20/01/2014

[Live Report] Andréas et Nicolas (Brin de Zinc - Barberaz)




Il fallait littéralement débrancher son cerveau au Brin de Zinc le jeudi 12 décembre 2013. En effet, c'est là-bas, au pied des Alpes, que les deux compères Andréas et Nicolas avaient décidé de poser leurs valises pour la soirée (accompagnés de leur inséparable singe batteur). Le Brin de Zinc, j'en avais déjà entendu parler, mais jamais je n'aurais cru qu'il s'agissait en fait d'un bar, plutôt petit mais fort charmant, au patron vraiment sympa et à la carte de bières suffisamment nourrie pour en devenir intéressante. Direction Barberaz, donc, petit patelin de la "banlieue" de Chambéry.

Concernant Andréas et Nicolas, je dois avouer que ce n'est vraiment pas le genre de musique qui me fait sauter au plafond (ou alors dans le mauvais sens du terme ?). Potache et à l'humour facile, voire naze, le duo fait partie des ces artistes de la scène française que je survole, en passant, pour rester informé de "la nature du pourquoi du comment" de ces groupes que j'ai envie de qualifier d'underground, même si le terme ne veut ici pas dire grand chose. On m'avait fait écouter, sur le net, plusieurs de leurs Super Chansons. Nul besoin de préciser que ceux qui vous font partager ce genre de moments sont déjà des convertis à la secte très ouverte des deux nantais (et au culte du poussin ?). Cette même secte dont le terrain a déjà bien été déblayé par l'ami Fetus (alias Nicolas) à l'époque d'Ultra Vomit. Le gaillard a plus ou moins gardé le même état d'esprit, son humour et son sens aigu de la répartie et de l'improvisation en Live. La seule différence entre ses deux groupes, finalement, c'est la musique (oui, parce que pas la peine de préciser que le line up est différent aussi, hein). Alors qu'Ultra Vomit faisait plutôt dans le Métal Parodique (aussi appelé Blague Métal, pour le jeu de mots) à coup de gros beuglements et autre double pédale accompagnée de gros riffs qui tachent, Andréas et Nicolas font plutôt dans la chanson populaire (ou pas), parfois teintée d'un esprit Punk enfantin, et un petit poil Rock and Roll. N'ayant guère l'oreille habituées à la musique (et surtout aux textes absurdes) que pondent les deux compères, les premières fois où on m'a fait partager la folie du duo en me proposant d'écouter certaines de leurs "compositions", j'ai eu l'impression d'entendre du Stupéflip (écouter "Les Cages en Métal") qui se serait accouplé avec La Chanson du Dimanche (ou l'inverse ?). Deux "références" peut-être mal choisies me direz-vous, mais je ne vous mens pas en vous disant que j'ai tout de suite pensé à celles-ci...


Autant dire que j'étais un peu sceptique quant au moment que j'allais passer avant de pénétrer dans le Brin de Zinc ! Pas besoin de première partie : la soirée entière leur était consacrée (le concert a duré environ une heure et vingt minutes, ce qui est plutôt pas mal quand on sait que la plupart des compos d'Andréas et Nicolas ont une minute de durée en moyenne !). Les deux trublions sont arrivés sur scène en peignoirs blancs avec un masque d'Iron Man, blanc lui aussi. Original, mais sans réelle signification. Mais la pitrerie a l'avantage de mettre directement dans le bain, surtout que le public présent ce soir là savait très bien de quoi il en retournait. J'ai alors découvert la véritable passion qui anime les fans des deux nantais ! Avec comme seuls (vrais) instruments une guitare électrique et une batterie, Andréas et Nicolas (et Martin, leur singe batteur) ont littéralement mis le feu dès les premières minutes. La suite est évidente : toute la tracklist de l'album "Super Chansons" y est passée, la plupart des titres étant évidemment repris en chœurs par l'ensemble des "clients" venus voir le show (oui, les mot "spectateurs" ou "fans" ou encore "public" n'existent pas dans le jargon humoristique d'Andréas et Nicolas). 

Plus qu'un concert, c'est un véritable spectacle qui s'est offert devant moi (et le reste de la salle). Les chansons se sont transformées en sketchs (Andréas est armé d'une large panoplie d'objets divers pour assurer l'animation sur scène) et finalement, l'humour des deux gaillards fait très bien passer la pilule, même pour quelqu'un comme moi, peu friand de ce genre de "spectacle". Chacun en prend pour son grade, on aborde la politique d'une façon peu commune (voir vidéos ci-dessous), le public de Barberaz se fait re-baptiser "Barby" (sauf que les deux nantais ne savaient pas qu'il existe déjà un bled à quelques kilomètres de Barberaz et qui s'appelle effectivement comme ça !). Les blagues improvisées s'enchaînent plus ou moins bien (Andréas et Nicolas nous apprendrons après le show que certaines improvisations sont même plus réussies que des blagues déjà écrites, parfois oubliées une fois sur scène). Les poupées (ours, bébé, chat...) volent, saignent, se font décapiter sans sommation, le public est échauffé et témoigne son allégeance à Andréas et Nicolas en répondant à leurs appels et autres prières. Une "cliente" se prête au jeu du sac poubelle, jeu inventé par les deux stars du soir pour enchaîner les chansons les plus courtes et débiles qui soient afin d'obtenir un "p'tit bisou" et enchaîner avec la suite. C'est du grand n'importe quoi mais il faut admettre que la bonne humeur est de mise : on sourit et même mieux, on rit beaucoup ! Même l'amateur de choses plus "sérieuses" comme moi se laisse prendre au jeu.


Finalement, bien que ce ne soit pas ma tasse de thé, j'ai passé un très bon moment. Et je dois remercier la personne qui m'a proposé d'assister à ce concert car ce n'est évidemment pas moi qui y serais allé de mon propre chef ! De plus, l'avantage d'une salle comme le Brin de Zinc, c'est cette possibilité de rencontrer les artistes en fin de concert, un truc bien souvent réservé aux très petites scènes. Et quand on sait que l'ami Nicolas a déjà joué devant des fosses comme celle du Hellfest, on se dit qu'on est un peu chanceux de pouvoir discuter de tout et de rien avec des gars comme ça, boire des bières et refaire plus ou moins le monde (ou pas) le temps d'un soir ! Amusant finalement, même si je reconnais que je ne me repasserai sans doute jamais leurs chansons. C'était une expérience Live atypique et un concert vraiment sympa à vivre.

Tous mes remerciements à Louise pour la première écoute et Amandine pour le concert (et à MarcAntoinePanda à qui reviennent les crédits vidéo).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire