27/03/2012

[Album] Incubus : "Fungus Amongus"

Artiste : Incubus
Album : Fungus Amongus
Premier Album
Sortie : 1995
Genres : Rock Alternatif, Métal Alternatif, Funk Métal
Label : Stopuglynailfungus Music On Chillum
Morceaux à écouter : Hilikus, Sink Beneath the Line, Take Me To Your Leader
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<

Ah ! Voilà un truc déterré de derrière les fagots ! Un album des "débuts" d'un groupe passe souvent aux oubliettes lorsque ce qui sort ensuite est de meilleure qualité. "Fungus Amongus" fait partie de ces galettes un peu oubliées car témoignant d'une époque révolue pour certains groupes : une typo décalée qui faisait "à la mode" à l'époque, une forte allusion à toute substance pouvant être hallucinogène, musique et thèmes abordés subversifs de préférence (voir les textes faisant référence à la fête ou à la consommation de certaines drogues). Incubus proposait donc ce premier album avec pour "emblème" une amanite tue-mouches (ou Amanita Muscaria pour les érudits) et un titre des plus perchés qui soit, comme tout droit sorti d'un livre de recettes bien suspectes.

Le groupe s'étant formé au début des années 90 (1990 ou 1991), il a fallu environ 4 ans (voire plus) pour pondre ce premier album. Ce petit détail s'explique pour une bonne raison qui vient à mon sens ajouter du panache à la bande : Jose Pasillas, batteur, débute la batterie en autodidacte à la création du groupe. On comprendra donc, à l'écoute de l'album, qu'il aura fallu un peu de temps au gaillard pour maîtriser aussi bien son instrument.

Car musicalement, bien que l'ensemble reste un peu "foutoir", chacun des membres démontre un talent indéniable : des lignes de basse riches et funky à souhait ("The Answer"), une guitare qui alterne aisément entre riffs Funk (sans oublier pédales à effet et tout le matos qui va avec) et riffs plus gras davantage tournés vers un esprit Métal sans oublier les solos qui vont avec ("Psychopsilocybin"). La batterie n'a rien à envier au reste et Brandon Boyd (voix) encore moins. Ce dernier pratique différents types de chants qui laissent parfois pantois : on ne sait plus vraiment si on est en train d'écouter du Rap Métal ou quelque chose de bien plus léger ("Speak Free"). Il y a par ci par là des petits "trucs" ou de courts passages qui rappellent sans aucune hésitation des groupes comme Primus ou les débuts des Red Hot Chili Peppers. Un rapprochement est aussi possible avec ce que fera Guano Apes deux ans plus tard avec leur premier album.

Musicalement, il y a du boulot remarquable mais c'est en se penchant sur la question qu'on découvre ce point fort. Car malgré un travail technique surprenant, l'ensemble reste trop brouillon et surtout trop condensé pour être apprécié à sa juste valeur. L'énergie déployée reste encore trop mal maîtrisée mais tous les ingrédients sont là pour assurer le succès que le groupe a connu ensuite. Il reste donc de ce premier effort une sorte de démonstration des capacités qu'a chaque membre du groupe à produire une musique efficace et au niveau technique élevé. Cependant, l'auditeur lambda aura du mal à écouter l'album d'une traite.

Un truc à réserver aux curieux, amoureux du groupe ou de la musique alternative que produisait un groupe aujourd'hui très bien établi. Une curiosité réservée à un public averti qui saura apprécier les lignes de basse, les solos inspirés, les riffs décalés et la puissance adolescente d'un groupe à part.

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