Une soirée où les lyonnais ont fait appel aux grenoblois de Titans Fall Harder pour ouvrir le bal et aux locaux de Nonsense pour préparer le terrain avant de jouer l'intégralité des deux EPs cités plus haut, dans l'ordre, pour un set de pratiquement une heure devant un Warmaudio bien plein. Un challenge qui s'avérait être un véritable cadeau pour le public présent ce soir-là : c'était en effet l'occasion pour certains de découvrir le groupe et ses premières compositions mais aussi, pour les autres, la possibilité d'écouter l'intégralité de la discographie de Buy Jupiter (ou presque) en live.
Titans Fall Harder © Lukas Guidet |
Malgré un public encore clairsemé, la température est nettement montée dans le Warmaudio et le set (plutôt long pour une première partie) s'achève sous les applaudissements. Même si le genre musical est loin de faire l'unanimité, Titans Fall Harder a clairement fait le taff en présentant ses qualités et a démontré ce soir-là qu'il y en avait sous le capot au sein de ce jeune groupe.
Note personnelle : Le début du set (les trois premiers morceaux) a clairement eu plus d'impact que le reste de la setlist dans mes oreilles, certains morceaux présentant peut-être trop d'arrangements au synthé, ce qui leur donne un aspect symphonique peut-être pas toujours justifié (même si cela fonctionne parfois assez bien sur un titre comme "Extinction Level Event").
Nonsense © Lukas Guidet |
Il n'y a pas grand chose à dire concernant la performance de Nonsense, si ce n'est que la musique du groupe passe véritablement bien sur scène malgré des musiciens beaucoup plus statiques que lors de la précédente partie.
Note personnelle : Nonsense a véritablement été une révélation scénique et musicale pour moi lors de cette soirée, les quelques morceaux ou clips écoutés/visionnés avant le concert n'ayant que trop peu retenu mon attention. Désormais, force est d'admettre que Nonsense s'avère être un solide représentant du Métal progressif lyonnais et même français, capable de rivaliser avec des groupes de renommée mondiale. Ce n'est finalement pas un hasard si le combo s'est vu jouer au Sylak en 2016 ou a pu faire la première partie de groupes comme Textures ou Uneven Structure.
Buy Jupiter © Lukas Guidet |
Les gaillards n'ont vraiment pas traîné pour monter sur scène après Nonsense, tant et si bien que ceux qui étaient partis se fumer une clope dehors ou boire un coup à la fraîcheur du soir pendant l'entracte se sont fait surprendre par le lancement du set. Cette fois, le Warmaudio est véritablement plein et tout le monde est chauffé et gonflé à bloc pour faire la fête, témoigner son amour pour le Rock et montrer aux locaux qu'on a aimé écouter leurs productions, que ce soit sur Youtube ou BandCamp (où les deux EPs sont en téléchargement libre). Le set s'ouvre comme convenu sur l'intro du premier EP Departure en enchaînant sur le redoutable "Goodbye Jupiter" qui lance véritablement le show. S'en suit un véritable bordel dans la fosse sur l'imposant riff d'introduction de ce morceau qui résume à lui seul toute l'aventure épique racontée au fil des textes : les joviens quittent Jupiter, contraints et forcés, et la colère qui transparaît à travers la voix monstrueuses de Py prend soudainement forme sous nos yeux, sur cette petite scène du Warmaudio. Les titres s'enchaînent avec très peu de temps morts, ces courtes pauses permettant à peine au hurleur de reprendre son souffle. Niveau instruments, tout est parfaitement exécuté, Manu se chargeant de jouer chaque ligne solo avec justesse pendant que Vinz, davantage occupé à jouer les riffs principaux, s'autorise quelques regards amusés sur la fosse qui s'en donne à cœur joie. Les gars sont tout simplement heureux d'avoir pu organiser cette soirée et de jouer toutes les compos sur scène dans le même set et ça se voit ! Toutes leurs compos ? Pas vraiment. Car plus de cinquante minute de set, c'est long, voire très long quand on hurle comme le fait Py. Voilà pourquoi il n'y aura pas de rappel à la fin et que "Rise" ne sera pas jouée. Pas grave : tout le reste était largement suffisant.
Et ça enchaîne. Y a pas à dire : c'est la putain de calotte et on en redemanderait presque tant c'est un délire de voir évoluer les bonhommes sur cette petite scène, à quelques centimètres de nous. Comme ça doit leur faire bizarre, à eux qui cet été encore ont eu l'occasion de jouer sur la grande scène du Sylak ! Martin, dernier arrivé au sein du groupe, fait le taff comme il faut pendant que Lucas - qui manquera d'ailleurs un break, sans nul doute déconcentré par Py venant reprendre son souffle devant ses fûts - s'affère à marteler sa double-pédale et torturer ses cymbales avec précision. "Drift" et "Uprising" s'enchaînent comme deux épreuves de biathlon : plus de treize minutes de sport intensif avant une pause bien méritée pour Py avec "Monolith" qui permettra au bonhomme de prendre une pause en quittant la scène pour laisser le champ libre à ses compagnons musiciens. Tout le gratin de la scène lyonnaise (ou presque) était présent ce soir-là et c'est après un "New Era" exprimant toutes ses qualités en Live et faisant l'unanimité que le set se termine sur un "Collide" où l'on verra le public porter le frontman de Buy Jupiter en slam et s'écarter pour permettre à ce dernier et ses compères de chez Dead Kiwis d'entamer une étrange danse de "sans chaise à quatre", comique et tout à fait dans le ton de la soirée. Buy Jupiter est définitivement un groupe à voir en live, faisant passer l'épreuve de la scène comme une simple formalité en plus d'en faire une expérience à la fois festive et ludique. Du solide !
En bref, c'était tout simplement top et les cinquante minutes ont défilé à une vitesse folle. Un public réceptif et jovial, des musiciens de qualité et heureux d'être sur scène, c'est un peu tout ce qu'on demande à un bon concert de Métal.
Un grand bravo aux groupes pour leurs prestations lors de cette soirée : y avait vraiment rien à jeter. Remerciements à Lukas Guidet pour ses photos que vous pouvez découvrir sur son site personnel et professionnel avec toutes les autres prises par ses soins lors de cette release party. Un grand merci aussi à la team du Warmaudio pour son accueil toujours aussi sympa, à Bastien du Rock à Kiki pour ses anecdotes et sa charmante compagnie (et ses cadeaux), ainsi qu'à Lucas pour l'hébergement du soir et les personnes croisées et rencontrées lors de cette soirée. C'était parfait.
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