12/08/2012

[Album] Deftones : "White Pony"

Artiste : Deftones
Album : White Pony
Troisième Album
Sortie : 2000
Genres : Métal Alternatif, Métal Expérimental
Label : Maverick Records
Morceaux à écouter : Feiticeira, Passenger, Pink Maggit
♥♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<

Les fans de Deftones n'ont pas besoin qu'on leur présente le "Poney Blanc" : ils se souviennent tous du choc que cet album a été lors de sa sortie. En effet, après presque un an d'enregistrement, trois ans après "Around The Fur", c'est le jour de l'anniversaire de Chino Moreno que sort ce troisième effort. C'est un tournant musical énorme que prend le groupe, provoquant la surprise des fans qui s'attendaient à une suite des deux premiers albums. En effet, ce "White Pony" évite la facilité en expérimentant de nouvelles voies musicales : plus Electro, plus compliqué, plus travaillé aussi. Certains ont crié au scandale, les autres au génie. Pour ma part, je reste mitigé : cet album est un album de Deftones et reste, de toutes façons, un excellent album, mais trop d'inégalités entre certaines pistes peuvent, à mon sens, perdre l'auditeur. Explications.

Autant être franc de suite, je ne m'étais jamais trop penché sur la question "White Pony" jusqu'à maintenant, préférant laisser tourner en boucle l'intégralité de la discographie du groupe en aléatoire.

Ce qui frappe tout d'abord ici, c'est cette pochette : sobre, propre, classe et mature. Tout a changé : la typographie, l'apparition d'un "logo" (ce "d" enfermé dans un cercle et ce gros point noir en dessous), et surtout ce gris uni ne laissant apparaître que cette silhouette d'un cheval au galop. On est bien loin de la pochette du "Around The Fur" davantage taillée pour un public "teenager" ! Ensuite, le son. Du Deftones, oui, mais du nouveau Deftones. Il faut dire qu'à cette époque, le Néo Métal de Limp Bizkit ou Linkin Park est en vogue et qu'on s'attendait à ce que Deftones fasse dans le même genre, mais avec son savoir-faire pour pondre un disque "poids lourd". Heureusement pour Chino et sa bande, le parti pris est différent et plutôt que de s'enfermer dans ce genre ô combien fertile à l'époque, le groupe décide de s'en éloigner pour développer son propre style, sa propre musique.

Dès "Feiticeira", on sent que le Métal aux riffs gras et lourd d'un "Headup" par-exemple, appartient au passé. Il est désormais question de développer quelque chose de plus mélodique et mental, quelque chose de plus abouti, sans pour autant oublier ce qui fait l'identité du groupe. Ainsi Chino laisse davantage traîner sa voix, parfois même beaucoup ("Knife Party"), la faisant s'envoler et sortir de sentiers imposés par les instruments (certains passages de "Feiticeira"). Mais ce qui fait aussi la différence ici, ce sont les disparités d'un morceau à l'autre. Ainsi, on passe d'un "Elite" à la violence dégoulinante à un "RX Queen" et un "Teenager" beaucoup plus légers et au son de caisse claire sonnant résolument plus Electro. Tout un nouveau monde que Deftones présente d'une façon aussi naturelle que maîtrisée. C'est beau, c'est frais mais c'est tout aussi déstabilisant, surtout lorsque ça vient des compères ayant pondu deux disques comme "Adrenaline" et "Around The Fur" auparavant...

Deux types de morceaux sur cette galette donc, avec tout de même des pièces à l'intérêt plus que grand : l'énorme "Passenger" en featuring avec (Monsieur !) Maynard James Keenan, le poétique et plus intimiste "Change", et le fameux "Pink Maggit" à l'émotion si palpable, qui sera d'ailleurs remanié en une version plus énergique sous le nom de "Back To School" (ou "Mini Maggit"). Du lourd quand même !

Bref, un album surprenant qui marquera une avancée majeure du Néo Métal, prouvant qu'un grand groupe comme Deftones a su prendre des risques pour rester une référence et développer davantage la musique qui lui correspond plutôt que de rester dans "le moule". Juste énorme, même si l'écoute de cet album dans son intégralité restera sans doute toujours pour moi quelque chose de moins agréable que les deux précédents...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire