11/12/2012

[Album] Nero : "Welcome Reality"

Artiste : Nero
Album : Welcome Reality
Premier Album
Sortie : 2011
Genres : Electro, Dubstep, Drum and Bass, Orchestral, Electro House/Rock
Labels : MTA, Interscope, Mercury, Cherrytree
Morceaux à écouter : Doomsday, Innocence, Crush On You, Promises
♥♥♥♥
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Le Dubstep s'est banalisé ces quelques dernières années, ça, tout le monde s'en est rendu compte. L'émergence de nombreux nouveaux producteurs du genre a surtout eu pour effet de voir sortir un nombre incalculable d'EPs (que j'écouterais volontiers si j'en avais le temps). Du coup, à l'heure où j'écris ces lignes, je n'ai en tête que l'album d'Excision (voir la chronique de "X-Rated") et celui de Hecq ("Avenger"). Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'y a pratiquement aucun point commun entre ces trois opus.

Nero n'est pas un nom qui sonne comme "inconnu au bataillon" car le duo composé de Daniel Stephens et Joe Ray sévit déjà depuis 2004 et est responsable de bon nombre de remixes ayant cartonné sur le net et en soirées (La Roux : "I'm Not Your Toy"), aussi bien en Dubstep qu'en Drum and Bass ("Act Like You Know") mais toujours avec ce côté Dancefloor, un poil rétro et orchestral, touche personnelle du duo londonien. Depuis 2008, les deux compères sont accompagnés de Alana Watson au chant qui pose désormais sa voix sur la plupart des compositions du groupe.

Alors qu'avons nous entre les mains ? Ce qui frappe tout de suite : le visuel. Tel une affiche de film de science-fiction des années 80, il laisse presque deviner que ce "Welcome Reality" promet d'être dense... et long. En effet, Nero ne se moque pas de nous, car avec plus d'une heure de musique en boîte, ce disque sort du lot, la tendance étant plutôt aux productions excédant rarement les quarante minutes, et encore... Sans compter la version symphonique de presque vingt minutes et les morceaux supplémentaires de la version Deluxe ! Bref, du lourd sur la durée. Mais qu'en est-il du son ?

Bah, niveau production, le combo fait les choses bien, c'est le moins qu'on puisse dire. Le son est propre, audible et ne sature pas. En gros, c'est agréable à écouter. Pour ce qui est du style, Nero tape dans à peu près tout ce qui se fait, à l'exception du bon vieux Filthy bien sale qu'on trouve chez Excision ou Borgore ou encore cette House que Skrillex sait si bien faire. Non, ici il est question de synthés aériens ("Innocence"), rétros ("Must Be The Feeling"), sur fond de Rock ("Promises") et compositions orchestrales (oui je me répète). Malgré tout, à la façon d'un space opéra aux divers rebondissements, l'ensemble conserve cette ligne directrice tout au long de l'album et même si les genres abordés ou tout juste touchés du doigt sont parfois diamétralement opposés, Nero arrive à imposer sa patte et à faire de tout ça un truc qui tient la route. En cela, cet album est bel et bien une réussite et il serait dommage de ne pas le reconnaître.

Cependant, on pourra toujours reprocher au groupe de faire du Dubstep (et de la Drum and Bass, ne l'oublions pas : "New Life", "Choices") quelques peu convenus. Et pour ceux qui sont adeptes de ces genres de façons purement "instrumentale", il y a fort à parier qu'ils seront fortement déçus, Alana chantant sur plus de la moitié des titres. Il y a malgré tout par ci par là des petites touches au charme incontestable : ces quelques notes de saxophone sur "Choices", ces versions revisitées que sont "Crush On You" (titre des Jets datant de 1986) et "Must Be The Feeling" ("Time To Move" de Carmen et datant de 1983) ou tout simplement la voix d'Alana, justement, sur des titres comme "Promises" (ce même titre ayant profité d'un remix par Skrillex et ayant rapporté un Grammy aux producteurs).

En bref, un album lourd et complet qui ne plaira certes pas à tout le monde mais dont le mérite revient à sa ligne directrice reconnaissable et à un ensemble qui tient plutôt bien la route. En ce qui concerne la voix d'Alana, on accroche tout de suite ou pas du tout. Le fait est que cette dernière offre une toute autre dimension à la musique de Nero et, de mon point de vue, ne fait que l'embellir. Plutôt agréable !

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