variations et alternances entre les deux voix permettent une composition colorée et évitent une redondance qui pourrait devenir ennuyeuse au fil des morceaux.
Marlon Roudette possède d'ailleurs une voix qui flirte avec celles de chanteuses de Soul et cette touche de féminité appuie la légèreté de la musique de Mattafix.
Un album de Hip Hop qui ne casse pas des briques mais qui charme par son accessibilité et s'ouvre à un public bien plus large que les amoureux du genre. Calme, reposant et dépaysant, ça s'écoute sans broncher et c'est même très agréable.
13/10/2011
[Album] Breaking Benjamin : "Saturate"
Artiste : Breaking Benjamin
Album : Saturate
Premier Album
Sortie : 2002
Genres : Rock Alternatif, Métal Alternatif, Post Grunge
Label : Hollywood
Morceaux à écouter : Skin, Home, Phase
♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Un nom de groupe aussi banal que l'anecdote qui en est à l'origine (du moins pour un chanteur, on peut le supposer) : Benjamin Burnley, qui suivait une carrière solo, fit tomber son micro et le cassa lors d'un concert. On peut y voir quelque chose d'égocentrique d'appeler un groupe par son propre prénom mais là n'est pas le sujet... Le groupe se forme en 1998 sous le nom Plan 9 et se rebaptise Breaking Benjamin à la fin de l'année 2000.
On est donc en pleine période où la vague Néo Métal déferle sur les ondes et dans les bacs de disquaires. Mais Breaking Benjamin, bien que très orienté Rock/Métal ne s'affranchit pas trop du côté Fusion où le "flow" orienté Rap est prédominant. Il est davantage question ici de chant (même si celui de Benjamin Burnley est critiquable, tout comme ses mimiques, malgré sa voix claire et polyvalente). On oscille entre cris à la sauce Métal ("Wish I May", "Water") et la douceur de balades au Rock bien sucré ("No Games", "For Ever").
Niveau musique, pas grand chose à dire : deux guitares qui se complètent assez bien (on peut reconnaître la performance de Burnlay qui est de chanter et jouer en même temps même si ce n'est pas un véritable exploit et que ce n'est pas le premier ni le dernier à le faire) même si on aurait aimé entendre davantage de différences entre les deux lignes (sur "Polyamorous" par-exemple). Comme dans la plupart des groupes de Néo Métal, la basse est quasiment imperceptible et se contente bien souvent de suivre les accords des guitares. La batterie est carrée mais reste bien "sage" malgré quelques petits passages de double pédale ("Water"), ce qui est dommage car les morceaux offrent de nombreuses possibilités pour des fioritures et roulements bien pensés. Le tout reste potable et abordable mais ne crève pas les plafonds, loin de là.
On a donc un premier album totalement inscrit dans la veine Néo Métal de l'époque et qui reste plat, sans se démarquer du reste ni profiter du potentiel offert par les musiciens. On ne sait pas trop dans quel case le ranger tant les morceaux hésitent entre le Métal gras et nerveux et le Rock sucré et accessible (commercial vous dites ? Peut-être...). On reconnaîtra tout de même une volonté de composer et de travailler intros ("Phase") et outros ("Shallow Bay") des morceaux, notamment pour une cinquantaine de minutes d'écoute, ce qui se faisait de plus en plus rare à l'époque. Un album qui se laisse écouter mais qui ne laisse pas de trace ni ne marque les esprits.
Album : Saturate
Premier Album
Sortie : 2002
Genres : Rock Alternatif, Métal Alternatif, Post Grunge
Label : Hollywood
Morceaux à écouter : Skin, Home, Phase
♥♥
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Un nom de groupe aussi banal que l'anecdote qui en est à l'origine (du moins pour un chanteur, on peut le supposer) : Benjamin Burnley, qui suivait une carrière solo, fit tomber son micro et le cassa lors d'un concert. On peut y voir quelque chose d'égocentrique d'appeler un groupe par son propre prénom mais là n'est pas le sujet... Le groupe se forme en 1998 sous le nom Plan 9 et se rebaptise Breaking Benjamin à la fin de l'année 2000.
On est donc en pleine période où la vague Néo Métal déferle sur les ondes et dans les bacs de disquaires. Mais Breaking Benjamin, bien que très orienté Rock/Métal ne s'affranchit pas trop du côté Fusion où le "flow" orienté Rap est prédominant. Il est davantage question ici de chant (même si celui de Benjamin Burnley est critiquable, tout comme ses mimiques, malgré sa voix claire et polyvalente). On oscille entre cris à la sauce Métal ("Wish I May", "Water") et la douceur de balades au Rock bien sucré ("No Games", "For Ever").
Niveau musique, pas grand chose à dire : deux guitares qui se complètent assez bien (on peut reconnaître la performance de Burnlay qui est de chanter et jouer en même temps même si ce n'est pas un véritable exploit et que ce n'est pas le premier ni le dernier à le faire) même si on aurait aimé entendre davantage de différences entre les deux lignes (sur "Polyamorous" par-exemple). Comme dans la plupart des groupes de Néo Métal, la basse est quasiment imperceptible et se contente bien souvent de suivre les accords des guitares. La batterie est carrée mais reste bien "sage" malgré quelques petits passages de double pédale ("Water"), ce qui est dommage car les morceaux offrent de nombreuses possibilités pour des fioritures et roulements bien pensés. Le tout reste potable et abordable mais ne crève pas les plafonds, loin de là.
On a donc un premier album totalement inscrit dans la veine Néo Métal de l'époque et qui reste plat, sans se démarquer du reste ni profiter du potentiel offert par les musiciens. On ne sait pas trop dans quel case le ranger tant les morceaux hésitent entre le Métal gras et nerveux et le Rock sucré et accessible (commercial vous dites ? Peut-être...). On reconnaîtra tout de même une volonté de composer et de travailler intros ("Phase") et outros ("Shallow Bay") des morceaux, notamment pour une cinquantaine de minutes d'écoute, ce qui se faisait de plus en plus rare à l'époque. Un album qui se laisse écouter mais qui ne laisse pas de trace ni ne marque les esprits.
12/10/2011
[Album] Mr Roux : "Ah Si J'étais Grand et Beau..."
Artiste : Mr Roux
Album : Ah Si J'étais Grand et Beau...
Premier Album
Sortie : 2005
Genres : Chanson Française, Blues, Rock
Labels : Autoproduction, Atmosphériques, Mercury
Morceaux à écouter : Ah Si j'étais Grand et Beau, L' Homme Ordinaire, Le Clodo
♥♥♥♥
> Ecouter Mr Roux sur Youtube <
Alors que Raphael et Bénabar sortaient des albums comme "Caravane" et "Reprise des Négociations" en 2005, inondant les ondes radiophoniques françaises, en Bretagne, Mr Roux enregistrait son premier album et l'éditait au nombre modique de neuf mille exemplaires. Ce petit groupe breton composé de quatre compères aux pseudonymes amusants, dont Erwan Roux (Mr Roux) au micro, écumait alors les cafés concerts de la ville de Rennes, leur fief. Ce premier album passera donc (presque) inaperçu mais se vendra bien en Bretagne. Le groupe signera ensuite chez Atmosphériques puis chez Mercury, ce qui permettra une nouvelle distribution de l'album en 2007, mais dans tout le pays cette fois. Comme attendu, le succès est plus grand et le groupe commence à se faire connaître.
On peut écouter Mr Roux comme on écouterait de la chanson française tout ce qu'il y a de plus banal mais les textes sont moins anodins qu'on pourrait le penser. Derrière de petites histoires que chacun comprendra aisément ("Le Clodo", "Les Papiers Sâcrés") se cachent en réalité des portraits satiriques d'une société qui ne se porte pas le mieux du monde. De façon détournée voire carrément implicite, on retrouve de véritables critiques de (pratiquement) toutes les couches sociales ("L'Homme Ordinaire", "Petit Rasta") mais surtout de la façon dont celles-ci sont enclavées dans le système actuel ("Norredine").
Mieux que de se faire le porte-étendard d'un front orienté pleine gauche, Mr Roux reste objectif (autant qu'il le peut) et ne s'aventure guère dans la prise de parti. Les textes sont là pour faire sourire, décrire et mettre en avant les petites choses qui font ce que nous sommes et que nous ne voyons pas pour autant. Sans sortir du politiquement correct (surtout en ce qui concerne le vocabulaire), la poésie nous emmène pourtant bien loin de petites fables anodines et sans gravité ("Le Clodo", "Ma Mère La Pute"). On pourra tout de même noter une façon de "pousser le bouchon un peu plus loin" avec le clip de "Petite Pouff" où les images sont plus "violentes" que les mots.
Musicalement, très peu de percussions (maracas, tambourins, ou encore claquements de doigts) sauf sur quelques morceaux. En effet, la guitare et la contrebasse assurent les rythmiques aussi bien qu'une caisse claire ou une grosse caisse. Un banjo, un harmonica, un xylophone, un ukulélé ou encore un orgue de barbarie viennent s'inviter aux autres instruments plus communs pour colorer le tout. On est entre du Blues, du Rock et de la chanson bien française à la Brassens et c'est franchement bon à écouter.
Une petite promenade parmi les différents portraits qu'on croise tous les jours dans la rue, du clochard assis dans la rue à l'homme d'affaire en costume trois pièces, pour chantonner (le site officiel du groupe offre tous les textes des chansons et bien davantage), sourire et parfois réfléchir. Un album sympa, simple et pourtant intelligent, bourré d'auto-dérision (à la bretonne ?) qui se moque bien du "qu'en dira-t-on". Et si on se demande pourquoi cet album est ce qu'il est, la réponse est à la fin du premier morceau : "pour impressionner les filles". Pas certain que ça marche, mais en tout cas, ça reste cool à écouter et on ne va pas s'en plaindre.
Album : Ah Si J'étais Grand et Beau...
Premier Album
Sortie : 2005
Genres : Chanson Française, Blues, Rock
Labels : Autoproduction, Atmosphériques, Mercury
Morceaux à écouter : Ah Si j'étais Grand et Beau, L' Homme Ordinaire, Le Clodo
♥♥♥♥
> Ecouter Mr Roux sur Youtube <
Alors que Raphael et Bénabar sortaient des albums comme "Caravane" et "Reprise des Négociations" en 2005, inondant les ondes radiophoniques françaises, en Bretagne, Mr Roux enregistrait son premier album et l'éditait au nombre modique de neuf mille exemplaires. Ce petit groupe breton composé de quatre compères aux pseudonymes amusants, dont Erwan Roux (Mr Roux) au micro, écumait alors les cafés concerts de la ville de Rennes, leur fief. Ce premier album passera donc (presque) inaperçu mais se vendra bien en Bretagne. Le groupe signera ensuite chez Atmosphériques puis chez Mercury, ce qui permettra une nouvelle distribution de l'album en 2007, mais dans tout le pays cette fois. Comme attendu, le succès est plus grand et le groupe commence à se faire connaître.
On peut écouter Mr Roux comme on écouterait de la chanson française tout ce qu'il y a de plus banal mais les textes sont moins anodins qu'on pourrait le penser. Derrière de petites histoires que chacun comprendra aisément ("Le Clodo", "Les Papiers Sâcrés") se cachent en réalité des portraits satiriques d'une société qui ne se porte pas le mieux du monde. De façon détournée voire carrément implicite, on retrouve de véritables critiques de (pratiquement) toutes les couches sociales ("L'Homme Ordinaire", "Petit Rasta") mais surtout de la façon dont celles-ci sont enclavées dans le système actuel ("Norredine").
Mieux que de se faire le porte-étendard d'un front orienté pleine gauche, Mr Roux reste objectif (autant qu'il le peut) et ne s'aventure guère dans la prise de parti. Les textes sont là pour faire sourire, décrire et mettre en avant les petites choses qui font ce que nous sommes et que nous ne voyons pas pour autant. Sans sortir du politiquement correct (surtout en ce qui concerne le vocabulaire), la poésie nous emmène pourtant bien loin de petites fables anodines et sans gravité ("Le Clodo", "Ma Mère La Pute"). On pourra tout de même noter une façon de "pousser le bouchon un peu plus loin" avec le clip de "Petite Pouff" où les images sont plus "violentes" que les mots.
Musicalement, très peu de percussions (maracas, tambourins, ou encore claquements de doigts) sauf sur quelques morceaux. En effet, la guitare et la contrebasse assurent les rythmiques aussi bien qu'une caisse claire ou une grosse caisse. Un banjo, un harmonica, un xylophone, un ukulélé ou encore un orgue de barbarie viennent s'inviter aux autres instruments plus communs pour colorer le tout. On est entre du Blues, du Rock et de la chanson bien française à la Brassens et c'est franchement bon à écouter.
Une petite promenade parmi les différents portraits qu'on croise tous les jours dans la rue, du clochard assis dans la rue à l'homme d'affaire en costume trois pièces, pour chantonner (le site officiel du groupe offre tous les textes des chansons et bien davantage), sourire et parfois réfléchir. Un album sympa, simple et pourtant intelligent, bourré d'auto-dérision (à la bretonne ?) qui se moque bien du "qu'en dira-t-on". Et si on se demande pourquoi cet album est ce qu'il est, la réponse est à la fin du premier morceau : "pour impressionner les filles". Pas certain que ça marche, mais en tout cas, ça reste cool à écouter et on ne va pas s'en plaindre.
10/10/2011
[Album] The Qemists : "Join The Q"
Artiste : The Qemists
Album : Join The Q
Premier Album
Sortie : 2009
Genres : Drum & Bass, Rock, Electro, Breakbeat
Label : Ninja Tune
Morceaux à écouter : Stompbox, Lost Weekend, The Perfect High
♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <
Oui, on peut être sceptique à la vue de cette pochette : on a davantage l'impression d'être face à un truc franchement Hardcore avec pogos de métalleux et slams à tout va. Bah, en fait, ça a beau être de la Drum & Bass à l'intérieur, il y a pourtant de quoi faire tout ça. En effet, les trois mecs de The Qemists (un mec aux machines, un guitariste et un batteur) sont des musiciens composant du Rock, à l'origine, et ça s'entend : une guitare bien grasse, une vraie batterie (accompagnée parfois de samples et beats Electro, certes, mais une vraie batterie quand même), une basse (souvent remplacée par des synthés). Le tout est étonnant et détonnant. Le trio, formé en 2004, sort ce premier album cinq ans plus tard après avoir signé chez Ninja Tune, le fameux label londonien où apparaissent déjà des artistes de grande renommée : Amon Tobin, Coldcut ou encore The Herbalizer.
The Qemists étant un trio de musiciens, c'est donc de la musique instrumentale avant tout. Cependant, le groupe a le chic de s'entourer d'une pléiade d'artistes vocaux pour des featurings (parfois) bien sentis. On retrouve donc à leurs côtés (entre autres) Jenna G, Mike Patton ou encore Beardyman. Join The Q est donc un album où se côtoient morceaux instrumentaux et morceaux chantés, d'autres artistes se "joignant au Q". Peut-être un petit coup marketing histoire de "plaire à tout le monde" ?
Quoiqu'il en soit, il y a du bon et du (un peu) moins bon. Certains préféreront les pilules vitaminées incontestablement Drum & Bass que sont des morceaux comme "Lost Weekend" ou "The Perfect High" tandis que d'autres se retrouveront davantage avec des morceaux axés Ragga/Dancefloor comme "Dem Na Like Me" ou "Got One Life" qui perdent un peu en "punch" et apparaissent donc plus accessibles pour une oreille plus fragile. Le fond reste cependant Electro/Drum & Bass sur tous les autres morceaux de cette galette et on appréciera les présences féminines de Jenna G et Zoe Devlin Love. La guitare très "heavy" rebutera peut-être les adeptes de la Drum purement Electro mais un morceau comme "Stompbox" vaut vraiment le détour pour se défouler et prendre une vraie claque, ce qui rappelle évidemment certains titres de Pendulum.
Il est donc assez difficile de trouver une ligne directrice dans cet album même si la base instrumentale est toujours la même : il y a de tout et il paraîtra logique de ne pas aimer l'intégralité de la tracklist. Cependant, on peut reconnaître une volonté de mixer les genres et faire bouger les foules en accomplissant un travail propre et bien ficelé. Amateurs du (ou des) genre(s) représentés ici, il y a forcément un, deux ou trois morceaux minimum qui vous feront vibrer. Un album à découvrir pour amour du style ou par curiosité.
Album : Join The Q
Premier Album
Sortie : 2009
Genres : Drum & Bass, Rock, Electro, Breakbeat
Label : Ninja Tune
Morceaux à écouter : Stompbox, Lost Weekend, The Perfect High
♥♥♥
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Oui, on peut être sceptique à la vue de cette pochette : on a davantage l'impression d'être face à un truc franchement Hardcore avec pogos de métalleux et slams à tout va. Bah, en fait, ça a beau être de la Drum & Bass à l'intérieur, il y a pourtant de quoi faire tout ça. En effet, les trois mecs de The Qemists (un mec aux machines, un guitariste et un batteur) sont des musiciens composant du Rock, à l'origine, et ça s'entend : une guitare bien grasse, une vraie batterie (accompagnée parfois de samples et beats Electro, certes, mais une vraie batterie quand même), une basse (souvent remplacée par des synthés). Le tout est étonnant et détonnant. Le trio, formé en 2004, sort ce premier album cinq ans plus tard après avoir signé chez Ninja Tune, le fameux label londonien où apparaissent déjà des artistes de grande renommée : Amon Tobin, Coldcut ou encore The Herbalizer.
The Qemists étant un trio de musiciens, c'est donc de la musique instrumentale avant tout. Cependant, le groupe a le chic de s'entourer d'une pléiade d'artistes vocaux pour des featurings (parfois) bien sentis. On retrouve donc à leurs côtés (entre autres) Jenna G, Mike Patton ou encore Beardyman. Join The Q est donc un album où se côtoient morceaux instrumentaux et morceaux chantés, d'autres artistes se "joignant au Q". Peut-être un petit coup marketing histoire de "plaire à tout le monde" ?
Quoiqu'il en soit, il y a du bon et du (un peu) moins bon. Certains préféreront les pilules vitaminées incontestablement Drum & Bass que sont des morceaux comme "Lost Weekend" ou "The Perfect High" tandis que d'autres se retrouveront davantage avec des morceaux axés Ragga/Dancefloor comme "Dem Na Like Me" ou "Got One Life" qui perdent un peu en "punch" et apparaissent donc plus accessibles pour une oreille plus fragile. Le fond reste cependant Electro/Drum & Bass sur tous les autres morceaux de cette galette et on appréciera les présences féminines de Jenna G et Zoe Devlin Love. La guitare très "heavy" rebutera peut-être les adeptes de la Drum purement Electro mais un morceau comme "Stompbox" vaut vraiment le détour pour se défouler et prendre une vraie claque, ce qui rappelle évidemment certains titres de Pendulum.
Il est donc assez difficile de trouver une ligne directrice dans cet album même si la base instrumentale est toujours la même : il y a de tout et il paraîtra logique de ne pas aimer l'intégralité de la tracklist. Cependant, on peut reconnaître une volonté de mixer les genres et faire bouger les foules en accomplissant un travail propre et bien ficelé. Amateurs du (ou des) genre(s) représentés ici, il y a forcément un, deux ou trois morceaux minimum qui vous feront vibrer. Un album à découvrir pour amour du style ou par curiosité.
[Vidéo] Noisia & Mayhem feat. KRS One : "Exodus"
Petite vidéo pour "Exodus" : le travail d'Alexander Lehmann est ici remarquable. Presque trois ans de travail personnel afin de réaliser ce clip tout en 3D. Du beau boulot, surtout pour un seul homme... Pour en savoir plus, il est possible de voir son site et ou encore la page de cette vidéo sur Viméo.
EXODUS Noisia & Mayhem ft. KRS one from alexanderlehmann on Vimeo.
07/10/2011
[Album] Guano Apes : "Proud Like A God"
Artiste : Guano Apes
Album : Proud Like A God
Premier Album
Sortie : 1997
Genres : Rock, Métal Alternatif, Funk Métal, Rapcore
Labels : BMG, GUN, Supersonic Records
Morceaux à écouter : Lords Of The Boards, Crossing The Deadline, Suzie
♥♥♥
>Ecouter l'album (+Bonus) sur Grooveshark<
Si on parle de groupes allemands, il y a fort à parier que la plupart des gens penseront à Rammstein en premier lieu, ou alors à Scorpions. Il y a pourtant d'autres artistes, moins connus, qui valent franchement le détour. Et comme ils ont quelques facilités avec les langues étrangères de l'autre côté du Rhin, comparé à la majorité d'entre nous (les Français), ils se permettent d'écrire des textes en anglais et on en oublierait presque qu'ils sont allemands justement... Guano Apes est un de ces groupes. Formé en 1990 à Göttingen et composé seulement du trio de musiciens (batteur, bassiste et guitariste), le groupe est rejoint par la charismatique Sandra Nasic en 1994. L'aventure commence en 1996 avec la sortie du titre "Open Your Eyes" qui figurera sur ce premier album qu'est "Proud Like A God" un an plus tard.
Alors voyons voir ça. Replaçons-nous dans le contexte de l'époque : plein essor du Néo Métal américain de l'autre côté de l'Atlantique. Guano Apes prendrait peut-être le parti de faire "ce qui fonctionne" à cette époque. Bah pratiquement pas. On va dire "pratiquement" parce qu'il y a quand même une légère influence dans le style : une guitare saturée très Rock/Métal, une basse ronde et claire, une batterie elle aussi très Rock. Mais la différence se fait dans le travail de composition : musicalement, c'est (assez) riche ! Et la voix de Sandra est pour le moins originale. Pouvant alterner chant murmuré, voire fredonné au ton très Soul (intro de "Rain"), elle pratique aussi le flow rapide plus Hip Hop (couplets de "Suzie") et peut littéralement se métamorphoser en bête de scène hurlante au cri beaucoup plus Rock/Métal (refrains de "Suzie" et "Lords of The Boards"). Cette richesse offre une bonne diversité dans les compositions vocales et permet de ne pas faire tout le temps la même chose. Point très positif.
Les instruments sont eux aussi intéressants : la basse se promène avec joie sur une flopée de notes plutôt que de suivre les accords de la guitare ("We Use The Pain", "Suzie"). On pense même parfois écouter du Primus... La guitare, quant à elle, habille bien le tout à coup d'accords bien heavy ou d'effets plus aériens à la pédale. Le tout est souvent funky, énergique et gai (excepté "Tribute" beaucoup plus sombre en clôture de l'album) et on retrouve un côté Grunge qui ne permet pas de mettre Guano Apes dans le même panier du Néo Métal que la plupart des groupes de l'époque. C'est personnel et c'est justement ce qui met Guano Apes à part. Peut-être la touche allemande ? Qui sait...
En tout cas, c'est un bon premier album qui s'étale sur plus de cinquante minutes et qui se paye le luxe de présenter un potentiel musical et vocal riche et très bien exploité. Des morceaux aux tons variés : il n'y a pas de quoi s'ennuyer sur cet album et l'écoute est agréable. Du joli travail quoi.
Album : Proud Like A God
Premier Album
Sortie : 1997
Genres : Rock, Métal Alternatif, Funk Métal, Rapcore
Labels : BMG, GUN, Supersonic Records
Morceaux à écouter : Lords Of The Boards, Crossing The Deadline, Suzie
♥♥♥
>Ecouter l'album (+Bonus) sur Grooveshark<
Si on parle de groupes allemands, il y a fort à parier que la plupart des gens penseront à Rammstein en premier lieu, ou alors à Scorpions. Il y a pourtant d'autres artistes, moins connus, qui valent franchement le détour. Et comme ils ont quelques facilités avec les langues étrangères de l'autre côté du Rhin, comparé à la majorité d'entre nous (les Français), ils se permettent d'écrire des textes en anglais et on en oublierait presque qu'ils sont allemands justement... Guano Apes est un de ces groupes. Formé en 1990 à Göttingen et composé seulement du trio de musiciens (batteur, bassiste et guitariste), le groupe est rejoint par la charismatique Sandra Nasic en 1994. L'aventure commence en 1996 avec la sortie du titre "Open Your Eyes" qui figurera sur ce premier album qu'est "Proud Like A God" un an plus tard.
Alors voyons voir ça. Replaçons-nous dans le contexte de l'époque : plein essor du Néo Métal américain de l'autre côté de l'Atlantique. Guano Apes prendrait peut-être le parti de faire "ce qui fonctionne" à cette époque. Bah pratiquement pas. On va dire "pratiquement" parce qu'il y a quand même une légère influence dans le style : une guitare saturée très Rock/Métal, une basse ronde et claire, une batterie elle aussi très Rock. Mais la différence se fait dans le travail de composition : musicalement, c'est (assez) riche ! Et la voix de Sandra est pour le moins originale. Pouvant alterner chant murmuré, voire fredonné au ton très Soul (intro de "Rain"), elle pratique aussi le flow rapide plus Hip Hop (couplets de "Suzie") et peut littéralement se métamorphoser en bête de scène hurlante au cri beaucoup plus Rock/Métal (refrains de "Suzie" et "Lords of The Boards"). Cette richesse offre une bonne diversité dans les compositions vocales et permet de ne pas faire tout le temps la même chose. Point très positif.
Les instruments sont eux aussi intéressants : la basse se promène avec joie sur une flopée de notes plutôt que de suivre les accords de la guitare ("We Use The Pain", "Suzie"). On pense même parfois écouter du Primus... La guitare, quant à elle, habille bien le tout à coup d'accords bien heavy ou d'effets plus aériens à la pédale. Le tout est souvent funky, énergique et gai (excepté "Tribute" beaucoup plus sombre en clôture de l'album) et on retrouve un côté Grunge qui ne permet pas de mettre Guano Apes dans le même panier du Néo Métal que la plupart des groupes de l'époque. C'est personnel et c'est justement ce qui met Guano Apes à part. Peut-être la touche allemande ? Qui sait...
En tout cas, c'est un bon premier album qui s'étale sur plus de cinquante minutes et qui se paye le luxe de présenter un potentiel musical et vocal riche et très bien exploité. Des morceaux aux tons variés : il n'y a pas de quoi s'ennuyer sur cet album et l'écoute est agréable. Du joli travail quoi.
05/10/2011
[Album] Au4 : "On: Audio"
Artiste : Au4
Album : On: Audio
Premier Album
Sortie : 2006
Genres : Post Rock, Rock Atmosphérique, Ambient, Electro, Progressif, Trip-Hop, New Wave
Label : Torn Open Records
Morceaux à écouter : Hit And Miss, Paper Cuts From Paper Butterflies, One Thousand Rivers Flowing Further and Further Away
♥♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <
Que peut-on bien trouver derrière une pochette pareille ? Il est vrai que pour une fois, il y aurait de quoi discourir devant un tel visuel : sombre, étrange, mettant en scène arbre tordu, enfant (zombie ? squelette ?), chien et fruit étrange le tout sur fond de ciel nuageux alimenté de fumées de centrales nucléaires... Tout droit sortis d'un conte lugubre, cette illustration est à l'image de la musique gravée sur la galette à l'intérieur du boîtier : intemporelle et mystique. Au4 est un quatuor canadien formé en 2003 et composé des trois frères Wylie (Ben, Aaron et Nathan) et de leur ami Jason Nickel. Ayant suivi une formation de musiciens Jazz, de choristes et d'acteurs de théâtre, les quatre artistes décident de former le groupe suite à l'écoute de compositions Electro produites par Ben et Aaron.
Ce premier album est une sorte de pot pourri où se mêlent les talents des quatre compères. Une véritable oeuvre créative qui apparaît comme (presque) inimitable : une basse, une batterie et une guitare entourées de machines, synthés et claviers déversant un flot de mélodies si personnelles et subjectives, le tout pour un voyage intersidéral.
Car c'est véritablement une musique originale que le groupe nous sert. Spatiale, poétique, sombre parfois mais parsemée de points lumineux (une écoute au casque permet d'apprécier toutes les nuances et sons arrangés qui agrémentent l'ensemble), elle fait véritablement l'âme et la personnalité du groupe. Les voix aussi sont mises à l'honneur : murmurées ou chantées à gorges déployées, tantôt soufflées, souvent haut perchées. On pourrait croire entendre une musique venue d'une autre décennie, d'un autre siècle, voire même d'ailleurs, tout simplement.
Il n'y a pas vraiment de comparaison à faire entre les morceaux : chacun d'entre eux est particulier et vaut autant le détour que les autres. L'idée même de vouloir comparer cet album à un autre n'aurait pas de sens. C'est une oeuvre à part qui s'écoute et se réécoute comme quelque chose d'indémodable. Du grand art qui doit être apprécié à sa juste valeur. Après, on peut ne pas aimer : chacun ses goûts comme on dit.
Album : On: Audio
Premier Album
Sortie : 2006
Genres : Post Rock, Rock Atmosphérique, Ambient, Electro, Progressif, Trip-Hop, New Wave
Label : Torn Open Records
Morceaux à écouter : Hit And Miss, Paper Cuts From Paper Butterflies, One Thousand Rivers Flowing Further and Further Away
♥♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <
Que peut-on bien trouver derrière une pochette pareille ? Il est vrai que pour une fois, il y aurait de quoi discourir devant un tel visuel : sombre, étrange, mettant en scène arbre tordu, enfant (zombie ? squelette ?), chien et fruit étrange le tout sur fond de ciel nuageux alimenté de fumées de centrales nucléaires... Tout droit sortis d'un conte lugubre, cette illustration est à l'image de la musique gravée sur la galette à l'intérieur du boîtier : intemporelle et mystique. Au4 est un quatuor canadien formé en 2003 et composé des trois frères Wylie (Ben, Aaron et Nathan) et de leur ami Jason Nickel. Ayant suivi une formation de musiciens Jazz, de choristes et d'acteurs de théâtre, les quatre artistes décident de former le groupe suite à l'écoute de compositions Electro produites par Ben et Aaron.
Ce premier album est une sorte de pot pourri où se mêlent les talents des quatre compères. Une véritable oeuvre créative qui apparaît comme (presque) inimitable : une basse, une batterie et une guitare entourées de machines, synthés et claviers déversant un flot de mélodies si personnelles et subjectives, le tout pour un voyage intersidéral.
Car c'est véritablement une musique originale que le groupe nous sert. Spatiale, poétique, sombre parfois mais parsemée de points lumineux (une écoute au casque permet d'apprécier toutes les nuances et sons arrangés qui agrémentent l'ensemble), elle fait véritablement l'âme et la personnalité du groupe. Les voix aussi sont mises à l'honneur : murmurées ou chantées à gorges déployées, tantôt soufflées, souvent haut perchées. On pourrait croire entendre une musique venue d'une autre décennie, d'un autre siècle, voire même d'ailleurs, tout simplement.
Il n'y a pas vraiment de comparaison à faire entre les morceaux : chacun d'entre eux est particulier et vaut autant le détour que les autres. L'idée même de vouloir comparer cet album à un autre n'aurait pas de sens. C'est une oeuvre à part qui s'écoute et se réécoute comme quelque chose d'indémodable. Du grand art qui doit être apprécié à sa juste valeur. Après, on peut ne pas aimer : chacun ses goûts comme on dit.
04/10/2011
[Album] Maniacx : "Maniacx"
Artiste : Maniacx
Album : Maniacx
Premier Album
Sortie : 2005
Genres : Hip Hop, Rap, Hip Rock, Electro
Label : Booster Prod, PIAS
Morceaux à écouter : Maniacx, Why I Rap, Rime's Shot
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Peut-être le soleil du Sud a-t-il tapé trop fort sur la tête des trois mecs de Maniacx : Flik Flak, Nawak et Duff. Cannes, leur berceau natal, est davantage réputée pour son festival du Cinéma que pour la musique totalement barrée du trio. Pourtant, leurs prestations scéniques à travers la France ne sont pas passées inaperçue lors de leur tournée accompagnant la sortie de ce premier album éponyme : premières parties de grands groupes nationaux et internationaux ainsi qu'une sélection en Scène Découverte pour Le Printemps de Bourges qui les a grandement aidés dans leur conquête de l'hexagone.
Maniacx, c'est avant tout une mixture sonore de styles musicaux parfois radicalement opposés : du Ska, du Rock, des sons Electro sortis d'on ne sait où et surtout une grosse dose de Hip Hop à la sauce américaine. Et ça marche ! Très bien, même. Le flow de Nawak n'a pas grand chose à envier aux grands noms de la scène outre-atlantique et la musique distillée par ses deux compères alimente allègrement la folie qui se dégage à la fois des textes et de leurs personnalités. Tout est prétexte à festoyer sans trop se poser de questions : un brin d'autodérision ("Flik Flak In The Party") et une bonne dose d'humour ("Freaks", "Funny Guys"), le tout saupoudré de guitares bien grasses ("Wack Connection", "Rime's Shot") sont le cocktail explosif d'un trio qui communique une énergie débordante.
Car bien que produisant principalement du Hip Hop, ces mecs-là n'oublient pas leur penchant pour le Punk et le Rock qui tache, celui à tendance Métal. En témoignent le final de "Wack Connection", le refrain de "Rime's Shot" et le morceau caché en toute fin de "9.9". Les cuivres sur "Funny Guys" rappellent quant à eux que le Ska n'est pas loin non plus. Presque une heure de musique bien barrée s'étalant sur treize titres bien différents et distillant un univers chacun.
On ne s'ennuie (presque) pas. Quelques morceaux plus underground marquent un aspect bien plus Rap, sombre et étrange, mais toujours teinté de synthés psychédéliques apportant une touche plus Cartoon ("Dyin' Addict", "Wanted"). On notera un morceau tout en français avec "Trackstar" où le synthé très kitsch appuie le côté très farfelu du groupe.
Un premier album surprenant, bourré de petites trouvailles sonores et de compositions détonantes. Certains leur ont reproché un style trop "copié" sur leurs collègues U.S. ou leurs mentors allemands des PuppetMastaz mais y avait-il un groupe français comme ça avant eux ? Pas vraiment. Quoiqu'il en soit, certains aimeront le style et accrocheront tout de suite à l'univers déjanté des trois sudistes mais ce mélange de genres et le ton employé peuvent parfois rebuter. Le tout reste un très bon premier album.
Album : Maniacx
Premier Album
Sortie : 2005
Genres : Hip Hop, Rap, Hip Rock, Electro
Label : Booster Prod, PIAS
Morceaux à écouter : Maniacx, Why I Rap, Rime's Shot
♥♥♥
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Peut-être le soleil du Sud a-t-il tapé trop fort sur la tête des trois mecs de Maniacx : Flik Flak, Nawak et Duff. Cannes, leur berceau natal, est davantage réputée pour son festival du Cinéma que pour la musique totalement barrée du trio. Pourtant, leurs prestations scéniques à travers la France ne sont pas passées inaperçue lors de leur tournée accompagnant la sortie de ce premier album éponyme : premières parties de grands groupes nationaux et internationaux ainsi qu'une sélection en Scène Découverte pour Le Printemps de Bourges qui les a grandement aidés dans leur conquête de l'hexagone.
Maniacx, c'est avant tout une mixture sonore de styles musicaux parfois radicalement opposés : du Ska, du Rock, des sons Electro sortis d'on ne sait où et surtout une grosse dose de Hip Hop à la sauce américaine. Et ça marche ! Très bien, même. Le flow de Nawak n'a pas grand chose à envier aux grands noms de la scène outre-atlantique et la musique distillée par ses deux compères alimente allègrement la folie qui se dégage à la fois des textes et de leurs personnalités. Tout est prétexte à festoyer sans trop se poser de questions : un brin d'autodérision ("Flik Flak In The Party") et une bonne dose d'humour ("Freaks", "Funny Guys"), le tout saupoudré de guitares bien grasses ("Wack Connection", "Rime's Shot") sont le cocktail explosif d'un trio qui communique une énergie débordante.
Car bien que produisant principalement du Hip Hop, ces mecs-là n'oublient pas leur penchant pour le Punk et le Rock qui tache, celui à tendance Métal. En témoignent le final de "Wack Connection", le refrain de "Rime's Shot" et le morceau caché en toute fin de "9.9". Les cuivres sur "Funny Guys" rappellent quant à eux que le Ska n'est pas loin non plus. Presque une heure de musique bien barrée s'étalant sur treize titres bien différents et distillant un univers chacun.
On ne s'ennuie (presque) pas. Quelques morceaux plus underground marquent un aspect bien plus Rap, sombre et étrange, mais toujours teinté de synthés psychédéliques apportant une touche plus Cartoon ("Dyin' Addict", "Wanted"). On notera un morceau tout en français avec "Trackstar" où le synthé très kitsch appuie le côté très farfelu du groupe.
Un premier album surprenant, bourré de petites trouvailles sonores et de compositions détonantes. Certains leur ont reproché un style trop "copié" sur leurs collègues U.S. ou leurs mentors allemands des PuppetMastaz mais y avait-il un groupe français comme ça avant eux ? Pas vraiment. Quoiqu'il en soit, certains aimeront le style et accrocheront tout de suite à l'univers déjanté des trois sudistes mais ce mélange de genres et le ton employé peuvent parfois rebuter. Le tout reste un très bon premier album.
03/10/2011
[Album] Comeback Kid : "Turn It Around"
Artiste : Comeback Kid
Album : Turn It Around
Premier Album
Sortie : 2003
Genre(s) : Hardcore, Hardcore Mélodique, Punk
Label : Facedown
Morceaux à écouter : Die Tonight, Something Less, Never Fade
♥♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Le Canada est une grande contrée qui recèle de grands groupes internationaux aux styles divers et variés. Aux côtés des célèbres Sum 41 ou autre Nickelback, il y a les mecs de Comeback Kid et leur Hardcore Mélodique bien New School. Le groupe se forme en 2002 suite à la rencontre entre Scott Wade (chant) et Andrew Neufeld qui passera de chanteur du groupe Figure Four à guitariste pour le combo Comeback Kid. "Turn It Around" sort un an plus tard et assoie la réputation (déjà solide) des canadiens sur la scène Hardcore internationale.
Un premier album qui ne commet pratiquement aucune erreur. En effet, la puissance est là, la musicalité est bien mise en avant et les mélodies sont pêchues et accrocheuses. Pas de morceaux d'intro, on rentre directement dans le vif du sujet avec un "All In A Year" énergique et puissant où les nombreux textes repris en choeur affirment l'esprit Hardcore. Comme beaucoup d'albums du genre, il ne faut pas s'attendre à une longue tracklist, ni à des morceaux s'éternisant. Pourtant, on se satisfait assez bien de la trentaine de minutes offerte par les treize morceaux de cette galette, la plupart oscillant autour des deux minutes. On notera deux très courts morceaux jubilatoires : "Biting Tongue" et "Whithout A Word". Puis "Lorelei" (excellent morceau) s'étale sur plus de cinq minutes en fermeture de l'album.
La voix de Wade est criarde mais claire, audible et compréhensible, et convient donc parfaitement. Andrew Neufield en seconde voix pousse la "chansonnette" par moment (notamment sur "All In A Year" et "Step Ahead"), ce qui permet ce petit échange entre les deux timbres vocaux. Les deux guitares se complètent parfaitement ("Operative Word"), la basse sonne joliment mais elle passe pratiquement inaperçue (on regrettera de ne pas l'entendre seule assez souvent) et la batterie n'est pas avare en fioritures bien pensées (y compris à la double pédale). Bref, que ce soit musicalement ou vocalement, il n'y a pas grand chose à dire : c'est du beau travail. Peut-être le tout manque-t-il de profondeur dans le mixage/mastering mais en Hardcore, on n'est pas vraiment là pour ça. C'est propre et ça suffit largement. C'est donc un très bon premier album que nous avons là.
L'ensemble fonctionne très bien, avec un brin de fraîcheur (canadienne ?) dans le tout pour offrir une galette riche qui présente tout le potentiel du groupe pour la suite des évènements. Les amateurs de Hardcore aimeront (ou aiment probablement déjà). Les autres écouteront par curiosité ou passeront tout simplement leur chemin.
Album : Turn It Around
Premier Album
Sortie : 2003
Genre(s) : Hardcore, Hardcore Mélodique, Punk
Label : Facedown
Morceaux à écouter : Die Tonight, Something Less, Never Fade
♥♥♥♥
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Le Canada est une grande contrée qui recèle de grands groupes internationaux aux styles divers et variés. Aux côtés des célèbres Sum 41 ou autre Nickelback, il y a les mecs de Comeback Kid et leur Hardcore Mélodique bien New School. Le groupe se forme en 2002 suite à la rencontre entre Scott Wade (chant) et Andrew Neufeld qui passera de chanteur du groupe Figure Four à guitariste pour le combo Comeback Kid. "Turn It Around" sort un an plus tard et assoie la réputation (déjà solide) des canadiens sur la scène Hardcore internationale.
Un premier album qui ne commet pratiquement aucune erreur. En effet, la puissance est là, la musicalité est bien mise en avant et les mélodies sont pêchues et accrocheuses. Pas de morceaux d'intro, on rentre directement dans le vif du sujet avec un "All In A Year" énergique et puissant où les nombreux textes repris en choeur affirment l'esprit Hardcore. Comme beaucoup d'albums du genre, il ne faut pas s'attendre à une longue tracklist, ni à des morceaux s'éternisant. Pourtant, on se satisfait assez bien de la trentaine de minutes offerte par les treize morceaux de cette galette, la plupart oscillant autour des deux minutes. On notera deux très courts morceaux jubilatoires : "Biting Tongue" et "Whithout A Word". Puis "Lorelei" (excellent morceau) s'étale sur plus de cinq minutes en fermeture de l'album.
La voix de Wade est criarde mais claire, audible et compréhensible, et convient donc parfaitement. Andrew Neufield en seconde voix pousse la "chansonnette" par moment (notamment sur "All In A Year" et "Step Ahead"), ce qui permet ce petit échange entre les deux timbres vocaux. Les deux guitares se complètent parfaitement ("Operative Word"), la basse sonne joliment mais elle passe pratiquement inaperçue (on regrettera de ne pas l'entendre seule assez souvent) et la batterie n'est pas avare en fioritures bien pensées (y compris à la double pédale). Bref, que ce soit musicalement ou vocalement, il n'y a pas grand chose à dire : c'est du beau travail. Peut-être le tout manque-t-il de profondeur dans le mixage/mastering mais en Hardcore, on n'est pas vraiment là pour ça. C'est propre et ça suffit largement. C'est donc un très bon premier album que nous avons là.
L'ensemble fonctionne très bien, avec un brin de fraîcheur (canadienne ?) dans le tout pour offrir une galette riche qui présente tout le potentiel du groupe pour la suite des évènements. Les amateurs de Hardcore aimeront (ou aiment probablement déjà). Les autres écouteront par curiosité ou passeront tout simplement leur chemin.
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