26/09/2013

[Album] Such Gold : "Misadventures"

Artiste : Such Gold
Album : Misadventures
Premier Album
Sortie : 2012
Genre : Punk Hardcore Mélodique
Label : Razor & Tie
Morceaux à écouter : Committee Circus, Survival Of The Fondest, Understand And Forget
♥♥♥♥
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Such Gold (traduisez par "quel or !"), c'est un peu comme un coup de soleil en plein été après avoir fait quelques heures de planche à roulettes. Cliché ? Peut-être. Mais le quintet (à l'époque de la sortie de cet album, le guitariste Skylar Sarkis ayant quitté la formation depuis) pond une musique qui est une de ces bonnes claques qu'on aime prendre. Alors, bon, une fois de plus, j'arrive après la guerre : je n'ai pas pris connaissance des EPs sortis par le groupe auparavant et ai découvert la formation avec cet album. Pourtant le groupe existe depuis 2009 et n'en est pas à ses premiers pas !

N'ayant pas été bercé par le Punk Rock dans ma tendre jeunesse et n'ayant pas non plus pris l'habitude d'en écouter à haute dose, c'est toujours un plongeon dans l'inconnu pour moi que de se taper une galette de ce genre musical qui n'est plus tout jeune maintenant. Et c'est souvent avec réticence que j'écoute ces groupes à la batterie deux temps qui me rappelle Off Spring ou tous ces groupes du même acabit. Pourtant, dès la première écoute de ce "Misadventures", il y a quand même quelque chose qui sonne particulièrement bien. Une recherche, une étrange originalité même. C'est un fait, après l'écoute des quelques onze titres et de la toute petite demie heure de son en boîte (bah oui, c'est du Punk, faut pas s'attendre à beaucoup plus long !), il s'est passé quelque chose. Et bien qu'aucun titre ne me soit resté en tête, le constat est sans appel : Such Gold a son truc et ne m'a pas laissé de marbre.

Tout d'abord, une voix. Ben Kotin, avec ses allures d'ado un peu introverti, possède cette voix si particulière qu'on ne sait pas toujours dire s'il chante ou crie ("Survival Of The Fondest"). C'est nuancé, clair et teinté d'émotions. Mais c'est aussi musicalement que Such Gold se démarque : une architecture complexe dans chaque morceau où il est parfois difficile de suivre le mouvement ("Storyteller", "Keyhole M.O."). Oubliez les refrains sur fond de gang vocals, avec répétitions entre couplets et toutes ces constructions apparemment d'une banalité affligeante pour le groupe de Rochester. Non, ici, on enchaîne, on varie les lignes, on change de rythme et de riffs. Bref, ça débite et ça surprend, tant de seconde en seconde que d'écoutes en écoutes. Car il faut se passer un paquet de fois ce disque pour le digérer pleinement (celui-ci a d'ailleurs tourné plus d'une centaine de fois dans ma playlist...), chaque écoute étant une nouvelle découverte, notamment au niveau des lignes de guitare qui sont étonnamment riches pour peu qu'on y fasse attention. Car le tout est dense, rapide, et passe donc très vite. Difficile de profiter du talent de chaque musicien si on s'attarde à écouter la voix.

Une voix qui véritablement rayonne, à l'image de cet énorme soleil sur la pochette de l'album. Il y a comme une forme de légèreté dans les cris de Kotin qui nous ramènent à une candeur adolescente où nos principales préoccupations étaient le skate et la bière bon marché. Pourtant, les textes sont lucides et justes, et parfois même inspirés ("Two Year Plan"), décrivant un monde que l'on connaît trop bien mais sur lequel on ferme bien souvent les yeux (comme le souligne l'intro de "Tell Yourself" avec un "Am I the only one awake ?" rageur).

Such Gold a sa patte, c'est sûr, et vient marquer un genre déjà bien rongé par une pléiade de groupes sans faire l'erreur de n'être qu'une pâle copie. Pourtant les influences sont nombreuses et parfois reconnaissables, comme Comeback Kid sur "Understand And Forget" avec cette intro à la basse si délectable. Pour le reste, No Trigger n'est pas loin non plus même si Such Gold fait quand même de la musique bien plus travaillée.

Voilà donc un premier album qui casse des briques. Pas par sa puissance, mais plutôt par le talent et par son originalité. Difficile à capter et digérer aux premières écoutes, cette galette se paye le luxe de devenir de plus en plus jouissive au fil de celles-ci, ce qui n'est pas rien. Les amateurs du genre qui seraient passés à côté sont sans doute rares. Pour les autres, il s'agit là d'une curiosité à écouter au moins une fois.

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