30/09/2011
[Vidéo] Orelsan : "Plus Rien Ne M'étonne"
En attendant d'écouter le nouvel album d'Orelsan sorti cette semaine (26 septembre 2011), le clip de "Plus Rien Ne M'étonne" avec un petit clin d'oeil au lapin qu'Orelsan coursait déjà, sans succès, dans le clip de "Changement". Encore une bonne critique de notre société de surconsommation et où règne la superficialité.
[Album] Fumuj : "Monstrueuse Normalité"
Artiste : Fumuj
Album : Monstrueuse Normalité
Premier Album
Sortie : 2005
Genre(s) : Dub, Electro, Rock, Musique Electro Acoustique, Instrumental
Label : Life Five
Morceaux à écouter : Ecumes, Buddha Score, Pollie
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Originaire de Tours (comme Ez3kiel), Fumuj est un groupe français formé en 2003 et composé à la base de trois membres seulement. C'est avec cette formation qu'ils composent ce premier album "Monstrueuse Normalité". Il en résulte une sorte de mixture musicale plus ou moins agréable où multitudes de genres musicaux se retrouvent, notamment appuyés par des instruments tels que le violon, le violoncelle, ou encore la contrebasse et l'accordéon.
Pas vraiment de ligne directrice sur cet album si ce n'est un goût prononcé pour l'instrumental ("Petit Poisson Vert" est le seul morceau chanté de l'album avec la collaboration de Mr Irie). On y retrouve les principaux ingrédients du Dub mais qui sont toujours accompagnés d'un ou plusieurs instruments secondaires, ce qui a pour effet de changer totalement la donne parfois : le violon/violoncelle sur "Pgaze", l'accordéon sur "Pollie", ou encore le piano et un gros beat Electro sur "Buddha Score". L'ajout de nombreux samples et un gros travail sur le son (beats électro, enregistrements électro-acoustiques, mixage et mastering) offrent des compositions aussi détonantes qu'étonnantes comme "Buddah Score" justement, ou "Tripozutoire" qui se termine en vrai Rock/Fusion bien gras. Car il y a bien du Rock dans tout ça, le final à la guitare sur "Montrueuse Normalité" en est le parfait exemple.
Ainsi, la musique distillée dans cet album passe de plutôt douce et aérienne ("Pollie" ou "Pgaze") à quelque chose de plus violent et percutant ("Buddha Score"), souvent dans un même morceau où l'intro sera plus douce pour amorcer un final explosif ("Monstueuse Normalité", "Poupoudance"). Il est donc difficile de se "reposer" les oreilles avec les maigres passages de Dub pur sur certains morceaux ("Tripozutoire"). C'est parfois un effort d'écoute qui est demandé à l'auditeur, le travail du son pouvant surprendre et faire mal aux oreilles (final de "Poupoudance" par-exemple).
Quoiqu'il en soit, Fumuj signe là un album original qui lui permet d'asseoir une solide réputation dans le (large) monde du Dub/Electro de la scène hexagonale (de plus en plus fournie depuis le début des années 2000). Du beau travail sur le son mais de trop nombreux instruments ou arrangements laisseront parfois paraître une sorte de brouillon sonore. Le tout s'écoute, mais avec attention.
Album : Monstrueuse Normalité
Premier Album
Sortie : 2005
Genre(s) : Dub, Electro, Rock, Musique Electro Acoustique, Instrumental
Label : Life Five
Morceaux à écouter : Ecumes, Buddha Score, Pollie
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Originaire de Tours (comme Ez3kiel), Fumuj est un groupe français formé en 2003 et composé à la base de trois membres seulement. C'est avec cette formation qu'ils composent ce premier album "Monstrueuse Normalité". Il en résulte une sorte de mixture musicale plus ou moins agréable où multitudes de genres musicaux se retrouvent, notamment appuyés par des instruments tels que le violon, le violoncelle, ou encore la contrebasse et l'accordéon.
Pas vraiment de ligne directrice sur cet album si ce n'est un goût prononcé pour l'instrumental ("Petit Poisson Vert" est le seul morceau chanté de l'album avec la collaboration de Mr Irie). On y retrouve les principaux ingrédients du Dub mais qui sont toujours accompagnés d'un ou plusieurs instruments secondaires, ce qui a pour effet de changer totalement la donne parfois : le violon/violoncelle sur "Pgaze", l'accordéon sur "Pollie", ou encore le piano et un gros beat Electro sur "Buddha Score". L'ajout de nombreux samples et un gros travail sur le son (beats électro, enregistrements électro-acoustiques, mixage et mastering) offrent des compositions aussi détonantes qu'étonnantes comme "Buddah Score" justement, ou "Tripozutoire" qui se termine en vrai Rock/Fusion bien gras. Car il y a bien du Rock dans tout ça, le final à la guitare sur "Montrueuse Normalité" en est le parfait exemple.
Ainsi, la musique distillée dans cet album passe de plutôt douce et aérienne ("Pollie" ou "Pgaze") à quelque chose de plus violent et percutant ("Buddha Score"), souvent dans un même morceau où l'intro sera plus douce pour amorcer un final explosif ("Monstueuse Normalité", "Poupoudance"). Il est donc difficile de se "reposer" les oreilles avec les maigres passages de Dub pur sur certains morceaux ("Tripozutoire"). C'est parfois un effort d'écoute qui est demandé à l'auditeur, le travail du son pouvant surprendre et faire mal aux oreilles (final de "Poupoudance" par-exemple).
Quoiqu'il en soit, Fumuj signe là un album original qui lui permet d'asseoir une solide réputation dans le (large) monde du Dub/Electro de la scène hexagonale (de plus en plus fournie depuis le début des années 2000). Du beau travail sur le son mais de trop nombreux instruments ou arrangements laisseront parfois paraître une sorte de brouillon sonore. Le tout s'écoute, mais avec attention.
29/09/2011
[Vidéo] Skrillex : "First Of The Year"
Skrillex (de son vrai nom Sonny Moore) est un jeune DJ américain (né en 1988) devenu une référence en Dubstep aujourd'hui. Il était pourtant chanteur à l'origine dans un groupe d'Emocore appelé From First To Last. Après un très remarqué featuring avec Korn avec le morceau "Get Up !" en première moitié de l'année 2011, voici la vidéo pour le morceau "First Of The Year" mise en ligne cet été. Esthétisme et thème abordé très très particuliers. Attention les oreilles ! "Call 911" !
[Album] State Of Mind : "Take Control"
Artiste : State Of Mind
Album : Take Control
Premier Album
Sortie : 2006
Genre(s) : Electro, Drum and Bass
Label : SOM Music
Morceaux à écouter : Barricade, Sunking, Mindslicer
♥♥♥♥
>Ecouter State Of Mind sur Grooveshark (Take Control introuvable)<
La Nouvelle Zélande a beau être à l'autre bout de la planète, il est tout de même possible d'écouter les (très bonnes) productions musicales de DJs talentueux composant Breakbeat, Dubstep et Drum and Bass. State Of Mind en fait partie : deux jeunes DJs s'assemblent en 2004 pour former le groupe et sortent ce premier album en 2006 qui ne passera pas inaperçu : diverses récompenses à la clé et une renommée qui dépassera bien vite les limites de leur île.
Un souffle divin vient percuter nos tympans : une musique lourde et puissante mais pourtant cristalline sur divers aspects, comme mystique, mélangeant chants tribaux, sons minéraux et organiques. Quelques aspects qui tendraient à rappeler du Black Sun Empire mais en fin de compte, on s'en éloigne principalement parce qu'ici, c'est coloré et bien plus chaleureux. Entre le magnifique "Sunking" (dont le clip est à voir absolument !) qui porte à lui tout seul l'album, un ton plus Hip Hop avec "Barricade", le plus épuré "Dune" ou encore l'aérien "Mindslicer", cette galette regorge de titres affriolants semblant être préparés pour nous faire voyager dans un univers cosmique et onirique.
On notera des touches très particulières qui font toute l'identité de l'album (et du groupe ?) comme des sons imitant des percussions sur bois, ou un souffle de flûte de pan par ci par là ("Paint The Wall Black"), une voix aérienne, comme une ode religieuse ("Sunking") ou encore le clignotement d'une étoile ("Back To The Jungle"). Bref, c'est dépaysant, personnifié, et on s'y laisse prendre facilement.
Un très bon album de Drum and Bass, énergique et puissant qui se démarque du reste par une forte identité dans le travail du son en arrière plan. Un voyage pour les oreilles, mais aussi pour les bras, têtes et jambes qui ne demandent qu'à se trémousser !
Album : Take Control
Premier Album
Sortie : 2006
Genre(s) : Electro, Drum and Bass
Label : SOM Music
Morceaux à écouter : Barricade, Sunking, Mindslicer
♥♥♥♥
>Ecouter State Of Mind sur Grooveshark (Take Control introuvable)<
La Nouvelle Zélande a beau être à l'autre bout de la planète, il est tout de même possible d'écouter les (très bonnes) productions musicales de DJs talentueux composant Breakbeat, Dubstep et Drum and Bass. State Of Mind en fait partie : deux jeunes DJs s'assemblent en 2004 pour former le groupe et sortent ce premier album en 2006 qui ne passera pas inaperçu : diverses récompenses à la clé et une renommée qui dépassera bien vite les limites de leur île.
Un souffle divin vient percuter nos tympans : une musique lourde et puissante mais pourtant cristalline sur divers aspects, comme mystique, mélangeant chants tribaux, sons minéraux et organiques. Quelques aspects qui tendraient à rappeler du Black Sun Empire mais en fin de compte, on s'en éloigne principalement parce qu'ici, c'est coloré et bien plus chaleureux. Entre le magnifique "Sunking" (dont le clip est à voir absolument !) qui porte à lui tout seul l'album, un ton plus Hip Hop avec "Barricade", le plus épuré "Dune" ou encore l'aérien "Mindslicer", cette galette regorge de titres affriolants semblant être préparés pour nous faire voyager dans un univers cosmique et onirique.
On notera des touches très particulières qui font toute l'identité de l'album (et du groupe ?) comme des sons imitant des percussions sur bois, ou un souffle de flûte de pan par ci par là ("Paint The Wall Black"), une voix aérienne, comme une ode religieuse ("Sunking") ou encore le clignotement d'une étoile ("Back To The Jungle"). Bref, c'est dépaysant, personnifié, et on s'y laisse prendre facilement.
Un très bon album de Drum and Bass, énergique et puissant qui se démarque du reste par une forte identité dans le travail du son en arrière plan. Un voyage pour les oreilles, mais aussi pour les bras, têtes et jambes qui ne demandent qu'à se trémousser !
28/09/2011
[Vidéo] Shaka Ponk : "Palabra Mi Amor"
Pour tous les "Monkeyz" qui sautaient de joie à la sortie (le 6 juin 2011) du troisième album studio de Shaka Ponk intitulé "The Geeks and The Jerkin' Socks" (traduisez "Les geeks et les chaussettes pour se branler") où on pouvait profiter du retour de Bertrand Cantat pour un énergique featuring avec le titre "Palabra Mi Amor", voici enfin la vidéo pour ce morceau très Rock'n Roll (avec notamment un p'tit solo de guitare qui fait bien plaisir) !
ShakaPonk - Palabra Mi Amor (feat... par totoutard
ShakaPonk - Palabra Mi Amor (feat... par totoutard
[Album] Enter Shikari : "Take To The Skies"
Artiste : Enter Shikari
Album : Take To The Skies
Premier Album
Sortie : 2007
Genre(s) : Post-Hardcore, Screamo, Electronicore, Transecore
Label(s) : Ambush Reality, Tiny Evil
Morceaux à écouter : Mothership, Sorry You're Not A Winner, OK Time For Plan B
♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <
En 1999, ce groupe british originaire de St Albans ne comptait que trois membres avant l'arrivée du guitariste Liam "Rory" Clewlow en 2003 et portait le nom de "Hybrid". C'est en 2003 que le quatuor se rebaptise "Enter Shikari". Les gaillards enregistrent dans un garage les premières versions de morceaux qui deviendront les points forts de leur carrière future. Après plusieurs EPs, ils sortent "Take To The Skies" en 2007 sous leur propre label.
Peu connu à l'époque excepté en terre anglaise, le groupe offre un premier album audacieux qui mixe différents genres musicaux pourtant opposés : qui aurait pensé mélanger Electro/Trance et Post-Hard Core ? Eux l'ont fait. A l'image de la pochette de cet album, divers genres s'assemblent, se retrouvent et communiquent. Et même s'il faut reconnaître que cette mixture étonne, surprend, et déplaît parfois, le quatuor a le mérite de le faire à sa sauce et de façon plutôt bien arrangée. Ressemblant difficilement à autre chose, la formation prend le parti de mettre des synthés derrière une guitare grasse Métal/Punk/Hard Core, une batterie où la double pédale compose avec la voix hurlée et étranglée de Rou et celle ô combien plus claire et légère du bassiste Chris Batten, le tout appuyé par des gang vocals reprenant certains textes et refrains avec une énergie communicative. On aime, ou pas.
La découverte d'un tel album se fait dans son intégralité : une intro très étrange, Electro sur fond de Drum'N Bass, qui nous plonge dans un univers très spécial dirons-nous. Puis, introduction réelle du groupe et de sa musique : "Enter Shikari", second morceau, débute sur une ligne de synthé un poil rétro qui dépayse complètement l'auditeur lambda du XXIème siècle avec des cris stridents comme ambiance de fond. Rou met ensuite sa voix en action : égosillée, hurlée, presque vomie. Pourtant, cela n'entache pas plus que ça la composition de tous les instruments couplés aux machines et les amateurs de Screamo sont ravis. La suite ne mollit pas, au contraire, avec un magistral "Mothership" qui illustre au mieux la musique du groupe, mettant notamment en valeur la voix cristalline du bassiste. La suite n'en est pas moins inintéressante : on en oublierait presque les synthés en fond pour ne s'occuper que des lignes de basse/guitare/batterie. L'album regorge de titres à la fois puissants et énergiques ("No Sssweat") mais pourtant légers et teintés d'humour ("Sorry You're Not A Winner"). On notera des morceaux plus planants aux airs de balades mélancoliques ("Today Won't Go Down In History" et "Adieu") où les deux voix montrent leur potentiel lyrique, ainsi que des interludes instrumentaux introduisant certains morceaux, le tout pour plus de cinquante minutes d'écoute.
Dérangeant, surprenant mais surtout énergique, le groupe compose de façon méthodique : chaque morceau comporte des passages très différents et il n'est pas rare de trouver divers styles musicaux au sein d'une même et seule pièce. Entre 2007 et 2008, le groupe effectue plusieurs centaines de concerts où leurs prestations scéniques ne passent pas inaperçues : communication avec le public et danses folles sur passages Drum'N Bass témoignent du bonheur que prennent les quatre compères à faire du Live.
Un album qui défrise et surprend de par son originalité. Le quatuor sort du lot mais son audace est à double tranchant : certains adhèreront immédiatement tandis que d'autres ne supporteront pas leur musique. Objectivement, c'est maîtrisé et on peut au moins leur reconnaître ce point fort.
Album : Take To The Skies
Premier Album
Sortie : 2007
Genre(s) : Post-Hardcore, Screamo, Electronicore, Transecore
Label(s) : Ambush Reality, Tiny Evil
Morceaux à écouter : Mothership, Sorry You're Not A Winner, OK Time For Plan B
♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <
En 1999, ce groupe british originaire de St Albans ne comptait que trois membres avant l'arrivée du guitariste Liam "Rory" Clewlow en 2003 et portait le nom de "Hybrid". C'est en 2003 que le quatuor se rebaptise "Enter Shikari". Les gaillards enregistrent dans un garage les premières versions de morceaux qui deviendront les points forts de leur carrière future. Après plusieurs EPs, ils sortent "Take To The Skies" en 2007 sous leur propre label.
Peu connu à l'époque excepté en terre anglaise, le groupe offre un premier album audacieux qui mixe différents genres musicaux pourtant opposés : qui aurait pensé mélanger Electro/Trance et Post-Hard Core ? Eux l'ont fait. A l'image de la pochette de cet album, divers genres s'assemblent, se retrouvent et communiquent. Et même s'il faut reconnaître que cette mixture étonne, surprend, et déplaît parfois, le quatuor a le mérite de le faire à sa sauce et de façon plutôt bien arrangée. Ressemblant difficilement à autre chose, la formation prend le parti de mettre des synthés derrière une guitare grasse Métal/Punk/Hard Core, une batterie où la double pédale compose avec la voix hurlée et étranglée de Rou et celle ô combien plus claire et légère du bassiste Chris Batten, le tout appuyé par des gang vocals reprenant certains textes et refrains avec une énergie communicative. On aime, ou pas.
La découverte d'un tel album se fait dans son intégralité : une intro très étrange, Electro sur fond de Drum'N Bass, qui nous plonge dans un univers très spécial dirons-nous. Puis, introduction réelle du groupe et de sa musique : "Enter Shikari", second morceau, débute sur une ligne de synthé un poil rétro qui dépayse complètement l'auditeur lambda du XXIème siècle avec des cris stridents comme ambiance de fond. Rou met ensuite sa voix en action : égosillée, hurlée, presque vomie. Pourtant, cela n'entache pas plus que ça la composition de tous les instruments couplés aux machines et les amateurs de Screamo sont ravis. La suite ne mollit pas, au contraire, avec un magistral "Mothership" qui illustre au mieux la musique du groupe, mettant notamment en valeur la voix cristalline du bassiste. La suite n'en est pas moins inintéressante : on en oublierait presque les synthés en fond pour ne s'occuper que des lignes de basse/guitare/batterie. L'album regorge de titres à la fois puissants et énergiques ("No Sssweat") mais pourtant légers et teintés d'humour ("Sorry You're Not A Winner"). On notera des morceaux plus planants aux airs de balades mélancoliques ("Today Won't Go Down In History" et "Adieu") où les deux voix montrent leur potentiel lyrique, ainsi que des interludes instrumentaux introduisant certains morceaux, le tout pour plus de cinquante minutes d'écoute.
Dérangeant, surprenant mais surtout énergique, le groupe compose de façon méthodique : chaque morceau comporte des passages très différents et il n'est pas rare de trouver divers styles musicaux au sein d'une même et seule pièce. Entre 2007 et 2008, le groupe effectue plusieurs centaines de concerts où leurs prestations scéniques ne passent pas inaperçues : communication avec le public et danses folles sur passages Drum'N Bass témoignent du bonheur que prennent les quatre compères à faire du Live.
Un album qui défrise et surprend de par son originalité. Le quatuor sort du lot mais son audace est à double tranchant : certains adhèreront immédiatement tandis que d'autres ne supporteront pas leur musique. Objectivement, c'est maîtrisé et on peut au moins leur reconnaître ce point fort.
21/09/2011
[Album] Orelsan : "Perdu d'Avance"
Artiste : Orelsan
Album : Perdu d'Avance
Premier Album
Sortie : 2009
Genre : Rap, Hip Hop, Electro
Label(s) : 3ème Bureau, 7th Magnitude
Morceaux à écouter : Changement, Gros Poissons dans une Petite Mare, Jimmy Punchline, Entre Bien et Mal
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Deezer<
En 2006-2007 s'abattait sur le net le buzz musical Orelsan. De son vrai nom Aurélien Cotentin (né en 1982), ce jeune rappeur français originaire d'Alençon dans l'Orne a commencé par diffuser ses productions musicales sur Internet où les clips (à voir) tournés en amateur de ses premiers morceaux font sa réputation : antihéros du Rap, provincial assumé, il ne vit pas dans une grande banlieue de la capitale et écrit sur des sujets multiples, actuels, de façon parfois très crue.
Lorsque son premier album sort, certains restent sur le souvenir de morceaux comme "Saint Valentin" ou renient l'artiste à cause de "Sale Pute" qui fera polémique à cause des textes violents à peine un mois après la sortie de "Perdu d'Avance". Ce morceau ne figurera pas sur la tracklist de quatorze morceaux offrant presque une heure d'écoute sur ce premier album. Et quelle heure d'écoute ! Une écriture débordante de rimes et de "punchlines" sorties tout droit de la vie et des expériences d'un énergumène totalement allumé, un tantinet adolescent attardé mais pourtant si lucide sur le monde et la société dans lesquels nous vivons tous. Intelligents, les textes sont sortis à la volée, de la façon la plus simple possible, qui éclabousse et tache par moments, mais qui parle à tout le monde, avec dérision et humour.
Tout y passe (ou presque) : le choc des générations ("Changement"), les filles, les relations avec celles-ci ("50 Pour Cent"), l'argent, la musique, l'alcool ("Soirée Ratée"), la mode... Bref, la société qui régit notre quotidien mais surtout la façon dont certains comme Orelsan la vivent ou la perçoivent. En effet, pessimiste sur beaucoup de points, légèrement dépressif, l'artiste dresse le portrait d'une jeunesse un peu dérivante et larguée. Majoritairement écrit sur la base d'expériences personnelles, l'album nous plonge dans le quotidien désabusé du mec qui est un peu "monsieur tout le monde". Réaliste et critique, Orelsan fait mieux que de rapper et déblatérer sur ce qui l'intéresse : il nous invite à réfléchir sur ce que nous vivons tous plus ou moins tous les jours, un peu comme lui finalement.
C'est frais, intelligent et lucide, avec beaucoup de second degré et d'auto-dérision. Je suis moi-même peu friand du Rap Français mais je reconnais que là, en écoutant bien, on accroche et on adhère. Pas un morceau est à jeter et ça s'écoute plutôt bien. Orelsan a plusieurs fois été comparé à Eminem (ce qu'il reconnaît être flatteur) et TTC pour son discours plutôt cru mais là, ça ne passe pas et il le revendique. Un artiste français à part donc, qui fait parfois sourire, mais qui ne plaît pas à tout le monde. Chacun en pensera ce qu'il veut. Personnellement, je dirai que c'est loin d'être mauvais !
Album : Perdu d'Avance
Premier Album
Sortie : 2009
Genre : Rap, Hip Hop, Electro
Label(s) : 3ème Bureau, 7th Magnitude
Morceaux à écouter : Changement, Gros Poissons dans une Petite Mare, Jimmy Punchline, Entre Bien et Mal
♥♥♥
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En 2006-2007 s'abattait sur le net le buzz musical Orelsan. De son vrai nom Aurélien Cotentin (né en 1982), ce jeune rappeur français originaire d'Alençon dans l'Orne a commencé par diffuser ses productions musicales sur Internet où les clips (à voir) tournés en amateur de ses premiers morceaux font sa réputation : antihéros du Rap, provincial assumé, il ne vit pas dans une grande banlieue de la capitale et écrit sur des sujets multiples, actuels, de façon parfois très crue.
Lorsque son premier album sort, certains restent sur le souvenir de morceaux comme "Saint Valentin" ou renient l'artiste à cause de "Sale Pute" qui fera polémique à cause des textes violents à peine un mois après la sortie de "Perdu d'Avance". Ce morceau ne figurera pas sur la tracklist de quatorze morceaux offrant presque une heure d'écoute sur ce premier album. Et quelle heure d'écoute ! Une écriture débordante de rimes et de "punchlines" sorties tout droit de la vie et des expériences d'un énergumène totalement allumé, un tantinet adolescent attardé mais pourtant si lucide sur le monde et la société dans lesquels nous vivons tous. Intelligents, les textes sont sortis à la volée, de la façon la plus simple possible, qui éclabousse et tache par moments, mais qui parle à tout le monde, avec dérision et humour.
Tout y passe (ou presque) : le choc des générations ("Changement"), les filles, les relations avec celles-ci ("50 Pour Cent"), l'argent, la musique, l'alcool ("Soirée Ratée"), la mode... Bref, la société qui régit notre quotidien mais surtout la façon dont certains comme Orelsan la vivent ou la perçoivent. En effet, pessimiste sur beaucoup de points, légèrement dépressif, l'artiste dresse le portrait d'une jeunesse un peu dérivante et larguée. Majoritairement écrit sur la base d'expériences personnelles, l'album nous plonge dans le quotidien désabusé du mec qui est un peu "monsieur tout le monde". Réaliste et critique, Orelsan fait mieux que de rapper et déblatérer sur ce qui l'intéresse : il nous invite à réfléchir sur ce que nous vivons tous plus ou moins tous les jours, un peu comme lui finalement.
C'est frais, intelligent et lucide, avec beaucoup de second degré et d'auto-dérision. Je suis moi-même peu friand du Rap Français mais je reconnais que là, en écoutant bien, on accroche et on adhère. Pas un morceau est à jeter et ça s'écoute plutôt bien. Orelsan a plusieurs fois été comparé à Eminem (ce qu'il reconnaît être flatteur) et TTC pour son discours plutôt cru mais là, ça ne passe pas et il le revendique. Un artiste français à part donc, qui fait parfois sourire, mais qui ne plaît pas à tout le monde. Chacun en pensera ce qu'il veut. Personnellement, je dirai que c'est loin d'être mauvais !
20/09/2011
[Vidéo] Enter Shikari : SssnakePit
Alors que le troisième album studio d'Enter Shikari n'a pas encore de date officielle de sortie (il n'aurait pas encore de nom d'après le site officiel du groupe mais serait prévu pour janvier 2012), la vidéo du premier extrait de ce fameux album vient tout juste de sortir. Après "Destabilize" et "Quelle Surprise" qui n'étaient que des singles nous aidant à patienter, voilà enfin un aperçu du son qui dérouillera nos oreilles dans la future troisième galette du quatuor british : Electro/Dubstep et Post-Hard Core bien nerveux, recette utilisée pour les précédents opus. En attendant de savoir s'il y aura du nouveau au niveau des compos, on se délecte de ces trois minutes.
10/09/2011
[Album] Russian Circles : "Station"
Artiste : Russian Circles
Album : Station
Deuxième Album
Sortie : 2008
Genre(s) : Post-Rock, Post-Métal, Instrumental
Label(s) : Suicide Squeeze, Sargent House
Morceaux à écouter : Campaign, Harper Lewis, Youngblood
♥♥♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Véritable mutation dans la musique du groupe, ce second album est une sorte de renaissance. Le départ de Colin DeKuiper à la basse, remplacé par Brian Cook, y est peut-être pour quelque chose. Quoiqu'il en soit, on s'éloigne du style "brut" du premier album qu'était "Enter".
Comme si le trio avait mûri ou s'était assagi, on est davantage dans un Rock aérien, atmosphérique et surtout beaucoup moins agressif que sur le premier opus. La pochette d'arabesques abstraites a laissé place à quelque chose de figuratif : une troupe militaire avec ses deux cuisiniers (du moins, on suppose). Le split "Upper Ninety", sorti la même année que "Enter", introduisait déjà le nouveau genre musical qu'allait développer le combo dans son futur album. Ainsi, le très beau "Campaign" qui ouvre cette galette illustre parfaitement ce changement : un morceau léger, essentiellement basé sur les ambiances et la guitare. Car que peut-on bien faire quand on a qu'un seul guitariste sous la main ? Utiliser des pédales et des samplers pour habiller le tout. Pour cet exercice, Russian Circles s'en sort très bien et arrive même à nous faire oublier que derrière un tel travail, il n'y a que trois mecs derrière leurs instruments.
Les ambiances sont donc soignées mais à ça on pourra reprocher la perte de composition "brutes de décoffrage" comme celles servies sur "Enter". La pilule passe de façon différente, avec moins de mordant. "Harper Lewis" renoue pourtant avec ces notes dissonantes si chères aux premières productions du groupe. Le tout est cependant plus rond, plus clair. Oui, il y a davantage de poésie et d'onirisme : finis les riffs vengeurs et épiques. Comme si la guerre était finie et qu'il fallait tout reconstruire, "Station" est un véritable nouveau départ que le morceau du même nom pourrait parfaitement illustrer : une première partie en puissance et une fin en finesse et tout en montée jusqu'à un dénouement final qui va se perdre dans un silence qui met presque mal à l'aise. "Youngblood" a le mérite d'offrir à la batterie son intérêt plus ou moins perdu dans les productions de cet album et le tout s'achève sur "Xavii", une sorte de balade mélancolique qui ferait oublier que Russian Circles, à la base, c'était davantage du Métal Instrumental que du Post-Rock léger et atmosphérique...
Même si on regrettera le son plus gras et brut du premier album, Russian Circles évolue et change progressivement de registre avec "Station", un album qui, comme son aîné, offre peu de titres (six au total) mais pour une écoute de plus de quarante trois minutes. Du travail donc, davantage centré sur l'émotion et les ambiances, qui peut décevoir parfois, ou au contraire ravir ! "Station" est néanmoins un très bon album qui profite d'une production impeccable et qui s'écoute bien en plus d'ouvrir de nouvelles voies pour Russian Circles. Magique !
Album : Station
Deuxième Album
Sortie : 2008
Genre(s) : Post-Rock, Post-Métal, Instrumental
Label(s) : Suicide Squeeze, Sargent House
Morceaux à écouter : Campaign, Harper Lewis, Youngblood
♥♥♥♥♥
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Véritable mutation dans la musique du groupe, ce second album est une sorte de renaissance. Le départ de Colin DeKuiper à la basse, remplacé par Brian Cook, y est peut-être pour quelque chose. Quoiqu'il en soit, on s'éloigne du style "brut" du premier album qu'était "Enter".
Comme si le trio avait mûri ou s'était assagi, on est davantage dans un Rock aérien, atmosphérique et surtout beaucoup moins agressif que sur le premier opus. La pochette d'arabesques abstraites a laissé place à quelque chose de figuratif : une troupe militaire avec ses deux cuisiniers (du moins, on suppose). Le split "Upper Ninety", sorti la même année que "Enter", introduisait déjà le nouveau genre musical qu'allait développer le combo dans son futur album. Ainsi, le très beau "Campaign" qui ouvre cette galette illustre parfaitement ce changement : un morceau léger, essentiellement basé sur les ambiances et la guitare. Car que peut-on bien faire quand on a qu'un seul guitariste sous la main ? Utiliser des pédales et des samplers pour habiller le tout. Pour cet exercice, Russian Circles s'en sort très bien et arrive même à nous faire oublier que derrière un tel travail, il n'y a que trois mecs derrière leurs instruments.
Les ambiances sont donc soignées mais à ça on pourra reprocher la perte de composition "brutes de décoffrage" comme celles servies sur "Enter". La pilule passe de façon différente, avec moins de mordant. "Harper Lewis" renoue pourtant avec ces notes dissonantes si chères aux premières productions du groupe. Le tout est cependant plus rond, plus clair. Oui, il y a davantage de poésie et d'onirisme : finis les riffs vengeurs et épiques. Comme si la guerre était finie et qu'il fallait tout reconstruire, "Station" est un véritable nouveau départ que le morceau du même nom pourrait parfaitement illustrer : une première partie en puissance et une fin en finesse et tout en montée jusqu'à un dénouement final qui va se perdre dans un silence qui met presque mal à l'aise. "Youngblood" a le mérite d'offrir à la batterie son intérêt plus ou moins perdu dans les productions de cet album et le tout s'achève sur "Xavii", une sorte de balade mélancolique qui ferait oublier que Russian Circles, à la base, c'était davantage du Métal Instrumental que du Post-Rock léger et atmosphérique...
Même si on regrettera le son plus gras et brut du premier album, Russian Circles évolue et change progressivement de registre avec "Station", un album qui, comme son aîné, offre peu de titres (six au total) mais pour une écoute de plus de quarante trois minutes. Du travail donc, davantage centré sur l'émotion et les ambiances, qui peut décevoir parfois, ou au contraire ravir ! "Station" est néanmoins un très bon album qui profite d'une production impeccable et qui s'écoute bien en plus d'ouvrir de nouvelles voies pour Russian Circles. Magique !
08/09/2011
[Album] Ace Out : "Sweet Sweat Songs From The Basement"
Artiste : Ace Out
Album : Sweet Sweat Songs From The Basement
Premier Album
Sortie : 2008
Genre(s) : Rock, Funk Rock, Disco Rock
Labels : Believe, KSK
Morceaux à écouter : Neverdown, She Looks for Something New, Take My Hand
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Deezer<
La France compte trop peu de (bons) groupes de Rock. Certes, il y en a bien quelques uns qui ont profité d'une bonne production et d'une large distribution qui leur a permis d'asseoir leur réputation. Ace Out fait exception : c'est principalement grâce à leurs prestations scéniques et le bouche à oreille que ces lillois se sont fait connaître, participant à de grands festivals européens (Mainsquare et Sziget entre autres) où leur passage n'est justement pas passé inaperçu.
Ce premier album fait "à la main" n'a pas été largement distribué à sa sortie. C'est pourtant une petite bombe qui présente l'univers musical du groupe : un Rock pêchu, qui bouge, teinté de rythmes funky et disco, mélodique, et qui donne la patate. Des riffs accrocheurs et bien sentis qui sortent un peu des sentiers battus pour faire danser les jeunes et moins jeunes. Une quarantaine de minutes en boîte pour onze titres ayant chacun leur identité, ce qui rassure car il serait facile de tomber dans le "convenu qui fonctionne".
Le premier titre "Neverdown" sonne comme un appel à sauter partout : un refrain entraînant qui fait mouche et c'est bien là que réside la force du groupe. Des mélodies faciles à retenir qui donnent envie de pousser la chansonnette sur la voix haut perchée que peuvent prendre Pierre et ses acolytes. "She Looks For Something New" prend magistralement la relève : riffs endiablés, basse très funky et encore un refrain à faire pâlir les groupes "so british". Oui, car Ace Out, ce sont aussi des textes en anglais sortis parfois sur un flow très Hip-Hop mais qui ne fait pas du tout tache à l'ensemble. On reprochera (peut-être) quelques textes en français avec "Just Test It" mais ça passe. On notera aussi la voix plus hurlée sur "New Day" et "We Stand Alone", preuve que Pierre sait évoluer dans plusieurs styles, mais le tout ne tend jamais vers le Métal et reste Rock pur et dur. Enfin, quelques titres plus calmes, notamment "When The Stars", une sorte de balade illuminée et sucrée qui élargit un peu plus le domaine musical des gaillards.
Un bon premier album qui aurait mérité une plus large distribution. On a envie de bouger, de sauter, de reprendre les paroles. C'est bon, et quand c'est français, c'est encore mieux. Un groupe à découvrir sur scène car dégageant une véritable énergie communicative. En attendant le prochain album, ça s'écoute sans broncher.
INFO : Depuis la rédaction de cette chronique, le groupe a annoncé sa séparation (sans doute pour manque de temps et de moyens pour continuer) en octobre 2012.
Album : Sweet Sweat Songs From The Basement
Premier Album
Sortie : 2008
Genre(s) : Rock, Funk Rock, Disco Rock
Labels : Believe, KSK
Morceaux à écouter : Neverdown, She Looks for Something New, Take My Hand
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Deezer<
La France compte trop peu de (bons) groupes de Rock. Certes, il y en a bien quelques uns qui ont profité d'une bonne production et d'une large distribution qui leur a permis d'asseoir leur réputation. Ace Out fait exception : c'est principalement grâce à leurs prestations scéniques et le bouche à oreille que ces lillois se sont fait connaître, participant à de grands festivals européens (Mainsquare et Sziget entre autres) où leur passage n'est justement pas passé inaperçu.
Ce premier album fait "à la main" n'a pas été largement distribué à sa sortie. C'est pourtant une petite bombe qui présente l'univers musical du groupe : un Rock pêchu, qui bouge, teinté de rythmes funky et disco, mélodique, et qui donne la patate. Des riffs accrocheurs et bien sentis qui sortent un peu des sentiers battus pour faire danser les jeunes et moins jeunes. Une quarantaine de minutes en boîte pour onze titres ayant chacun leur identité, ce qui rassure car il serait facile de tomber dans le "convenu qui fonctionne".
Le premier titre "Neverdown" sonne comme un appel à sauter partout : un refrain entraînant qui fait mouche et c'est bien là que réside la force du groupe. Des mélodies faciles à retenir qui donnent envie de pousser la chansonnette sur la voix haut perchée que peuvent prendre Pierre et ses acolytes. "She Looks For Something New" prend magistralement la relève : riffs endiablés, basse très funky et encore un refrain à faire pâlir les groupes "so british". Oui, car Ace Out, ce sont aussi des textes en anglais sortis parfois sur un flow très Hip-Hop mais qui ne fait pas du tout tache à l'ensemble. On reprochera (peut-être) quelques textes en français avec "Just Test It" mais ça passe. On notera aussi la voix plus hurlée sur "New Day" et "We Stand Alone", preuve que Pierre sait évoluer dans plusieurs styles, mais le tout ne tend jamais vers le Métal et reste Rock pur et dur. Enfin, quelques titres plus calmes, notamment "When The Stars", une sorte de balade illuminée et sucrée qui élargit un peu plus le domaine musical des gaillards.
Un bon premier album qui aurait mérité une plus large distribution. On a envie de bouger, de sauter, de reprendre les paroles. C'est bon, et quand c'est français, c'est encore mieux. Un groupe à découvrir sur scène car dégageant une véritable énergie communicative. En attendant le prochain album, ça s'écoute sans broncher.
INFO : Depuis la rédaction de cette chronique, le groupe a annoncé sa séparation (sans doute pour manque de temps et de moyens pour continuer) en octobre 2012.
07/09/2011
[Album] Limp Bizkit : "Gold Cobra"
Artiste : Limp Bizkit
Album : Gold Cobra
Sixième Album
Sortie : 2011
Genre(s) : Néo Métal, Rap Métal
Label : Interscope
Morceaux à écouter : Gold Cobra, Shark Attack, Get A Life
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Rares sont les groupes de Néo Métal de la fin des années 90 qui ont survécu tant bien que mal à l'essoufflement du genre. Nous éviterons de parler de Linkin Park qui est sans doute le meilleur exemple de la régression musicale d'un groupe de ce genre. Limp Bizkit avait servi de bien médiocres opus il y a quelques années et on pouvait s'attendre à quelque chose de bien pire que ce nouvel album qu'est "Gold Cobra", un sixième album qui marque le retour de Wes Borland aux commandes de la guitare sur un album des "biscuits mous".
Après une intro pratiquement inutile (aucune amorce du morceau suivant et pas d'intérêt musical) mais au nom comique "Introbra" (qui tend à montrer l'esprit très désinvolte et satirique de l'album), on a droit à un très critiquable "Bring It Back". La guitare de Wes Borland toujours là mais accompagnée d'un beat lourd qui ferait penser aux super productions de Rap/R'n B qui passent à la radio : autant dire de la soupe. Heureusement, un pseudo refrain rassure tout le monde et la joie nous envahit avec le fameux "Gold Cobra" qui donne son nom à la galette. Un morceau qui frappe fort avec des riffs accrocheurs et, plus généralement, un son qui rappelle une époque qu'on croyait révolue pour le groupe. Mais c'est dans le clip qu'on découvre que les gaillards prennent un peu de recul sur leur production : des gonzesses en tenues plutôt légères, une grosse voiture, du skate. Que des clichés dont on sent qu'ils en rient et s'en amusent (un peu). En tout cas, on a envie de bouger la tête au rythme de la basse lourde qui appuie la batterie.
On est donc assez confiants quant à la suite de l'album, surtout parce qu'en quelques morceaux, on oublie la triste période de "Results May Vary" qui était bien catastrophique. On enchaîne donc avec "Shark Attack" et son attaque plutôt rapide, incisive et pêchue, suivi de "Get A Life" au ton rageur et aux couplets sombres malgré un bridge très aérien. Limp Bizkit s'attaque à l'humour subversif avec "Shotgun", un titre qui élève le fusil à pompe au rang d'étendard avec un solo de guitare de Borland en clôture pour appuyer les mots de Durst : "Everybody jumps from the sound of a Shotgun, In my neighbourhood, Everybody got one". La suite est cependant moins accrocheuse : sur "Douche Bag", ce sont essentiellement les instruments qui tiennent la belle part. On retombe dans le "biscuit mou" des mauvaises années avec "Walking Away" et "Loser" dont on ne retiendra que le solo et le final où Durst prétend s'essayer au synthétiseur de voix en considérant que "c'est l'enfer de chanter là-dedans", toujours une petit dose d'humour donc et au passage une petite critique de la musique servie à la radio.
En ce qui concerne le reste de l'album et les bonus de la version deluxe, on peut s'attarder (un petit peu) sur "Autotunage" et "Why Try" qui, avec sa (petite) fougue, est le parfait témoin du vrai retour en arrière du groupe et de l'énergie de ses débuts. Pas besoin de parler des bonus tracks, ils sont parfaitement inintéressants musicalement et ne font qu'apporter une touche d'exotisme au style développé dans l'album. Pour les curieux ou archi-fans du groupe donc.
On retrouve donc du bon vieux Limp Bizkit dans cet opus. Même si il n'y a rien de bien novateur, on peut au moins leur reconnaître la bonne idée de tenter un retour aux sources qui accroche et fait bouger. Un album qui s'écoute donc très bien et qui rafraîchit l'image et la musique du groupe. Sympa.
Album : Gold Cobra
Sixième Album
Sortie : 2011
Genre(s) : Néo Métal, Rap Métal
Label : Interscope
Morceaux à écouter : Gold Cobra, Shark Attack, Get A Life
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Rares sont les groupes de Néo Métal de la fin des années 90 qui ont survécu tant bien que mal à l'essoufflement du genre. Nous éviterons de parler de Linkin Park qui est sans doute le meilleur exemple de la régression musicale d'un groupe de ce genre. Limp Bizkit avait servi de bien médiocres opus il y a quelques années et on pouvait s'attendre à quelque chose de bien pire que ce nouvel album qu'est "Gold Cobra", un sixième album qui marque le retour de Wes Borland aux commandes de la guitare sur un album des "biscuits mous".
Après une intro pratiquement inutile (aucune amorce du morceau suivant et pas d'intérêt musical) mais au nom comique "Introbra" (qui tend à montrer l'esprit très désinvolte et satirique de l'album), on a droit à un très critiquable "Bring It Back". La guitare de Wes Borland toujours là mais accompagnée d'un beat lourd qui ferait penser aux super productions de Rap/R'n B qui passent à la radio : autant dire de la soupe. Heureusement, un pseudo refrain rassure tout le monde et la joie nous envahit avec le fameux "Gold Cobra" qui donne son nom à la galette. Un morceau qui frappe fort avec des riffs accrocheurs et, plus généralement, un son qui rappelle une époque qu'on croyait révolue pour le groupe. Mais c'est dans le clip qu'on découvre que les gaillards prennent un peu de recul sur leur production : des gonzesses en tenues plutôt légères, une grosse voiture, du skate. Que des clichés dont on sent qu'ils en rient et s'en amusent (un peu). En tout cas, on a envie de bouger la tête au rythme de la basse lourde qui appuie la batterie.
On est donc assez confiants quant à la suite de l'album, surtout parce qu'en quelques morceaux, on oublie la triste période de "Results May Vary" qui était bien catastrophique. On enchaîne donc avec "Shark Attack" et son attaque plutôt rapide, incisive et pêchue, suivi de "Get A Life" au ton rageur et aux couplets sombres malgré un bridge très aérien. Limp Bizkit s'attaque à l'humour subversif avec "Shotgun", un titre qui élève le fusil à pompe au rang d'étendard avec un solo de guitare de Borland en clôture pour appuyer les mots de Durst : "Everybody jumps from the sound of a Shotgun, In my neighbourhood, Everybody got one". La suite est cependant moins accrocheuse : sur "Douche Bag", ce sont essentiellement les instruments qui tiennent la belle part. On retombe dans le "biscuit mou" des mauvaises années avec "Walking Away" et "Loser" dont on ne retiendra que le solo et le final où Durst prétend s'essayer au synthétiseur de voix en considérant que "c'est l'enfer de chanter là-dedans", toujours une petit dose d'humour donc et au passage une petite critique de la musique servie à la radio.
En ce qui concerne le reste de l'album et les bonus de la version deluxe, on peut s'attarder (un petit peu) sur "Autotunage" et "Why Try" qui, avec sa (petite) fougue, est le parfait témoin du vrai retour en arrière du groupe et de l'énergie de ses débuts. Pas besoin de parler des bonus tracks, ils sont parfaitement inintéressants musicalement et ne font qu'apporter une touche d'exotisme au style développé dans l'album. Pour les curieux ou archi-fans du groupe donc.
On retrouve donc du bon vieux Limp Bizkit dans cet opus. Même si il n'y a rien de bien novateur, on peut au moins leur reconnaître la bonne idée de tenter un retour aux sources qui accroche et fait bouger. Un album qui s'écoute donc très bien et qui rafraîchit l'image et la musique du groupe. Sympa.
06/09/2011
[Album] Fort Minor : "The Rising Tied"
Artiste : Fort Minor
Album : The Rising Tied
Premier Album
Sortie : 2005
Genre : Hip Hop Alternatif
Label : Machine Shop Recordings
Morceaux à écouter : Where'd You Go, Cigarettes, Kenji
♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Mike Shinoda est davantage connu pour sa participation au groupe Linkin Park plutôt que pour son projet personnel parallèle Fort Minor. Pourquoi "Fort Minor" ? Car il n'était pas question pour lui d'appeler son projet "Mike Shinoda". En effet, l'artiste s'est entouré d'une foule de gens qui ont autant de valeur à ses yeux que sa propre personne sur cet album. Il le dira d'ailleurs : "Fort Minor et non "Mike Shinoda" car beaucoup d'autres personnes sont investies dans ce projet. Je veux seulement travailler avec ma famille et mes amis, des personnes que j'aime vraiment et en qui j'ai confiance."
Qu'en est-il alors ? Une galette de Rap/Hip Hop qui tenait donc (beaucoup) à coeur au garçon évadé du style de Linkin Park où il ne pouvait pas s'exprimer selon ses goûts. Shinoda livre d'ailleurs une anecdote à ce sujet dans "Get Me Gone". Outre la volonté de faire du Hip Hop, il a surtout voulu aborder des sujets qui lui étaient chers comme dans "Kenji" où il est question de son père japonais né et emprisonné pendant la Seconde Guerre Mondiale. La musique et les textes de Shinoda lui valent parfois l'appellation de "Hip Hop Conscient". Il est vrai que ce n'est pas vraiment la musique qui est intéressante ici mais bien les textes. Il traduit son amour pour la musique dans le très attachant "Cigarettes" où il critique le Rap et le Hip Hop actuels sans langue de bois : "Everyone exaggerates a tiny little bit, Make that shit sound more gangsta then it really is" ou encore "We don't care if its true when we lay the money down, We don't believe the words, We just love the way they sound". Des textes intelligents qui font de cet album un objet réellement intéressant.
La musique maintenant. Même si il n'y a pas de réelle trouvaille ou innovation, les mélodies et beats habillent le tout de façon agréable. On pourra tout de même reprocher quelques lignes un peu répétitives, notamment au piano, instrument central de la musique de cet album. Il est présent sur (pratiquement) toutes les pistes et s'impose particulièrement sur "Where'd You Go" et "High Road". En habillage, des sons (artificiels ?) de violons ("Remember The Name") et aussi d'autres instruments comme la guitare qui apparaît sur "Kenji" d'une bien belle façon.
Bref. Entouré d'une foule de gens (Styles Of Beyond entre autres) et épaulé par Jay-Z à la production, Mike Shinoda nous offre un album agréable de Hip Hop. En rien novateur musicalement, il se laisse tout de même écouter et passe même rudement bien. Un peu faiblard musicalement pourtant, c'est dans les textes que se trouve tout l'intérêt de cet album, ce qui explique sans doute qu'il soit passé (presque) inaperçu en France. Pour les curieux, amateurs de Hip Hop ou fans de Shinoda.
Album : The Rising Tied
Premier Album
Sortie : 2005
Genre : Hip Hop Alternatif
Label : Machine Shop Recordings
Morceaux à écouter : Where'd You Go, Cigarettes, Kenji
♥♥♥
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Mike Shinoda est davantage connu pour sa participation au groupe Linkin Park plutôt que pour son projet personnel parallèle Fort Minor. Pourquoi "Fort Minor" ? Car il n'était pas question pour lui d'appeler son projet "Mike Shinoda". En effet, l'artiste s'est entouré d'une foule de gens qui ont autant de valeur à ses yeux que sa propre personne sur cet album. Il le dira d'ailleurs : "Fort Minor et non "Mike Shinoda" car beaucoup d'autres personnes sont investies dans ce projet. Je veux seulement travailler avec ma famille et mes amis, des personnes que j'aime vraiment et en qui j'ai confiance."
Qu'en est-il alors ? Une galette de Rap/Hip Hop qui tenait donc (beaucoup) à coeur au garçon évadé du style de Linkin Park où il ne pouvait pas s'exprimer selon ses goûts. Shinoda livre d'ailleurs une anecdote à ce sujet dans "Get Me Gone". Outre la volonté de faire du Hip Hop, il a surtout voulu aborder des sujets qui lui étaient chers comme dans "Kenji" où il est question de son père japonais né et emprisonné pendant la Seconde Guerre Mondiale. La musique et les textes de Shinoda lui valent parfois l'appellation de "Hip Hop Conscient". Il est vrai que ce n'est pas vraiment la musique qui est intéressante ici mais bien les textes. Il traduit son amour pour la musique dans le très attachant "Cigarettes" où il critique le Rap et le Hip Hop actuels sans langue de bois : "Everyone exaggerates a tiny little bit, Make that shit sound more gangsta then it really is" ou encore "We don't care if its true when we lay the money down, We don't believe the words, We just love the way they sound". Des textes intelligents qui font de cet album un objet réellement intéressant.
La musique maintenant. Même si il n'y a pas de réelle trouvaille ou innovation, les mélodies et beats habillent le tout de façon agréable. On pourra tout de même reprocher quelques lignes un peu répétitives, notamment au piano, instrument central de la musique de cet album. Il est présent sur (pratiquement) toutes les pistes et s'impose particulièrement sur "Where'd You Go" et "High Road". En habillage, des sons (artificiels ?) de violons ("Remember The Name") et aussi d'autres instruments comme la guitare qui apparaît sur "Kenji" d'une bien belle façon.
Bref. Entouré d'une foule de gens (Styles Of Beyond entre autres) et épaulé par Jay-Z à la production, Mike Shinoda nous offre un album agréable de Hip Hop. En rien novateur musicalement, il se laisse tout de même écouter et passe même rudement bien. Un peu faiblard musicalement pourtant, c'est dans les textes que se trouve tout l'intérêt de cet album, ce qui explique sans doute qu'il soit passé (presque) inaperçu en France. Pour les curieux, amateurs de Hip Hop ou fans de Shinoda.
05/09/2011
[Album] Deftones : "Adrenaline"
Artiste : Deftones
Album : Adrenaline
Premier Album du Groupe
Sortie : 1995
Genre(s) : Néo Métal, Métal Alternatif
Label : Maverick Records
Morceaux à écouter : Minus Blindfold, One Weak, Root
♥♥♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Le début des années 90 sonnait comme la naissance du Néo Métal à travers le monde et principalement aux USA. Ainsi, des groupes comme Korn et Deftones voient le jour et sortent des guitares saturées pour pondre un son très gras fortement influencé par le Hip Hop. Pourtant, Deftones prend le parti de ne pas trop s'attribuer cette étiquette en développant une musique très personnelle. Les "quatre ados qui s'ennuyaient" produiront donc une galette de dix titres qui restera dans l'histoire de ce genre musical aujourd'hui très essoufflé.
Que dire de cette pépite vitaminée qui n'a (pratiquement) pas pris une ride. Derrière une pochette ô combien sobre (une poire à lavement) se cache de véritables trouvailles qui restent des références aujourd'hui. Une guitare grasse, voire sale par moments, une batterie ultra carrée, une basse sourde et profonde pour arrondir le tout et une voix. Car c'est là qu'est toute la force de Deftones. Même si tout se marie à merveille, c'est véritablement la voix de Chino Moreno qui donne l'âme à cette musique. Hurlée, criée, pleurante parfois, mais qui peut aussi chanter clairement, légèrement, et murmurer. Chino offre une émotion indéniable aux textes souvent métaphoriques et très poétiques qu'il est très difficile de traduire en bon vieux français.
L'ouverture sur "Bored" annonce la couleur : tout le morceau s'écoule sur un nombre très très limité d'accords mais il n'en faut pas plus pour que ça fonctionne. Pas de fioritures, pas de solos athlétiques et la basse ne fait bien souvent que suivre la ligne de guitare. Des riffs percutants, inspirés et qui font mouche. Pas de problème, c'est peut-être pauvre musicalement dans le sens où il n'y a pas de réelle démonstration de technique mais c'est ce qui fait tout le charme de Deftones et surtout de cet album. On notera cependant des petites lignes comme l'intro de "Minus Blindfold" ou la déferlante de "Root" qui ajoutent du charme à tout ça, ou encore la magnifique sortie de "Fireal" qui pendant plus de trois minutes nous envoie planer on ne sait où, mais on ne s'en plaint pas, au contraire. Le tout est à la fois bourrin et léger, la voix de Chino alternant facilement différents types de chant et pouvant se mettre à "planer" puis hurler comme dans le très intéressant "Lifter". D'autres préféreront l'énergie développée dans "7 Words" ou "Engine No 9". Chacun y trouvera donc plus ou moins son compte.
Un album qui s'écoute encore et toujours, comme au premier jour malgré son âge. Une vraie perle en tant que premier album qui reste et restera sans aucun doute une référence, dévoilant tout le potentiel et le savoir-faire du groupe pour les années et les albums qui ont suivi ensuite.
Album : Adrenaline
Premier Album du Groupe
Sortie : 1995
Genre(s) : Néo Métal, Métal Alternatif
Label : Maverick Records
Morceaux à écouter : Minus Blindfold, One Weak, Root
♥♥♥♥♥
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Le début des années 90 sonnait comme la naissance du Néo Métal à travers le monde et principalement aux USA. Ainsi, des groupes comme Korn et Deftones voient le jour et sortent des guitares saturées pour pondre un son très gras fortement influencé par le Hip Hop. Pourtant, Deftones prend le parti de ne pas trop s'attribuer cette étiquette en développant une musique très personnelle. Les "quatre ados qui s'ennuyaient" produiront donc une galette de dix titres qui restera dans l'histoire de ce genre musical aujourd'hui très essoufflé.
Que dire de cette pépite vitaminée qui n'a (pratiquement) pas pris une ride. Derrière une pochette ô combien sobre (une poire à lavement) se cache de véritables trouvailles qui restent des références aujourd'hui. Une guitare grasse, voire sale par moments, une batterie ultra carrée, une basse sourde et profonde pour arrondir le tout et une voix. Car c'est là qu'est toute la force de Deftones. Même si tout se marie à merveille, c'est véritablement la voix de Chino Moreno qui donne l'âme à cette musique. Hurlée, criée, pleurante parfois, mais qui peut aussi chanter clairement, légèrement, et murmurer. Chino offre une émotion indéniable aux textes souvent métaphoriques et très poétiques qu'il est très difficile de traduire en bon vieux français.
L'ouverture sur "Bored" annonce la couleur : tout le morceau s'écoule sur un nombre très très limité d'accords mais il n'en faut pas plus pour que ça fonctionne. Pas de fioritures, pas de solos athlétiques et la basse ne fait bien souvent que suivre la ligne de guitare. Des riffs percutants, inspirés et qui font mouche. Pas de problème, c'est peut-être pauvre musicalement dans le sens où il n'y a pas de réelle démonstration de technique mais c'est ce qui fait tout le charme de Deftones et surtout de cet album. On notera cependant des petites lignes comme l'intro de "Minus Blindfold" ou la déferlante de "Root" qui ajoutent du charme à tout ça, ou encore la magnifique sortie de "Fireal" qui pendant plus de trois minutes nous envoie planer on ne sait où, mais on ne s'en plaint pas, au contraire. Le tout est à la fois bourrin et léger, la voix de Chino alternant facilement différents types de chant et pouvant se mettre à "planer" puis hurler comme dans le très intéressant "Lifter". D'autres préféreront l'énergie développée dans "7 Words" ou "Engine No 9". Chacun y trouvera donc plus ou moins son compte.
Un album qui s'écoute encore et toujours, comme au premier jour malgré son âge. Une vraie perle en tant que premier album qui reste et restera sans aucun doute une référence, dévoilant tout le potentiel et le savoir-faire du groupe pour les années et les albums qui ont suivi ensuite.
04/09/2011
[Album] The Pretty Reckless : "Light Me Up"
Artiste : The Pretty Reckless
Album : Light Me Up
Premier Album du Groupe
Sortie : 2010
Genre(s) : Rock, Hard Rock, Glam Rock
Label : Interscope
Morceaux à écouter : My Medicine, Make Me Wanna Die, Miss Nothing
♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Tou(te)s les fan(e)s de la série Gossip Girl ont sans doute succombé aux charmes de la voix de Taylor Momsen, l'actrice blonde qui a eu la bonne idée de faire du rock. On ne peut lui reprocher ça car les américains ont ce chic pour endosser plusieurs casquettes de façon respectable, à l'image de Will Smith ou encore Jared Leto (30 Seconds to Mars). Bref, la demoiselle forme son groupe avec trois musiciens pour nous offrir cette galette.
Premièrement, on ne peut nier la voix de la miss qui possède un timbre assez reconnaissable et qui lui permet de chanter dans divers registres. Cette voix que l'on découvre sur "My Medicine", le premier titre de cet opus, qui murmure avant de se lâcher d'une bien belle façon dans le micro, il faut le reconnaître. Des riffs qui feraient presque penser à "I Love Rock'n Roll" de Joann Jett et les Blackhearts en 1981, comme pour nous signifier qu'on a beau être en 2010, la jeune Taylor aime le Rock de cette époque. Niveau look, on retrouve une certaine provocation vestimentaire à la Courtney Love, le tout avec deux kilos de mascara autour des yeux et une chevelure tellement pâle qu'elle paraît presque plus blanche que blonde. Le clip de "Make Me Wanna Die" témoigne de tout ça en presque quatre minutes.
Parlons davantage de la musique. Une basse suffisamment grasse et épaisse pour offrir un bon côté heavy à l'ensemble. Elle est d'ailleurs très présente sur "Since You're Gone". Une guitare elle aussi très Rock, mais qui ne se hasardera que très rarement sur les sentiers du solo. Dommage. Enfin, une batterie tout ce qu'il y a de plus conventionnel, très carrée, mais qui manque d'inspiration et de fioritures bien pensées. Dommage aussi.
Enfin, l'album en lui même. Une pochette assez parlante : la jeune blonde nous allume (du moins, elle tente de nous allumer). Le problème, c'est qu'il y a du potentiel dans tout ça mais qu'il est bien trop sous-exploité sur les maigres trente-quatre minutes de l'album. On notera de belles (mais peut-être un peu trop rares) prestations vocales de Taylor Momsen car certains morceaux penchent dangereusement vers des balades à la Avril Lavigne comme "Light Me Up" ou encore "Just Tonight". Heureusement que d'autres "Miss Nothing" ou "Goin' Down" apportent leur pesant de pêche et énergie aux dix morceaux qui font cette galette. On notera la guitare folk et le violon/violoncelle sur "You" et une ligne d'accord qui nous ferait presque penser à un morceau frenchy intitulé "Port Coton" et interprété par Zaz.
En bref, un premier album avec du potentiel mais qui déçoit par son hétérogénéité et sa trop courte durée. Si le groupe survit et nous sert un futur second album, alors attendons de voir ce qu'il en sera. En attendant, on reste un peu sur sa faim même si tout n'est pas à jeter ici. Un premier album moyen qui se laisse écouter quand même.
Album : Light Me Up
Premier Album du Groupe
Sortie : 2010
Genre(s) : Rock, Hard Rock, Glam Rock
Label : Interscope
Morceaux à écouter : My Medicine, Make Me Wanna Die, Miss Nothing
♥♥
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Tou(te)s les fan(e)s de la série Gossip Girl ont sans doute succombé aux charmes de la voix de Taylor Momsen, l'actrice blonde qui a eu la bonne idée de faire du rock. On ne peut lui reprocher ça car les américains ont ce chic pour endosser plusieurs casquettes de façon respectable, à l'image de Will Smith ou encore Jared Leto (30 Seconds to Mars). Bref, la demoiselle forme son groupe avec trois musiciens pour nous offrir cette galette.
Premièrement, on ne peut nier la voix de la miss qui possède un timbre assez reconnaissable et qui lui permet de chanter dans divers registres. Cette voix que l'on découvre sur "My Medicine", le premier titre de cet opus, qui murmure avant de se lâcher d'une bien belle façon dans le micro, il faut le reconnaître. Des riffs qui feraient presque penser à "I Love Rock'n Roll" de Joann Jett et les Blackhearts en 1981, comme pour nous signifier qu'on a beau être en 2010, la jeune Taylor aime le Rock de cette époque. Niveau look, on retrouve une certaine provocation vestimentaire à la Courtney Love, le tout avec deux kilos de mascara autour des yeux et une chevelure tellement pâle qu'elle paraît presque plus blanche que blonde. Le clip de "Make Me Wanna Die" témoigne de tout ça en presque quatre minutes.
Parlons davantage de la musique. Une basse suffisamment grasse et épaisse pour offrir un bon côté heavy à l'ensemble. Elle est d'ailleurs très présente sur "Since You're Gone". Une guitare elle aussi très Rock, mais qui ne se hasardera que très rarement sur les sentiers du solo. Dommage. Enfin, une batterie tout ce qu'il y a de plus conventionnel, très carrée, mais qui manque d'inspiration et de fioritures bien pensées. Dommage aussi.
Enfin, l'album en lui même. Une pochette assez parlante : la jeune blonde nous allume (du moins, elle tente de nous allumer). Le problème, c'est qu'il y a du potentiel dans tout ça mais qu'il est bien trop sous-exploité sur les maigres trente-quatre minutes de l'album. On notera de belles (mais peut-être un peu trop rares) prestations vocales de Taylor Momsen car certains morceaux penchent dangereusement vers des balades à la Avril Lavigne comme "Light Me Up" ou encore "Just Tonight". Heureusement que d'autres "Miss Nothing" ou "Goin' Down" apportent leur pesant de pêche et énergie aux dix morceaux qui font cette galette. On notera la guitare folk et le violon/violoncelle sur "You" et une ligne d'accord qui nous ferait presque penser à un morceau frenchy intitulé "Port Coton" et interprété par Zaz.
En bref, un premier album avec du potentiel mais qui déçoit par son hétérogénéité et sa trop courte durée. Si le groupe survit et nous sert un futur second album, alors attendons de voir ce qu'il en sera. En attendant, on reste un peu sur sa faim même si tout n'est pas à jeter ici. Un premier album moyen qui se laisse écouter quand même.
03/09/2011
[Album] Black Sun Empire : "Driving Insane"
Artiste : Black Sun Empire
Album : Driving Insane
Premier Album du Groupe
Sortie : 2004
Genre(s) : Drum and Bass, Electro
Label : Black Sun Empire Recordings
Morceaux à écouter : Arrakis, Don't You, Breach
♥♥♥♥
>Ecouter l'album (incomplet) sur Grooveshark<
Une pochette à l'image de cet album : étrange. Comme déphasée, cette musique nous emmène aux prémices d'un groupe qui est devenu une référence dans le genre. Pourtant originaires du milieu Techno et Breakbeat (ce qui s'entend dans certains morceaux de cette galette), ces trois mecs originaires d'Utrecht aux Pays-Bas ont commencé à faire de la Drum and Bass en 1995, soit presque dix ans avant la sortie de ce premier album. Un album qui est profondément froid et lugubre, ce qui fait toute son identité.
En effet, que dire de la musique servie ici ? Des sons travaillés mais qui donnent davantage l'impression d'être tout droit sortis d'une usine ou d'un vaisseau spatial plutôt que d'un ordinateur ou d'un synthétiseur. En témoignent l'introduction de "Arrakis" avec ses sons "métalliques" ou les ambiances de "Don't You". Car ce sont surtout les ambiances qui sont à noter plutôt que les beats en eux-mêmes, les lignes de basses ajoutant une dose de puissance indéniable à l'ensemble. Des ambiances froides, lugubres, éthérées et dépouillées d'énergie organique. On évolue dans un monde bercé par le métal, dénudé de toute forme de vie même si un morceau portant le doux nom de "The Rat" tendrait à me faire mentir. Mais il n'en est rien. Ce titre est d'ailleurs épuré à un point tel qu'il est difficile à cerner : pas de basses ponctuées, pas de beat gras et sourd. Simplement des synthés aériens en fond qui ajoutent cette touche si spéciale reconnaissable à l'ensemble de l'album.
Le titre qui donne son nom à l'album, "Driving Insane", n'échappe pas à la règle. Très étrange, psychédélique et toujours aussi froid, il m'apparaît moins intéressant que certains autres morceaux mais il donne véritablement la ligne directrice de l'ensemble de cet opus. Néanmoins puissant dès la fin du premier tiers et ce jusqu'à la fin, il n'en reste pas moins dérangeant. On notera un remix par Illskillz, un groupe autrichien, qui apporte un peu de fraîcheur dans cet ensemble très noir.
Un album travaillé donc, où les ambiances jouent un rôle important et où les artistes démontrent leur savoir-faire. Ce n'est cependant pas un album festif et joyeux mais plutôt une expérimentation sonore dans le domaine qui reste toutefois une production de poids. Une galette à ne pas mettre dans tous les casques donc.
Album : Driving Insane
Premier Album du Groupe
Sortie : 2004
Genre(s) : Drum and Bass, Electro
Label : Black Sun Empire Recordings
Morceaux à écouter : Arrakis, Don't You, Breach
♥♥♥♥
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Une pochette à l'image de cet album : étrange. Comme déphasée, cette musique nous emmène aux prémices d'un groupe qui est devenu une référence dans le genre. Pourtant originaires du milieu Techno et Breakbeat (ce qui s'entend dans certains morceaux de cette galette), ces trois mecs originaires d'Utrecht aux Pays-Bas ont commencé à faire de la Drum and Bass en 1995, soit presque dix ans avant la sortie de ce premier album. Un album qui est profondément froid et lugubre, ce qui fait toute son identité.
En effet, que dire de la musique servie ici ? Des sons travaillés mais qui donnent davantage l'impression d'être tout droit sortis d'une usine ou d'un vaisseau spatial plutôt que d'un ordinateur ou d'un synthétiseur. En témoignent l'introduction de "Arrakis" avec ses sons "métalliques" ou les ambiances de "Don't You". Car ce sont surtout les ambiances qui sont à noter plutôt que les beats en eux-mêmes, les lignes de basses ajoutant une dose de puissance indéniable à l'ensemble. Des ambiances froides, lugubres, éthérées et dépouillées d'énergie organique. On évolue dans un monde bercé par le métal, dénudé de toute forme de vie même si un morceau portant le doux nom de "The Rat" tendrait à me faire mentir. Mais il n'en est rien. Ce titre est d'ailleurs épuré à un point tel qu'il est difficile à cerner : pas de basses ponctuées, pas de beat gras et sourd. Simplement des synthés aériens en fond qui ajoutent cette touche si spéciale reconnaissable à l'ensemble de l'album.
Le titre qui donne son nom à l'album, "Driving Insane", n'échappe pas à la règle. Très étrange, psychédélique et toujours aussi froid, il m'apparaît moins intéressant que certains autres morceaux mais il donne véritablement la ligne directrice de l'ensemble de cet opus. Néanmoins puissant dès la fin du premier tiers et ce jusqu'à la fin, il n'en reste pas moins dérangeant. On notera un remix par Illskillz, un groupe autrichien, qui apporte un peu de fraîcheur dans cet ensemble très noir.
Un album travaillé donc, où les ambiances jouent un rôle important et où les artistes démontrent leur savoir-faire. Ce n'est cependant pas un album festif et joyeux mais plutôt une expérimentation sonore dans le domaine qui reste toutefois une production de poids. Une galette à ne pas mettre dans tous les casques donc.
02/09/2011
[Album] Russian Circles : "Enter"
Artiste : Russian Circles
Album : Enter
Premier Album du Groupe
Sortie : 2006
Genre(s) : Post-Rock, Post-Métal, Rock Instrumental
Label(s) : Flameshovel Records, Friction Records
Morceaux à écouter : Tous : il n'y en a que six !
♥♥♥♥
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Il y a des groupes qui préfèrent communiquer par la musique pure et dure, choisissant de se passer tout bonnement de chanteur (voir aussi Long Distance Calling ou LD Kharst). Un parti pris bien souvent compensé par un talent indéniable dans l'art de manier les instruments et les mélodies. Russian Circles est de ce goût là. Formé en 2004 à Chicago, le trio sert une musique lourde et parfois sombre éclairée par des lignes plus aériennes et dissonantes.
Bien que la production de ce premier effort laisse à désirer, "écrasant" parfois tous les instruments au même niveau de lecture, on ne peut nier l'efficacité de l'ensemble. Certains trouveront le travail quelque peu simpliste par moment mais l'émotion et les sentiments sont bien là. La poésie aussi. Pas vraiment d'étalage de technique ici. Chaque morceau est une pièce est plusieurs actes à lui tout seul, à l'image de "Carpe" qui ouvre le bal avec ces neuf minutes et ces différentes montées puis descentes et remontées qui développent des ambiances toutes particulières propices à la rêverie : chacun y mettra ses propres images, pour peu qu'on ait l'imagination débordante.
Entre onirisme ("Micah") et charge vengeresse ("Death Rides A Horse"), le trio nous emmène très loin. un voyage propre à chaque auditeur qui ne laisse pas indifférent, à moins d'avoir un profond dégoût pour le style musical pourtant difficile à déterminer ici : Post Rock ? Post Métal ? Expérimental ? Tant de termes différents qui pourtant sont le cadet de nos soucis lorsqu'on se passe ce disque.
Presque quarante cinq minutes d'écoute étalées sur seulement six pistes. Un travail de composition riche qui évite la plupart des clichés de la redondance musicale et qui permet de très vite cerner chaque pièce après quelques écoutes, comme on aime se repasser un bon film ("You Already Did"), avec son introduction, ses péripéties et rebondissements jusqu'au climax et la conclusion. Jouissif et surtout maîtrisé.
En bref un premier album riche et brut de décoffrage où très peu d'arrangements sont notables. Le tout suinte la sueur et les sentiments sont à fleur de peau. Tout bonnement surprenant et fortement appréciable !
Album : Enter
Premier Album du Groupe
Sortie : 2006
Genre(s) : Post-Rock, Post-Métal, Rock Instrumental
Label(s) : Flameshovel Records, Friction Records
Morceaux à écouter : Tous : il n'y en a que six !
♥♥♥♥
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Il y a des groupes qui préfèrent communiquer par la musique pure et dure, choisissant de se passer tout bonnement de chanteur (voir aussi Long Distance Calling ou LD Kharst). Un parti pris bien souvent compensé par un talent indéniable dans l'art de manier les instruments et les mélodies. Russian Circles est de ce goût là. Formé en 2004 à Chicago, le trio sert une musique lourde et parfois sombre éclairée par des lignes plus aériennes et dissonantes.
Bien que la production de ce premier effort laisse à désirer, "écrasant" parfois tous les instruments au même niveau de lecture, on ne peut nier l'efficacité de l'ensemble. Certains trouveront le travail quelque peu simpliste par moment mais l'émotion et les sentiments sont bien là. La poésie aussi. Pas vraiment d'étalage de technique ici. Chaque morceau est une pièce est plusieurs actes à lui tout seul, à l'image de "Carpe" qui ouvre le bal avec ces neuf minutes et ces différentes montées puis descentes et remontées qui développent des ambiances toutes particulières propices à la rêverie : chacun y mettra ses propres images, pour peu qu'on ait l'imagination débordante.
Entre onirisme ("Micah") et charge vengeresse ("Death Rides A Horse"), le trio nous emmène très loin. un voyage propre à chaque auditeur qui ne laisse pas indifférent, à moins d'avoir un profond dégoût pour le style musical pourtant difficile à déterminer ici : Post Rock ? Post Métal ? Expérimental ? Tant de termes différents qui pourtant sont le cadet de nos soucis lorsqu'on se passe ce disque.
Presque quarante cinq minutes d'écoute étalées sur seulement six pistes. Un travail de composition riche qui évite la plupart des clichés de la redondance musicale et qui permet de très vite cerner chaque pièce après quelques écoutes, comme on aime se repasser un bon film ("You Already Did"), avec son introduction, ses péripéties et rebondissements jusqu'au climax et la conclusion. Jouissif et surtout maîtrisé.
En bref un premier album riche et brut de décoffrage où très peu d'arrangements sont notables. Le tout suinte la sueur et les sentiments sont à fleur de peau. Tout bonnement surprenant et fortement appréciable !
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