Pour 2018, la programmation est tout aussi qualiteuse et propose une tripotée de groupes aux origines diverses et évoluant dans des styles parfois éloignés mais toujours affiliés au genre Punk Hardcore. The place to be pour n'importe quel aficionado, s'il était besoin - une fois de plus - de le rappeler. Cette fois, pas de "Jour 1" : on peut pas être partout à la fois. Mais il paraît que c'était fort plaisant si on en croit quelques vidéos, dont une où on peut admirer la légendaire "chenille neversoise" lors du set des américains de Get Dead. Que du bonheur, on vous dit !
Mais revenons à nos moutons et à ce qui nous intéresse : cette seconde soirée du festival qui avait lieu le samedi 21 avril 2018. Le soleil commence tranquillement à rejoindre l'horizon mais il fait encore chaud et la bière coule déjà à flot tandis que le concours de beer-pong voit sa première manche se dérouler pendant que certains profitent de la piscine. C'est aux toulousains de Woodwork que revient la (lourde) tâche d'ouvrir les festivités, un travail pas toujours des plus agréables puisqu'on sait que le public est encore trop sobre lorsqu'il n'est pas tout simplement encore en train de dîner, et donc de ne pas assister au show. De ce fait, la salle est encore loin d'être pleine mais la bande ne se laissera pas démonter pour autant. Woodwork, c'est l'amour brut du Hardcore des années 90's, sans trop de fioritures et avec un tempo relativement lent. Woodwork, c'est aussi un engagement complet qui transparaît dans les textes avec une base politique forte et qui s'attaque à énormément de problèmes contemporains (ou plus anciens) comme l'égalité des sexes ("Unlearn"), l'Holocauste ("From The T-4") ou encore le "carnisme" ("Legacy"), entre autres. Tant de sujets parfois difficiles à aborder mais qu'il est encore nécessaire de mettre sur la table aujourd'hui. Les toulousains ont donc beaucoup de choses à dire et c'est un vrai plaisir de retrouver leur musique en téléchargement libre sur BandCamp. Mais ce qui est encore plus plaisant, c'est de constater que les textes de chaque morceaux sont accompagnés d'un ou plusieurs paragraphes explicatifs. Sur scène, Nico n'hésite d'ailleurs pas à prendre le temps de lâcher quelques mots avant chaque titre pour expliquer le sujet que celui-ci traite. Notons d'ailleurs qu'il n'y a pas (ou très peu) de gang vocals chez Woodwork, ce qui peut faire penser à des groupes comme Defeater, à l'écoute, notamment sur certains passages (le final sur "Emancipation" par-exemple). En tout cas, c'est vocalement très solide en live, les instruments sont en place et l'espace scénique est exploité : il n'y franchement rien à redire sur la performance. Il ne manque réellement plus à Woodwork qu'à se forger une fan-base solide capable de reprendre ses textes lors de ses prestations scéniques. Car, il faut l'admettre, les toulousains ont souffert ce soir-là d'une salle encore trop peu remplie et d'un public un peu trop timide malgré la solidité des riffs et la ferveur palpable sur scène. Même si le groupe aurait pu davantage tenter de pousser les gens à se rapprocher de la scène, on sent que le principal ici était surtout de délivrer une musique porteuse d'un message, le reste n'était que secondaire finalement. On espère donc les voir revenir prochainement, peut-être pas en première partie de soirée.
Le temps de l'entracte et de la seconde manche du beer-pong pour souffler un coup et nous voilà repartis pour l'intérieur du Charbon en compagnie cette fois des bretons de Stinky emmenés par Claire au micro. Cela peut paraître anodin mais quand on a (seulement !) découvert un groupe comme ça avec la sortie de l'album From Dead-End Street en octobre 2017 mais qu'on a cependant ruiné les recueils proposés par Ellipse - groupe de Métal/Métalcore de Nantes où Claire évolue aussi au chant -, bah ça fait quand même quelque chose de la voir sur scène ! Puis bon, voir une femme emmener un groupe de Hardcore, c'est quand même un truc particulier. Autant dire que la fosse trépigne déjà un peu plus et que le set semble attendu. Claire est en ébullition et soudainement, ça démarre, tout en puissance. On est bien loin de Woodwork et ça envoie rapidement la sauce, comme si Claire avait bien compris qu'il fallait chauffer à blanc cette salle encore bien trop timide à son goût. Et ça marche ! Il ne faut que quelques morceaux et un ou deux appels de sa part pour que le devant de la fosse se remplisse et commence à s'exciter. La salle entre de ce fait rapidement en ébullition et le set se déroule avec une énergie rare et qui fait plaisir à voir ! Le groupe en profite évidemment pour enchaîner les titres de son dernier album (en écoute intégrale sur BandCamp et Youtube) mais n'hésite pas à taper dans certains de ses tubes plus anciens. Sur scène, ça bouge beaucoup, ça occupe l'espace comme il faut et ça en impose. Seb, à la guitare, assure la seconde voix avec une impressionnante justesse, tout comme sur le disque, ce qui permet à Claire d'assurer le spectacle. Que dire ? C'est tout simplement le pied. Voir les bretons sur scène est un plaisir que le public sait reconnaître à sa juste valeur. La scène sera d'ailleurs envahie, ce qui est plutôt considéré comme un beau remerciement aux musiciens de la part d'une fosse. Bref, Stinky ne s'est pas déplacé jusqu'à Nevers pour enfiler des perles et, comme chacun sait, les bretons sont des gens chaleureux, chose que les membres du groupe ont su démontrer en échangeant avec les spectateurs durant le reste de la soirée. Notons que le merch (tous les produits sont disponibles via BandCamp) est proposé à des prix plus qu'abordables, ce qui en fait un argument imparable pour supporter la bande et sa musique. Une chose est sûre : il ne faut pas hésiter une seule seconde si l'occasion de voir le groupe sur scène se présente à nouveau !
Troisième manche de beer pong et on commence vraiment à sentir que ça se détend dans l'assemblée. On ne peut que prédire une bonne suite des événements, dans la joie et la bonne humeur. Et quoi de mieux pour se mettre à l'aise qu'enchaîner avec les "locaux" de Hightower. Plus besoin de présenter les gaillards qui sont au Café Charbon comme à la maison. En 2016, d'ailleurs, on avait pu les apprécier lors du show proposé avec Landmvrks et ROTNS où ils avaient présenté leur nouveau chanteur Attila. Alors bon, évidemment, sans surprise, c'est la fête au village dans la fosse et tout le monde a bien révisé ses textes pour participer au set et reprendre en chœurs les morceaux. Il faut souligner que ça joue vite, plus vite que sur le disque, et que cela ne ménage pas Romain qui, derrière ses fûts, s'en sort malgré tout comme un champion. Impressionnant par son jeu et sa justesse (comme le témoigne une vidéo prise ce soir-là pendant "Lov' Pyramids"), il faut bien admettre que c'est un régal de voir le gaillard défoncer son kit. Y a pas grand chose qui déborde, tout est en place et ça bouge pas mal sur scène : tout ce qu'on demande à un set de Punk Rock, finalement. Comme on passe toujours un bon moment avec Hightower, nul besoin de tergiverser : c'était fun, c'était frais et le public a apprécié. Ils reviennent quand ils veulent au bercail, mais ça, ils le savent très bien. Si ce n'est pas encore fait, allez jeter une oreille sur Club Dragon, le dernier album du groupe paru en septembre 2017 : ce dernier est en écoute intégrale sur BandCamp ainsi que sur Youtube. Ce qui n'empêche d'ailleurs pas de se repasser le premier album Sure. Fine. Whatever. par la même occasion.
Changement d'ambiance pour la suite avec les (jeunes) espagnols de Meltdown. La bande, arrivée un peu plus tôt dans la soirée et confinée dans sa Ford Fusion, est loin d'être inconnue à Nevers et a évidemment été accueillie chaleureusement. En effet, les gaillards étaient venus donner un concert en décembre 2016 entre les murs du Pac des Ouches où leur bassiste s'était cassé un doigt, ce qui lui avait valu un petit tour aux urgences du centre hospitalier. Il semble donc évident que la cité ducale leur aura laissé des souvenirs impérissables. Il fallait donc en faire de même pour que cette soirée les marque de la même façon. Avec leurs gueules d'anges, les hispaniques cachent bien leur jeu et délivrent une musique puissante, voire carrément bourrine pour les non initiés. Sur la scène, ça bouge dans tous les sens, ça saute partout et les mecs sont littéralement habités par leur musique. Julen et Pablo, respectivement au chant et à la basse, sont certainement les plus excités : ils n'hésitent pas à haranguer la fosse pour que celle-ci laisse exploser son énergie. Putain, quelle claque ! Bien qu'au niveau des lumières, le set soit plutôt très sombre (sans doute un drame pour les photographes), l'ensemble est d'une force sans nom et les gars se déchaînent. Les instruments sont en place, les riffs sont ravageurs et la voix impressionnante : cocktail gagnant pour retourner une fosse ! Il y a la fougue, l'énergie et la folie qui s'expriment tout au long du set et ça fait tout simplement plaisir à voir. Meltdown semble être bien parti pour décrocher la reconnaissance qu'il mérite et sans aucun doute détrôner certaines formations aujourd'hui vieillissantes et tournant en rond. Il fût un temps où des groupes comme Code Orange Kids (désormais rebaptisé Code Orange) faisaient office de curiosités, voire même de bêtes de foire sur la scène Hardcore avec une approche Sludge glauque et des sonorités électroniques. Avec la sortie de l'album Forever en début d'année 2017, le groupe américain a vu son rayonnement exploser en faisant les premières parties de grands noms internationaux comme System Of A Down. On ne peut qu'espérer le même scénario pour les espagnols. Il semble que ne pas miser sur Meltdown dès maintenant serait une erreur tant le potentiel est énorme. Il y a donc fort à parier que le quintet se retrouva prochainement à l'affiche de grands festivals et remplira des salles bien plus imposantes. On ne peut donc que s'estimer heureux de les avoir ce soir à Nevers, rien que pour nous. Et on espère tout simplement les revoir passer dès que possible. C'est le coup de cœur de la soirée et sans nul doute la plus grosse branlée de ce festival. Chacun des membres du groupe aura d'ailleurs droit à son slam personnel en clôture du set sous les ovations et applaudissements du public. La meilleure façon de les remercier de nous avoir fait l'honneur d'être revenus à Nevers.
Arrive le dernier set pour clôturer la soirée et on termine en "douceur" avec les légendes de Burning Heads. Certains les ont déjà vu cinq, dix, peut-être même quinze ou vingt fois sur scène mais le plaisir est toujours intact. Les gars ne sont plus tout jeunes mais même après plus de trente années d'existence, le groupe a toujours une pêche d'enfer et arrive encore à communiquer son énergie débordante. C'en est même grisant : est-ce qu'on aura autant la patate quand on aura le même âge ? Pas si sûr... Avec ses morceaux courts, à la manière d'une coup de pied aux fesses pour se remuer, la bande enchaîne à la vitesse de la lumière et les mecs se donnent à fond, avec un sourire jusqu'aux oreilles. Putain mais qu'est-ce que ça fait plaisir à voir ! Rien ne semble blaser ces gars-là, preuve que la musique est plus qu'un métier ou une simple activité artistique : c'est une passion. Et les Burning Heads semblent avoir encore beaucoup de choses à dire et de messages à faire passer, même si le dernier album en date, Choose Your Trap, date de 2014. Les petites vannes, petits clins d’œil et autres revendications politiques ou sociales vont bon train entre chaque morceau. Comme si les textes étaient intemporels dans le Punk/Hardcore. Peut-être le signe que rien ne s'est vraiment arrangé au cours de ces trente dernières années dans nos sociétés... Le set défile, les morceaux s'enchaînent mais les mecs ne lâchent rien et joueront... plus d'une heure et demie ? Difficile de se rappeler avec l'alcool et la notion du temps parfois compliquée à gérer dans ce genre de soirée. En tout cas, c'est dantesque et impressionnant comme ces mecs ont la santé ! En un mot : le respect. Rien à ajouter.
Arrive le dernier set pour clôturer la soirée et on termine en "douceur" avec les légendes de Burning Heads. Certains les ont déjà vu cinq, dix, peut-être même quinze ou vingt fois sur scène mais le plaisir est toujours intact. Les gars ne sont plus tout jeunes mais même après plus de trente années d'existence, le groupe a toujours une pêche d'enfer et arrive encore à communiquer son énergie débordante. C'en est même grisant : est-ce qu'on aura autant la patate quand on aura le même âge ? Pas si sûr... Avec ses morceaux courts, à la manière d'une coup de pied aux fesses pour se remuer, la bande enchaîne à la vitesse de la lumière et les mecs se donnent à fond, avec un sourire jusqu'aux oreilles. Putain mais qu'est-ce que ça fait plaisir à voir ! Rien ne semble blaser ces gars-là, preuve que la musique est plus qu'un métier ou une simple activité artistique : c'est une passion. Et les Burning Heads semblent avoir encore beaucoup de choses à dire et de messages à faire passer, même si le dernier album en date, Choose Your Trap, date de 2014. Les petites vannes, petits clins d’œil et autres revendications politiques ou sociales vont bon train entre chaque morceau. Comme si les textes étaient intemporels dans le Punk/Hardcore. Peut-être le signe que rien ne s'est vraiment arrangé au cours de ces trente dernières années dans nos sociétés... Le set défile, les morceaux s'enchaînent mais les mecs ne lâchent rien et joueront... plus d'une heure et demie ? Difficile de se rappeler avec l'alcool et la notion du temps parfois compliquée à gérer dans ce genre de soirée. En tout cas, c'est dantesque et impressionnant comme ces mecs ont la santé ! En un mot : le respect. Rien à ajouter.
Concluons rapidement : le K-Nardage Assaut, pour sa seconde édition, a fait les choses en grand. Avec une programmation tout aussi variée que l'an passé mais avec, peut-être, des groupes à la renommée un peu plus grande, le plaisir n'en a été que plus grand. On ne pouvait pas espérer de conditions météo plus adéquates pour un mois d'avril et cette ambiance estivale n'y est pas pour rien quant au plaisir pris ce weekend-là. Un grand merci à Romain, comme toujours, et à K-Nardage Asso pour l'organisation et la programmation d'un tel événement. Un grand merci aussi au Café Charbon et à son équipe de bénévoles d'accueillir tout ce petit monde dans la joie et la bonne humeur, avec le sourire et la bienveillance qu'on leur (re)connaît. Un grand merci aussi aux groupes de répondre "présent" et de venir jusqu'à Nevers (notamment les américains de Get Dead et les espagnols de Meltdown) pour se produire sur scène devant des spectateurs peut-être pas aussi nombreux que dans une grande ville mais qui savent quand même recevoir et apprécier la musique et les artistes à leurs justes valeurs. Enfin, merci tout particulièrement à Claire et Titouan pour les quelques mots échangés et la patience accordée à mon état d'ébriété. Un coucou aux gens croisés et rencontrés pendant la soirée, aux balles de peer-pong échangées et aux roteuses partagées. C'était top et c'est pour ce genre de soirée qu'on ne regrette pas d'être revenu habiter sur Nevers.
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