Artiste : Sonny Moore
Album : Gypsyhook EP
Sortie : 2009
Genres : Electro, Electro Rock, Pop, Alternatif
Labels : Martin Dodd, Atlantic
♠
>Ecouter sur Grooveshark<
Derrière le pseudonyme Skrillex se cache en fait Sonny Moore, ancien chanteur de From First To Last, un groupe d'Emocore américain. Sonny Moore enregistre deux disques avec ce groupe mais des problèmes de voix le poussent à se lancer dans une carrière solo en tant que producteur de musique Electro. Avant de prendre le pseudonyme Skrillex sous lequel il est aujourd'hui connu à travers le monde, il signe un seul et unique EP sous son véritable nom : Sonny Moore.
Bien évidemment, un EP n'est jamais (ou très rarement) une galette ayant un intérêt digne d'un véritable album. "Gypsyhook" ("crochet gitan" en anglais ?) n'échappe pas à la règle et vient même la corroborer. En effet, il y figure huit morceaux et une vidéo (cet EP n'a été édité qu'en version digitale et le clip de "Mora" est disponible dans son contenu). Cependant, il n'y a sur cet EP que trois véritables morceaux, les autres n'étant que des remix à l'intérêt douteux.
Sonny Moore y étale ses capacités à composer seul (il s'occupe de la plupart des instruments et des machines et enregistre sa propre voix - voix qui, sur un ton très Pop laisse transparaître ses lacunes pour pouvoir assurer en véritable frontman au sein d'un groupe d'Emocore... mais là n'est pas le sujet). Cet EP est donc une première présentation de son travail sachant que Moore avait déjà posté deux de ces productions en tant que maquettes sur son MySpace. Pour ceux qui avaient découvert le garçon à cette époque, il n'y avait en somme rien de bien neuf dans ce fameux EP.
Mais bien que respectable sur le travail accompli, l'ensemble reste très peu appréciable : la voix criarde de Moore (presque efféminée) provoque une certaine overdose au bout d'une écoute prolongée, surtout lorsque les remix viennent pointer le bout de leur nez et qu'on a l'impression d'écouter trois fois le même morceau en quinze minutes... Cependant, on peut reconnaître que le travail aux machines et synthés est maîtrisé, que certains beats sont entraînants mais surtout, on entend déjà ce qui sera plus tard la marque de fabrique de Moore sous le pseudonyme Skrillex : un son torturé et teinté de Dubstep toujours marqué par l'influence Dancefloor.
Un EP à l'intérêt plutôt limité qui est davantage une curiosité plutôt qu'un véritable recueil à part entière. Pour ceux qui auraient envie de savoir ce à quoi ressemblait le travail de Skrillex avant son ascension, c'est par ici.
29/02/2012
25/02/2012
[Album] Long Distance Calling : "Avoid The Light"
Artiste : Long Distance Calling
Album : Avoid The Light
Deuxième Album
Sortie : 2009
Genres : Post Rock, Post Métal, Progressif, Instrumental
Label : Superball Music
Morceaux à écouter : Black Paper Planes, I Know You, Stanley Milgram, The Nearing Grave
♥♥♥♥
> Site Officiel / Myspace <
Après un premier album étonnant et surtout efficace, le quintet allemand offrait deux ans plus tard une seconde galette à la pochette pour le moins énigmatique. Deux ans auront été nécessaires à l'élaboration de ces six titres proposant tout de même plus de cinquante minutes d'écoute. Un travail une fois de plus conséquent qui vient rejoindre ce qui se fait habituellement dans le genre, à savoir des pièces parfois très longues (dépassant les dix minutes). Comme la plupart des groupes du même acabit, la cible est bien évidemment très précise : les amoureux de la musique pure et dure, ceux qui se satisfont des instruments sans fioriture vocale.
Tout comme son prédécesseur, cet album s'ouvre sur un morceau à l'introduction portée par des sons Electro d'ambiance (point fort du groupe) auxquels viennent s'ajouter les instruments. Un onirisme bien particulier qui se reconnaît dès les premières notes de guitare : un Post Rock poétique et léger qui vire petit à petit dans quelque chose de plus affirmé et plus Heavy, appuyé par une batterie qui n'hésite pas à dégainer de la double pédale d'une précision chirurgicale sans en abuser, loin de là. Le tout est millimétré et ce perfectionnisme se ressent d'autant plus lors de bridges très aériens ou la batterie se limite aux scintillements des cymbales. "Apparitions" porte donc bien son nom et ouvre d'une belle façon cette galette.
Vient ensuite l'énergique "Black Paper Planes", beaucoup plus lourd, où la batterie apparaît davantage mise en avant (contrairement au premier opus où celle-ci était parfois mise un peu trop en retrait). Des guitares alternant entre lignes aériennes aux notes dissonantes se complétant à merveille et riffs plus incisifs qui marquent un côté davantage Post Métal, le tout toujours ponctué d'étranges sons Electro qui créent une atmosphère organique pourtant largement surpassée par un côté industriel crée par les instruments.
Mais ce qui fait réellement tout l'intérêt de cette galette, c'est le featuring avec Jonas Renkse (Katatonia) sur "The Nearing Grave", preuve que certains frontmen de Black Metal savent chanter d'une bien belle façon. Un featuring qui rappelle d'ailleurs celui de l'album précédent, les membres du groupe faisant appel à des voix d'une profonde singularité pour illustrer certaines de leurs compositions. Une ballade qui malgré la saturation des guitares reste d'une légèreté délicieuse.
Les allemands de Long Distance Calling livraient ici un deuxième très bon album qui restera cependant assez difficile à digérer à cause de la longueur des pièces qui y sont proposées. Une sorte d'élitisme musical qui bien qu'étant un point fort s'avère être aussi un critère important d'appréciation : tout le monde ne supporte pas d'écouter un seul et unique morceau s'étalant sur une douzaine de minutes... Les amoureux du genre seront ravis tandis que les autres pourront reconnaître le talent sans pour autant accrocher.
Album : Avoid The Light
Deuxième Album
Sortie : 2009
Genres : Post Rock, Post Métal, Progressif, Instrumental
Label : Superball Music
Morceaux à écouter : Black Paper Planes, I Know You, Stanley Milgram, The Nearing Grave
♥♥♥♥
> Site Officiel / Myspace <
Après un premier album étonnant et surtout efficace, le quintet allemand offrait deux ans plus tard une seconde galette à la pochette pour le moins énigmatique. Deux ans auront été nécessaires à l'élaboration de ces six titres proposant tout de même plus de cinquante minutes d'écoute. Un travail une fois de plus conséquent qui vient rejoindre ce qui se fait habituellement dans le genre, à savoir des pièces parfois très longues (dépassant les dix minutes). Comme la plupart des groupes du même acabit, la cible est bien évidemment très précise : les amoureux de la musique pure et dure, ceux qui se satisfont des instruments sans fioriture vocale.
Tout comme son prédécesseur, cet album s'ouvre sur un morceau à l'introduction portée par des sons Electro d'ambiance (point fort du groupe) auxquels viennent s'ajouter les instruments. Un onirisme bien particulier qui se reconnaît dès les premières notes de guitare : un Post Rock poétique et léger qui vire petit à petit dans quelque chose de plus affirmé et plus Heavy, appuyé par une batterie qui n'hésite pas à dégainer de la double pédale d'une précision chirurgicale sans en abuser, loin de là. Le tout est millimétré et ce perfectionnisme se ressent d'autant plus lors de bridges très aériens ou la batterie se limite aux scintillements des cymbales. "Apparitions" porte donc bien son nom et ouvre d'une belle façon cette galette.
Vient ensuite l'énergique "Black Paper Planes", beaucoup plus lourd, où la batterie apparaît davantage mise en avant (contrairement au premier opus où celle-ci était parfois mise un peu trop en retrait). Des guitares alternant entre lignes aériennes aux notes dissonantes se complétant à merveille et riffs plus incisifs qui marquent un côté davantage Post Métal, le tout toujours ponctué d'étranges sons Electro qui créent une atmosphère organique pourtant largement surpassée par un côté industriel crée par les instruments.
Mais ce qui fait réellement tout l'intérêt de cette galette, c'est le featuring avec Jonas Renkse (Katatonia) sur "The Nearing Grave", preuve que certains frontmen de Black Metal savent chanter d'une bien belle façon. Un featuring qui rappelle d'ailleurs celui de l'album précédent, les membres du groupe faisant appel à des voix d'une profonde singularité pour illustrer certaines de leurs compositions. Une ballade qui malgré la saturation des guitares reste d'une légèreté délicieuse.
Les allemands de Long Distance Calling livraient ici un deuxième très bon album qui restera cependant assez difficile à digérer à cause de la longueur des pièces qui y sont proposées. Une sorte d'élitisme musical qui bien qu'étant un point fort s'avère être aussi un critère important d'appréciation : tout le monde ne supporte pas d'écouter un seul et unique morceau s'étalant sur une douzaine de minutes... Les amoureux du genre seront ravis tandis que les autres pourront reconnaître le talent sans pour autant accrocher.
17/02/2012
[Album] System Of A Down : "System Of A Down"
Artiste : System Of A Down
Album : System Of A Down
Premier Album
Sortie : 1998
Genres : Métal Alternatif, Rock Alternatif, Heavy / Expérimental
Label : American
Morceaux à écouter : Know, Sugar, P.L.U.C.K.
♥♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Kevin est un ado comme les autres. Né au beau milieu des années 1990, il a grandi en écoutant la radio comme la plupart des jeunes de son âge. Il a donc découvert des trucs comme Tokio Hotel ou encore Kyo. Kevin se découvre un attrait pour la guitare et tout ce qui sonne plutôt "Rock". Un jour, il décide de s'offrir son premier skeud avec les vingt euros que lui a offerts sa grand-mère pour son anniversaire. Kevin part donc à la Fnac du coin et décide de se pencher sur le rayon Rock/Métal, histoire de voir ce qui pourrait lui plaire car lui-même reconnaît que ce qui passe à la radio, c'est bien mollasson. Au détour du rayon, une pochette attire son attention : une main grande ouverte directement reprise d'une affiche du Parti communiste d'Allemagne sous le troisième Reich.
Pas de nom de groupe ni de titre d'album sur cette fameuse pochette. Sur la tranche, Kevin découvre "System Of A Down", un truc dont il n'a encore jamais entendu parler mais qui est pourtant sorti il y a une grosse dizaine d'années. Il repose le CD dans son bac et continue sa promenade. Poussé par sa curiosité, en rentrant chez lui, il se dit qu'il est sans doute possible d'écouter ce fameux album sur Internet. Evidemment, il ne tarde pas à trouver ce qu'il cherchait : un groupe et surtout un album du même nom. Kevin se doute qu'il s'agit de ce qu'il a vu plus tôt dans la journée.
Dès les premières secondes de "Suite-Pee", Kevin est d'abord surpris par le son qui déferle dans ses oreilles. Un son gras et épais comme il n'en a jamais entendu auparavant, une sorte d'ambiance phonique qui donne l'impression de palper la moquette qui tapisse les murs du studio dans lequel ce premier morceau a été enregistré (si toutefois les murs étaient recouverts de moquette...). Une guitare saturée qui alterne entre notes torturées et riffs bien lourds, une batterie qui martèle et une basse bien bien ronde qui enrobe le tout. Puis cette voix, une voix qui ne lésine pas sur les cris gerbés dans le micro mais qui reste d'une clarté déconcertante. Une voix qui se permet des ritournelles, des changements de tonalité et des envolées surprenantes, comme sur "Sugar"
Tout ça plaît bien à Kevin et il continue d'écouter. La suite ne faiblit pas, bien au contraire et Kevin n'est pas au bout de ses surprises. La batterie dégaine à la vitesse de l'éclair dès l'intro du morceau suivant ("Know") et tous les ingrédients qui accrochaient l'oreille sur le premier morceau se retrouvent ici. Une énergie et une puissance qui stupéfie, voire qui hypnotise. Pour en savoir plus, Kevin fouille sur le net et ne tarde pas à découvrir que les membres de ce groupe sont tous d'origine arménienne et qu'ils sont connus pour leurs textes engagés, leur défense de grandes causes, notamment la reconnaissance du génocide arménien par l'Empire Ottoman au début du XXème siècle.
En écoutant l'album dans sa totalité, Kevin se rend compte qu'il ne peut mettre la musique de cette galette dans telle ou telle case. Non, ce qu'il vient d'écouter reste quelque chose à part qui ne ressemble qu'à trop peu de choses à sa connaissance. Un truc particulier qui aurait gardé toute son identité et qui n'aurait (presque) pas pris une ride. En achevant les quelques quarante minutes d'écoute de cette tracklist clôturée par un "P.L.U.C.K." d'une rare rage, Kevin regrette soudainement de ne pas avoir acheté cette galette lorsqu'il l'avait entre les mains et se dit qu'il le fera dès le lendemain...
NB : Kevin est un personnage de fiction mais, pour la petite histoire, je me souviens avoir découvert cet album bien trop tard à mon goût, alors que j'étais déjà au lycée et que cette galette fêtait déjà dignement ses cinq ans d'existence et, par la même occasion, sa certification disque de platine lui offrant aisément une place parmi les "1001 Albums You Must Hear Before You Die"... Et non, je n'ai jamais écouté Tokio Hotel...
Album : System Of A Down
Premier Album
Sortie : 1998
Genres : Métal Alternatif, Rock Alternatif, Heavy / Expérimental
Label : American
Morceaux à écouter : Know, Sugar, P.L.U.C.K.
♥♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Kevin est un ado comme les autres. Né au beau milieu des années 1990, il a grandi en écoutant la radio comme la plupart des jeunes de son âge. Il a donc découvert des trucs comme Tokio Hotel ou encore Kyo. Kevin se découvre un attrait pour la guitare et tout ce qui sonne plutôt "Rock". Un jour, il décide de s'offrir son premier skeud avec les vingt euros que lui a offerts sa grand-mère pour son anniversaire. Kevin part donc à la Fnac du coin et décide de se pencher sur le rayon Rock/Métal, histoire de voir ce qui pourrait lui plaire car lui-même reconnaît que ce qui passe à la radio, c'est bien mollasson. Au détour du rayon, une pochette attire son attention : une main grande ouverte directement reprise d'une affiche du Parti communiste d'Allemagne sous le troisième Reich.
Pas de nom de groupe ni de titre d'album sur cette fameuse pochette. Sur la tranche, Kevin découvre "System Of A Down", un truc dont il n'a encore jamais entendu parler mais qui est pourtant sorti il y a une grosse dizaine d'années. Il repose le CD dans son bac et continue sa promenade. Poussé par sa curiosité, en rentrant chez lui, il se dit qu'il est sans doute possible d'écouter ce fameux album sur Internet. Evidemment, il ne tarde pas à trouver ce qu'il cherchait : un groupe et surtout un album du même nom. Kevin se doute qu'il s'agit de ce qu'il a vu plus tôt dans la journée.
Dès les premières secondes de "Suite-Pee", Kevin est d'abord surpris par le son qui déferle dans ses oreilles. Un son gras et épais comme il n'en a jamais entendu auparavant, une sorte d'ambiance phonique qui donne l'impression de palper la moquette qui tapisse les murs du studio dans lequel ce premier morceau a été enregistré (si toutefois les murs étaient recouverts de moquette...). Une guitare saturée qui alterne entre notes torturées et riffs bien lourds, une batterie qui martèle et une basse bien bien ronde qui enrobe le tout. Puis cette voix, une voix qui ne lésine pas sur les cris gerbés dans le micro mais qui reste d'une clarté déconcertante. Une voix qui se permet des ritournelles, des changements de tonalité et des envolées surprenantes, comme sur "Sugar"
Tout ça plaît bien à Kevin et il continue d'écouter. La suite ne faiblit pas, bien au contraire et Kevin n'est pas au bout de ses surprises. La batterie dégaine à la vitesse de l'éclair dès l'intro du morceau suivant ("Know") et tous les ingrédients qui accrochaient l'oreille sur le premier morceau se retrouvent ici. Une énergie et une puissance qui stupéfie, voire qui hypnotise. Pour en savoir plus, Kevin fouille sur le net et ne tarde pas à découvrir que les membres de ce groupe sont tous d'origine arménienne et qu'ils sont connus pour leurs textes engagés, leur défense de grandes causes, notamment la reconnaissance du génocide arménien par l'Empire Ottoman au début du XXème siècle.
En écoutant l'album dans sa totalité, Kevin se rend compte qu'il ne peut mettre la musique de cette galette dans telle ou telle case. Non, ce qu'il vient d'écouter reste quelque chose à part qui ne ressemble qu'à trop peu de choses à sa connaissance. Un truc particulier qui aurait gardé toute son identité et qui n'aurait (presque) pas pris une ride. En achevant les quelques quarante minutes d'écoute de cette tracklist clôturée par un "P.L.U.C.K." d'une rare rage, Kevin regrette soudainement de ne pas avoir acheté cette galette lorsqu'il l'avait entre les mains et se dit qu'il le fera dès le lendemain...
NB : Kevin est un personnage de fiction mais, pour la petite histoire, je me souviens avoir découvert cet album bien trop tard à mon goût, alors que j'étais déjà au lycée et que cette galette fêtait déjà dignement ses cinq ans d'existence et, par la même occasion, sa certification disque de platine lui offrant aisément une place parmi les "1001 Albums You Must Hear Before You Die"... Et non, je n'ai jamais écouté Tokio Hotel...
10/02/2012
[Album] Le Peuple de l'Herbe : "A Matter Of Time"
Artiste : Le Peuple de l'Herbe
Album : A Matter of Time
Sixième Album
Sortie : 2012
Genres : Electro, Hip Hop, Acid Jazz, Dub, Drum'n Bass
Labels : PIAS, Discograph
Morceaux à écouter : Mars, Let Us Play, 19.
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Depuis le temps que le groupe existe, il est difficile d'être passé à côté. Cependant, je ne me suis jamais vraiment attardé sur un album du Peuple. Acheté en même temps que "A Flash Flood Of Colour" d'Enter Shikari, ce sixième opus du groupe français a squatté ma playlist bien plus que les précédents. C'est donc d'une oreille (pratiquement) vierge que j'ai abordé le sujet, ne me permettant aucune comparaison avec ce que le groupe avait déjà produit (bien que les ayant déjà apprécié en live il y a quelques années).
Bien évidemment, j'avais déjà une petite idée de ce qui allait sortir de cette galette niveau son : un Electro teinté de Jazz et de Hip Hop, sur un ton décalé que JC 001 (par-exemple) pratique grâce à son flow caractéristique depuis l'album Cube.
Treize titres pour plus de quarante minutes d'écoute: pas de quoi se plaindre. La tracklist révèle deux morceaux interludes de par leur courte durée mais leur présence n'est pas déplaisante, notamment le charmant "Moustache", habile jeu de samples tournant autour du sujet capillaire facial.
L'ouverture annonce une couleur chaude qui n'est pourtant pas la ligne directrice de l'album. Un groove caractéristique de la bonne humeur qui anime les compères, un beat entraînant couvert par la guitare et des sons Electro habilement servis composent un "New Day" qui permet d'accrocher rapidement l'auditeur et le pousser à poursuivre l'aventure. Une aventure qui, comme prévu, emprunte des voies décalées et éclectiques avec un "Mars" efficace sur fond de promenade sur la planète rouge, en tank (rien que ça), les textes étant apparemment directement issus de notices de jeux pour enfants (ce morceau profite d'ailleurs d'un charmant petit clip animé) . Marie Nachury (Brice et sa Pute / Lipstick Royale) prête sa voix pour un morceau se révélant être une pièce maîtresse de cette galette : Rock'n Roll, cuivres et un fond Dub toujours perceptible. Intelligent et surtout maîtrisé.
Mais que serait le Peuple sans JC 001 qui vient pointer le bout de son nez sur "Mothership" et "Number", deux morceaux au ton Hip Hop comme sait le composer le groupe qui n'en oublie pas ses autres inspirations musicales. "A Matter Of Time", qui donne son nom à l'album, reste pourtant à part. Un Slam posé sur une instru psychédélique : étrange et hors du temps.
Le reste de l'album passe comme une lettre à la poste, le Peuple offrant généreusement son savoir-faire en pratiquant Drum'n Bass et Ragga/Jungle ("Jasmin in the Air"), Rap français ("Parler le Fracas") et compositions instrumentales Jazzy ("19."). Savoureux.
Un album qui n'est pas novateur au sens premier du terme mais qui reste un bel étalage de la capacité du groupe à s'approprier multitude de genres parfois diamétralement opposés. Charmant et efficace, un album accessible qui bien qu'assez hétérogène aura le mérite de faire vibrer les foules et de toucher un large public de par son éclectisme. Le tout est sympathique et mérite qu'on y jette un coup d'oreille même si les fans de la première heure seront sans aucun doute déçus par le Peuple. Chacun son truc...
Album : A Matter of Time
Sixième Album
Sortie : 2012
Genres : Electro, Hip Hop, Acid Jazz, Dub, Drum'n Bass
Labels : PIAS, Discograph
Morceaux à écouter : Mars, Let Us Play, 19.
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Depuis le temps que le groupe existe, il est difficile d'être passé à côté. Cependant, je ne me suis jamais vraiment attardé sur un album du Peuple. Acheté en même temps que "A Flash Flood Of Colour" d'Enter Shikari, ce sixième opus du groupe français a squatté ma playlist bien plus que les précédents. C'est donc d'une oreille (pratiquement) vierge que j'ai abordé le sujet, ne me permettant aucune comparaison avec ce que le groupe avait déjà produit (bien que les ayant déjà apprécié en live il y a quelques années).
Bien évidemment, j'avais déjà une petite idée de ce qui allait sortir de cette galette niveau son : un Electro teinté de Jazz et de Hip Hop, sur un ton décalé que JC 001 (par-exemple) pratique grâce à son flow caractéristique depuis l'album Cube.
Treize titres pour plus de quarante minutes d'écoute: pas de quoi se plaindre. La tracklist révèle deux morceaux interludes de par leur courte durée mais leur présence n'est pas déplaisante, notamment le charmant "Moustache", habile jeu de samples tournant autour du sujet capillaire facial.
L'ouverture annonce une couleur chaude qui n'est pourtant pas la ligne directrice de l'album. Un groove caractéristique de la bonne humeur qui anime les compères, un beat entraînant couvert par la guitare et des sons Electro habilement servis composent un "New Day" qui permet d'accrocher rapidement l'auditeur et le pousser à poursuivre l'aventure. Une aventure qui, comme prévu, emprunte des voies décalées et éclectiques avec un "Mars" efficace sur fond de promenade sur la planète rouge, en tank (rien que ça), les textes étant apparemment directement issus de notices de jeux pour enfants (ce morceau profite d'ailleurs d'un charmant petit clip animé) . Marie Nachury (Brice et sa Pute / Lipstick Royale) prête sa voix pour un morceau se révélant être une pièce maîtresse de cette galette : Rock'n Roll, cuivres et un fond Dub toujours perceptible. Intelligent et surtout maîtrisé.
Mais que serait le Peuple sans JC 001 qui vient pointer le bout de son nez sur "Mothership" et "Number", deux morceaux au ton Hip Hop comme sait le composer le groupe qui n'en oublie pas ses autres inspirations musicales. "A Matter Of Time", qui donne son nom à l'album, reste pourtant à part. Un Slam posé sur une instru psychédélique : étrange et hors du temps.
Le reste de l'album passe comme une lettre à la poste, le Peuple offrant généreusement son savoir-faire en pratiquant Drum'n Bass et Ragga/Jungle ("Jasmin in the Air"), Rap français ("Parler le Fracas") et compositions instrumentales Jazzy ("19."). Savoureux.
Un album qui n'est pas novateur au sens premier du terme mais qui reste un bel étalage de la capacité du groupe à s'approprier multitude de genres parfois diamétralement opposés. Charmant et efficace, un album accessible qui bien qu'assez hétérogène aura le mérite de faire vibrer les foules et de toucher un large public de par son éclectisme. Le tout est sympathique et mérite qu'on y jette un coup d'oreille même si les fans de la première heure seront sans aucun doute déçus par le Peuple. Chacun son truc...
09/02/2012
[Info] Pupppetmastaz
Puppetmastaz avait posté il y a quelques temps une vidéo laissant présager un possible futur nouvel album. Depuis une semaine environ, le groupe a en effet laché l'info : un nouvel album baptisé "Revolve And Step Up" sortira le 26 mars 2012 et le premier extrait est déjà en écoute sur Youtube. En parallèle, le groupe annonce le projet solo de l'un de ses ex-membres : Dogga Dacoda (alias Goro Mula) devrait en effet produire un album de son côté. De quoi mettre en joie les fans ayant suivi le groupe depuis ses débuts et sa dissolution en 2009.
08/02/2012
[Album] Mattafix : "Rhythm & Hymns"
Artiste : Mattafix
Album : Rhythm & Hymns
Deuxième Album
Sortie : 2007
Genres : Hip Hop, World Music, Reggae, Soul, Rock Alternatif
Label : Virgin Records
Morceaux à écouter : Living Darfur, Angel on My Shoulder, Freeman
♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Après un premier album fort sympathique, Mattafix sort son second effort deux ans plus tard. Le duo a entre temps oeuvré au sein de différentes agences humanitaires opérant dans la région du Darfour. C'est d'ailleurs là-bas que le morceau "Living Darfour" sera enregistré avec les populations locales que l'on peut entendre à l'écoute (ainsi que sur "Stranger Forever"). Le clip sera lui aussi tourné avec des images de la région et la participation de Matt Damon en introduction.
Musicalement, le duo exploite ce qui fonctionnait assez bien dans le premier opus : un mélange de Hip Hop à la sauce Soul, d'une légèreté assumée et appuyée par la voix de Marlon Roudette. Cependant, le groupe s'approprie d'autres genres, comme sur "Got To Lose" où la guitare électrique fait son apparition, offrant cette sonorité davantage Rock'n Roll.
Le tout reste cependant très zen et intimiste. Comme certaines pièces du premier opus, Roudette chante davantage qu'il ne rappe et divers instruments (guitare, piano...) viennent étoffer le beat Electro et les synthés très posés et au tempo lent ("In My Life", "In The Background").
Malgré une légèreté qui donne un côté passe-partout à la musique du groupe, l'effet n'a plus le même impact que pour "Signs Of A Struggle". On découvre une malheureuse redondance dans les compositions et même le ton Rap/Ragga plus affirmé pour certains refrains et le Beatbox à la flûte traversière ("Things Have Changed") ne parviennent pas à faire oublier la voix de Roudette trop monotone et répétitive. Ce qui faisait la force du premier opus devient en quelques sortes le point faible de ce second effort. De trop nombreuses écoutes vont presque jusqu'à créer une sorte d'ennui. La clôture de l'album sur l'étrange "Separate Ways" met presque mal à l'aise malgré une poésie et un lyrisme indéniables, notamment à cause de sa longue introduction où Roudette s'exprime en Slam.
Bref, on ne va pas épiloguer. Cet album s'écoute bien volontiers mais depuis le temps qu'il tourne sur ma playlist, je me rends compte qu'il ne crée plus la même émotion qu'à la première écoute. Il en devient presque fatiguant. Agréable à l'oreille désireuse de se détendre en douceur, un second effort qui ne marque pas autant que son aîné. Le groupe se séparera ensuite, Marlon Roudette se lançant dans un projet solo dès 2010.
Album : Rhythm & Hymns
Deuxième Album
Sortie : 2007
Genres : Hip Hop, World Music, Reggae, Soul, Rock Alternatif
Label : Virgin Records
Morceaux à écouter : Living Darfur, Angel on My Shoulder, Freeman
♥♥
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Après un premier album fort sympathique, Mattafix sort son second effort deux ans plus tard. Le duo a entre temps oeuvré au sein de différentes agences humanitaires opérant dans la région du Darfour. C'est d'ailleurs là-bas que le morceau "Living Darfour" sera enregistré avec les populations locales que l'on peut entendre à l'écoute (ainsi que sur "Stranger Forever"). Le clip sera lui aussi tourné avec des images de la région et la participation de Matt Damon en introduction.
Musicalement, le duo exploite ce qui fonctionnait assez bien dans le premier opus : un mélange de Hip Hop à la sauce Soul, d'une légèreté assumée et appuyée par la voix de Marlon Roudette. Cependant, le groupe s'approprie d'autres genres, comme sur "Got To Lose" où la guitare électrique fait son apparition, offrant cette sonorité davantage Rock'n Roll.
Le tout reste cependant très zen et intimiste. Comme certaines pièces du premier opus, Roudette chante davantage qu'il ne rappe et divers instruments (guitare, piano...) viennent étoffer le beat Electro et les synthés très posés et au tempo lent ("In My Life", "In The Background").
Malgré une légèreté qui donne un côté passe-partout à la musique du groupe, l'effet n'a plus le même impact que pour "Signs Of A Struggle". On découvre une malheureuse redondance dans les compositions et même le ton Rap/Ragga plus affirmé pour certains refrains et le Beatbox à la flûte traversière ("Things Have Changed") ne parviennent pas à faire oublier la voix de Roudette trop monotone et répétitive. Ce qui faisait la force du premier opus devient en quelques sortes le point faible de ce second effort. De trop nombreuses écoutes vont presque jusqu'à créer une sorte d'ennui. La clôture de l'album sur l'étrange "Separate Ways" met presque mal à l'aise malgré une poésie et un lyrisme indéniables, notamment à cause de sa longue introduction où Roudette s'exprime en Slam.
Bref, on ne va pas épiloguer. Cet album s'écoute bien volontiers mais depuis le temps qu'il tourne sur ma playlist, je me rends compte qu'il ne crée plus la même émotion qu'à la première écoute. Il en devient presque fatiguant. Agréable à l'oreille désireuse de se détendre en douceur, un second effort qui ne marque pas autant que son aîné. Le groupe se séparera ensuite, Marlon Roudette se lançant dans un projet solo dès 2010.
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