16/05/2014

[Live Report] GlitchFest 2014 Lyon Metal & Hardcore Indoor Festival

Un bled à une dizaine de kilomètres de Lyon, une salle des fêtes, un nombre conséquent de groupes, un festival gratuit. Bienvenue au GlitchFest 2014, une soirée où Rémi Gallego aura une fois de plus prouvé qu'il est un génie des potards, mais aussi un troll sournois qui a de l'humour.

Direction la salle des fêtes de Chaponost cette fois, pour un festival de Métal (mais aussi Hardcore, Métalcore, Electronicore ou tout autre genre dans le même goût). Lourd programme pour une seule et même journée : début des festivités prévu à 14h30, autant dire qu'il faut être en forme pour se taper les onze heures de concert programmées, la fin du festoche étant annoncée pour 1h du matin. Et comme ce n'est pas mon cas, ou plus de mon âge (ahah...), nous n'arrivons sur place qu'à 20h.

La salle des fêtes de Chaponost n'est pas si mal placée, en bord de route, avec parking pour garer son moyen de locomotion. Car il ne faut pas se le cacher, la grande majorité des spectateurs viennent de Lyon et ce n'est sans doute pas Chaponost qui remplirait sa propre salle des fêtes. Il y a de l'espace devant l'entrée et, contrairement à ce que j'aurais pu penser, il n'y a pas masse de gens. Ce n'est que plus tard que j'ai appris que les places (gratuites) larguées sur le net étaient en nombre (très) limité : environ 500. Trop peu pour remplir la salle qui aurait facilement pu accueillir le double voire le triple de jeunes fous tatoués prêts à en découdre dans le pit symbolisé par un carré de parquet, sans doute l'endroit où l'on danse pour les mariages ou bals du coin habituellement. Ce même carré où il est formellement interdit de se promener avec un verre de bière (sans doute pour ne pas tacher le bois au sol !).

Bref, on est dans un lieu cosy, entre copains, pour se taper un concert "comme à la maison". Les artistes se promènent parmi la foule et assistent aux prestations des autres groupes. Difficile de ne pas remarquer Rémi Gallego, grâce à sa chevelure blonde, qui observe avec attention les gars d'Alea Jacta Est. La prestation est de bonne facture et envoie la sauce. Personnellement, je me suis rendu sur place sans connaître d'autres artistes que The Algorithm (que j'avais eu l'occasion de voir en ouverture d'Enter Shikari à la Cigale en janvier 2013) et Shoot The Girl First qui avait participé aux 10 ans des Emodays à Lyon. Autant dire que c'était donc l'occasion de découvrir de nouvelles formations pour moi... mais pas vraiment de nouvelles sensations. En effet, même si les différents groupes ont bien assuré leurs parties respectives, il faut bien admettre qu'on a eu droit à du bon Métal à la sauce Hardcore (pour voir large) qui fonctionne et qu'on a déjà plus ou moins vu ailleurs. Cependant je reconnais volontiers qu'Alea Jacta Est et Vera Cruz assurent leurs prestations : les voix sont justes, le son est bon et l'énergie se transmet, même si on reconnaîtra quelques passages un peu "mous" (comprenez du chant clair un peu mal venu) sur les dernières productions de Vera Cruz. Les deux groupes n'ont rien à envier à des références comme Hatebreed ou Do Or Die. C'est du bon !


Vient ensuite le tour de Shoot The Girl First, groupe qui n'avait pas beaucoup marqué ma mémoire lors des Emodays et j'ai tout de suite compris pourquoi. La musique du groupe n'est pas mauvaise mais s'inscrit directement dans un autre genre à mon sens. Un Electronicore/Transecore pêchu qui fricote avec l'Emo et le Deathcore (tout ça ?!). Le résultat me fait largement penser aux premières heures d'Asking Alexandria. Mais le plus dur est de passer après les deux groupes précédemment cités où les mosh parts étaient bien présentes, donnant à l'ensemble un côté dansant. Là, c'est autre chose, et la "fosse" s'est largement vidée pendant l'entracte. L'occasion d'aller échanger quelques mots avec Rémi, tout aussi captivé que nous par la prestation de Crystal qui a véritablement la cote auprès du public majoritairement masculin.


J'avais l'espoir, quelques semaines plus tôt, de voir se pointer le petit génie Mike Malyan derrière les fûts pour accompagner Rémi mais les Monuments (aucun lien avec le film de Georges Clooney) étaient malheureusement (mais heureusement pour eux) de tournée en Allemagne ce soir là. Rémi nous explique que ce soir, c'est avec Jean qu'il jouera, batteur de Uneven Structure, un groupe de Métal Progressif (pour ne pas dire Djent) basé sur Metz, aussi signé chez Basick Records. Jean explique qu'il a appris sept morceaux de Rémi, sur le tas, pour les dates passées en Russie. Il reconnaît aussi le talent certain de Mike pour suivre les productions de Rémi, parfois humainement injouables. Une discussion fort intéressante, quoique sans doute un peu lourde pour Rémi qui me reprochera de "parler beaucoup". Il faut avouer que l'alcool me rend prolixe et comme monsieur Gallego n'est pas du genre à s'exprimer en de longs discours, je suis obligé d'admettre que la discussion ait été pesante pour lui. Mais ça ne l'empêchera pas de se venger gentiment en profitant de mon état et de ma naïveté passagère. En effet, l'animal avait promis des chips pour son show quelques heures auparavant via les réseaux sociaux. La blague a vite tourné au trolling de rigueur lorsque, quelques secondes avant de nous quitter pour ses derniers réglages avant son passage sur scène, il m'a confirmé avoir pris avec lui un paquet de chips pour son passage... Il faut vraiment que je boive moins lors de soirées concert : ça m'évitera de croire tout et n'importe quoi !

Pendant ce temps, As They Burn est monté sur scène et entame sa partie. Là encore le son est propre, le show est maîtrisé de bout en bout et, étrangement, la salle s'est remplie à nouveau, preuve que le public choisit parfois ce qu'il a envie de voir. As They Burn, encore un groupe inconnu au bataillon pour moi mais sans nul doute une référence dans le genre sur le sol français. C'est puissant, épais, et ça communique bien. 


Voilà enfin le tour de Rémi. Il est déjà tard et comme l'avait précisé Jean, sept morceaux, c'est peu et ça passe vite. Mais le duo profite de son passage en clôture du festival pour se faire plaisir et nous faire plaisir. Rémi a passé ce qui ressemble à un pantalon de tissu style boubou africain (sans doute pour être encore plus à l'aise) et entame son show avec vigueur en tripotant toujours aussi frénétiquement ses potards. "Trojans" aura droit à un second passage en guise de rappel, Jean restant très concentré sur son jeu pendant que Rémi assure le spectacle avec ses mimiques et grimaces caractéristiques. Une chose est certaine : il est loin le temps où Rémi souffrait d'être encore peu connu sur le sol français et où il hésitait encore à se lâcher sur scène. Cette époque semble révolue car, en l'absence de Mike, c'est véritablement sur ses épaules que repose le show. Tout le monde est content, le duo le premier, et tout le monde quitte les lieux avec le sourire. Un seul hic : pas de chips !


Même si je n'ai pas assisté à l'intégralité de ce Glitchfest, je dois reconnaître que c'est une réussite. L'organisation a tenu le coup, la sécurité n'a vraiment pas été vache avec les spectateurs et tout s'est déroulé dans une ambiance bon enfant. Un festival qui mérite de perdurer même si il y a fort à parier qu'il sera victime de son succès si cela continue ainsi, risquant de perdre ce côté unique de proximité. C'était cool, c'était calme et on ne se marchait pas les uns sur les autres (loin de là même !) et quand c'est gratuit, on ne peut que s'incliner devant une telle générosité de la part des organisateurs. Un grand merci à eux pour cette belle journée/soirée.

Vous pouvez jeter un œil aux photos de la soirée par Fanny Ollivier via Facebook.
Tous les groupes du Glitchfest sur Facebook :
The Algorithm

Un merci tout particulier à Alex pour avoir fait le chauffeur.

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